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Publié par Olivier le 31/10/2007 à 10H36 sous Design Web

Quand on se voit confier la création d’un logo et qu’on doit rassurer son client sur son investissement, la question de la durée de vie revient souvent. Il sera bon pour combien de temps, mon logo? En tant qu’expert, le graphiste se doit de donner une réponse plus précise que «ben, euh… ça dépend».

Les exemples qui surgissent dans l’esprit du néophyte sont généralement des logos universellement connus, ceux dont on pense qu’ils ont toujours existé tels que nous les connaissons. Pourtant, les logos sont comme vous et moi: ils naissent, vivent et meurent.

Voici quelques facteurs qui déterminent la pérennité d’un logo:

1. La fonction

Les logos ne naissent pas tous égaux: certains représentent une marque ou une institution, d’autres, un simple événement ou un produit dont la distribution est limitée dans le temps. Dans le premier cas seulement, on peut viser la durée.

2. La diffusion

Un logo est un investissement d’image, pas seulement en argent. S’il est voué à une large diffusion, s’il personnifie une grande marque, s’il veut rejoindre le patrimoine visuel de son public, il devra plaire, s’imposer, se montrer… et durer.

3. L’industrie

Corollaire de la diffusion, le type d’industrie, produit ou service, détermine l’ancrage du logo dans les consciences. Plus il est proche des individus, plus il fera sa place dans leur univers intime, et plus il devra créer une connivence. Le logo de vos bonbons préférés n’a probablement pas changé depuis votre enfance: demandez-vous pourquoi!

4. Le facteur «mode»

Vous me voyez venir? Certains logos sont tellement dans le vent que quand le vent tourne, ils disparaissent! Prenez la mode actuelle du «2.0»: c’est beau, c’est propre et ça brille, mais dans 5 ans, ça fera telllllement deux-mille-sept! Un logo devrait pouvoir traverser les modes sans s’y noyer.

5. La chance

Comme le disait le philosophe Bill Gates, «La vie est injuste, il va falloir vous y habituer». Ou quelque chose comme ça. Bref, toute réussite comporte une part de chance sur laquelle l’être humain normal n’a pas d’emprise. Certains grands noms du design graphique semblent avoir un truc pour attirer la chance, mais aucun ne semble prêt à communiquer sa formule magique…

6. La qualité

Nous y voilà : pas question d’évacuer la responsabilité du graphiste dans cette histoire! Pour s’inscrire dans le temps, un logo doit répondre à des qualités incontournables mais difficiles à énumérer. Citons quand même la personnalité, la lisibilité et l’absence d’ambiguïté … Trop de logos finissent aux poubelles de l’histoire pour avoir ignoré ces critères.

Sur son blog, ma consœur Naina Redhu a publié un article paradoxalement intitulé A logo is for a lifetime (Un logo, c’est pour la vie), elle y résume ainsi la question de l’éternité : « If logos are expected to be static, do we also expect companies to be static? » (Si on s’attend à ce que les logos soient statiques, doit-on s’attendre à ce que les entreprises le soient aussi ?).

La conclusion est donc qu’aucun logo n’est éternel. Tout repose sur une subtile remise à jour graphique dans les moments clés de la vie de l’entreprise. Adapter le graphisme, épurer le trait jusqu’à ne conserver l’essentiel, capitaliser sur les formes et les couleurs, voilà le travail du graphiste.

Dans un prochain envoi, je passerai en revue quelques logos très, très connus. Il s’agira de voir pourquoi on les croit éternels… et pourquoi ils ne le sont pas!

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Publié par Olivier le 19/10/2007 à 20H50 sous Design Web

C’est plus fort que moi : quand, pour une raison quelconque, un logo se retrouve dans l’actualité, je me sens comme interpellé! Qu’il soit incompréhensible, politiquement orienté ou dominant, je sors de ma boîte à crayons et j’y vais de mon analyse personnelle.

