Rav (Amora)
Rabbi Abba bar Aybo (hébreu: רבי אבא בר איבו), plus connu sous ses surnoms de Abba Arika[1],[2] (judéo-araméen אבא אריכא, « Abba le Long[3] »), et surtout celui de Rav (hébreu: רב, « Maître[4] »), est un rabbin babylonien du IIIe siècle (175 – 247 EC), considéré comme le premier et le plus grand des Amoraim (docteurs du Talmud)[5]. Ses discussions avec son ami et contradicteur Chmouel forment la base de ce qui deviendra le Talmud de Babylone. En fondant l'académie talmudique de Soura, il amorce une ascension spirituelle durable du judaïsme babylonien sur le monde juif[5].
Naissance | Kafri (en) |
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Décès | |
Sépulture | |
Activités |
Rabbin, Amoraïm de Babylone |
Père |
Aivu (d) |
Maîtres |
Juda Hanassi, Hiyya the Great (en) |
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Son œuvre se situe dans période où le judaïsme unifie ses interprétations et pratiques religieuses, en rupture avec la diversité des sectes et écoles préexistantes. Cette unification religieuse se fait dans le cadre du judaïsme rabbinique, lui-même héritier du judaïsme pharisien.
L'importance historique et religieuse de Rav tient à son rôle dans cette structuration vers une forme que le judaïsme rabbinique orthodoxe conservera jusqu'à l'époque moderne.
Éléments biographiques
modifierJeunes années
modifierNé à Kafri (province de Shiraz, Iran), Rav descend d'une illustre famille juive babylonienne, qui faisait remonter son ascendance à Jessé[6].
Son père, Rabbi Aybo, ainsi que quatre de ses oncles sont également des érudits de renom[7] ; le plus illustre d'entre eux, Rabbi Hiyya, sera l'un des auteurs de la Tossefta (compilation de traditions orales, parallèle à la Mishna, et qui s'en veut complémentaire).
Comme ce dernier, Rav se rend en terre d'Israël, afin d'étudier auprès des maîtres de Galilée. Rav est d'abord instruit par son oncle, en même temps que son cousin Rabba bar Hana, avant que tous deux ne reçoivent l'enseignement de Rabbi (Juda Hanassi), dont Rav deviendra l'un des plus brillants élèves[1] ; il occupera une place éminente dans le tribunal rabbinique du Nassi[8], malgré son jeune âge. Cependant, alors que Rabba bar Hana reçoit de Rabbi une ordination complète, celle de Rav comporte certaines restrictions, Rav n'étant pas habilité à examiner les premiers-nés des animaux pour les autoriser ou non à la consommation[7] (peut-être parce qu'il était trop doué dans ce domaine, et aurait pu involontairement induire des disciples en erreur[9]).
Par ailleurs, au cours d'une période de blâme, Rabbi Hiyya transmet à son neveu la « Torah de Babylonie[10] » ; c'est de la combinaison de ces enseignements que Rav développe sa méthode.
Après la mort de Rabbi, Rav, qui n'a jamais reçu l'ordination rabbinique complète[11], revient en Babylonie, à la suite de tensions au sein de l'académie[12]. L'année de son arrivée, la 530e du calendrier séleucide (correspondant à l'an 219 de l'ère commune), est considérée dans les annales des académies babyloniennes comme le point de départ chronologique de l'ère talmudique.
Rav en Babylonie
modifierL'arrivée de Rav en Babylonie est d'une telle importance pour la tradition rabbinique que, selon le Talmud, les eaux des fleuves de Babylone se soulèvent à son approche[13]. Il n'en est pas moins le nouvel arrivé, et ses débuts en Babylonie sont difficiles[14],[15], en particulier avec son futur contradicteur, Chmouel[13]. Les relations entre les deux hommes s'améliorent ensuite[16],[17].
Rav s'installe d'abord à Nehardea, où l'exilarque le nomme agoranomos (inspecteur du marché, qui s'assure que les affaires sont traitées équitablement[18]), tandis que Rabbi Chila lui offre, apparemment sans le connaître, un poste d'amora (judéo-araméen אמורא, orateur, chargé d'expliciter les sujets que le maître a brièvement formulés) dans son école[14].
À la mort de ce maître, survenue environ un an plus tard, Rav préfère s'effacer devant Chmouel, et lui laisse la direction de l'école de Nehardea. Il part quant à lui fonder une académie à Soura, située non loin de sa ville natale, et à 20 parasanges de Nehardea. Soura, que le Talmud compare à un champ en friche avant l'arrivée de Rav[19], devient l'un des pôles dominants du judaïsme, indépendant du centre palestinien, et le demeurera jusqu'à la fin de la période des Gueonim[20].
Rav y subvient à ses besoins et à ceux de sa famille grâce au commerce et l'agriculture, ce qui permet de lui supposer une certaine aisance matérielle[21]. Il jouit du respect de tous, Juifs et Gentils. Le mariage de l'une de ses filles le rapproche de la famille de l'exilarque (chef suprême des communautés juives de Babylonie). Par ailleurs, il entretient des relations cordiales avec les puissants, en particulier Artaban, le dernier roi des Parthes[22], dont la mort, ainsi que le déclin des Arsacides, l'affecteront fort. Contrairement à Chmouel, Rav ne semble pas avoir recherché l'amitié d'Ardashir, fondateur de la dynastie sassanide[23].
