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> L’archipel de Kerguelen
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> L’archipel de Kerguelen

L’archipel des Kerguelen est localisé entre 48°35’ et 49°54’ de latitude Sud et entre 68°43’ et 70°35’ de longitude Est, à une distance d’environ :

  • 2 000 km des côtes de l’Antarctique ;
  • 3 400 km de la Réunion ;
  • 4 800 km de l’Australie.

Topographie

L’archipel, d’une superficie d’environ 7 215 km2, est constitué d’une île principale, la Grande Terre entourée de plus de 300 îles et îlots satellites, pour la plupart très proches (souvent quelques centaines de mètres) de l’île principale, si l’on excepte les groupes plus éloignés des îles Nuageuses et des îles Leygues au nord, et quelques îlots solitaires au sud. Les côtes sont dans leur ensemble extrêmement découpées avec quelques grands golfes et de nombreuses baies secondaires ainsi que de longs fjords. Le point culminant est le Mont Ross (1 850 m). La Grande Terre avec ses 6 675 km2 (les 3/4 de la superficie de la Corse) représente 92% de la superficie totale de l’archipel et s’étend sur environ 150 km d’ouest en est et 120 km du nord au sud. Elle culmine au mont Ross (1850 m) et est couverte, à l’ouest, par la calotte glaciaire Cook.

Elle présente de nombreuses presqu’îles dont les principales sont :

  • à l’est, la péninsule Courbet ;
  • au sud-est, la presqu’île Jeanne d’Arc au nord de laquelle s’attache la presqu’île Ronarc’h ;
  • au sud, la péninsule Galliéni, dominée par le mont Ross ;
  • au sud-ouest, la péninsule Rallier du Baty ;
  • au nord-ouest, la péninsule Loranchet qui s’étend vers le nord jusqu’au cap d’Estaing ;
  • au nord la presqu’île de la Société de géographie, et plus à l’est la presqu’île Joffre.

La plus grande des îles secondaires est l’île Foch, au centre-nord qui couvre plus de 200 km².
Les autres îles notables sont :

  • l’île Saint-Lanne Gramont, l’île Howe et l’île Mac Murdo également au centre-nord ;
  • l’île du Roland et l’île de Croÿ dans le groupe des îles Nuageuses ;
  • l’île de Castries dans le groupe des îles Leygues ;
  • l’île du Port dans le Golfe des baleiniers ;
  • l’île Longue, l’île Australia, l’île Haute dans le golfe du Morbihan ;
  • l’île Gaby, l’île Altazin, les îles Prince de Monaco au sud ;
  • l’île de l’Ouest sur la côte occidentale.

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Eléments de géologie

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Carte géologique simplifiée des Iles Kerguelen (d’après Leyrit, 2003)

Les îles Kerguelen forment la partie émergée d’un immense plateau volcanique sous-marin baptisé plateau Kerguelen-Heard. L’archipel a commencé à émerger il y a environ 40 millions d’années, ce qui en fait l’île la plus âgée des TAAF.
Formée à partir d’un plateau volcanique, la géologie de l’île est principalement marquée par des roches volcaniques (basalte, …), mais on y trouve également des roches magmatiques d’origines plus profondes (gabbros). Une des curiosités géologiques de cet archipel est la présence de roches de types granites dans le sud-ouest de l’île principale, dont l’origine est encore discutée (Giret et al. 2003), et qui sont tout à fait remarquables dans le contexte volcanique. On trouve également quelques roches issues de dépôts sédimentaires (marin côtier ou terrestre).
La particularité des associations de roches volcanique et magmatique des îles Kerguelen en ferait un troisième modèle de formation d’îles océaniques, à coté de ceux « classiques » d’Hawaii et de l’Islande. L’archipel des Kerguelen serait un mélange des deux et présente pour cela un très grand intérêt.

Le plateau volcanique sous-marin de Kerguelen-Heard fait plus de 2 millions de km² (soit environ 4 fois la surface de la France métropolitaine) et a commencé à se mettre en place au Crétacé inférieur, il y a environ 120 millions d’années. La partie sud de ce plateau ne présente plus aujourd’hui d’activité volcanique, contrairement à la partie nord du plateau (ou l’on retrouve les îles Kerguelen et Heard).

