L'ABRI DU FACTEUR A TURSAC (Dordogne)

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ANALYSE POLLINIQUE

par Ariette LEROI-GOURHAN

Situé en Dordogne à 6 km des Eyzies, l'abri de Tursac (ou abri du Facteur), ouvert au nord, est adossé à la falaise à 77 m d'altitude. Les fouilles reprises dès 1955 par H. Delporte se sont montrées très riches1.

Le but principal de l'analyse pollinique d'une station paléolithique est l'établissement d'une séquence climatique permettant de situer avec précision les différentes industries sur une échelle chronologique. L'abri de Tursac, offrant une longue séquence qui s'étendait des débuts de l'Auri- gnacien jusqu'au Solutréen paraissait particulièrement intéressant. Toutefois, dès les premières prises d'échantillons, des difficultés apparurent du fait de la présence de quelques terriers : des pollens frais, des courbes en zigzag rendaient immédiatement visibles ces perturbations dans les niveaux supérieurs. Quelques échantillons des couches solutréennes ont été conservés, mais leur liaison avec les couches sous-jacentes n'a pas pu être établie, il aurait fallu pour cela une nouvelle colonne de prélèvements dont l'obtention était rendue difficile du fait des éboulis rocheux.

Des résultats plus intéressants paraissant possibles dans les couches basses, une autre série, plus importante fut prise en 1963. En 1964, de nouveaux échantillons permirent de recouper les résultats antérieurs et d'y ajouter quelques niveaux qui manquaient encore. Dans la quatrième colonne du diagramme (fig. 4) les différentes séries ont été indiquées par années ; leur situation dans les coupes est présentée dans la fîg. 1.

Dans un diagramme de sédiments de grotte, dont les échantillons proviennent de différents points, la moindre erreur de stratigraphie se repère toujours par les pollens. Si l'on n'obtient pas des courbes relativement lisses, particulièrement pour les plantes à gros pourcentages comme les graminées ou les composées, c'est qu'il y a interruption ou interversion due au pendage ou à la présence de lentilles. Grâce aux excellentes coupes de H. Delporte et à la minutie de ses prélèvements, un certain nombre de difficultés de cet ordre ont pu être résolues. Ce sera le premier point développé ici, puisque la base même d'une analyse palynologique repose sur la sûreté d'identification des différentes phases du remplissage ; nous en donnerons un exemple à propos de la couche 11.