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Le casse-tête des ex-bornes Autolib en banlieue - Le Parisien

Le casse-tête des ex-bornes Autolib en banlieue

Hors Paris, la plupart des quelques 3 000 bornes de recharge de l’ancien service de Bolloré attendent toujours de connaître leur avenir. En attendant, à l’heure du tout électrique, elles ne servent plus à grand chose...

 La plupart des 3 000 ex-bornes Autolib ne servent aujourd’hui plus à rien en banlieue, dans l’attente que les maires trouvent des solutions.
La plupart des 3 000 ex-bornes Autolib ne servent aujourd’hui plus à rien en banlieue, dans l’attente que les maires trouvent des solutions. LE PARISIEN/Olivier Boitet

    Elles attendent toujours leur deuxième vie, comme abandonnées au bord des trottoirs. Depuis la fin du service Autolib ', le 31 juillet 2018, une partie des 2 800 bornes de recharge situées en banlieue, restent inutilisées. Car si Paris a trouvé une solution pour ses 3 200 ex-bornes, en banlieue, ça vire au casse-tête.

    Elles délivrent une charge trop lente

    Depuis le départ de Bolloré, elles sont en effet revenues sous le giron des communes. Sauf que conçues pour les batteries Bluecar des Autolib', elles ne délivrent qu'une charge lente, trop lente. En gros, il faut une nuit pour recharger une voiture.

    De plus, le groupe Bolloré est parti avec le logiciel d'exploitation. Les villes ne peuvent qu'allumer ou éteindre le courant. Pour le reste - facturation, base de données clients, vérification des comptes, etc - il faudrait recréer un programme. Sans oublier, ensuite, l'exploitation et la maintenance des matériels.

    « Je n'ai pas les compétences en interne »

    « En interne, je n'ai pas les compétences, explique Hervé Gicquel, maire (LR) de Charenton-le-Pont (94). Surtout, cela ne semble pas pertinent que chaque ville crée son propre dispositif, qui ne sera pas compatible avec la commune voisine. Il faudrait une homogénéisation à l'échelle du Grand Paris ».

    Alors en attendant de trouver une solution, comme dans de nombreuses communes, le maire laisse les automobilistes se garer : « Mais, cela me gêne de voir ces stations inutilisées alors que le service a fermé depuis de nombreux mois, poursuit-il. J'en appelle aux syndicats intercommunaux. Nous aimerions qu'ils puissent rapidement nous proposer des solutions », espère-t-il.

    D'autres communes n'ont pas attendu.

    Ailleurs en Ile-de-France, d'autres communes ont choisi de ne pas attendre. Certaines ont démonté les appareils et rouvert les places à du stationnement classique.

    À Yerres (91), le maire, sentant que le sujet prendrait trop de temps, a préféré une autre option. Une partie des 21 bornes a été démontée l'hiver dernier et remplacée par un système de charge plus rapide :« Je ne pouvais pas attendre, explique Olivier Clodong (SE). Les ex-stations Autolib étaient situées dans des zones de stationnement très tendues ».

    A Yerres (Essonne), les bornes des Autolib' ont été transformées en simples  places de stationnement./LP/Julien Muller
    A Yerres (Essonne), les bornes des Autolib' ont été transformées en simples places de stationnement./LP/Julien Muller LE PARISIEN/Olivier Boitet

    Plus à l'ouest, la ville de Malakoff (92) a, elle, simplement « rallumé » sa quarantaine de bornes de recharge. Moyennant un abonnement de 120 € par mois, les voitures électriques peuvent se garer partout dans la ville - et donc sur les anciennes places Autolib - pour charger leurs véhicules. Le système est basé sur la bonne foi. « S'ils n'ont pas d'abonnement, les gens peuvent quand même se charger. Mais ils risquent une verbalisation. C'est la meilleure option qui existe », détaille Rodéric Aarsse, adjoint écolo à Malakoff.

    Bientôt des propositions à l'échelle intercommunale

    Les communes pourraient trouver le salut du côté des syndicats intercommunaux d'énergie. Après de long mois de réflexion, le SIGEIF (Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France)et le SIPPEREC (Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication) devraient proposer des solutions.

    Le second, qui compte 2500 des 2800 ex-bornes Autolib de banlieue, a même lancé un marché. Il va bientôt suggérer à ses 115 collectivités, de prendre en charge la remise en fonction des bornes, la suppression ou la réinstallation de dispositifs de charge rapide ou encore leur maintenance.

    « Nous pourrions être prêts dès le mois de septembre », détaille-t-on au Sipperec. Une première étape avant le maillage plus complet du territoire francilien avec un service, dans l'idéal, unique : « Mais il faut encore travailler pour connaître la densité idéale de bornes dont nous aurons besoin à l'avenir ». Quant au coût, « Cela dépendra de ce que proposeront les prestataires », précise-t-on.

    A Paris, elles ont une deuxièmevie

    Plus de 1000 anciennes bornes ont été réalimentées en électricité en décembre 2018. Les particuliers et les professionnels peuvent les utiliser pour recharger leur véhicule en charge lente (3 kW), à condition de s'abonner (120€/an pour les particuliers, 600 € pour les professionnels). Les services de la Ville de Paris ont contourné le problème du système électronique et logiciel appartenant au groupe Bolloré, en simplifiant les branchements et en optant pour une carte d'abonnement à poser sur son pare-brise.

    Par ailleurs, les 1213 places de « service de véhicules partagés », rebaptisées Mobilib', sont en grande majorité situées sur des anciennes stations Autolib'. La Ville a alloué récemment 1000 emplacements supplémentaires aux opérateurs de location de véhicule « en boucle » (Ubeeqo, Communauto, Drivy et Ada). Seul Ubeeqo (713 places) a prévu de réactiver des prises électriques, d'une puissance de 7 KW, pour recharger ses voitures hybrides..

    Enfin, 1000 bornes sont réservées au stationnement -gratuit- des véhicules propres à condition de faire la demande d'une carte auprès de la Ville.