Dita Parlo
Dita Parlo est une actrice allemande née Gerda Olga Justine Kornstädt le à Stettin dans l'Empire allemand (aujourd'hui Szczecin en Pologne) et morte le à Courbevoie[1].
Nom de naissance | Gerda Olga Justine Kornstädt |
---|---|
Naissance |
Stettin, Empire allemand |
Nationalité | Allemand |
Décès |
(à 63 ans) Courbevoie |
Profession | Actrice |
Films notables |
L'Atalante, La Grande Illusion |
Biographie
modifierEnfance et débuts dans le cinéma
modifierGrethe Gerda Kornstädt, fille d'un fonctionnaire aux chemins de fer, naît le à Stettin. Après une formation en tant que danseuse de ballet, elle étudie à l'École d'art dramatique de la UFA, à Potsdam-Babelsberg où Erich Pommer la découvre.
Elle fait ses débuts au cinéma en 1928 dans Die Dame mit der Maske. Après quelques petits rôles, elle obtient en 1929 le rôle principal dans le premier film allemand parlant, Mélodie du cœur avec Willy Fritsch. Elle devient célèbre en Allemagne, en particulier dans des réalisations de Hanns Schwarz. En 1930, elle tente de faire carrière aux États-Unis mais n'y tourne que deux films à petits budgets, Honor of the Family en 1931 et Mr. Broadway en 1933. Elle est engagée en 1939 pour jouer le rôle d'Elsa Gruner dans l'adaptation de Heart of Darkness de Joseph Conrad, qui serait alors réalisé par Orson Welles, mais le film ne se fait finalement pas.
Consécration
modifierC'est en France que la désormais « Dita Parlo » trouve ses rôles les plus marquants, en jouant notamment Juliette dans L'Atalante de Jean Vigo en 1934, et Elsa, l'Allemande qui recueille les évadés de La Grande Illusion de Jean Renoir, en 1937.
Sa fraîcheur presque enfantine, sa joie de vivre et son regard grave en font alors une artiste consacrée.
Seconde Guerre mondiale et après-guerre
modifierLorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, en 1939, Dita Parlo ne peut plus tourner en France à cause de sa nationalité ; elle doit interrompre le tournage de La Maison dans la dune où elle est remplacée par une actrice française. Après un bref internement au camp de Gurs, elle est libérée du camp par les Allemands puis elle devient à Paris indicatrice de marchés (pour la vente au marché noir de produits aux Allemands) et perçoit une rémunération mais elle est surtout, selon l’inspecteur Pierre Bonny, une indicatrice du 93, de la rue Lauriston, siège de la « Gestapo française »[2]. Enfin, elle retourne en Allemagne nationale-socialiste où la Gestapo lui reproche cependant d'avoir dans La Grande Illusion « osé laver les pieds du juif Dalio »[3], puis revient en France où elle est, entre 1944 et 1946, déplacée de camp en camp (notamment Drancy et Poitiers), et n'obtient qu'en 1949 un non-lieu dans le dossier de ses activités pendant la guerre. La même année, elle épouse le pasteur Franck Gueutal qu'elle a connu au camp d'internement de Noisy-le-Sec dont il était l'aumônier.
Elle ne tourne plus ensuite que dans deux films : Justice est faite (1950), pour faire plaisir à son ami André Cayatte, et La Dame de pique (1965).
Elle meurt le et est inhumée au cimetière de Montécheroux (Doubs).
Filmographie
modifier- 1928 : La Dame au masque (Die dame mit dem maske) de Wilhelm Thiele
- 1928 : Le Chant du prisonnier (Heimkehr) , de Joe May
- 1928 : Shéhérazade (Geheimnisse des Orients) d'Alexandre Volkoff
- 1928 : Ungarische Rhapsodie de Hanns Schwarz
- 1929 : Mélodie du cœur (Melodie des Herzen) de Hanns Schwarz (premier film allemand parlant)
- 1930 : Au bonheur des dames de Julien Duvivier d'après Au Bonheur des Dames
- 1930 : Danseuses pour Buenos Aires (Tänzerinnen für Süd-America gesucht) de Jaap Speyer
- 1930 : Manolesco, prince des sleepings (Manolescu) de Victor Tourjanski
- 1931 : Die heilige Flamme de William Dieterle et Berthold Viertel
- 1931 : Wir schalten um auf Hollywood de Frank Reicher
- 1931 : Tropennächte de Leo Mittler
- 1931 : L'Honneur de la famille (Honor of the Family) de Lloyd Bacon
- 1931 : Menschen hinter Gittern de Paul Fejos
- 1931 : Kismet de William Dieterle
- 1933 : Mr. Broadway de Johnnie Walker
- 1934 : L'Atalante, de Jean Vigo : Juliette
- 1934 : Rapt de Dimitri Kirsanoff : Elsi
- 1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir : Elsa
- 1937 : L'Affaire du courrier de Lyon de Claude Autant-Lara et Maurice Lehmann : Mina Lesurques
- 1937 : Mademoiselle Docteur (Salonique, nid d'espions) de Georg Wilhelm Pabst, avec Louis Jouvet : Anne-Marie Lesser dite Mlle Docteur
- 1937 : Mademoiselle Docteur (Under Secrets Orders) d'Edmond T. Gréville - version anglaise du film précédent
- 1938 : L'Inconnue de Monte-Carlo de André Berthomieu
- 1938 : La signora di Monte-Carlo de Mario Soldati - version italienne du film précédent
- 1938 : Paix sur le Rhin de Jean Choux : Edwige
- 1938 : Ultimatum de Robert Wiene avec Erich von Stroheim : Anna Salic
- 1938 : La Rue sans joie d'André Hugon : Jeanne de Romer
- 1940 : L'Or du Cristobal, de Jacques Becker : Lisbeth
- 1950 : Justice est faite, d'André Cayatte : Elisabeth, l'ex-fiancée de Gilbert
- 1964 : Cinéastes de notre temps : Jean Vigo de Jacques Rozier - documentaire, participation
- 1965 : La Dame de pique, de Léonard Keigel d'après La Dame de pique, avec Michel Subor
Postérité
modifierSon pseudonyme a inspiré Madonna pour le prénom de la narratrice dans sa chanson Erotica, de même que pour le pseudonyme de la « pin-up » Dita von Teese.
Diane Ducret évoque son internement au camp de Gurs dans son roman Les Indésirables en 2017.
Notes et références
modifier- Relevé généalogique [archive] sur Geneanet
- Michèle Cointet, Secrets et mystères de la France occupée, Fayard, 2015.
- Télé 7 Jours n°603, semaine du 13 au 19 novembre 1971, page 98 et 99, article de Michel Lis : "Les médecins ont interdit à Dita Parlo de se revoir dans Salonique nid d'espions".
Liens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :