Étui allemand pour pistolet-signaleur. Une baguette en acier terminée par un gros tire-chiffons cylindrique est fixée à la face avant de l’étui. En fin de guerre, ces étuis seront souvent réalisés en cuir ersatz ou en carton vernis. Lance-fusées modèle Heer fabriqué par Erma en 1937. A cette époque le nom du fabricant est encore mentionné en clair. Poinçons d’épreuve « aigles à ailes tombantes » du lancefusées Erma 1937. 44 Gazette des armes n°457 Un nouveau signaleur pour la Reichswehr Sous la République de Weimar, la Reichswehr continua à employer le Hebel, mais décida d’en réduire l’encombrement en raccourcissant son canon, dont la longueur était injustifiée. Si les Hebel raccourcis étaient devenus plus maniables, ils restaient néanmoins très lourds du fait de leur construction toute en acier. En 1926, la société Walther, déjà bien connue pour les carabines de tir et les pistolets de défense qu’elle produisait, déposa le brevet d’un pistolet de signalisation, qui fut adopté par la Reichswehr sous le nom de « modell Heer » (modèle armée) 1926. Très belle pièce de mécanique aux lignes plus élégantes que celles du Hebel, le modèle 26 armée, long de 32 cm et pesant 1,4 kg restait toutefois un objet fort encombrant. Vers 1930, il fut décidé de raccourcir les canons des pistolets 1926 modèle Heer en service, afin de porter la longueur totale de l’arme à 247 mm. Bien que nettement moins encombrant, le modèle 1926, ainsi raccourci pesait encore 1,325 kg : une masse admissible dans le contexte de la guerre de positions, telle qu’elle s’était pratiquée dans les tranchées entre 1914 et 1918 mais inadaptée au nouveau concept de « guerre-éclair » (Blitzkrieg), que les penseurs de la Reichswehr commençaient à développer à cette époque. Le haut commandement allemand imaginait en effet un nouveau type de conflit dans lequel la stratégie serait basée sur l’offensive brutale, menée par des troupes de choc et des divisions blindées, soutenues par des frappes aériennes. Pour ce type de guerre de mouvement, les équipement lourds étaient inadaptés, aussi fut-il demandé à Walther d’étudier un pistolet-signaleur léger, fabriqué en alliage d’aluminium. L’emploi d’un alliage d’aluminium permettait de faire Lance-fusées type Heer en zinc fabriqué par Ema (code ayf) en 1943, à pontet en acier embouti. (Photo : HermannHistorica-vente N°49) Marquage « Zink 4 » sur un pistolet en zinc fabriqué par Erma (code ayf) en 1943. passer le poids du pistolet signaleur en dessous du kilo (730 g exactement). Ce nouveau modèle est par ailleurs doté d’un pontet large qui facilitait son emploi avec une main gantée. Les douilles des cartouches de signalisation, jadis en laiton et en carton furent également remplacées par des douilles en aluminium, ne risquant plus de gonfler l’humidité. Cette version fut adoptée en 1934 sous l’appellation de « modell 34 Heer » (ou LP 34, les initiales LP étant celles de Leuchtpistole : pistolet éclairant). 1934, c’est aussi l’année où Hitler rétablit le service militaire et où la Reichswehr, l’armée de métier de 100.000 hommes, imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles est remplacée par une armée nationale de 600.000 hommes, ayant largement recours à la conscription : la Wehrmacht (Force armée). Cette une nouvelle armée comporte trois composantes : - l’armée de terre (Heer), - la marine (Kriegsmarine), - l’armée de l’air (Luftwaffe). Initialement conçu pour l’usage de l’armée de terre, le nouveau pistolet prend l’appellation de « Modell Heer » (modèle armée de terre). Outre Walther, deux autres fabricants sont également désignés pour le fabriquer : - la société ERMA implantée à Erfurt, - la société Berlin-Lübecker Maschinenfabrik (BLM) installée à Lubeck. Les identités des fabricants, tout d’abord mentionnées en clair sur les carcasses seront par la suite remplacées par des codes destinés à dissimuler aux services de renseignement ennemis les sites sur lesquels sont produits ces matériels.(respectivement : ac pour Walther, ayf pour Erma et S/237 pour BLM) Au cours de la guerre, le modèle 1934 sera légèrement modifié, son chien deviendra plus étroit et il sera doté d’un indicateur de chargement : une petite pièce de métal faisant saillie à l’arrière de la carcasse lorsqu’une cartouche est engagée dans la chambre. Cette disposition très pratique permettait à l’utilisateur de s’assurer même dans l’obscurité que son pistolet-signaleur était bien chargé. De même, pour faciliter l’emploi de ce matériel de signalisation dans l’obscurité, un code reposant sur le crantage de bourrelets permettait d’identifier au toucher le type de fusée que contenait chaque cartouche. A partir de 1943, le levier de verrouillage du canon ne sera plus réalisé en aluminium mais en tôle emboutie. Dès les premiers combats de la seconde guerre mondiale, le pistolet-signaleur modèle |