tionnement de l’entreprise en l’absence de tout poinçon complémentaire de contrôle permettant un recoupement fiable. En effet, et tout d’abord, la mention complète de l’intitulé de la manufacture n’a été usitée que de l’An III à l’An IV, mais le tout en caractères cursifs. Tous les autres marquages, quelle qu’en soient les époques et le calligraphie entre 1794 et 1818, ne comportent que des mentions partielles, soit en cursives soit en caractères d’imprimerie (Mre, Manufre, Mture, Manuf…). Quant à la localisation, on peut trouver, selon les époques et quelles que soient là encore les calligraphies, soit Versailles, soit à Versailles ou encore enfin de Versailles. Dans le cas présent, et en l’absence de toute référence à un régime politique, celle dont elle semble se rapprocher au plus près serait l’une des inscriptions les plus en usage en l’An XII, en particulier pour les armes du circuit commercial. De plus, et cela n’est pas sans importance, il faut encore prendre en compte la large marge d’initiative des graveurs dans ce domaine. On relèvera par ailleurs que, bien qu’étant conçue et construite dans le style et l’esprit des productions privées de Nicolas Boutet, on ne retrouve nulle part la mention de son nom, généralement situé dans un cartouche sur le canon, ni son poinçon de contrôle généralement présent sur la platine comme cela était le cas pour les armes, blanches comme à feu, entièrement fabriquées dans ses ateliers propres au sein de la manufacture. Cela montre que le grand homme, bien que dirigeant l’ensemble de l’entreprise, ménageait soigneusement son « pré carré » et ne cautionnait pas de son empreinte les productions empruntant à des apports extérieurs, fussent elles de la meilleure qualité comme c’est ici le cas. Les garnitures Gros plan sur la rosette avant. Gros plan sur la rosette arrière. Gros plan sur l’avant de la pièce de sous-garde. L’extrémité de la pièce de sous-garde. Bien que l’arme soit montée selon l’archaïque technique à goupilles vieille de plus de deux siècles, ses garnitures n’en sont pas moins au nombre de cinq : deux rosettes formant contre-platine, la pièce de sous-garde formant pontet avec l’écusson et la pièce de détente, la calotte de crosse et enfin un bracelet porte-baguette à l’avant. Toutes sont en fer. Les deux rosettes, bien que présentant chacune un profil plat et sans aucun décor, sont l’une et l’autre de forme différente dans leur découpe. Ainsi celle située à l’avant, circulaire au départ, se prolonge vers le canon en motif d’urne évasée se concluant par un épanouissement festonné. La seconde, dans l’axe et à l’opposé, revêt un aspect symétrique laissant imaginer une entité ailée stylisée. Sur chacune prend place une longue vis à tête semi-arrondie et guillochée de façon assez rudimentaire sur toute sa surface prenant à l’opposé sur l’intérieur du corps de la platine. L’écusson et la pièce de détente n’incitent pas de réflexion particulière et suivent les dispositions classiques en la matière dans leur agencement. Par contre, la pièce de sous-garde, d’un seul tenant et formant pontet, retient d’emblée l’attention par l’importance de l’ouverture Gros plan sur la de ce dernier dont la finalité est d’évidence bouche du canon l’usage de l’arme avec de forts gants. et ses rayures. La Gazette des armes n°457 29