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L’UMP se déchire comme elle respire - Libération
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Politiques 12/05/2011 à 00h00

L’UMP se déchire comme elle respire

La sortie de Wauquiez a exacerbé le clivage entre droite sociale et droite dure.

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Par ALAIN AUFFRAY

Plus besoin d’opposition, la majorité s’en charge. Les joutes entre ministres arbitrées par les cadres de l’UMP sont en passe de devenir quotidiennes. C’est le spectacle à la mode depuis que le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a lancé sa croisade contre les dérives supposées de l’assistanat, ce «cancer» de la société française.

Mardi, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, et Xavier Bertrand, ministre du Travail, s’étaient durement opposés devant les députés. Hier, les membres du bureau politique de l’UMP ont eu droit à un autre match entre Bruno Le Maire (Agriculture) et Laurent Wauquiez. Enchanté par ce tumulte qui démontre selon lui «la vitalité» du débat dans le parti majoritaire, le patron de l’UMP Jean-François Copé se paie le luxe de jouer les juges de paix, un rôle pour lui très inhabituel.

D’un ton grave - «un peu solennel» selon un témoin -, Bruno Le Maire s’est lancé, en sa qualité de responsable de la réflexion sur le projet de l’UMP pour 2012, dans un sévère réquisitoire de l’initiative de son collègue. En parlant de «cancer» et en laissant entendre que l’Etat serait trop généreux pour les plus démunis, Wauquiez aurait donné l’image d’une droite qui «stigmatise» et «monte les Français les uns contre les autres». Et dès lors qu’il est question de «justice sociale», Le Maire soutien que la droite républicaine doit faire savoir qu’elle est «beaucoup plus choquée par le bonus de 4 millions d’euros encaissé par un patron que par les 588 euros de RSA versés à une mère célibataire».

Applaudimètre. Laurent Wauquiez a sorti ses fiches. Chiffres à l’appui, il a soutenu que la reprise du travail n’améliore qu’«à la marge» le revenu de certains allocataires du RSA. Selon lui, cette situation pose un problème de justice sociale, parfaitement identifié, ailleurs, par les sociaux-démocrates Schröder et Zapatero. Selon plusieurs participants, le ministre des Affaires européennes a nettement battu son collègue de l’Agriculture à l’applaudimètre. C’était déjà le cas la veille : Roselyne Bachelot a même été huée lorsqu’elle a dénoncé la «beaufitude» de ceux qui veulent mettre au travail obligatoire les chômeurs en fin de droit.

Incursion. Fort du soutien de la majorité des parlementaires, Laurent Wauquiez ne doute pas que ses propositions seront plébiscitées par les électeurs de droite. Il a lu les enquêtes et les recommandations du conseiller officieux du chef de l’Etat Patrick Buisson : pour 2012 comme pour 2007, la droite doit faire campagne pour la réhabilitation du travail et contre l’assistanat.

Mais qu’en dit Nicolas Sarkozy ? Silencieux depuis dimanche, il s’est fendu hier en conseil des ministres d’un «recadrage» en forme de service minimum. Comme François Fillon la veille devant le groupe UMP, «il a demandé à chacun des ministres de rester dans son secteur», a rapporté hier le porte-parole du gouvernement, François Baroin.

«Venant de Nicolas Sarkozy, cette recommandation doit être nuancée», confiait un cadre de l’UMP, rappelant que, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il ne s’interdisait aucune incursion hors de son champ de compétence. Sur le fond, le chef de l’Etat a souligné le «bilan exceptionnel du RSA», affirmant qu’il était «un bouclier social, un instrument de la lutte contre la pauvreté». Mais il s’est bien gardé de contester l’utilité du débat sur la justice sociale organisé le 8 juin et dont Wauquiez devrait être la vedette. Durement critiqué hier par ses ex-collègues Patrick Devedjian et Dominique Bussereau, tous deux présidents de conseils généraux, le maire du Puy-en-Velay attend cette échéance avec impatience.

«Procès d’intention». Il peut compter sur le soutien de Jean-François Copé : «Je n’accepte pas que l’on vienne porter des procès d’intention excessifs», a-t-il expliqué, précisant que cela valait aussi bien pour le débat en cours sur l’assistanat que pour celui sur la laïcité au début de l’année. Ironie de l’histoire, Wauquiez avait vivement regretté, alors, le manque d’attachement aux «valeurs humanistes» du patron de l’UMP. Copé indique même qu’il ne voit «pas de raison de refuser d’inviter» le père du RSA au débat du 8 juin, même si «Martin Hirsch n’a jamais de mots assez durs pour marquer son mépris assez sincère et profond pour tout ce que nous sommes et faisons à l’UMP». On imagine mal invitation moins cordiale.

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