« Pollinisation » : différence entre les versions
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[[File:LilySEM.jpg|vignette|upright=1.5|[[Tubes polliniques]] en croissance, ici à partir de grains de pollen de [[lys]] (ou lis).<br />Chez quelques espèces, la croissance des [[Tube pollinique|tubes polliniques]] est dopée quand le taux d'[[rayonnement ultraviolet|UV]] augmente (par exemple chez des [[poacée]]s)<ref name=Wang2006>Wang Y, Zhang N, Qiang W, Xiong Z & Du G (2006). Effects of reduced, ambient, and enhanced UV-B radiation on pollen germination and pollen tube growth of six alpine meadow annual species. Environ Exp Bot 57: 296-302 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0098847205001036 résumé])</ref>, mais chez la plupart des [[taxon]]s elle est inhibée, de même que les capacités fécondantes du pollen<ref name=Wang2006/>. Le [[trou de la couche d'ozone]] pourrait donc modifier la composition floristique des zones les plus exposées aux UV<ref name=Feng2006>Huyuan Feng, Lizhe An, Lingling Tan, Zongdong Hou, Xunling Wang (2000), ''Effect of enhanced ultraviolet-B radiation on pollen germination and tube growth of 19 taxa in vitro'' ; Environmental and Experimental Botany ; Vol.43, n°1, fev 2000, Pages 45à 53 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0098847299000428 résumé])</ref>, avec un effet cumulatif démontré. La température peut aussi interagir avec la germination du pollen<ref name=tempGermination2004>Joseph N Wolukau, ShaoLing Zhang, GuoHua Xu, Dixin Chen (2004), ''The effect of temperature, polyamines and polyamine synthesis inhibitor on in vitro pollen germination and pollen tube growth of Prunus mume'' ; Scientia Horticulturae ; Vol.99, N°3–4, 27 fev 2004, Pages 289 à 299 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0304423803001122 résumé)]</ref>]]
La '''pollinisation''' correspond, chez les [[angiosperme]]s et chez les [[gymnosperme]]s, au transport du [[pollen]] des organes de reproduction mâle ([[étamine]]s) vers le (ou les) [[Organes reproducteurs|organes de reproduction]] femelle ([[pistil]]) pour permettre la [[reproduction (biologie)|reproduction]] [[reproduction sexuée|sexuée]]. La pollinisation est une étape préalable à la [[fécondation]] dans le [[Cycle de vie (biologie)|cycle de vie]] de ces [[Plante|plantes]].
Ce transport a lieu soit à l'intérieur des [[Fleur|fleurs]] ([[autopollinisation]]), soit par pollinisation croisée appelée aussi allopollinisation (le pollen d'une fleur se dépose sur les [[Stigmate (botanique)|stigmates]] d'une autre fleur de la même [[espèce]]). Dans ce dernier cas, les vecteurs de pollinisation peuvent être [[biotique]]s (zoogamie assurée par les [[Oiseau|oiseaux]],
Les plantes contribuent à l'alimentation des pollinisateurs en leur fournissant le pollen en excès ou [[Nectar (botanique)|nectar]]. Cette relation est un [[Mutualisme (biologie)|mutualisme]]. Il existe une relation plus ou moins étroite entre la [[plante]] et l'[[animal]] capable de la polliniser : le pollinisateur qui visite un grand nombre d'espèces ou de genre de fleurs est dit ''polytrope'', celui qui se concentre sur un nombre limité de types floraux est dit ''oligotrope'' et celui qui visite une espèce ou un très petit nombre d'espèces voisines est dit ''monotrope''. Plus précisément, un insecte qui récolte une seule espèce de pollen est dit [[Monolectisme|monolectique]], quelques espèces ou davantage [[Oligolectisme|oligolectique]] ou [[polylectique]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Pesson|titre=Pollinisation et productions végétales|éditeur=éditions Quae|année=1984|passage=98|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|YM_T5t6iWPoC}}}}.</ref>.
Dans la plupart des espèces de plantes à fleurs, la pollinisation suivie d'une fécondation est indispensable à la formation des graines et des fruits. Si la pollinisation n'a pas lieu, par exemple en raison d'insuffisance de pollinisateurs spécialisés, la production de [[Fruit (botanique)|fruits]] et de [[Graine|graines]] est gravement affectée. Cela peut poser d'importants problèmes en [[agriculture]]. La [[vanille]] est un exemple de plantes qui doit être pollinisé manuellement dans les [[Culture (agriculture)|cultures]].
