Live terminé

Guerre en Ukraine, en direct : à Marioupol, un théâtre dans lequel s’étaient réfugiés « plus d’un millier de personnes » visé par des bombardements

De nombreux enfants se trouvaient dans ce théâtre selon le maire de la ville, qui n’a pu encore établir un bilan de cette frappe. Les Etats-Unis ont annoncé l’octroi d’une aide militaire supplémentaire de 800 millions de dollars à l’Ukraine. Le Conseil de l’Europe a exclu la Russie, après vingt-six ans d’adhésion. Un « statut neutre » pour l’Ukraine, proposé par Moscou, a été refusé par Kiev.

Tout le live

Le 17/03 à 06:05

Ce live est maintenant terminé, merci de l’avoir suivi

Vous pouvez retrouver notre nouveau direct consacré à la guerre en Ukraine ici.

Le 17/03 à 04:14 L’essentiel

Théâtre bombardé à Marioupol : plus d’un millier de personnes y avaient trouvé refuge

Les autorités ukrainiennes ont affirmé jeudi que plus d’un millier de personnes s’étaient réfugiées dans le théâtre de Marioupol frappé par un bombardement russe mercredi. Le bilan humain reste à ce stade indéterminé. « Les envahisseurs ont détruit le Théâtre dramatique. Un endroit où plus d’un millier de personnes avaient trouvé refuge. Nous ne pardonnerons jamais cela », a indiqué la municipalité sur la messagerie Telegram.

Le Théâtre dramatique de Marioupol visé par un bombardement russe le 16 mars 2022.
Le 17/03 à 03:20

Le PSG supend son partenariat avec l’entreprise russe Fonbet

Le Paris-Saint-Germain a suspendu jusqu’à la fin de la saison son partenariat avec l’entreprise russe de paris sportifs Fonbet, à la suite de l’invasion de l’Ukraine, a indiqué mercredi le club qui maintient à Moscou ses activités à destination des enfants.

Le club de la capitale française est lié jusqu’en 2023 avec Fonbet, son unique sponsor russe avec lequel il s’est engagé en mars 2021.

« Les événements actuels nous ont incités à reconsidérer nos engagements avec deux sociétés russes (…) Nous avons mutuellement convenu avec notre partenaire régional Fonbet de suspendre notre accord jusqu’à la fin de la saison », a expliqué le PSG.

L’autre lien entre l’équipe de Kylian Mbappé et la Russie concerne « l’Academy » du club installée à Moscou depuis 2019, qui accueille des jeunes de 3 à 15 ans pour apprendre le football. Le PSG « n’a trouvé aucune raison d’interrompre » son travail dans ce domaine-là, mais « reste attentif aux mesures qui pourraient être prises », a-t-il fait savoir.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par son armée, fin février, la Russie est ciblée par de nombreuses sanctions qui visent à l’isoler. La Fédération internationale de football (FIFA) a notamment exclu le pays de la Coupe du monde au Qatar (21 novembre-18 décembre) dont il devait disputer, fin mars, les barrages de qualification.

Le conflit a également conduit l’UEFA à rompre son partenariat avec le géant énergétique Gazprom, et à déplacer la finale de la Ligue des champions, prévue fin mai, de Saint-Pétersbourg à Saint-Denis.

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Publié le 15 mars 2022 à 17h51 Temps de Lecture 1 min.

Le 17/03 à 03:01
Bonsoir et merci pour votre live. Combien de journalistes travaillant pour Le Monde se trouvent actuellement en Ukraine et qui sont-ils ? Merci à eux qui risquent leur vie pour nous informer.
Julie

Bonsoir Julie,
Merci beaucoup et surtout merci pour nos envoyés spéciaux sur le terrain. Ils sont actuellement une dizaine de reporters et photographes en Ukraine et dans les pays frontaliers.

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Publié le 11 mars 2022 à 19h02 Temps de Lecture 4 min.
Le 17/03 à 01:58

En France, les voix prorusses tentent de subsister dans les médias traditionnels

Depuis que RT et Sputnik ont été interdits par l’Europe au titre des sanctions économiques, l’argumentaire prorusse se fait plus rare dans les médias traditionnels français. Sauf dans certains supports ou émissions très à droite.