Cette fois, c’est du respectable logo de Radio-Canada qu’il s’agit. Ou plutôt de ses clones. Voici l’histoire.

logo_radio_canada

Le 15 octobre, Alexandre Provencher affiche sur son blog Canada de Fantaisie une photo prise cet été lors d’un voyage à Arequipa, au Pérou. On y voit une affiche publicitaire pour un cabinet dentaire local qui clame joyeusement Nous travaillons pour votre sourire ! Le truc qui saute aux yeux du blogueur québécois, c’est que le logo de l’affiche est une copie du logo – ou plus précisément du pictogramme – de notre Société Radio-Canada. Sauf que les couleurs pleines ont laissé leur place à un dégradé radial de gris franchement discutable.

copie_radio_canada

Alertée par quelques internautes (dont votre serviteur !), Sophie-Hélène Lebœuf relate l’affaire le jour même sur le pseudo-blogue de Radio-Canada, Sur le Web, sous le titre Le logo de Radio-Canada plagié au Pérou.

Le 16 octobre, la journaliste revient sur le cas de Dentium, et ajoute un lien vers le site de SunEnergy, une compagnie espagnole de panneaux solaires dont le logo est une reprise non moins flagrante du logo de la SRC!

logo_sunenergy

Elle éclaircit au passage l’aspect légal de ce genre de plagiat, grâce à l’aide de Jean-Frédéric Morin, du Centre for Intellectual Property Policy de l’Université McGill : «Le logo de Radio-Canada est une marque de commerce qui n’est protégée qu’en lien avec un produit ou un service (à l’exception des marques notoirement connues, ce qui n’est probablement pas le cas de ce logo sur le marché péruvien). Puisqu’une clinique dentaire offre des services qui ne sont en rien similaires à ceux offerts par Radio Canada, aucune autorisation ne devrait être obtenue. Et encore, il n’est pas certain que la marque de Radio-Canada soit enregistrée au Pérou! Rien d’étonnant que le «logo» ait été utilisé sans l’autorisation de SRC!».

Pas de quoi fouetter un avocat, donc, mais l’histoire est cocasse et circule désormais dans la blogosphère québécoise, inspirant des commentaires graphiques : «Radio-Canada avait juste à ne pas prendre une tête de brosse à dents électrique comme logo…» (Geneviève Piquette, sur le blog de Dominic Arpin)… ou politiques : «Ne venez pas dire après que le pouvoir du Web et/ou du citoyen, ce n’est pas quelque chose de merveilleux pour dénoncer les pires abominations!» (Olivier Niquet, sur son blog).

Pour le plaisir de brouiller les pistes, je me suis mis en quête d’autres clones de Radio-Canada. Depuis, je m’habille chez le designer américain Bill Hallman

Bill_hallman_logo

… et je vais danser au MidnightShift, le club gay le plus hot de Sydney (Australie)!

logo_themidnightshift.jpg

Mais au-delà du plaisir du collectionneur, il y a le point de vue du dessinateur. Le logo de Radio-Canada n’a peut-être pas été COPIÉ. Les graphistes péruviens, catalans ou australiens ne l’ont peut-être même jamais vu. En effet, le pictogramme qui représente aujourd’hui la SRC est un jeu géométrique très simple, malgré son apparente complexité. Il est régi par un principe de fractionnement assez trivial, dont on trouve des traces dans les mandalas indiens, les vitraux romans et les origamis japonais. On le retrouve même en cuisine sous le nom comment-couper-une-tomate-en-cubes!

