La décision de l’Arcom était très attendue. Depuis début juillet l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique évaluait les chaînes qui pourraient se voir attribuer (ou ré-attribuer) les 15 canaux de la TNT. Alors que la liste des candidats pré-selectionnés a été dévoilée, le couperet tombe pour les chaînes C8 et NRJ12, qui devront tirer leur révérence en 2025. À quoi pourrait alors ressembler la télé de demain ?
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C8 a cumulé 7,6 millions d’euros d’amendes
L’Arcom a justifié son choix de chaînes éligibles aux canaux TNT par « l'intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme des courants d'expression socio-culturels ». En somme, l’institution entend construire le paysage audiovisuel de demain le plus complet possible.
Un projet dans lequel la chaîne C8 ne semble plus s’insérer, si on en croit la décision prise ce 24 juillet. Cause probable : l’émission « Touche pas à mon poste », animée par Cyril Hanouna, qui aurait accumulé 7,6 millions d’euros de sanction en huit ans, enchaînant les dérapages. Si C8 n’avait été sanctionnée qu’une fois en 2016, sa première sanction d’ailleurs, celles-ci sont au nombre de cinq en 2022 et en 2023.
Sentant, peut-être, l’étau se resserrer, Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal + France (auquel appartient C8), avait tenté, lors de son audience du 9 juillet, d’apaiser l’Arcom. Il promettait la mise en place d’un « nouveau processus permettant de garantir la maîtrise de l’antenne ». L’idée étant de passer l’émission de Cyril Hanouna, jusqu’alors diffusée en direct, en différé, pour temporiser les dérapages et les fake news.
En vain, puisque C8 devra quand même rendre l’antenne en 2025. L’autre chaîne phare du groupe Canal, et de son propriétaire Vincent Bolloré, CNews conserve, elle, son poste, malgré de nombreuses sanctions ces dernières années.
Ouest-France et CMI dans les starting-blocks
Pour remplacer C8 et NRJ12, deux nouveaux noms se frayent un chemin sur la liste des candidats éligibles : OF TV, proposé par le groupe Ouest-France, et Réels TV, défendu par le groupe CMI France (« Elle », « Télé 7 Jours », « Franc-Tireur », « Usbek & Rica », « Ici Paris », « France Dimanche »).
Le Projet de Ouest-France : faire vivre une chaîne de « la vraie vie », et être la première chaîne nationale à être basée en dehors de Paris, posant bagages à Rennes. La chaîne Réels TV entend, de son côté, « restaurer le concept original du débat public », forte de l’expérience du groupe de presse CMI France.
Pour les autres candidats, leurs noms sont déjà bien connus. Le groupe Canal conserve, outre CNews, CStar, Canal+, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma et Planète+. En face, on retrouve BFMTV, W9, LCI, TMC, TFX, Paris Première, et enfin la chaîne pour enfant Gulli. Reste à l’Arcom la tâche d’« établir des conventions avec chacun des candidats retenus », avant d’assurer leur diffusion. Pour les autres, il faudra leur dire au revoir en 2025.