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Publié le 16 mars 2022 à 11h37 Temps de Lecture 5 min.
Le 17/03 à 01:53

Le Canada interdit les chaînes RT et RT France

Le Canada a interdit officiellement mercredi aux fournisseurs de services de distribuer les chaînes d’information russe RT (ex-Russia Today) et RT France, estimant que leur programmation n’est pas dans « l’intérêt du public »

« La liberté d’expression et la diversité des points de vue sont des éléments essentiels de notre démocratie. Cependant, le fait d’être diffusé au Canada est un privilège et non un droit », a estimé Ian Scott, président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Quelques jours après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, plusieurs importants fournisseurs d’accès à la télévision au Canada, les groupes Bell et Rogers et Shaw avaient déjà décidé de stopper la diffusion de RT. Début mars, le CRTC avait lancé une consultation publique et reçu 350 interventions en faveur du retrait contre 16 pour leur maintien.

Accusés d’être des instruments de « désinformation » de Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine, les médias d’Etat russes RT et Sputnik ont été bannis de l’Union européenne, et l’interdiction de diffusion à la télévision et sur Internet est entrée en vigueur le 2 mars.

Mise en service en 2005 sous le nom de « Russia Today », RT, financée par l’Etat russe, s’est développée avec des diffuseurs et des sites web en plusieurs langues, notamment en anglais, français, espagnol, allemand et arabe.

Le 17/03 à 01:44
..."qui se livrent aussi une guerre de l’information"... Ne serait-ce pas plutôt une guerre du mensonge ? ou de la désinformation ? Quelle est son ampleur ? Merci pour votre travail ! Au fait, vous n'avez toujours pas décidé entre Kiev et Kyiv ? Ou pour LeMonde c'est définitivement Kiev ? C'est un symbole lourd de sens...
BJ

Merci BJ, difficile de donner son ampleur mais on peut comme vous le faites parler de désinformation.

Pour ce qui est de l’orthographe de Kiev, Le Monde s’en tient effectivement à cette graphie. Les médias français utilisent souvent « Kiev », la translittération russe, pour désigner la capitale de l’Ukraine, à l’exception de Libération, qui vient de décider de privilégier la graphie ukrainienne, comme la majorité des journaux anglophones. Le Monde utilise « Kiev », et non « Kyiv ». Nous continuons à appeler la capitale de l’Ukraine Kiev parce que, même s’il est de racine russe, ce nom est devenu, dans notre langue, un exonyme, c’est-à-dire un mot français, entré dans l’usage courant depuis des centaines d’années, comme « Londres », par exemple, désigne le « London » des Britanniques.

Nous avons en revanche décidé, il y a plusieurs années, d’adopter les noms ukrainiens pour Lviv ou Kharkiv, parce que ces villes sont beaucoup moins souvent désignées dans la langue française. Nous tenons par ailleurs à défendre nos discussions et nos procédures internes pour déterminer les mots que nous utilisons, quelles que soient les demandes politiques qui nous sont adressées par des gouvernements étrangers pour renommer telle ville ou tel pays.

Le 17/03 à 01:40

Bonjour, Des nouvelles des discussions entre BoJo et les dirigeants du Golfe ? Merci,
Louis

Bonjour Louis,

Pas encore. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est entretenu mercredi avec les dirigeants de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, dans l’espoir de convaincre les pays pétroliers du Golfe d’accroître la production pour freiner l’envolée des prix du brut provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. Mais nous ignorons encore si ses demandes ont été entendues.

Le 17/03 à 01:36
Pouvez vous confirmez de possibles explosions dans plusieurs villes de Biélorussie ?
Boom

Bonjour Boom,

Nous voyons circuler des choses à ce sujet sur les réseaux sociaux, mais nous n’avons pu les vérifier pour l’instant.

Le 17/03 à 01:32

L’OMS affirme que viser le système de santé fait « partie de la stratégie de la guerre » en Ukraine

L’Organisation mondiale de la santé assure n’avoir jamais vu autant d’attaques militaires sur le système de santé qu’actuellement en Ukraine. « Le système de santé est devenu une cible (…). Cela commence à faire partie de la stratégie et des tactiques de la guerre. C’est totalement inacceptable, c’est contraire au droit humanitaire international », a déploré mercredi, le chef des urgences de l’OMS, Michael Ryan. « Nous n’en sommes qu’au tout début (…) et nous n’avons jamais vu ailleurs dans le monde autant d’attaques sur le système de santé », a-t-il dit.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, l’OMS a authentifié 43 attaques contre le système de santé. Il peut s’agir d’attaques contre les installations médicales ou les travailleurs de la santé.

