Entre Tiny House et réalisations d’architecte, les maisons container séduisent un public grandissant. Plébiscitées pour leur rapidité d’installation, leur originalité ou leur modularité, elles restent néanmoins soumises à des réglementations et particularités. Des points essentiels qui font de cet habitat alternatif un lieu plaisant à vivre au quotidien. Pas question dès lors de se lancer tête baissée dans cette aventure. Mais, c’est quoi au juste une maison container ?
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Qu’est-ce qu’une maison container ?
Comme son nom l’indique une maison container, aussi appelée maison conteur, est une habitation modulable réalisée à partir de containers maritimes. Vous savez, ces imposants contenants métalliques qui traversent les océans (ou le canal de Suez) à bord de cargos tout autant gigantesques. Bien loin de la cabane de chantier ou des préfabriqués des années soixante-dix qui fleurissaient dans les lycées, ce mode d’habitat a dorénavant le vent en poupe. Sollicité pour sa rapidité d’exécution et son côté ultra-design, il plaît aussi pour son impact écologique. En effet, grâce à ces maisons d’un nouveau genre, il est possible d’offrir une seconde vie à ces gigantesques caisses vouées inéluctablement à la destruction.
C’est au milieu des années 90, en Chine, que les premières maisons containers ont vu le jour. Une habitation de fortune visant à mettre à l’abri les plus démunis et qui fit rapidement des émules à travers le monde. Logements universitaires à tarif raisonné, maisons individuelles modernes, immeubles d’habitation originaux, bureaux ou encore restaurants, s’emparent de ce type de constructions surprenantes.
Comment construire une maison avec un container ?
Rapide et assez simple d’installation, la maison container suit néanmoins quelques règles. Tout d’abord, choisir un terrain facile d’accès. Contrairement à une construction ordinaire qui se monte petit à petit, ici, il sera nécessaire de faire intervenir d’imposants véhicules le temps d’acheminer les différents modules. Et comme pour toute création, un permis de construire est bien évidemment indispensable. Attention, toutefois, il est recommandé de se renseigner car certaines communes peuvent interdire ce type de maisons. Une fois passé l’administratif, les travaux peuvent débuter. Solo ou combinés, l’assemblage et l’installation des caissons sont assez simples et rapides, pouvant faire gagner jusqu’à 70 % de temps par rapport à un chantier traditionnel. Ultra-étanche et dépourvues d’ouvertures, ces carcasses d’acier vont nécessiter des découpes afin d’y récréer fenêtres, baies vitrées ou portes. Lors de cette étape, bien penser à consolider la structure alors fragilisée, afin que celle-ci ne s’effondre comme un château de cartes. Il est également indispensable de sceller les modules entre eux ainsi qu’au sol pour en assurer leur stabilité. Et attention, qui dit maison container, ne veut pas dire sans fondations. Elles seront primordiales en termes de maintien, de durabilité comme d’isolation.
Niveau budget, comptez environ 20 % de moins que pour une construction classique, et la facture peut drastiquement se réduire si vous vous lancez dans l’auto-construction. Une bonne raison pour se faire plaisir et laisser parler sa créativité.
Les containers maritimes sont aussi une bonne alternative pour ajouter une extension, rehausser une maison ou profiter d’une pièce en plus au fond du jardin. Leur toit plat se transforme aisément en rooftop, jardin suspendu ou toiture végétalisée. Quant aux plus audacieux, ils pourront même les convertir en piscine.
Comment isoler ce type de structure ?
S’il y a bien un point essentiel sur lequel il ne faut pas lésiner, c’est bien celui de l’isolation. Pensez déjà à multiplier les accès vers l’extérieur, indispensables à une bonne circulation de l’air. Mais il ne faudra pas faire l’impasse d’un isolant calorifique pour éviter les déperditions de chaleur ou empêcher votre intérieur de se muer en étuve. Pour cela, deux options. L’isolation intérieure ou extérieure. Tout dépend de votre surface et du style que vous souhaitez insuffler à votre habitat. Les containers étant très étroits, il sera plus judicieux d’isoler par l’extérieur si vous n’avez qu’un seul module. En effet, la couche de protection risque de vous faire perdre quelques précieux centimètres. En revanche, si l’espace vous l’autorise ou que vous souhaitez conserver leur aspect industriel à l’extérieur, opté pour une isolation interne. Laine de roche, paille, bardage bois assureront une parfaite barrière thermique. Bon à savoir, l’isolation extérieure peut s’avérer plus coûteuse car elle doit faire entre 10 et 30 centimètres contrairement à celle d’intérieur qui oscille entre 6 à 10 centimètres. N’oubliez bien évidemment pas le toit et le sol. Un double plancher sera à la fois un bon rempart contre l’humidité et un bon moyen d’y dissimiler les disgracieux fils électriques et autres gaines techniques.
Quel type de container choisir ?
Il existe plusieurs sortes de containers, mais les plus fréquents sont ceux appelés « Dry ». Secs et sans odeur, ces contenants ont servi au transport de marchandises sèches et non toxiques. Il ne sera donc pas utile de procéder à une dépollution. Ils répondent également à des normes ISO drastiques en matière de résistance et d’incendie. Les « Dry » se déclinent sous plusieurs formes. Il y a les « Open top » avec leurs ouvertures zénithales idéales pour créer une verrière. On trouve aussi ceux dit « Open side » qui raviront les adeptes des larges baies vitrées qu’il sera possible d’installer sur toute leur longueur. Quant aux « Flat Rack », avec leurs parois amovibles, ils feront de parfaites terrasses. Les dimensions elles aussi varient. Passant d’environ de 14 à 28 ou 32m2, mais avec une même largeur, il sera possible alors de les combiner pour jouer avec leurs formes et leurs tailles, créant des espaces plus ou moins vastes et apporter un aspect plus architectural à la maison. Si vous gardez leur look brut et leurs couleurs d’origines, amusez-vous à mixer les teintes pour une habitation ludique et unique.
Les containers de « dernier voyage », les moins chers du marché, vous aideront à réduire l’enveloppe de travaux à condition qu’ils respectent toujours la fameuse norme ISO.
Comment aménager l’intérieur ?
Bien que tous les aménagements soient possibles et tous les styles bienvenus, les maisons containers poussent souvent leurs propriétaires à opter pour un style industriel, design et épuré. Dans le cas d’un seul caisson, tout en longueur et assez étroit, optez pour des meubles gains de place et bas pour fluidifier la circulation. Placez également le mobilier, comme un canapé, une bibliothèque, ou la table du repas, parallèle à la partie la plus petite. En plus de délimiter des zones et casser l’effet couloir, ils libéreront les parois sur lesquelles des ouvertures perdront place. Bas de plafond, les containers s’associent bien aux teintes claires, agrandissant visuellement l’espace.
En version XXS, donnez à votre maison container des airs de cabanes d’architectes en réduisant à l’essentiel le mobilier et en misant sur un bardage bois. Quelle soit mini ou non, évitez d’y installer trop de cloisons. Elle se la joue loft, ouverte sur l’intérieur comme sur l’extérieur pour profiter pleinement de toute la surface offerte. Et comme un dernier clin d’œil à leur ancienne vie, des fenêtres rondes rappelant les hublots, se marieront à merveille aux lignes parfois un peu rigides des containers.
Ainsi parée, votre maison container sera prête pour un ultime voyage au long cours.