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La grande banlieue de Buenos Aires : Maison et salut politico-religieux

[article]

Année 1992 104 pp. 77-83
Fait partie d'un numéro thématique : Anthropolgie de l'espace habité
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La grande banlieue de Buenos Aires Maison et salut politico-religieux

Gérard Althabe

Je vais présenter les grandes lignes de l'interprétation d'entretiens menés auprès d'habitants d'un quartier de la Matanza, municipalité d'un million et demi d'habitants du Grand Buenos Aires. L'étude est modeste, une vingtaine de personnes appartenant à huit familles sont concernées. Je tenterai à travers la lecture d'un matériau de dimension diachronique et synchronique, d'analyser la production par nos interlocuteurs de leur contexte social et de la manière dont ils s'y mettent en scène.

Nos interlocuteurs construisent leur récit biographique autour du moment de la migration de la campagne à la ville : arrivés avec leurs parents, les plus âgés d'entre eux en ont été les acteurs et sont les parents de nos interlocuteurs les plus jeunes. La migration est définie comme un moment fondateur (une nouvelle naissance), le passage d'un univers à un autre, elle crée les conditions de la promotion individuelle et familiale.

L'auto-construction de la maison

Le récit est découplé en deux temps. Le décor y est dressé avec la mise en scène de la rupture qualitative qu'est le passage d'un univers social à un autre, ce qui se fait par la production d'une représentation particulièrement noire de l'existence dans cette campagne abandonnée (un monde social caractérisé non seulement par l'extrême misère, mais aussi par l'instabilité résidentielle, le travail saisonnier incertain, des relations sociales relevant de liens de dépendance personnelle avec leur arbitraire structurel). Le tableau est présentement reconstruit à partir des souvenirs de la situation rurale telle qu'elle existait dans les années 40 (les sujets les plus âgés affirment d'ailleurs faire, dans un but pédagogique, le récit de cet enfer à leurs enfants - maintenant adultes - qui ne l'ont pas connu).

Ensuite c'est le récit de l'enracinement dans le nouveau monde social, celui de la ville. Tous nos interlocuteurs se font les acteurs d'un itinéraire identique : l'achat d'un terrain à crédit et l'auto-construction d'une maison pendant une période qui généralement dure plusieurs années (d'abord un abri d'une pièce dans laquelle la famille s'installe, et dans le cours des années des pièces y sont ajoutés, meubles, équipements électro-ménagers, téléviseur sont progressivement introduits).

Deux points ressortent de cette pratique. Tout d'abord la mise en œuvre de l'auto-construction de la maison est assurée par la solidarité de

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