« Le système de santé ukrainien a atteint un niveau critique, il chancelle au bord du gouffre », a alerté M. Ryan, en interrogeant : le système de santé ukrainien a besoin d’être soutenu, mais comment parvenir à déployer des équipes sur place alors même que les infrastructures médicales sont prises pour cible ? L’OMS se refuse toutefois à dire d’où viennent les attaques.

« La priorité de l’OMS reste de soutenir le personnel de santé et le système de santé afin qu’ils continuent à fournir des soins pour répondre aux besoins immédiats », a déclaré son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, aux journalistes. L’OMS a pu acheminer de l’aide dans de nombreuses villes en Ukraine, mais elle rencontre encore des difficultés d’accès.

Environ 100 tonnes de fournitures, notamment de l’oxygène, de l’insuline, du matériel chirurgical, des anesthésiants et des kits de transfusion sanguine, ont pu être acheminées jusqu’à présent.

Le 17/03 à 01:10

Les Etats-Unis promettent à l’Ukraine de lui fournir une meilleure défense antiaérienne

Les Etats-Unis ont déjà fourni à l’Ukraine des centaines d’armes antichar et antiaériennes, mais avec les envois d’armement annoncés mercredi par Joe Biden, l’assistance militaire américaine à l’Ukraine est entrée dans une phase plus musclée. Le président américain a promis d’aider l’Ukraine à se procurer des « systèmes de défense antiaérienne de plus longue portée » que les Stingers déjà fournis, et va envoyer 100 drones à l’armée ukrainienne pour qu’elle se défende plus efficacement contre l’artillerie russe qui pilonne les villes.

  • Selon une source militaire américaine, ces systèmes antiaériens sont des S-300, des concurrents russes de première génération du Patriot américain dont l’armée ukrainienne connaît bien le fonctionnement. Dotées de radars puissants et autonomes, ces batteries antiaériennes mobiles – elles sont chargées sur des camions – se déclenchent automatiquement lorsqu’une menace est repérée. Ces S-300 pourraient venir de certains pays de l’ex-bloc soviétique qui en possèdent encore, notamment la Slovaquie et la Bulgarie, où le ministre américain de la défense, Lloyd Austin, a justement prévu d’effectuer des visites cette semaine. Les Etats-Unis possèdent eux aussi plusieurs missiles de S-300, selon la même source militaire qui précise que Washington a prévu de les envoyer en Ukraine dans les prochains jours.
  • Joe Biden a annoncé l’envoi de 100 drones à l’Ukraine. Selon la source militaire, il s’agit de « Switchblade », des drones dits « kamikazes » qui explosent au contact de la cible et dont le modèle plus petit permet de détruire des blindés légers. Les armes américaines qui avaient été fournies jusqu’ici à la défense ukrainienne étaient limitées à des cibles que les soldats pouvaient voir directement.
  • L’enveloppe de 800 millions de dollars annoncée mercredi comprend aussi 800 nouveaux lance-missiles sol-air portables Stinger, efficaces contre les hélicoptères et les avions volant à basse altitude. Ils s’ajoutent aux plus de 600 Stingers déjà remis à l’Ukraine, selon la Maison Blanche.
  • Washington va par ailleurs envoyer 9 000 systèmes antichar dont 2 000 Javelin, l’arme devenue le symbole de la résistance ukrainienne, qui s’ajoutent aux 2 600 Javelin déjà fournis par Washington. Equipé de deux charges explosives, il peut percer les chars les plus sophistiqués du monde, notamment le russe T-90, dont le blindage explosif réagit à l’impact d’un projectile afin de réduire ou de stopper sa perforation. D’une portée de 2 500 mètres, il est utilisable en mode d’attaque directe pour détruire un mur ou, s’il est tiré vers le haut, pour abattre un appareil volant à faible altitude comme un hélicoptère. Mais il est aussi utilisable en mode d’attaque en cloche : le missile monte jusqu’à 160 mètres d’altitude et retombe sur la cible à la verticale, comme le javelot des légionnaires romains (javelin en anglais). C’est cette trajectoire par le haut qui en fait une arme redoutable contre les chars car les blindés s’ouvrent par le toit, où le véhicule est le plus vulnérable.