construction_logo_SRC

Il est ainsi possible d’augmenter le nombre des «échos» du cercle original (comme pour SunEnergy ou MidightShift) ou de le réduire (comme pour Bill Hallman), tout en respectant la logique formelle. Un kaleïdoscope à verres carrés pourrait théoriquement restituer sous cette forme l’image d’un cercle. Mais la théorie la plus tordue vient d’un certain Vincent Finnerty, une sorte d’informaticien fou, qui prétend – à la blague – que ce logo est une transformée de Fourier bidimensionnelle appliquée à un carré. Ah ben oui, il me semblait bien…

fournier_radio_canada

Après tout ça, ce qui me surprend le plus, c’est que le logo radiocanadien ne soit pas né du compas d’un architecte, mais se révèle le résultat d’une évolution graphique. La base en fut jetée en 1974 par le graphiste Burton Kramer, sous une forme amicalement désignée comme The Exploding Pizza ou encore The Exploding Pineapple!

explodingpizza.gif

Pour terminer, je dirai que, tant qu’à parodier, autant le faire avec humour : clin d’œil textile, humour de pirate ou fantaisie charcutière, Ici Logo-Canada !

humour_src.jpg

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Publié par Olivier le 21/06/2007 à 13H41 sous Design Web

Couchez les enfants : il va y avoir du XXX! Non, nous n’en sommes pas réduits à publier des grivoiseries pour augmenter le trafic de notre blog, c’est plutôt que le sexe fait partie de la vie… et donc des logos!

Dans le but d’illustrer les meilleures et les pires pratiques du domaine de l’identité visuelle, je me suis mis en quête de logos dans lesquels un symbole caché vient dynamiter la signification première. Ces lapsus graphiques sont assez courants et sont généralement l’œuvre de graphistes sous-qualifiés, associés à une chaîne de validation inexistante (ou aveugle). En effet, la faute est partagée, car si créer une ambiguïté flagrante sans s’en apercevoir est peu professionnel, valider un tel logo n’est guère plus reluisant.

À ma connaissance, il n’existe pas de répertoire officiel des logos ratés, mais en menant mes recherches sur le Web, je suis tombé sur un nombre inquiétant de logos… sexuels! Je parle ici de logos qui n’ont rien à voir avec l’industrie du sexe, mais qui en présentent involontairement les attributs! Que dire de plus, sinon qu’il est préférable d’en rire, et qu’il existe même un concours méconnu à ce sujet: les Phallic Logo Awards! (Thanks for your help, you b3ta people!)

Mesdames et Messieurs, voici mon palmarès des logos ambigus! Je le répète: toute ressemblance avec des organes ou des pratiques réprouvés par la morale est due à une coïncidence… ou à votre imagination. Si vous avez moins de 18 ans, regardez ailleurs!

- [mise à jour] Arlington Pediatric Center (centre pédiatrique)
Il y a en Virginie un centre pédiatrique qui ne doit pas sa popularité à la qualité de ses intervenants, mais bien à son logo pas vraiment politically correct

APC

- The Computer Doctors (réparation de matériel informatique)
Si vous voyez un «u», vous avez du mérite. Si vous voyez une souris, vous êtes accommodant. Si vous voyez autres chose… c’est normal! Franchement, leur confieriez-vous votre disque dur?

Computer Doctors

- Kudawara (pharmacie)
Il s’agit d’une pharmacie japonaise dont le logo a été repensé récemment avec une naïveté qui laisse rêveur. On appelle ça un K de figure! Kudawara, le meilleur endroit pour trouver des préservatifs!

Kudawara

- The Mac Store (détaillant informatique)
Attention: ambiguïté textuelle! Aucune loi n’interdit d’écrire «THE» verticalement, mais les tubes fluorescents ont leurs exigences, et l’internaute moyen lira à coup sûr «WTF», populaire acronyme de «What the fuck»! Oups.

The Mac Store

- Instituto de Estudos Orientais (école de langues)
Souvent qualifié de «pire logo jamais produit», le logo de l’Institut d’Études Orientales représente, pour un individu d’une pureté totale, une pagode devant un soleil levant. C’est tout ce que j’ai à en dire…

InstitutodeEstudosOrientais.gif

- Clinica Dental (clinique dentaire)
Ne cherchez plus pourquoi tant de gens ont peur du dentiste!

