Michel Verret
Michel Verret, né le à Cambrai et mort le à Nantes, est un philosophe et sociologue français.
Président Société française de sociologie (d) | |
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jusqu'en | |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Michel Jean Alex Louis Verret |
Pseudonyme |
Jean Néry |
Nationalité | |
Formation |
Université Paris-Descartes (doctorat) (jusqu'en ) École normale supérieure |
Activités | |
Père |
Alexandre Verret (d) |
Conjoint |
Éliane Verret (d) (jusqu'en ) |
A travaillé pour | |
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Parti politique | |
Directeurs de thèse |
Biographie
modifierLes grands-parents de Michel Verret étaient bouchers dans un village de l'Artois. Son père, Alexandre Verret, d'abord vétérinaire, fortement engagé dans la Résistance au sein du mouvement Libération-Nord et à la SFIO, devint ensuite un haut fonctionnaire, qui termina sa carrière au Conseil économique et social.
Michel Verret, dans l'enthousiasme de la Libération, adhère aux Jeunesses communistes en , et au Parti communiste l'année suivante.
Michel Verret est reçu à l'École normale supérieure en 1948, où Louis Althusser le prépare à l'agrégation de philosophie, qu'il obtient en 1953[1]. Il collabore à Clarté, la revue des étudiants communistes parisiens (il en est le rédacteur en chef en 1949-1950, prenant la succession d'Annie Besse) puis à La Nouvelle Critique. En 1953, il est nommé professeur de philosophie à Nantes, au lycée Clemenceau, où il exerce jusqu'en 1967 avant de s'orienter vers la sociologie à partir de cette même année[2], sous l'influence de Jean-Claude Passeron.
Membre du comité de rédaction[3] de La Nouvelle Critique de 1958 à 1967, il y publie de nombreux articles, notamment sous le pseudonyme « Jean Néry ». L'un d'eux, en , « Réflexion sur le culte de la personnalité. Quelques remarques » pointe les aspects particuliers de l'Union soviétique, mais aussi les aspects universels (y compris pour le PCF) des dérives bureaucratiques du communisme[4]. En cela il est en avance sur les réflexions menées à l'intérieur de son parti[5]. Il apparaît alors proche de son « mentor » Althusser, sans appartenir au premier cercle[6], ne serait-ce de par son éloignement provincial.
Au cours de sa carrière d'enseignant-chercheur, il publie sa thèse d'État sur les étudiants (Le temps des études, 1976). Il fonde un laboratoire universitaire de sociologie, le Laboratoire d'études et de recherches de sociologie sur la classe ouvrière (LERSCO) dont il a assuré la direction à l'université de Nantes[7].
Il publie notamment une « trilogie sur l'ouvrier français, 1954-1975 » : L'espace ouvrier, Le travail ouvrier, La culture ouvrière, qui est emblématique de son œuvre de sociologue et des questionnements qu'elle suscite : le dernier volume, contrairement aux deux autres, est refusé par son éditeur universitaire, et il ne doit d'être publié qu'à une petite structure de la Région nantaise, aidé par le CNRS.
Membre du PCF jusqu'en 1978[8], il s'en détache sans éclat et sans renier ses propres aspirations émancipatrices. Marié avec une psychologue, Éliane Berenbaum [9], communiste également, le couple a eu quatre enfants.
Ouvrages
modifier- Les marxistes et la religion : essai sur l'athéisme moderne, Éditions sociales, 1961
- Théorie et politique, Éditions sociales, 1967
- Dialogues pédagogiques, Éditions sociales, 1972
- Le temps des études, Champion, 1976
- L'Espace ouvrier (avec la collaboration de J. Creusen), Armand Colin, 1979
- Le travail ouvrier (avec la collaboration de P. Nugues), « collection U », Armand Colin, 1982 (ISBN 2-200-31182-6)
- La culture ouvrière (avec la collaboration de Joseph Creusen), ACL édition, 44230 Saint Sébastien, 1988 (ISBN 2-86723-025-X)
- Éclats sidéraux, Nantes, Éditions du Petit véhicule, 1992
- Chevilles ouvrières, Éditions de l'Atelier, 1995 (ISBN 2-7082-3117-0)
- Métamorphoses ouvrières (collectif), L'Harmattan, 1995 (ISBN 2-7384-3865-2)
- Dialogues avec la vie, L'Harmattan, 1999
- Textes cœurs, avec Éliane Verret, L'Harmattan, 2001
- Sur une Europe intérieure..., L'Harmattan, 2001
- Le vieux, le veuf, L'Harmattan, 2003
- Lectures sociologiques : Bourdieu, Passeron, Hoggart, Halbwachs, Janet, Le Play, Girard, Naville, L'Harmattan, 2009
- Moments de vie - itinéraire d'un intellectuel, Prologue de Thierry Guidet, L'Harmattan,
Notes et références
modifier- « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
- « Michel Verret : le tracé singulier d'une vie », entretien avec Michel Verret réalisé par Yveline Lévy-Piarroux et Olivier Schwartz, Espaces Temps, volume 49, 1992 [1].
- Numéro « Spécial dernière 311e » de La Nouvelle Critique, janvier-février 1980, p. 93-94 : Les comités de rédaction de La Nouvelle Critique
- Isabelle Gouarné, notice « Michel Verret », Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social (Le Maitron), 2017, source majeure des détails biographiques de cette notice
- Frédérique Matonti, Intellectuels communistes. Essai sur l'obéissance politique. La Nouvelle Critique (1967-1980), éditions La Découverte, Paris, 2005. L'auteure estime, p. 63-70, que « la démonstration de M. Verret est sans doute la plus avancée possible, compte tenu des critiques dont le numéro fit l'objet au sein du Comité central. »
- F. Matonti, op. cit., p. 82 : « Michel Verret et Louis Althusser »
- Roland Pfefferkorn, « Pour une sociologie de la classe ouvrière », Le Monde diplomatique, janvier 1997.
- « J'ai quitté le Parti, il y a dix ans, silencieusement, comme on quitte un mort », écrit-il en 1988.
- BNF 12696487.
- « Disparition. Michel Verret, militant des sciences sociales », sur humanite.fr, (consulté le ).
- « Avis de décès et obsèques de Michel VERRET », sur avis-de-deces.net (consulté le )
- Jean-Claude Passeron (ancien directeur d'études à l'EHESS), « La mort du philosophe et sociologue Michel Verret », Le Monde, (lire en ligne).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Philographies : mélanges offerts à Michel Verret, ACL, 1987
- Comment peut-on être socio-anthropologue ? : autour de Michel Verret, L'Harmattan, 1994
- « Parole tenue », Europe, no 973, , p. 308
- Christian Baudelot, « Michel Verret, poète et homme de convictions (1927-2017) », Revue française de sociologie, vol. 59, no 2, , p. 183-186 (DOI 10.3917/rfs.592.0183).
- Gérôme Guibert, “Michel Verret, un chaînon manquant”, in Éric Maigret & Laurent Martin (dir.), Les Cultural studies. Au-delà des politiques des identités, Lormont, Le Bord de l'eau, 2020, p. 187-208.
Liens externes
modifier- Ressources relatives à la recherche :
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