Le 17/03 à 00:50

Il existe la possibilité à l’ONU d’exclure un pays membre. Mais existe-t-il cette même procédure pour un pays du conseil de sécurité qui dispose d’un droit de veto pour se protéger lui-même ?
Le roi ubu

Bonjour Ubu,
La réponse est non. Selon l’article 6 de la charte des Nations unies, si un membre de l’ONU « enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la présente charte, il peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ». Mais la Russie étant un membre permanent du Conseil de sécurité (avec la Chine, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni) et, à ce titre, Moscou bénéficie d’un droit de veto. Nul doute que Moscou mettrait son veto si une telle recommandation devait être soumise au vote.

Le 17/03 à 00:35

Au moins 103 enfants auraient été tués en Ukraine depuis le début de l’offensive russe

Selon le parlement ukrainien, citant des chiffres collectés par le parquet général, 103 enfants ont été tués dans le pays depuis le début de l’offensive russe, et une centaine blessés. Un bilan qu’a confirmé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une vidéo posté sur Facebook mercredi.

Près de 700 civils ont été tués depuis le début de la guerre et plus de 1 110 autres blessés, selon l’ONU. Mais ces chiffres étant très difficiles à vérifier, notamment lorsque sur le terrain les combats ou les bombardements ont encore lieu, l’ONU insiste sur le fait que ses bilans quotidiens sont probablement très inférieurs à la réalité. Près de 1 300 militaires ukrainiens ont été tués, selon le président ukrainien, alors que la Russie n’a diffusé, le 2 mars, qu’un seul et unique bilan : 498 soldats tués.

Malgré sa fiabilité relative, le bilan de l’ONU, qui ne prend pas part au conflit, permet de donner une estimation indépendante des pertes civiles. Car du côté de la Russie ou de l’Ukraine, qui se livrent aussi une guerre de l’information, les chiffres annoncés sont liés à des enjeux très importants concernant l’avancée des Russes ou la défense des Ukrainiens. Enfin, comme pour tous les conflits dans le monde, le bilan des victimes est très souvent réévalué des années plus tard.

Le 17/03 à 00:03

Le maire de Melitopol a été libéré en échange de prisonniers russes

Le maire de Melitopol, Ivan Fedorov, avait été kidnappé le 11 mars par les forces russes.

L’Ukraine a remis aux forces russes neuf soldats qu’elle avait capturés en échange de la libération du maire de Melitopol, ville du sud-est de l’Ukraine, a rapporté mercredi l’agence Interfax Ukraine, citant une porte-parole du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Un conseiller de la présidence ukrainienne avait auparavant annoncé la libération d’Ivan Fedorov, kidnappé vendredi dernier selon les autorités de Kiev sans fournir d’autres précisions. « Le maire de Melitopol, Ivan Fedorov, est sorti de sa captivité », avait déclaré Andriy Yermak dans un message sur internet.

D’après la porte-parole de Volodymyr Zelensky Daria Zarivnaya, Ivan Fedorov a été libéré en échange de neuf soldats russes nés en 2002 et 2003, « des enfants », a-t-elle dit.

Le 16/03 à 23:56

La journaliste russe qui avait protesté contre la guerre en direct au JT décline la proposition d’asile de la France

« Je ne veux pas quitter mon pays. Je suis patriote », a déclaré Marina Ovsiannikova dans une interview du magazine allemand Der Spiegel diffusée mercredi soir. Emmanuel Macron s’était dit prêt mardi à offrir « une protection consulaire », soit à l’ambassade, soit en lui accordant l’asile, à cette journaliste russe qui avait fait irruption en direct lundi soir pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie, sur la chaîne Pervy Kanal, où elle est productrice. Elle avait brandi une pancarte critiquant la guerre en Ukraine et dénonçant la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir.

Marina Ovsiannikova avait brandi une pancarte critiquant l’invasion russe de l’Ukraine en plein JT lundi soir.

Après avoir été arrêtée, elle a été condamnée dans la foulée à une simple amende et laissée libre. Elle risque cependant toujours des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison, aux termes d’une récente loi réprimant toute « fausse information » sur l’armée russe.