ClinicaDental.jpg

- Harvey Shopfitters Limited (aménagement de magasins)
Dans le même «esprit» que le précédent, mais en position allongée. Un classique qui n’évoque pourtant pas vraiment la menuiserie industrielle…

HarveyShopfittersLtd.gif

- Büty Salon (salon de beauté)
En créant ce logo pour un salon londonien, le pauvre graphiste s’est tellement concentré sur la stylisation d’un nu féminin qu’il n’a pas vu le paradoxe se dresser devant lui!

ButySalon.jpg
- Bellwether (consultants en ingénierie)
Calligraphes amateurs et autres adeptes du pinceau mou, attention aux dérapages! Ne vous laissez pas aveugler par la sensualité des courbes et prenez donc du recul pour voir ce que vous avez VRAIMENT dessiné!

Bellwether.jpg

- Kostelecke Uzeniny (charcuterie)
Dans la Tchécoslovaquie des années 20, personne ne se plaignait du logo de ce saucissier réputé. Il était alors bien vu pour les hommes d’être élégants et maniérés, et d’avaler goulûment des chapelets de weisswurst. C’est ce qu’on appelle la belle époque!

KosteleckeUzeniny.jpg

- DVV (club de volleyball)
Quoi de plus tonifiant qu’une bonne partie de volleyball? Il s’agit ici d’un club allemand. Probablement masculin.

DVV.jpg

- A-Style (mode)
Voilà une griffe italienne qui sait parler aux jeunes! Bien sûr, la signification du A reste à la discrétion de chacun…

A-Style.gif

- Atherton Car Centre (concessionnaire automobile)
Ne comptez pas sur moi pour disserter sur la légende qui veut que la grosseur de la voiture soit inversement proportionnelle à celle… du logo. Cela dit, si ce visuel vous inspire, posez-vous les bonnes questions.

AthertonCarCentre.jpg

- Dodge (automobile)
Surpris de trouver le nom d’un grand constructeur automobile dans cette liste de maladresses? C’est que vous n’avez jamais comparé la célèbre tête de bélier avec l’appareil génital féminin! Oui, votre pick-up vous paraît soudain moins viril…

Dodge

- Amadeus (hot-dogs)
En plus d’être un compositeur génial, Amadeus est ce que les Allemands appellent un «Frankfurt bar». De gauche à droite, sur ce remarquable logo: un hot-dog juteux, Mozart et une chope de bière. De la mayonnaise avec ça?

Amadeus.gif

- Arby’s (restauration rapide)
Cette populaire chaîne de fast-food mise sur le folklore western, et son logo essaie de représenter un chapeau. Mais dites-moi de quoi vous auriez l’air avec ça sur la tête?

Arbys.gif

- Kappa (vêtements de sport)
Vieille plaisanterie de vestiaire: si vous masquez le haut du logo de Kappa, vous saurez ce qui motive les joueurs!

Kappa.jpg

- Cas de signalétique chinoise
Voici une photo rapportée de Chine par un touriste perplexe. Si quelqu’un lit le mandarin, je serais très curieux de savoir ce que dit cette plaque parce que je préfère ne pas me fier au pictogramme…

SignalChinois.jpg

- Cas de signalétique norvégienne
Vu en Norvège, dans un autobus long courrier, ce pictogramme qui interdit de… de quoi, d’ailleurs? Pour le savoir, il faudrait sans doute étudier la vie nocturne dans les bus scandinaves…

SitDown.jpg

… et en rappel spécial :

- London 2012 (jeux olympiques)
J’avais déjà parlé des remous internationaux causés par ce logo, et mentionné le phénomène suivant: une fois qu’on y a vu Lisa Simpson dans un acte de sexe oral, on ne voit rien d’autre. Ça y est, vous êtes fichus!