>> Télécharger la carte géologique des îles Kerguelen - Jacques Nougier, 1970
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Sources :
Giret et al. 2003. L’archipel des Kerguelen : les plus vieilles îles dans le plus jeune océan. In Géologues, spécial DOMT-TOM, 137, juin 2003.
Leyrit H. 2003. Un plateau océanique d’inondation basaltique : le plateau des Kerguelen. In Le volcanisme, cause de mort et source de vie. De Wever P. (Dir.) – Vuibert, Muséum national d’Histoire naturelle, 2003, 238 p.

Historique

L’archipel fut découvert le dimanche 12 février 1772 par le navigateur français Yves Joseph Kerguelen de Trémarec et 4 ans après par James Cook en 1776. En 1893, l’aviso français Eure prend officiellement possession des îles Kerguelen au nom de la France. La même année, le gouvernement concède aux frères Henry et René-Émile Bossière l’exploitation de Kerguelen pour cinquante ans.

En 1908-1909 (à bord du J.-B.-Charcot) puis en 1913-1914 (avec la Curieuse), Raymond Rallier du Baty et son frère Henri explorent les rivages, les baies et les terres de l’archipel.

Le géologue Edgar Aubert de la Rüe assisté par son épouse Andrée entreprend l’étude géologique et géographique de l’archipel lors de quatre campagnes (1928-1929, 1931, 1949-1950, 1952). La station permanente de Port-aux-Français a été créée en 1950.

Climat

Le climat de Kerguelen est océanique, froid et extrêmement venteux. La température moyenne annuelle y est de 4,5°C avec une amplitude faible d’environ 6°C, les mois les plus chauds étant ceux de janvier et février avec une moyenne de 7,9°C et le mois le plus froid celui d’août avec 2°C seulement. Les maxima absolus relevés dépassent rarement les 20°C, tandis qu’à l’autre extrême aucune température inférieure à -10°C au niveau de la mer n’a été constatée.

Les précipitations sont fréquentes, et peuvent se produire sous forme de pluie comme de neige, tout au long de l’année. La hauteur annuelle moyenne à Port-aux-Français est cependant modeste et n’atteint que 820 mm, mais sur la côte ouest à l’opposé, on estime qu’il tomberait trois fois plus d’eau.

Les montagnes sont donc fréquemment couvertes de neige mais peuvent s’en dégarnir rapidement et fortement avec la pluie. Il existe plusieurs glaciers permanents marqués depuis plusieurs décennies par un net recul et pour les plus petits d’entre eux par une disparition complète.

Le vent d’ouest souffle quasi continuellement à une moyenne de 35km/h, l’archipel se trouvant dans les « cinquantièmes hurlants ». Les vents de 150 km/h sont courants et atteignent parfois 200 km/h. Des hauteurs de houle de 12 à 15m sont courantes, mais l’archipel offre aux bateaux de nombreux abris bien protégés.

Faune et flore

Situées à la convergence antarctique où le mélange des eaux froides de l’Antarctique et des eaux plus chaudes de l’océan Indien stimule la production des chaînes alimentaires, les îles Kerguelen constituent un lieu privilégié de rassemblement de nombreux animaux océaniques, en particulier de ceux qui ont besoin de la terre ferme pour se reproduire. On trouve ainsi sur le littoral d’impressionnantes colonies de reproduction d’éléphants de mer, de manchots royaux, de diverses espèces d’albatros ou de gorfous.

Les eaux environnantes sont caractérisées par la dominance de légine. Les écosystèmes originaux ont cependant été profondément modifiés d’une part par la surexploitation des ressources (chasse baleinière et phoquière tout au long du XIXe siècle, pêche industrielle à la fin du XXe siècle) et d’autre part par l’introduction volontaire ou involontaire d’animaux exogènes qui se sont acclimatés : lapins, chats, rats, rennes, truites, etc.

La végétation terrestre est assez maigre, formant près du littoral des paysages de toundra, mais se réduisant le plus souvent, dès que la pauvreté du sol s’accentue ou que la rudesse du climat augmente avec l’altitude, à des touffes éparses au milieu d’étendues minérales ou à de discrètes colonies de lichens. On trouve une espèce caractéristique : le chou de Kerguelen (Pringlea antiscorbutica). La végétation marine est en revanche très exubérante, marquée par la présence de vastes forêts sous-marines de Macrocystis ou par une frange côtière de Durvilléas.