La pollinisation est un des [[Service écosystémique|services écosystémiques]] rendus par la [[biodiversité]].
L'[[Anthropocène]], caractérisé par un appauvrissement de la [[biodiversité]], voit un déclin des pollinisateurs spécialistes en raison notamment de la [[Fragmentation (écologie)|fragmentation]] des [[Habitat (écologie)|habitats]] et de l'homogénéisation des [[Écosystème|écosystèmes]]<ref>{{Article|langue=en|auteur=Joanne Clavel, Romain Julliard, Vincent Devictor|titre=Worldwide decline of specialist species: toward a global functional homogenization ?|périodique=Frontiers in Ecology and the Environment|date=mai 2011|volume=9|numéro=4|pages=222–228|doi=10.1890/080216}}.</ref>, ce qui amène certains chercheurs à parler de « crise de la pollinisation »<ref name="Kearns">{{Article|langue=en|auteur=Carol A. Kearns, David W. Inouye & Nickolas M. Waser|titre=Endangered mutualisms: the conservation of plant-pollinator interactions|périodique=Annu. Rev. Ecol. Syst.|date=novembre 1998|volume=29|pages=83-112|doi=10.1146/annurev.ecolsys.29.1.83}}.</ref>.
== Historique ==
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File:Apis mellifera - Senecio paludosus - Keila.jpg|Une [[Apis mellifera|abeille]] sur un [[Jacobaea paludosa|séneçon des marais]], en [[Estonie]].
File:Apis mellifera - Prunus padus - Keila.jpg|Une [[Apis mellifera|abeille]] sur un [[prunus padus]], en Estonie. {{date-|Mai 2018}}.
File:Hummel Cosmea-20231018-RM-170758.jpg|La pollinisation avec [[Bourdon terrestre]] et [[Asterales]], vers [[Bamberg]], Allemagne. {{date-|Octobre 2023}}.
</gallery>
=== Entomogamie
En explorant les fleurs à la recherche de [[nectar (botanique)|nectar]], les [[insecte]]s (entre autres les [[abeille]]s, les [[Lepidoptera|papillons]], les [[diptères]] ou certains [[coléoptère]]s) se frottent aux [[étamine]]s, récoltant involontairement des grains de pollen (jusqu'à {{formatnum:100000}}) qu’ils abandonneront par la suite dans une autre fleur. Chaque insecte est souvent [[Évolution de la couleur et de la morphologie chez les fleurs#Un m.C3.A9canisme pour expliquer l.27.C3.A9volution de la couleur et morphologie des fleurs: la th.C3.A9orie du syndrome pollinisateur|spécialisé]] pour récolter le pollen d’une ou de quelques espèces en particulier, ainsi le pollen bénéficie souvent d’un transport ciblé jusqu'à une autre fleur de la même espèce.
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{{article détaillé|contenu=Voir [[Évolution de la couleur et de la morphologie chez les fleurs]]}}
=== Ornithogamie
[[image : Fleurs_Acca_sellowiana.jpg|vignette|fleurs de ''[[Feijoa sellowiana]]'']]
Les oiseaux au long bec pointu tels que les [[Trochilidae|oiseaux-mouches]] ou les [[souïmanga]]s sont
=== Chiroptérogamie
Les différentes espèces de chauves-souris suivent des régimes très diversifiés. On retrouve sur la planète des chauves-souris insectivores, nectarivores, frugivores, nécrophages, hématophages ou omnivores. Par ailleurs, seuls les microchiroptères retrouvés en Amérique interagissent avec les plantes alors qu’ailleurs, les interactions plantes-chauves-souris ne sont observées que chez les mégachiroptères. De plus, aucune espèce de chauves-souris interagissant avec les plantes n’hiberne, ce qui limite leur distribution aux régions chaudes<ref name="T.H. Fleming 1988">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Theodore H. Fleming | titre=The short-tailed fruit bat | sous-titre=a study in plant-animal interactions | éditeur=[[University of Chicago Press]] | année=1988 | pages totales=365 | isbn=0-226-25328-7 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=H0yMGYzlrTAC&printsec=frontcover}}</ref>.
