Delhaize Karreveld et Théodor : des "no man’s land" ?

Autoritarisme, intimidations, menaces et violations du règlement de travail, voilà ce que révèlent les quelque 15 minutes d’enregistrement que la rédaction du magazine Médor et de notre cellule " Investigation " ont pu entendre.

Des propos pour le moins interpellants, proférés par un repreneur franchisé de deux Delhaize bruxellois, l’un situé à Molenbeek, l’autre à Jette. Ils ont été captés à son insu lors d’une des très nombreuses réunions du personnel que le gérant à l’habitude de convoquer dans son bureau.

C’est cet enregistrement qui a enclenché notre enquête. Et pour cause, le management tel que décrit au travers de phrases telles que "Au moment où vous êtes dans le magasin, […] vous m’appartenez" ou encore "Est-ce que vous êtes tous prêts à diminuer vos salaires ?" sont autant de contraventions à la convention de travail signée lors du passage en franchise des magasins Delhaize.

En effet, au moment de la finalisation du processus, chaque membre du personnel, engagé avant la reprise, a emporté avec lui ses conditions de travail et de rémunération. Cela veut dire sa fonction, ses horaires, son barème, ses restrictions médicales…

Nous avons contacté des employés de ces magasins pour prendre le pouls de leur quotidien. Ils confirment : cet enregistrement dépeint leur réalité. Eux, ils parlent littéralement d’un climat de terreur, certains évoquent même des menaces tant psychologiques que physiques.

Aujourd’hui, ils se disent déçus et abandonnés par le groupe Delhaize.

Côté syndical, la CNE (Centrale nationale des Employés) parle d’une situation certes extrême mais pas unique. Le gérant incriminé a refusé de nous répondre et le groupe Delhaize évoque le trop peu d’éléments à l’heure actuelle pour rompre la collaboration avec l’opérateur indépendant.

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