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[[Fichier:Bibliothèque de l'Arsenal by Charles Ransonnette 1848.jpg|thumb|L’Arsenal vu du boulevard Morland par [[Charles Ransonnette]] en 1848.]]
{{Voir homonymes|Arsenal (homonymie)}}
L’'''Arsenal de Paris''' est un ancien dépôt de munitions et d’armes de guerre royal [[paris]]ien situé sur la [[Rive droite (Paris)|rive droite]], en bordure d’un petit bras de la [[Seine]] aujourd’hui comblé, face à l’ancienne [[île Louviers]]. Son site fait partie de l'actuel [[quartier de l'Arsenal]] du [[4e arrondissement de Paris|{{4e|arrondissement}}]] de [[Paris]] qui lui doit son nom.
 
L’'''Arsenal de Paris''' est un ancien dépôt de munitions et d’armes de guerre royal [[paris|parisien]]ien situé sur la [[Rive droite (Paris)|rive droite]], en bordure d’un petit bras de la [[Seine]] aujourd’hui comblé, face à l’ancienne [[île Louviers]]. Son site fait partie de l'actuel [[quartier de l'Arsenal]] du [[4e arrondissement de Paris|{{4e|arrondissement}}]] de [[Paris]] qui lui doit son nom.
 
== Historique ==
 
Dès le {{s-|XIV|e}}, il existait un dépôt de munitions et d’armes de guerre royal sur la rive droite, en face de la pointe est de l’ile Louviers, où se voyait autrefois la tour de Billy. La ville de Paris possédait tout près de là, derrière l’enclos des Célestins, au lieu-dit le Champ-au-Plâtre, de vastes terrains, sur lesquels elle avait élevé deux grands magasins, nommés « Granges de l’artillerie », où était établie l’artillerie de la ville.
 
En 1533, [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] emprunta l’un de ses magasins à la ville de Paris pour forger ses propres canons. Malgré les protestations et les réclamations du prévôt des marchands et des échevins, il s’empara bientôt du second et ses successeurs gardèrent les magasins. Lorsque trente ans plus tard, un incendie détruisit de fond en comble tous les bâtiments servant à la fabrication des canons et à la garde des munitions, faisant suite à la foudre qui, en 1538 avait frappé la [[tour de Billy]], le roi [[Charles IX (roi de France)|Charles IX]] fit élever, et non la ville de Paris, de nouvelles constructions à ses frais. Désormais, la possession de l’Arsenal ne fut plus contestée au roi.
[[Fichier:Paris Bibliothèque de l%27Arsenal664.JPG|thumb|Détail du cabinet de Sully.]]
À la suite de l’installation, en 1572, du [[Grand maître de l'artillerie de France|Grand-maître de l’artillerie de France]], Charles IX, [[Henri III (roi de France)|Henri III]] et surtout [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] contribuèrent successivement au développement de ce vaste établissement, dont les dépendances s’étendirent dès lors jusqu’aux murs de la [[Bastille]]. En 1599, [[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Sully]], devenu Grand maître de l’artillerie, vint habiter l’Arsenal et y reçut Henri IV qui, s’il faut l’en croire, s’y plaisait si fort qu’il voulut qu’on lui fît préparer un appartement, afin d’y pouvoir venir passer plusieurs jours chaque mois. Après avoir, dîné, soupé et joué à l’Arsenal deux jours de suite, il aurait commandé, le {{date-|26 mars 1609}}, à Sully de lui faire aménager quatre chambres dans l’hôtel du grand maître<ref>« Tout le monde s’étant rassemblé autour du roi, il parla publiquement du dessein qu’il avoit de venir passer dorénavant deux ou trois jours tous les mois à l’Arsenal, de la même manière. Il me commanda d’y faire accommoder pour lui une salle, une chambre, une garde-robe et un cabinet, sans cependant rien prendre sur mon logement. Il me dit que toutes les fois que cela arriveroit, il ne se feroit ni servir par ses officiers, ni rien apporter de sa cuisine; mais qu’il vouloit que je le traitasse comme je venois de le faire : ajoutant obligeamment qu’en toutes manières il croyoit ne pouvoir être mieux nulle part qu’entre mes mains, et que comme il n’étoit pas juste que cette confiance fût le sujet d’un surcroît de dépense pour moi, celle-cy seroit prise sur une gratification de six mille écus par chaque année qu’il m’accordoit pour cela seul : ce qu’il répéta encore pendant le dîner. » ''Mémoires de Maximilien de Béthune, duc de Sully'' (Londres, 1743, in-4°), {{t.|III}}, {{p.|68-69}}.</ref>. Henri IV a fait aménager sur la rive de la Seine, en face de l'[[île Louviers]], une grande allée plantée d'arbres. On y pratiquait le [[jeu de mail]]<ref>Louis Batiffol, « Le mail de l'Arsenal au {{XVIIIes-|XVIII}} siècle », dans ''Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France'', 1929, {{p.|5-22}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k330291/f9.item.r= (''lire en ligne'')]</ref>, La légende veut qu’on conserve encore à l’Arsenal quelques traces de ce séjour, sous la forme de deux pièces ayant fait partie de cet appartement et connues sous le nom de « cabinet de Sully ». De même, la tradition affirme que c’est à l’Arsenal qu’il se rendait lorsqu’il fut poignardé par Ravaillac.
 
