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Gérard de Crémone — Wikipédia

Gérard de Crémone

écrivain et traducteur italien

Gérard de Crémone (né vers 1114 à Crémone en Italie, et mort en 1187) est un écrivain et traducteur italien du XIIe siècle, dont le nombre considérable de traductions de l'arabe classique au latin médiéval permit de redécouvrir de nombreux trésors scientifiques de l'Antiquité, alors intégrés à la civilisation musulmane mais perdus en Occident chrétien.

Gérard de Crémone
Miniature représentant le médecin Rhazès, dans le recueil des traités de médecine de Gérard de Crémone, vers 1250-1260.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Gerardus CremonensisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
École de traducteurs de Tolède (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
École de traducteurs de Tolède (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Le travail de traduction de Gérard de Crémone s'inscrit dans le cadre du mouvement de traduction des œuvres scientifiques et philosophiques grecques et arabes qui eut lieu au XIIe siècle en Espagne et en Italie, et qui fut le catalyseur de la renaissance du XIIe siècle.

Biographie

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Gérard de Crémone naît vers 1114 à Crémone en Italie[1]. Vers 1144, il s'installe à Tolède, conquise par Alphonse VI de Castille un demi-siècle plus tôt, dans le but d'apprendre la langue arabe[1]. Son séjour en Espagne est principalement consacré à la traduction d'ouvrages scientifiques et philosophiques de langue arabe[1], en particulier l’Almageste de Ptolémée dont aucune traduction latine n’est alors disponible[2]. Il réalise la traduction d'ouvrages de philosophie, d'astronomie, de mathématiques, et de médecine, dont ceux d'Hippocrate et de Galien[1]. Sa traduction du Canon d'Avicenne, la première en Occident, aura une portée considérable[2].

Gérard fut également le maître du philosophe anglais Daniel de Morley[3], qui nous a transmis sa méthode. Tandis que son assistant mozarabe traduisait le texte oralement en castillan ancien, Gérard l'écoutait et transcrivait le texte en latin[4]. Dans le cas de l’Almageste, celui-ci fut d'abord traduit de sa langue d'origine, le grec ancien, en syriaque puis en arabe, puis en latin par le détour oral du castillan. Cette longue chaîne de transmission était cependant la source de nombreuses erreurs[5].

Il meurt en 1187, probablement à Tolède[1]. Il fut enterré dans l'église Sainte-Lucie de Crémone, à laquelle il légua ses manuscrits[6].

Traductions

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Traité de médecine de Rhazès traduit par Gérard de Crémone, XIIIe siècle. Musée de Cluny, Paris.

Gérard de Crémone a traduit soixante et onze ouvrages scientifiques[7] de l'arabe vers le latin :

Sa technique est très littérale : il calque les termes scientifiques ou les conserve tels quels.

Gérard de Crémone fut probablement le traducteur le plus prolifique de son siècle. Il résuma sa méthode ainsi : « Il est nécessaire que l’interprète, outre un excellent niveau dans la connaissance de la langue de laquelle il traduit et de la langue dans laquelle il traduit, ait acquis la maîtrise du savoir qu’il transmet[2] ».

Certaines de ses traductions sont aussi attribuées à Dominique Gundissalvi ou à Jean de Séville.

Bibliographie

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Œuvres

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  • Géomancie astronomique, éditions des Cahiers astrologiques, Nice, 1946 [1]
  • Theoria planetarum Gerardi (avant 1236 ? ou vers 1260-1280n si Gérard de Crémone n'en est pas l'auteur), édi. par F. J. Carmody, Berkeley, 1942. Trad. an. O. Pedersen, in E. grant, A Source Book in Medieval Science, Cambridge (Lass.), 1974, p. 451-465 ; et in Graziella Federici et F. Barocelli (édi.), Filosofia, scienzia e astrologia..., Padoue, 1992. Authentique selon Graziella Federici Vescovini (1998).
  • traduction des Seconds analytiques d'Aristote, collection Aristoteles latinus, Bruges et Paris, 1968.

Études

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  • Henri Hugonnard-Roche, Les œuvres de logique traduites par Gérard de Crémone, dans Pierluigi Pizzamiglio (sous la direction de), Gerardo da Cremona, Crémone, 1992
  • Danielle Jacquart, « L'école des traducteurs », in L. Cardaillac (dir.), Tolède XIIe – XIIIe siècle. Musulmans, chrétiens et juifs, Paris, Autrement, 1991, p. 177-191.
  • (en) R. Lemay, « Gerard of Cremona », in C. C. Gillispie (dir.), Dictionary of Scientific Biography, New York, vol. XV, suppl. 1, p. 173-192.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a b c d et e (it) « Gherardo da Cremona », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 53, 2000. [lire en ligne]
  2. a b et c Danielle Jacquart, « Des traductions au fil de la plume et à la chaîne ? Le cas de Gérard de Crémone », Cahier d'études hispaniques médiévales, 2018/1, n° 41, p. 111-123. [lire en ligne]
  3. Aleksander Birkenmajer, « Le rôle joué par les médecins et les naturalistes dans la réception d’Aristote », dans Aleksander Birkenmajer, Études d’histoire des sciences et de la philosophie du Moyen Âge, Wrocław, Zakład Narodowy im. Ossolińskich, coll. « Studia Copernicana » (no 1), , 698 p. (OCLC 646206544, lire en ligne), p. 73-87.
  4. (de) Ilona Opelt, « Zur Übersetzungstechnik des Gerhard von Cremona », in Glotta, vol. 39, 1959, p. 135–170.
  5. (de) Richard Fletcher, Ein Elefant für Karl den Großen : Christen und Muslime im Mittelalter, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 2005, p. 128 sq.
  6. (en) William Turner, « Gerard of Cremona », Catholic Encyclopedia, 1913. [lire en ligne]
  7. Michel Ballard, De Cicéron à Benjamin, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2007, p. 77.
  8. « The First Illustrated Textbook of Surgery », 26 juin 2014, Rare Books Digest [lire en ligne (page consultée le 21 novembre 2011)].

Liens externes

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