
En temps judiciaire, un an, c’est court. C’est pourtant le temps qu’il aura fallu au parquet national financier (PNF), créé au lendemain de l’affaire Cahuzac et destiné à lutter contre la grande délinquance financière, pour s’attirer les premières critiques.
En avril 2013, François Hollande assurait que le PNF « conduira[it] et coordonnera[it] toutes les enquêtes » relatives aux infractions de corruption et de grande fraude fiscale. L’attente, à la mesure de la succession des scandales financiers, était forte. Installée à la tête du parquet financier le 3 mars 2014 pour en faire, selon ses propres mots, « une véritable force de frappe pour barrer la route aux fraudeurs », la magistrate Eliane Houlette doit aujourd’hui faire face à un premier bilan mitigé.
Au 25 mars, le PNF était chargé de 236 dossiers − dont 98 en enquête préliminaire, c’est-à-dire où il a directement la charge de la conduite des enquêtes. Depuis sa création, il a directement ouvert 85 enquêtes préliminaires et 19 informations judiciaires. Sur les six dossiers qu’il a renvoyés devant un tribunal aujourd’hui jugés, seule l’affaire de fraude fiscale visant l’héritière de Nina Ricci, dont le jugement a été prononcé lundi 13 avril, lui est revenu. Les cinq autres ont été traités par le parquet de Paris.
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