(Translated by https://www.hiragana.jp/)
Jacques de Mies — Wikipédia

Jacques de Mies

réformateur utraquiste du XVe siècle

Jacques de Mies, dit Jacobellus[1] ou Jacobellus de Misa (né en 1372 à Mies ou Misa en latin – mort à Prague le 9 août 1429) est un réformateur de Bohême qui appuya Jan Hus dans sa prédication, et prolongea l'enseignement de ce dernier.

Jacques de Mies
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Víchov (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
Jakoubek ze StříbraVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

modifier

Jacques de Mies étudia la théologie à l'Université Charles de Prague. Devenu curé de l’église Saint-Michel de Praque, il émergea comme un partisan déclaré de Jan Hus. En 1410, il participa aux débats sur John Wycliffe, défendant ses thèses contre la condamnation de l'évêché ; mais tandis que la griffe de l’Antéchrist résidait pour Wycliffe dans la simonie, pour Jacques de Mies c'était la hiérarchisation du rituel de la communion, instrument d’une distinction sociale entre les fidèles[2]:51. Son étude de l’Écriture et des Pères de l’Église l'avait convaincu que réserver le calice aux puissants du royaume dans la célébration de la communion, constituait une adaptation arbitraire de l’Église terrestre.

Jacques professait que la communion sous les deux espèces est nécessaire au salut[3]:180, ou du moins une obligation pour les fidèles[4]:518, et qu'en tant que précepte du Christ, ce rituel n’aurait pas dû être altéré par l’Église historique ; que seuls les fidèles pratiquant la communion « utraquiste » (c’est-à-dire la communion sous les deux espèces) peuvent être dits disciples du Christ[2]:51.

En 1414, il professa sa propre doctrine dans une série de débats publics ; et lorsque le recteur Hus, délégué de l’Église de Prague au Concile de Constance, sembla lui donner quelque assentiment, Jacques se mit à présenter le calice à tous ses paroissiens, en dépit des remontrances de l’évêque et de l'université. Cet exemple fut promptement suivi par les autres curés de Prague.

En réponse, les Pères du Concile de Constance (1415) promulguèrent par décret que la célébration de la communion sous les deux espèces n’est pas indispensable au salut, mais qu'elle ne constitue pas une apostasie. L'enjeu de cette marginalisation de l’utraquisme n'était pas tant le bien fondé doctrinal de cette pratique liturgique que ses implications sociales, comme sa prétention à figer la liturgie pour tous, ou l’irrévérence envers les puissants et particulièrement le haut clergé de l’Empire, seuls fondés jusque-là à adapter les rituels religieux locaux[5]:180.

Bien que Jacques de Mies refusât de se soumettre, il conserva son apostolat, sans doute parce que sur tous les autres points de doctrine (l’existence du purgatoire, par exemple), il se conformait à l’Église Catholique. Durant la dernière décennie de sa vie, Jacques était considéré comme l'un des plus éminents théologiens utraquistes.

  1. R. Aubert, « JACOBELLUS ou JAKOUBEK, Jacques de Mies ou de Strziebro, professeur à l’Université Charles de Prague », Revue d'Histoire Ecclésiasique, vol. 26,‎ 1995-1997
  2. a et b Pavlína Cermanová, « Jakoubek of Stříbro’s Czech Výklad Na Zjevenie and Its Latin Reception in Hussite Exegetical Texts », Listy filologické / Folia philologica, vol. 141, nos 1/2,‎ , p. 45–73 (ISSN 0024-4457, lire en ligne)
  3. Ian Christopher Levy, « Interpreting the Intention of Christ: Roman Responses to Bohemian Utraquism from Constance to Basel », Europe After Wyclif, Fordham University Press,‎ , p. 173–195 (lire en ligne)
  4. Hieromonk Patapios, « Sub Utraque Specie: The Arguments of John Hus and Jacoubek of Stříbro in Defence of Giving Communion to the Laity Under Both Kinds », The Journal of Theological Studies, vol. 53, no 2,‎ , p. 503–522 (ISSN 0022-5185, lire en ligne)
  5. Ian Christopher Levy, « Interpreting the Intention of Christ: Roman Responses to Bohemian Utraquism from Constance to Basel », Europe After Wyclif, Fordham University Press,‎ , p. 173–195 (lire en ligne)
  • Source : (en) Johann Loserth, New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge (lire en ligne).  

Bibliographie

modifier
  • (en) E. H. Gillett, Life and Times of John Huss, vol. I, chap. XVIII. et vol. II, chap. III, Philadelphie, ; KL, ii, 1315;
  • A Neander, Histoire générale de la religion et de l'Église chrétiennes, 1825-45, 7 vol. in-8° : cf. pp. 297, 331, 337, 338 et 367;
  • Dvě staročeská utrakvistická díla Jakoubka ze Stříbra. Sous les auspices de Mirek Čejka et Helena Krmíčková (= Opera Universitatis Masarykianae Brunensis, Facultas Philosophica, 379). Brno (université Masarykova) 2009, 140 pp. (ISBN 978-80-210-4843-0) [cet ouvrage contient deux écrits inédits de Jacques de Mies sur la première église praguoise : O Boží krvi (« Sur le saint sang ») et Zpráva, jak Sněm konstantský o svátosti večeře Kristovy nařídil (« Aperçu des conclusions du Concile de Constance sur la Sainte Cène »).]