« C’est une guerre contre un peuple frère ! Aucune personne saine d’esprit ne peut l’accepter », explique la jeune femme née à Odessa, en Ukraine, d’un père ukrainien et d’une mère russe. Mme Ovsiannikova estime que son coup d’éclat « était avant tout une action pacifiste : il est dans l’intérêt de la Russie et du monde de mettre fin le plus rapidement possible à cette guerre ».

« Je voulais aussi montrer que les Russes aussi sont contre cette guerre, ce que beaucoup de gens en Occident ne comprennent pas. La majorité des gens intelligents et éduqués ici s’opposent à cette guerre », estime-t-elle. Elle indique avoir préparé son action seule, sans en avoir préalablement parlé à sa famille ou ses amis.

« La plupart des gens qui travaillent pour la télévision nationale comprennent très bien ce qu’il se passe. Ils ne savent que trop bien qu’ils font quelque chose de mal. Ce ne sont pas des propagandistes convaincus, souvent tout sauf cela ! », ajoute-t-elle.

« Ils luttent constamment intérieurement entre leur travail et leur propre boussole morale […] Mais les collègues doivent nourrir leur famille, ils savent que dans le climat politique actuel, ils ne trouveront pas d’autre emploi », précise la journaliste qui se dit « heureuse » que plusieurs journalistes russes de chaînes publiques aient démissionné ces derniers jours pour s’opposer aux restrictions sur l’information.

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Un JT ordinaire à la télévision russe

Publié le 16 mars 2022 à 11h19 Temps de Lecture 5 min.
Le 16/03 à 23:37

Les Occidentaux demandent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU

Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Albanie, la France, la Norvège et l’Irlande ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, jeudi après-midi, sur l’Ukraine, en raison de la dégradation de la situation humanitaire dans le pays.

« La Russie commet des crimes de guerre et vise les civils », a estimé la mission diplomatique britannique aux Nations unies sur son compte Twitter. « La guerre illégale de la Russie en Ukraine est un danger pour nous tous », a-t-elle ajouté en appelant à une réunion en urgence.

Le 16/03 à 23:30

« La Russie a délibérément détruit le Théâtre dramatique de Marioupol », affirme le maire de la ville

Le Théâtre dramatique de Marioupol frappé par un bombardement, le 16 mars 2022.

Après le bombardement, mercredi, d’un théâtre à Marioupol abritant « des centaines de civils », la mairie a réagi dans un communiqué publié sur la messagerie Telegram : « La Russie a délibérément détruit le Théâtre dramatique, où sont abritées des centaines de personnes », accuse le maire de la ville assiégée. « Il est impossible de trouver les mots pour décrire le niveau de cynisme et de cruauté avec lequel les envahisseurs russes anéantissent les habitants pacifiques » s’indigne-t-il encore.

La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée notamment dans l’imagerie satellite, a publié mercredi une photo du théâtre prise lundi, selon elle. D’après cette photo consultée par l’AFP, le mot « enfants » était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.

Sur cette image satellite publiée par la société Maxar technologies, datée du 14 mars 2022, on voit que le mot « enfants » avait été écrit en russe devant et derrière le théâtre de manière à ce que ce soit lisible vu du ciel, pour prévenir qu’il abritait des enfants.

La mairie de Marioupol a publié de son côté sur Telegram une photo du théâtre montrant sa partie centrale complètement détruite, avec une épaisse fumée blanche qui s’en échappe. Selon les autorités, c’est un avion qui a lancé une bombe sur l’édifice. « L’avion a largué une bombe sur le bâtiment où s’abritaient des centaines de civils. Il est impossible d’établir le bilan dans l’immédiat car les bombardements des quartiers d’habitation se poursuivent », selon la mairie. « L’entrée de l’abri est bloquée par les débris. Les informations sur les victimes sont en cours de vérification », précise-t-elle.

Le ministère russe de la défense a pour sa part démenti avoir bombardé le théâtre, mettant l’explosion sur le compte du bataillon nationaliste ukrainien Azov. Moscou avait déjà mis en cause cette unité militaire lors du bombardement de la maternité de Marioupol la semaine dernière, qui avait suscité un tollé international.