London2012_yellow.jpg

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Publié par Olivier le 13/06/2007 à 15H49 sous Design Web

Si vous habitez sur la même planète que moi, vous avez sûrement entendu parler du logo que l’organisation des futurs Jeux Olympiques de Londres a dévoilé le 4 juin dernier. Vous avez sans doute senti les remous que l’«œuvre» a suscités un peu partout, et peut-être même avez-vous une opinion sur la chose.

Puisque j’ai fait de l’analyse sémantique des logos ma croisade, et puisque celui-là va bénéficier d’une incredible exposure dans les cinq prochaines années, je ne peux pas passer London 2012 sous silence. OK, tout a déjà été dit sur ce logo : il est laid, il sort tout droit des années 80, il semble avoir été conçu sous l’effet de substances interdites par le Comité Olympique, il a coûté 400 000 ? (soit 600 000 € ou 840 000 $ CAN !), il ressemble à Lisa Simpson, il provoque l’épilepsie et le réchauffement climatique, etc.

Mais puisque vous me demandez mon avis (ne niez pas : je vous ai entendus), je dirais qu’en plus de pousser la question graphique dans l’arène publique, ce logo a une qualité : l’originalité. Mais il a aussi 2012 défauts, à commencer par l’illisibilité.

En exclusivité planétaire, voici donc un palmarès des réactions les plus drôles au logo London 2012, collectées sur le Web et classées par catégorie…

London 2012

- Catégorie «Dessin d’humour» : La mode 2012 (L’Internaute Magazine / Rudy Salin)

- Catégorie «Design Web 2.0» : London 2.0 - beta version (Snub Communications)

- Catégorie «Faites-le vous-même» : How to create an olympic logo (PolishPlanet)

- Catégorie «Origami» : Olympic (logo) games! (Metro)

- Catégorie «Comptabilité» : La facture du studio de design (Bloggerheads.com)

- Catégorie «Interprétation» (ex æquo) : Ripp Off (Daily Mail / L. John)

- Catégorie «Interprétation» (ex æquo) : Shit (RegMedia)

- Catégorie «Interprétation» (ex æquo) : ZION (Rumor Mill News)

- Catégorie «XXX» : The London 2012 logo sucks (IdeaBounty)
[attention : graphisme explicite qui pourrait changer à tout jamais votre perception du logo !]

- Catégorie «Hommage aux Simpsons» : Lisa in London (anonyme)

- Catégorie «Signalétique» : Olympic logo shown door (RegMedia)

- Catégorie «Athlétisme» : Runner (Aleksander Lenart)

- Catégorie «Mes-lacets-sont-défaits» : Ooops! (Go-Référencement)

- Catégorie «Mauvais souvenir» : Waffen SS (anonyme)

- Catégorie «Série TV» : The Office (BBC News)

* * *

… Deux mille douze liens pertinents :

- Le site officiel des Jeux de Londres 2012

- Le concours de logos lancé par l’organisation des Jeux

- Quelques-uns des concours parallèles : celui de la BBC, celui du Daily Mail, celui de SitePoint

- L’agence Wolff Olins, les fiers créateurs du logo

- Le point de vue des graphistes : Étapes (France), Grafika (Québec), Design Observer (États-Unis)

- La revue internationale de l’impopularité du logo, de la Nouvelle-Zélande au Royaume-Uni, en passant par les États-Unis, la Suisse et la France

- Les pétitions : celle des pro-logo et celle des anti-logo !

- 10 raisons de l’aimer malgré tout

- Un genre de LogoFight : le logo London 2012 contre tous les autres logos olympiques

Ça, c’est du sport !

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Publié par Olivier le 15/05/2007 à 12H26 sous Design Web

Devant le succès remporté par mon analyse des logos politiques, j’ai décidé de récidiver avec un principe audacieux : le LogoFight. Aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, devant vos yeux incrédules vont s’affronter deux géants de notre ère postindustrielle : Microsoft et Apple.