Les interactions entre les plantes et les chauves-souris ont mené au fil du temps à des modifications physiologique et chimique chez les deux acteurs. On nomme ces adaptations syndrome de chiroptérophilie. Elles ont pour but d’optimiser
Les
Les plantes développent également des traits pour décourager l’accès aux récompenses pour les autres pollinisateurs, comme un nectar peu sucré ou visqueux pour les oiseaux
=== Autres mammifères ===
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=== Crustacés et autres invertébrés aquatiques===
Une étude de 2016 met en évidence pour la première fois, la pollinisation zoophile en milieu marin. ''[[Thalassia testudinum]]'' est l'espèce dominante de l'herbier marin des Caraïbes. Ses fleurs mâles s'ouvrent au coucher du soleil et libèrent le pollen en 1 à 2 heures pendant la nuit et ses fleurs femelles s'ouvrent pendant la journée et sont viables jusqu'à 72 heures. De très nombreux petits invertébrés marins [[amphipodes]] et [[polychètes]] visitent les fleurs mâles attirés par le pollen riche en
== Pollinisation par des agents physiques ==
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Des publications scientifiques ont fait état d’une valeur de l’ordre de 50 milliards d’euros à l'échelle mondiale. En France, peu d'études ont tenté ce calcul, mais certains experts avancent une valeur proche de 10 % de la valeur de la production agricole, avec d'importantes variations selon les cultures considérées, et sachant que le coût de la diminution de la biodiversité n’est pas pris en compte par ce type de calcul<ref>[http://agriculture.gouv.fr/sections/publications/rapports/pour-filiere-apicole/downloadFile/FichierAttache_1_f0/Rapport_SADDIER.pdf Rapport de mission parlementaire remis au Premier Ministre François Fillon par Martial Saddier en octobre 2008, intitulé ''Pour une filière apicole durable ; Les abeilles et les pollinisateurs sauvages''] (voir p. 37)</ref>.
Pour les [[semencier]]s, la qualité de la pollinisation et les risques de pollution sont particulièrement préoccupants. Pour produire des semences de qualité des distances d'isolement entre les parcelles doivent être rigoureusement respectées et pour les espèces entomophiles les [[Agriculteur multiplicateur|agriculteurs multiplicateurs]] installent des ruches dans leurs champs de multiplication. Une plateforme de mise en relation, créée à l'initiative du [[Groupement national interprofessionnel des semences et plants|GNIS]] et de l'[[Institut technique et scientifique de l'abeille et de la pollinisation|ITSAP]], entre producteurs de semences et apiculteurs permet de résoudre cette problématique<ref>{{Article |langue=fr|auteur1= |titre=BEEWAPI.com La plateforme de mise en relation directe entre producteurs de semences et apiculteurs |périodique=Oilseeds & fats Crops and Lipids |date=juin 2017 |issn= |lire en ligne=https://www.ocl-journal.org/articles/ocl/pdf/2017/06/ocl170039s.pdf |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Jean-Daniel Arnaud |titre=L'importance de la pollinisation pour la production de semences |url=https://www.youtube.com/watch?v=PwnjdiAB_7k |format=audio |site=Université Paris Descartes Société botanique de France /yootube |date=15/04/2016 |consulté le=09/05/2024}}</ref>.
== Interactions entre pollens et pollution de l'air==
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=== Risque de contact ===
Concernant le risque qu'un pollen entre en contact avec l’œil ou une muqueuse nasale ou pulmonaire, ce risque est lié à la « [[biodisponibilité]] » du pollen<ref>Heidrun Behrendt, Wolf-Meinhard Becker (2001), ''Localization, release and bioavailability of pollen allergens: the influence of environmental factors'' (Revue de la littérature) ; Current Opinion in Immunology, Volume 13, Issue 6, 1 December 2001, Pages 709-715 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0952791501002837 résumé])</ref>. Les pollens normalement collectés par les pollinisateurs sont moins biodisponibles quand les pollinisateurs sont plus nombreux. Or les pollinisateurs régressent ou ont presque totalement disparu des zones très pollués (dans certains centres villes, zones industrielles ou en milieux ruraux où des insecticides toxiques pour les pollinisateurs ([[apidé]]s et [[papillon]]s notamment) sont très utilisés. Depuis quelques décennies, la [[pollution lumineuse]] affecte également de plus en plus certains pollinisateurs nocturnes,
=== Vulnérabilités individuelles ===
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