Le 16/03 à 22:22 Vos questions
Qu'est ce que ce statut neutre exactement ? Pourquoi l'Ukraine l'a refusé ? Merci
Brolly

Bonsoir Brolly,

Il est difficile de savoir exactement ce que recouvrirait cette « neutralité » que Moscou place au centre des pourparlers avec l’Ukraine. L’Autriche et la Suède sont deux pays non membres de l’OTAN cités par la Russie comme des modèles de ce qu’elle voudrait imposer à Kiev – c’est-à-dire officiellement neutres en cas de guerre.

Imposée en 1955 par les Soviétiques, qui occupaient alors le pays avec les Occidentaux depuis dix ans, la neutralité a permis à l’Autriche compromise par Hitler une sortie par le haut, en devenant le théâtre de rencontres historiques. Khrouchtchev y a serré la main de Kennedy en 1961, Brejnev celle de Carter en 1979. L’ONU y a installé l’un de ses sièges, rejointe par d’autres organisations internationales. Depuis, Vienne prône la paix dans le monde et reste le cadre de fréquentes négociations multilatérales.

Pourtant, l’Autriche n’est plus tout à fait impartiale. Elle a rejoint l’Union européenne (UE) en 1995 et participe à la sécurité et à la défense commune prévu par le traité de Lisbonne en 2009. Fait rare, des militaires sont sortis de leur réserve pour déplorer les coupes claires dans le budget de la défense. L’Autriche est, devant Malte et l’Irlande, le pays qui dépense le moins pour son armée dans l’UE : 0,7 % du PIB. Son gouvernement a déjà annoncé sa volonté de porter l’effort à 1 % pour rattraper le niveau de la Suisse voisine, qui compte trois fois plus de soldats, d’avions de chasse et de chars et voit elle aussi sa position bousculée par la guerre en Ukraine.

Si la Suède est officiellement non alignée en temps de paix et vise la neutralité en temps de guerre, elle a abandonné sa politique de neutralité stricte en 1992 à la fin de la guerre froide, trois ans avant son entrée dans l’UE, en 1995. Elle n’est pas membre de l’OTAN, même si elle est partenaire de l’alliance militaire depuis le milieu des années 1990 et s’en est progressivement rapprochée ses dernières années. Si une majorité de Suédois sont, pour la première fois, favorables à une adhésion à l’OTAN, la première ministre, sociale-démocrate, Magdalena Andersson, y a fermé la porte par crainte de « déstabiliser » la situation en Europe du Nord.

En 2017, Tomas Ries, professeur de sécurité et de stratégie à l’Ecole supérieure de la défense nationale à l’université de Stockholm, expliquait au Monde que la neutralité est un équilibre entre promesse et demande : il s’agit de « l’effort, pour un Etat, de se tenir à l’écart des conflits impliquant d’autres puissances. Un effort de quid pro quo [un échange de bons procédés] entre une promesse de ne soutenir aucune partie en conflit et une demande de ne pas être attaqué, avec l’espoir que cette demande sera respectée ». Mercredi, le négociateur en chef ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a rejeté l’idée d’un « modèle suédois ou autrichien » en déclarant : « L’Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu’“ukrainien”. »

Le 16/03 à 21:54
Bonjour! Merci pour ce live qui permet d y voir plus clair....mais comment fait on pour être sûrs que les frappes sont d'origines Russes ou Ukrainiennes? Avons nous des sources sur place capables de faire la distinction? Les affirmations de Poutines qui accuse systématiquement le camp adverse est je trouve extrêmement déstabilisant...et énervant! Mais laisse malheureusement présager des difficultés pour apporter les preuves nécessaires à une condamnation... Qu' en pensez vous?
Milka

Bonsoir Milka,

Dès l’entrée des premiers chars sur le territoire ukrainien, des dizaines d’enquêteurs, d’experts balistiques et militaires, indépendants ou membres d’ONG, ont commencé à traquer les preuves numériques de potentiels crimes et auprès d’Ukrainiens partageant leurs photos et leurs vidéos.

