Lundi 18 février, SLU et SLR appellent à une Assemblée à l'Université Paris-7 Diderot. Un rendez-vous fixé à 10h à 13h, dans Amphi 10 E (Halle aux farines), Métro François Mitterand. Son succès ou son échec permettra probablement de savoir si la loi "Fioraso" destinée à remplacer la LRU sera l'occasion d'un conflit délicat à gérer pour le gouvernement, alors que les difficultés de Vincent Peillon avec sa réforme des rythmes scolaires se confirment.
Les divergences d'analyses et de propositions à gauche sur la situation et les mesures à prendre pour l'Enseignement supérieur et la recherche, déjà notées sur ce blog, s'expriment ouvertement. Elles ont été occultées par la manière dont les Assises de l'ESR ont été organisées, très contrôlées par le ministère, ce qui s'est traduit par des assistances massivement âgées, masculines, dominées par les strates élevées et administratives du système d'enseignement supérieur et de la recherche. Bref, une représentation tronquée, qui masque les tensions fortes, souvent révélées lors des élections universitaires, entre différents corps, en particulier les Maîtres de conférence et les Professeurs.
Divergence d'analyses
Au plan politique, les divergences d'analyses subsistent entre d'un côté les animateurs des mouvements d'oppositions aux politiques conduites sous Chirac et Sarkozy, certains syndicats ou les responsables du Front de Gauche, et de l'autre la direction du Parti Socialiste, le gouvernement et les universitaires qui se retrouvent dans leurs propositions.
Ainsi, le SNCS-FSU a publié le 12 février un texte très vif, marquant son désaccord avec la politique suivie par le ministère de Geneviève Fioraso (lire ici). Même analyse au Snesup-FSU (lire ici). Le site web de SLU a compilé sur une page web les analyses et réaction d'un grand nombre de syndicats (CGT, SUD) et d'instances universitaires comme le CNU ou du CoNRS, conseils d'UFR ou de conseils scientifiques. Cette compilation montre surtout que les divergences déjà notées en 2009 subsistent et que la parole ministérielle qui invoque une rupture avec la droite est soupçonnée de masquer la reprise de nombre des pratiques et concepts développés sous Sarkozy.
Cette mobilisation sera t-elle assez forte pour infléchir la politique gouvernementale, tant au niveau budgétaire, de la gestion des milliers de personnels précaires que des réformes de structures ? Ou assiste t-on à un baroud d'honneur ? Question ouverte.
► Les propositions des Assises.
► Assises, les doctorants invisibles ?
► Assises, côté manifestations.
► Assises, une interview d'Alain Trautmann.
► 14 présidents d'Université rendent les salaires.
► Précaires, la pression monte sur Fioraso.
► Précaires: cherchez, trouvez, virés !
► Les propositions des Assises.
Par Sylvestre Huet, le 13 février 2013
Bonjour, oui, les syndicats te les associations font des analyses convergentes.
Slu ne se contente pas de "compiler", comme vous le savez, mais a proposé un comparatif du projet de loi et de la loi actuelle (http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5922), fait un communiqué qui met en rapport ce projet avec la réforme de la formation des enseignants (http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5925), et écrit au Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche pour dire "ce que nous voulons" (http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5939). Il faut en effet expliquer à quel point le projet de loi renforce les logiques de la loi LRU, et il faut le montrer. On ne peut se contenter de parler de divergences d'analyses, ou d'un rapport de force entre maîtres de conférences et profs. La semaine dernière deux AG ont eu lieu à Nanterre et au Mans, appelées par les présidents de la fac, qui ont rassemblées 1300 et 500 personnes… Les présidents d'université aussi, en dehors de V. Berger et du bureau de la CPU, sont plus que mécontents de ce projet de loi "paresseux, foutraque, sans ambition" (je cite… un PU).