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«Nous ne reconnaissons plus notre pays» - Libération
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Politiques 11/05/2011 à 15h39 (mise à jour à 16h10)

«Nous ne reconnaissons plus notre pays»

Tribune

Trois jeunes binationaux s'élèvent contre la proposition de fichage du Secrétaire d'Etat Thierry Mariani et les «tentations xénophobes».

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Par Abdel Ayeva, Franco-togolais, Lilas Duvernois, Franco-argentine, Schams El-Ghoneimi, Franco-égyptien.

Nous ne reconnaissons plus notre pays. Nous sommes trois amis, trois binationaux : une franco-argentine, un franco-égyptien et un franco-togolais. Depuis quatre ans, de polémiques en propositions de loi sur les «étrangers», nous ne reconnaissons plus notre pays. L’invention du ministère de l’Identité nationale annonçait pourtant la couleur. S’en sont suivis de nombreux projets allant des tests ADN sur les immigrés à la chasse aux roms, en passant par la possibilité d’une déchéance de la nationalité française. Les récentes sorties de Claude Goasguen et Thierry Mariani participent d’une même logique. Désormais, ce sont les binationaux qu’on souhaite ficher. Nous ne reconnaissons plus notre pays.

Après ces quatre années sordides, il faudrait être profondément naïf pour penser que le gouvernement entend créer ce registre pour «mieux connaître les binationaux»! Versant dans des discours chaque jour plus réactionnaires, le gouvernement veut par tous les moyens s’assurer le soutien d’un électorat prétenduement xénophobe. Il faudrait être profondément naïf pour croire Thierry Mariani lorsqu’il évoque un hypothétique conflit avec le Malawi pour justifier ce fichage.

En vérité, une partie de la droite semble considérer que la France est habitée par une bande d’imbéciles racistes et égoïstes. La haine de l’étranger serait-elle le commencement de la sagesse électorale? Tout miser sur la peur de l’autre, voilà la stratégie de ce gouvernement qui depuis quatre ans ne parvient pas à réduire les inégalités sociales, l’insécurité, le désespoir. Même en temps de crise, personne n’est dupe.

Nous avons la double nationalité parce que nos parents ont quitté des dictatures pour s’installer ici. Ils auraient pu aller ailleurs, ils n’ont pas choisi la France par hasard. Nous sommes Français parce que, longtemps, la France a voulu incarner dans le monde une vision de la démocratie et du respect de la dignité humaine.

Nous connaissons ce pays. Nous sommes fiers d’être Français parce que c’est une terre d’accueil, un espace ouvert, un lieu d’échanges. Nous sommes fiers d’être Français, fiers d’être binationaux. A quoi sert aujourd’hui un binational? A nous rappeler, à l’heure des tentations xénophobes, que l’une des caractéristiques fondamentales de notre identité nationale, c’est l’hospitalité.

Alors, Monsieur le ministre voici nos noms pour votre registre :

Abdel Ayeva: Franco-togolais, 25 ans, chargé de mission à Sciences Po.

Lilas Duvernois: Franco-argentine, 23 ans, consultante.

Schams El-Ghoneimi: Franco-égyptien, 24 ans, assistant au Parlement Européen.

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