« Jusqu’ici, il fallait souvent des mois, voire des années, pour qu’une communauté open source émerge et commence à analyser les informations, expliquait récemment au Monde Eliot Higgins, le fondateur de Bellingcat, un site d’information qui a enquêté sur les crimes au Yémen et sur les affaires Skripal et du vol MH 17. Avec l’Ukraine, nous avons commencé avant même le début du conflit. »

Bellingcat a ainsi rendu publiques des images satellites montrant un tir de roquette de Russie en direction de Kharkiv. « Avant le début du conflit, il y avait beaucoup de vidéos postées sur TikTok montrant les mouvements de véhicules et de troupes russes. Ils seront donc identifiés et géolocalisés, et nous pourrons remonter jusqu’à l’unité militaire spécifique impliquée », poursuivait M. Higgins. Amnesty International dispose aussi de son propre laboratoire scientifique. « Nous avons identifié deux attaques [l’une à Kharkiv, l’autre à Okhtyrka, dans une école, faisant trois morts], pour lesquelles nous pouvons dire avec certitude que des armes à sous-munitions ont été utilisées par l’armée russe contre des civils ukrainiens », selon Milena Marin, qui codirige le laboratoire.

Lire aussi :

Crimes de guerre en Ukraine : la traque des preuves est lancée

Publié le 15 mars 2022 à 12h00 Temps de Lecture 7 min.

Le 16/03 à 21:48 Vos questions
Bonsoir, Pourquoi les casques bleus ne peuvent pas intervenir pour arrêter les combats ? Merci pour votre live de très grande qualité !
Chablis

Bonsoir Chablis,

Pour déclencher une opération de maintien de la paix, en envoyant des casques bleus, le Conseil de sécurité doit adopter une résolution à l’unanimité. Or, la Russie est un membre permanent du Conseil de sécurité (avec la Chine, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni) et, à ce titre, Moscou bénéficie d’un droit de veto. Nul doute qu’il l’utiliserait si un tel vote devait avoir lieu.

Le contexte

Live animé par Luc Vinogradoff, Anna Villechenon, Pierre Bouvier, Eléa Pommiers et Agnès Gautheron

Image de couverture : DONETSK REGIONAL ADMINISTRATION / via REUTERS
  • Un théâtre abritant « plus d’un millier de personnes », dont de nombreux enfants, a été touché par un bombardement aérien russe à Marioupol. « L’avion a largué une bombe sur le bâtiment où s’abritaient des centaines de civils. Il est impossible d’établir le bilan dans l’immédiat, car les bombardements des quartiers d’habitation se poursuivent », a écrit la mairie sur Telegram en publiant une photo du théâtre, dont la partie centrale est détruite.
  • Les négociations ont repris mercredi. Après avoir commencé leurs échanges lundi, les délégations ukrainienne et russe se sont à nouveau réunies pour essayer d’arriver à un compromis permettant un cessez-le-feu, ou tout au moins la mise en place de couloirs humanitaires durables.
  • Le président ukrainien s’est adressé par visioconférence, en début d’après-midi, aux élus du Congrès américain. Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois demandé la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays, une mesure soutenue par plusieurs élus du Congrès, mais que le président des Etats-Unis, Joe Biden, a pour l’instant écartée. A défaut, le président ukrainien a demandé des avions et des systèmes de défense aérienne.
  • Joe Biden a annoncé mercredi une assistance sécuritaire supplémentaire à l’Ukraine de 800 millions de dollars (l’équivalent de 725 millions d’euros), à la suite de l’intervention de M. Zelensky devant le Congrès des Etats-Unis.
  • Plusieurs fortes explosions ont été entendues à l’aube dans l’ouest de Kiev. Un bâtiment de douze étages a été endommagé dans le quartier Chevtchenko, mais aucun bilan n’a pour l’heure été donné, alors que la presse n’est pas autorisée à circuler dans la ville en raison du couvre-feu, le deuxième depuis le début de la guerre.
  • Quelque 20 000 personnes ont pu quitter mardi Marioupol, grande ville portuaire du Sud-Est assiégée par les forces russes, en empruntant un couloir humanitaire, a annoncé la présidence ukrainienne. Au total, environ 29 000 personnes ont été évacuées, mardi, de plusieurs villes ukrainiennes assiégées, selon la même source.
  • Les premiers ministres de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie se trouvaient à Kiev pour rencontrer le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, et lui assurer « le soutien sans équivoque » de l’UE. Le vice-premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a demandé à l’OTAN de mettre en place une « mission de paix » en Ukraine.
  • Environ 3 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion du pays par l’armée russe, a déclaré mardi un porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations à Genève.

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    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

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