Les règles du jeu

Rien de plus simple, les adversaires n’ont pour seule arme que leur logo! Oubliez la technologie, les plans stratégiques, les acquisitions coûteuses, les ronflantes campagnes publicitaires, et laissez parler le graphisme! Je me livrerai ici à une analyse sémantique des deux logos, basée sur l’historique et la symbolique graphique des deux marques.

Les combattants

Dans le coin droit : Microsoft, le géant de Redmond (État de Washington), multinationale œuvrant principalement dans le domaine logiciel. Connue, respectée et haïe pour le quasi-monopole de son système d’exploitation Windows, l’incontournabilité de sa suite Office, et l’immense fortune de son CEO, Bill Gates. On estime qu’entre 85 % et 90 % des ordinateurs personnels sont mus par Microsoft.

Dans le coin gauche : Apple, le fruit le plus connu de Cupertino (Californie). Contrairement à son adversaire, Apple commercialise le logiciel ET le matériel. C’est d’ailleurs ce dernier qui fait sa réputation auprès de la génération cool : de beaux produits, servis par des concepts très hip – pensez simplement au iPod. Si Apple est une chapelle, Steve Jobs est son prophète.

Coup d’envoi.

Round 1 : Microsoft attaque

Microsoft_history.gif

Selon les tests au carbone 14, le premier logo de Microsoft (à gauche) date de 1976 après Jésus-Christ. À cette époque, les graphistes ne consommaient pas que du végétofu, et cette typographie venue de l’espace semble avoir pour but de provoquer une transe hallucinogène. D’autres préféreront y voir les premiers signes de l’époque disco, ce qui ne nous rajeunit pas non plus. Au début des années 80, la compagnie se structure et son logo se fait plus strict, plus sérieux, gardant pour tout psychédélisme un mystérieux «blibbet» dans le O central. Hommage à Hal, l’ordinateur de 2001? Prémonition de l’œil de Big Brother, qui hantera la stratégie de Microsoft? Le cas sera réglé avant la fin de la décennie avec l’arrivée de la signature typographique telle qu’on la connaît encore aujourd’hui, à quelques détails près. Elle est alors associée aux slogans ou aux symboles graphiques de la corporation : la fenêtre molle de Windows ou le mignon papillon de MSN.

Microsoft_logo.gif

C’est donc en 1987 que Scott Baker, designer interne de Microsoft, dessine ce logo qui sera surnommé affectueusement “Pacman Logo” à cause de l’encoche distinctive sur le O. À part cet «accident» graphique, il s’agit d’une classique utilisation de l’Helvetica Black Oblique, avec un interlettrage négatif qui resserre la trame en permettant aux lettres de se chevaucher. Selon le Computer Reseller News Magazine de mars 1987, la coupure qui lie le o au s «met l’accent sur la partie soft du nom et apporte dynamisme et vitesse». En effet, l’Helvetica Black n’est pas un modèle de légèreté, même dans sa version italique. Voilà donc une multinationale prospère, représentée par un logo d’une sobriété absolue, lui-même basé sur une fonte suisse qui n’est autre que la police la plus utilisée au monde. Où est le risque, où est la personnalité, vous écriez-vous? Le géant perdra-t-il ce LogoFight par manque de caractère? Pas si sûr : le secret du logo Microsoft réside dans sa polyvalence. S’il est gras, c’est pour être lisible, même petit (il y a micro dans Microsoft). S’il est noir, c’est par défaut : ce logo peut prendre toutes les couleurs et vivre sur tous les fonds, des plus sobres au plus «flyés». Bref, nous avons ici un logo-éponge qui prend vie en fonction du contexte.

