(Translated by https://www.hiragana.jp/)
Obus et grenades du Débarquement : une pollution d'ampleur pour l'environnement, alerte une association : épisode /11 du podcast On vous explique | franceinfo

Obus et grenades du Débarquement : une pollution d'ampleur pour l'environnement, alerte une association : épisode /11 du podcast On vous explique

Utah Beach dans les dunes de Saint Martin de Vareville, une des plages du Débarquement du 6 juin 1944. ©AFP - MANUEL COHEN
Utah Beach dans les dunes de Saint Martin de Vareville, une des plages du Débarquement du 6 juin 1944. ©AFP - MANUEL COHEN
Utah Beach dans les dunes de Saint Martin de Vareville, une des plages du Débarquement du 6 juin 1944. ©AFP - MANUEL COHEN
Publicité

Ce sont 15% des munitions de la Seconde Guerre mondiale qui n'ont jamais explosé et que l'on retrouve sous terre ou le long des côtes. L'association Robin des Bois dénonce une menace d'ampleur pour l'environnement et publie un inventaire de cette "pollution de guerre".

80 ans après le débarquement, sous la surface reste une menace invisible : les munitions et armes par milliers lâchées pendant la Seconde Guerre mondiale. Des obus, des grenades ou autres bombes qui n'ont pas explosé. C'est bien sûr dangereux pour la population, mais, et c'est moins connu, c'est aussi une menace d'ampleur pour l'environnement. L'association Robin des Bois vient de publier un inventaire de cette "pollution de guerre" en Normandie.

Ce sont 15% des munitions de la Seconde Guerre mondiale qui n'ont jamais explosé et qui sont toujours là, sous terre, mais aussi dans des épaves au large des plages normandes. Certaines de ces épaves ont été coulées pendant les combats, d'autres bourrées d'explosifs, puis sabordées après 1945. "Puisqu'à l'époque, on pensait que c'était la bonne solution de gestion et que le problème était réglé. Seulement, maintenant, on se retrouve avec des décharges sous-marines", explique Charlotte Nithart de l'association Robin des Bois.

Publicité

Un plan Marshall du déminage

Quelque 34 épaves ont été recensées par l'association le long de la côte, de Cherbourg à Dieppe. "Notamment une grosse zone avec 18 barges et 2 000 bombes américaines à bord", précise Charlotte Nithart. "Tout ça se dégrade et est susceptible de contaminer les chaînes alimentaires". Mais ces rejets de TNT, Arsenic, Mercure, ou Plomb sont très mal évalués. "En France, si les études ont été réalisées, elles sont classées secret défense", dénonce-t-elle.

L'association réclame plus de transparence et la création d'une filière de dépollution des déchets de guerre. "Ce qu'il faudrait en fait, c'est qu'il y ait un plan Marshall du déminage avec des détections beaucoup plus systématiques plutôt que de les trouver au petit bonheur de manière à éviter des scandales sanitaires dans les décennies à venir", explique Charlotte Nithart. "De toute façon, le problème ne se résoudra pas tout seul", insiste-t-elle. Au rythme actuel, selon l'association, il faudra sept siècles pour débarrasser entièrement la France de ces déchets de guerre.

Un reportage de Guillaume Farriol, édité par Diane Warin.