En 1634, [[Charles de La Porte]], maréchal La Meilleraye, vint à son tour habiter l’Arsenal lorsqu’il succéda à Sully dans la charge de Grand maître de l’artillerie de France. Après avoir épousé Marie [[Maison de Cossé-Brissac|de Cossé]] en 1637, il fit redécorer les appartements avec des peintures rappelant les faits les plus glorieux de sa vie dans le « cabinet de Sully » et une galerie des femmes fortes, comprenant Esther, Porcia, Jahel, Sémiramis, Judith, Antiope, Marie Stuart, Débora, Lucrèce, Pauline, femme de Sénèque, Bérénice, la Judith française, Jeanne d’Arc dans l’oratoire de la maréchale.
 
[[File:L'Arsenal de Paris, par Israël Silvestre - ca. 1650.jpg|thumb|L'Arsenal de Paris, par [[Israël Silvestre]] - ca. 1650]]Lorsque, en 1694, [[Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736)|Louis Auguste de Bourbon]], duc du Maine et fils de [[Louis XIV]], remplaça [[Louis de Crevant]], maréchal d’Humières, comme Grand maître de l’artillerie, quelques remaniements furent encore effectués, à la suite de quoi ces pièces semblent être restées à peu près dans le même état jusqu’à la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}}. Si le règne de [[Louis XIII]] se produisit peu de changements dans l’Arsenal de Paris, celui de son successeur entraina, en revanche, des changements majeurs dans la destination de cet établissement, dont une partie ne servit plus qu’à abriter le grand maitre de l’artillerie ou à fournir des logements à ses protégés, tandis que l’autre partie se voyait affectée à la fonderie, non pas des canons, mais des statues destinées à orner le [[château de Versailles]] et les autres maisons royales.
 
En 1718, au cours de la [[Régence (1715-1723)|régence]] du [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|duc d'Orléans]], fut construit, sur les plans de l’architecte [[Germain Boffrand]], un nouvel édifice, en bordure du petit bras de la Seine, dont il n’était séparé que par le mail, étroite bande de terre devenue ensuite le quai Morland, intégrée aujourd’hui au [[boulevard Morland]]. La tradition affirme que le duc d’Orléans aurait fait ajouter ce monument à l’ancien hôtel du Grand maître pour essayer d’apaiser la colère que montra la [[Louise-Bénédicte de Bourbon|duchesse du Maine]], au moment où fut cassé le testament de Louis XIV qui attribuait la régence à son mari.
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[[Fichier:2006 Bibliotheque de l'Arsenal Paris 4585631780.jpg|vignette|gauche|redresse|Vue de l’Arsenal (bibliothèque) aujourd’hui.]]
 
Au temps du marquis de Paulmy, le jardin de l’Arsenal était déjà public. Le mail ne fut ouvert qu’au commencement du {{s-|XIX|e}} et devint alors le [[quai Morland]]. Un pont de bois, le [[pont de Grammont]], construit sur pilotis dans le prolongement de la rue du Petit-Musc, faisait communiquer l’ile Louviers avec la terre ferme, du côté de la rive droite. Au {{s-|XVIII|e}}, existait une terrasse qui s’élevait au bout de la façade de Holfrand, du côté du couchant, près de laquelle que se trouvait une chapelle, dont le marquis de Paulmy avait la jouissance. En 1847, le bras de Grammont, fort étroit, qui séparait ll’[[Île Louviers|’îleîle Louviers]] de la rive droite de la Seine, et qu’il était possible de passer à sec pendant l’été, fut comblé et réuni au quai Morland pour former le [[boulevard Morland]].
 