Round 2 : Apple riposte

Apple_history.gif

Ironiquement, le tout premier logo d’Apple Computer Co. date aussi de 1976, une grande année pour le graphisme! Il est l’œuvre d’un certain Ron Wayne, qu’on ne cherchera pas dans les annuaires de graphistes, puisqu’il était… le troisième associé d’Apple – les deux autres étant les deux Steve (Jobs et Wozniak)! Entre deux chapitres du manuel du Apple I, Wayne a donné naissance à cette œuvre tellement intemporelle qu’on la croirait sortie du XVIIIe siècle : Isaac Newton et sa pomme. Après quelques mois, Jobs-le-visionnaire trancha : trop difficile à reproduire! On fit donc appel à Rob Janoff, graphiste chez Regis McKenna, Inc. (agence dont Microsoft sera aussi client), pour ancrer l’image d’Apple dans l’ère moderne. Côté typo, le choix se porta sur ce qui semblait alors porteur de modernité : une fonte nommée Motter Tektura, dont les aspects à la fois ludiques et technologiques reflétaient la mission de la compagnie, soit offrir la technologie au plus grand nombre. S’il faut reconnaître que cette partie du logo a pris un coup de vieux, la partie pictographique, elle, est entrée dans l’histoire. C’est en effet à ce moment-là que la vieille pomme de Newton s’est muée en un fruit appétissant portant la morsure originelle! C’est la courbe du «a» qui commet le péché de gourmandise, et les évolutions du logo en garderont fièrement la trace : Apple est le fruit défendu qui ne demande qu’à se faire mordre. C’est du propre! Tandis qu’une Garamond rassure par son élégance quatre fois centenaire, l’arc-en-ciel n’illustre rien d’autre que la couleur, ce qui est déjà beaucoup pour le domaine de l’informatique personnelle naissante. Le temps passant, la couleur n’est plus un défi, et l’arc-en-ciel devient le symbole d’autres combats. Ne souhaitant visiblement pas endosser la cause des gais et lesbiennes de ce monde, Apple va remiser ses couleurs et commencer une longue cure de dépouillement graphique en adoptant un gris très «classe» (Pantone 429, pour les intimes).

Apple_logo.gif

Bienvenue au XXIe siècle! Marque fétiche des graphistes et autres concepteurs visuels, désormais élevée au rang de religion par les techno-consommateurs, la Sainte Pomme va pousser le purisme à son extrême. Après avoir abandonné le multicolore pour un gris, on franchit un nouveau degré de neutralisation en permettant au logo d’adopter à peu près n’importe quelle couleur, tant que la silhouette reste inchangée. Viennent ensuite deux étapes audacieuses. Premièrement, on supprime carrément le nom Apple, une décision qui connaît peu de précédents hormis la griffe de Nike et quelques rares autres cas. Précisons que parmi ces cas-là se trouve Shell, qui, comme Apple, souffrait d’une redondance entre l’image et le nom - à quoi bon dire «pomme» ou «coquillage» quand il suffit de les montrer? Ultime étape, on fait de ce logo muet un objet, au même titre qu’un iMac, un PowerBook ou un iPod. Il suffit pour cela de lui donner du volume, le fini «aqua» qui caractérise les produits maison, et une discrète ombre portée. Ceci n’est plus un logo, c’est un symbole. Rude coup pour la concurrence!

Ding ! Ding ! Ding !

Résumé du match : toujours invaincu dans l’industrie, le poids lourd Microsoft couvre tout le terrain avec une déconcertante agilité, optant pour les coups éprouvés et se réfugiant dans la sobriété pour échapper à la laideur. Sa corpulence impressionnante, additionnée à sa puissance de frappe, en font un adversaire théoriquement impossible à battre. Face à lui, Apple combat dans un style beaucoup plus personnel, fait d’élégants coups d’éclat et d’esquives inattendues, mettant littéralement ses supporters en transe! Opposant son charisme un peu voyant à la fadeur de son adversaire, il rattrape en note artistique les points perdus en parts de marché.

Finalement, même s’ils ont en commun une enfance difficile et une tendance caméléon, ces deux adversaires ne boxent visiblement pas dans la même catégorie…

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