(Translated by https://www.hiragana.jp/)
Gramsci : sa marque et sa trace | France Culture

Gramsci : sa marque et sa trace

Portrait d'Antonio Gramsci (1891-1937) ©Getty - Stefano Bianchetti
Portrait d'Antonio Gramsci (1891-1937) ©Getty - Stefano Bianchetti
Portrait d'Antonio Gramsci (1891-1937) ©Getty - Stefano Bianchetti
Publicité

La pensée d'Antonio Gramsci a prospéré parmi des publics divers, de gauche comme de droite, au risque d'être instrumentalisée. Jean-Yves Frétigné restitue au philosophe, au journaliste et à l’homme d’action italien, sa pleine complexité en l’enracinant dans l’originalité de son temps et de son pays.

Avec
  • Jean-Yves Frétigné Historien, maître de conférences à l’Université de Rouen-Normandie, spécialiste de l'Italie contemporaine

Quelques jours avant la fin de la campagne qui le conduisit jusqu’à l’Élysée, Nicolas Sarkozy déclara au Figaro, le 17 avril 2007 : « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées ». Et il ajouta : « C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là ».

Quand bien même on doute que le futur président de la République ait lu, plume en main, les trente-trois Cahiers de prison qui portent l’essentiel de la pensée de Gramsci, cette citation-là, dans cette bouche-là, n’en appelle pas moins l’attention. Même si elle témoigne du rabougrissement fréquent sur un seul thème d’une pensée profuse et complexe, elle n’en trouve pas moins sa pertinence. Elle donne le goût, en allant un peu plus profond, de rechercher les ressorts, à la fois intellectuels et historiques, qui ont permis que se diffuse de la sorte la pensée d’Antonio Gramsci, même d’une façon si simplifiée.

Publicité

Cette pensée a prospéré, non sans d’ailleurs des moments d’éclipse, parmi des publics divers et à bonne distance de ce premier tiers du XXe siècle, où elle fut développée et mise en forme par notre auteur, essentiellement derrière des barreaux.

Jean-Yves Frétigné, maître de conférences à l’université de Rouen, s’est attaché, dans le livre qu’il lui a consacré, à restituer au philosophe, au journaliste, à l’homme d’action, sa pleine complexité. Il montre, en bon biographe, que la vision du communisme qu’eut Gramsci, en face et à côté du fascisme et du libéralisme américain, ne peut pas se comprendre sans qu’on l’enracine dans l’originalité de son temps, comme dans cette Italie qu’il a beaucoup aimée et dont il s’est acharné à affirmer la spécificité parmi les autres nations, y compris dans la lutte révolutionnaire. Il n’en a pas moins eu l’ambition de réfléchir et d’écrire für ewig, comme il le disait en allemand, entendez : pour l’éternité. Vaste ambition ! Et c’est à voir de plus près.

ARCHIVES

  • Lettre de prison à sa belle-sœur Tatiana, lue par Yves Arcanel dans « Les samedis de France Culture » de Claude Dupont, sur France culture, le 26 juin 1971.
  • Extrait de "Quelques thèmes de la question méridionale" écrit en octobre 1926, lu par Maelys Ricordeau dans « Les chemins de la philosophie » de Géraldine Mosna Savoye, sur France culture, le 10 février 2020.
  • Lettre de prison à sa belle-sœur Tatania, écrite le 22 avril 1929, lue par Jean Topart dans « Un livre des voix » de Pierre Sipriot, sur France culture, 19 juillet 1971.
  • Lettre à sa mère écrite le 10 mai 1928, lue dans « Une vie, une œuvre » de Francesca Piolot, 22 janvier 1987.
  • Extrait de « La philosophie de la praxis face à la réduction mécaniste du matérialisme historique. L'anti Boukharine » Cahier XI, 1932-1933, lu par Maelys Ricordeau dans « Les chemins de la philosophie » de Géraldine Mosna Savoye, sur France culture, le 12 février 2020.
  • Lettre de Louis Althusser à Franca écrite le 2 juillet 1965, lue par Vincent Schmitt, dans « Les chemins de la philosophie » de Géraldine Mosna Savoye, 13 février 2020.

BIBLIOGRAPHIE

L'équipe