En 1864, l’architecte de la Bibliothèque de l’Arsenal, [[Théodore Labrouste]], décida de déplacer les deux chambres qui passaient pour avoir fait partie de l’appartement de [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]. Au lieu d’être, comme jadis, à l’exposition du sud-ouest, en bordure de la Seine, c’est-à-dire aujourd’hui du boulevard Morland, le cabinet dit de Sully et l’oratoire de Marie de Cossé furent transférés au-dessus de la grande porte d’entrée. Les nouvelles pièces construites par Labrouste s’étant trouvées plus grandes que les panneaux, plafonds et décorations qu’elles étaient destinées à contenir, il fallut recourir à des expédients pour déguiser ce défaut de mesures. Le restaurateur fut chargé de transporter dans un nouveau cadre tout ce qui restait de l’ancienne ornementation. Dans le cours du {{s-|XIX|e}}, les modifications apportées à l’économie générale de l’hôtel du Grand maître de l’artillerie ont eu principalement pour but divers aménagements intérieurs, destinés à fournir de la place au nombre toujours croissant des livres. Le corps même de l’édifice central, n’a reçu presque aucune modification à l’extérieur, tandis que dans la dernière moitié du {{s mini-|XIX|e}}, les vieux bâtiments qui s’élevaient à chaque extrémité de l’ancien hôtel du Grand maître ont été remplacés par deux pavillons d’une architecture similaire au reste de la façade bordant la rue de Sully.
 
De 1867 à 1868, l'architecte et inspecteur des bâtiments civils, [[Ferdinand Le Blanc]] (1820-1905), est en chargechargé de la restauration des appartements de la maréchale [[Charles de La Porte|de la Meilleraye]] née [[Maison de Cossé-Brissac|Marie de Cossé-Brissac]]<ref>{{Article|langue=|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Babelon|lien auteur1=Jean-Pierre Babelon|champ libre=|titre=Le Palais de l'Arsenal à Paris|sous-titre=Étude architecturale et essai de répertoire iconographique critique|lien titre=|périodique=Bulletin Monumental|lien périodique=Société française d'archéologie|éditeur=|lien éditeur=|lieu=|série=|volume=128|titre volume=|numéro=4|titre numéro=|jour=|mois=octobre-décembre|année=1970|pages=267 à 310|isbn=|issn=|résumé=|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1970_num_128_4_5047|format=|consulté le=}}.</ref>.
 
La reconversion de l’Arsenal fut, en quelque sorte, complétée le {{date-|28 avril 1797}}, avec l’ouverture au public du corps principal des bâtiments aujourd’hui affectés à la conservation des ouvrages de la bibliothèque.
 
== Bibliographie ==
{{légende plume}}
 
* {{Ouvrage|langue=Frenchfr|prénom1=Henry|nom1=Martin|titre=Histoire de la Bibliothèque de l'arsenal.|éditeur=[[Plon]]|dateannée=1900|oclc=613163282|consulté le=2019-11-16}}, {{p.|1-11}}.{{plume}}
* {{Article|langue=|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Babelon|lien auteur1=Jean-Pierre Babelon|champ libre=|titre=Le Palais de l'Arsenal à Paris|sous-titre=Étude architecturale et essai de répertoire iconographique critique|lien titre=|périodique=Bulletin Monumental|lien périodique=Société française d'archéologie|éditeur=|lien éditeur=|lieu=|série=|volume=128|titre volume=|numéro=4|titre numéro=|jour=|mois=octobre-décembre|année=1970|pages=267 à 310|isbn=|issn=|résumé=|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1970_num_128_4_5047|format=|consulté le=}}{{plume}}
 
== Notes et références ==
{{Références|taille=30}}
 
== SourcesArticle connexe ==
* [[Pierre Gor]]
* {{Ouvrage|langue=French|prénom1=Henry|nom1=Martin|titre=Histoire de la Bibliothèque de l'arsenal.|éditeur=Plon|date=1900|oclc=613163282|consulté le=2019-11-16}}, {{p.|1-11}}.
 
{{Portail|militaire|Paris|Monuments historiques}}
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