La descendance de Rav est nombreuse et illustre : plusieurs de ses fils sont mentionnés dans le Talmud ; le plus notable est l'aîné, Rav Hiyya, et son second fils, Aybo, est un commerçant[24]. L'une de ses filles se marie avec Rav Hanan bar Rava, une autre avec le fils de l'exilarque, dont les deux fils, Ravana Oukba et Ravana Nehemia, occuperont successivement le poste d'exilarque, et seront considérés comme représentants de la plus haute aristocratie[25] ; les enfants d'une troisième fille, Aybo et Hizkiya, sont également mentionnés[26].
Lorsque Rav meurt, à un âge avancé, il est pleuré par de nombreux disciples et l'ensemble de la communauté juive de Babylone[16],[27],[28].
Œuvre et enseignement
modifierIntroduction de la méthodologie talmudique
modifierLorsque Rav commence à prodiguer son enseignement, la Mishna vient d'être clôturée par Rabbi, et il n'est pas possible d'y apporter des modifications. Le travail des Amoraïm (les docteurs du Talmud) consiste dès lors à exposer et élucider les opinions de leurs prédécesseurs, les Tannaïm (docteurs de la Mishna), exposées dans la Mishna, ceci afin de déterminer la Halakha (conduite à adopter) en tous cas et toutes circonstances (y compris dans des situations nouvelles ou inédites).
Pour ce faire, Rav choisit de prendre la Mishna comme texte de base, et de lui comparer d'autres traditions tannaïtiques, dont la Tossefta, la Mekhilta, et des enseignements demeurés oraux ; de cette Guemara (étude) sont dérivées les explications théoriques et les applications pratiques de la Halakha.
Par ailleurs, Rav appartenant à la génération de transition entre les Tannaïm et les Amoraïm, il a le privilège, rarissime pour un Amora, de pouvoir contester les positions des Tannaïm[29]. Pour certains, il serait même le Tanna Rabbi Abba, dont le nom apparaît dans quelques enseignements tannaïtiques non inclus dans la Mishna[30].
Les opinions légales et rituelles de Rav, qu'elles soient de sa bouche ou rapportées en son nom, forment, avec les Hayavot deRav ouChmouel (débats de Rav et Chmouel), la base des discussions du Talmud de Babylone[31]. De façon générale, en cas de désaccord (ce qui n'était pas systématique[32]), la Halakha suit l'opinion de Rav en matière de permis et interdit religieux, et l'avis de Chmouel pour les questions de droit financier[33].
Enseignement éthique et moral
modifierL'enseignement et les méthodes de Rav, bien que différents de ceux de la terre d'Israël, sont néanmoins tributaires de la formation qu'il y reçut. Ainsi, dans l'étude de la Torah, Rav montre une prédilection pour la recherche du sens littéral d'une part, et le midrash aggada (exégèse non-légalistique) d'autre part[34]. Les enseignements de Rav, en particulier ses aggadot, ont été, fait rare pour un Sage babylonien, préservés non seulement dans le Talmud de Babylone, mais aussi dans le Talmud de Jérusalem et les Midrashim palestiniens. S'ils peuvent comporter des investigations de sujets ésotériques, comme le récit du premier chapitre du Livre de la Genèse[35] (Ma'asse Bereshit), celui du Livre d'Ézéchiel (Ma'asse Merkava) ou les Noms divins[36], ils sont le plus souvent à caractère éthique ou moral.
Rav accorde en effet à la morale un rôle primordial, y voyant non seulement la raison profonde des commandements de la Bible[37], mais aussi celle de ses récits et des actions de ses protagonistes[38]. Lui-même est aussi soucieux d'accorder son pardon[39] que de le demander[12], et prend grand soin de ne pas porter atteinte à la sensibilité d'autrui, utilisant de nombreuses précautions oratoires[40], allant jusqu'à se taire pour ne pas détruire une opinion qui n'est pas la sienne[41], quand bien même son interlocuteur serait entièrement disposé à reconnaître son autorité en la matière[42].
Rav peut en revanche se montrer intransigeant lorsqu'il est question de transgression rituelle[43],[44] ou des mœurs[45]. Il veille particulièrement, au moyen de plusieurs taqqanot (décrets), à faire prospérer les mariages, recommandant de ménager les sentiments de l'épouse[46], de ne pas s'engager avec une femme avant de l'avoir rencontrée[47], de ne pas entamer de négociations prénuptiales si la future femme est trop jeune[48], et de ne pas marier des personnes avec une trop grande différence d'âge[49].
De plus, comme nombre de ses maîtres galiléens, Rav mène une vie pieuse, vouée à l'étude[50] et austère[51], tout en réprouvant l'ascétisme mené à l'excès[52],[53].
Il exerce ainsi, par son exemple, une profonde influence sur les conditions morales et religieuses de ses disciples (qui l'appellent « notre grand maître[54] ») et de sa terre natale.
Liturgie
modifierRav porte une attention toute particulière à la liturgie. Sa composition la plus notable dans le domaine est la Teqiata deRav[55] de l'office de Moussaf de Roch Hachana, dont la prière finale, Aleinou leshabeah, a été ultérieurement incorporée dans les 3 offices quotidiens du judaïsme[56].
La supplication par laquelle il terminait chacune de ses propres prières[57] est devenue la bénédiction du chabbat précédant le nouveau mois[58]. Il a également réalisé, en collaboration avec Chmouel, la prière Vetodiènou récitée la veille d'un jour férié qui a lieu le samedi soir, à l'issue du chabbat[59].
Structuration des centres d'étude
modifierBien que souvent décrite comme une terre d'ignorance avant l'arrivée de Rav, la Babylonie possédait de nombreux centres d'études de la Torah, et avait commencé à développer ses méthodes propres. Néanmoins, les modifications qu'y apporte Rav lui donnent une importance inédite auparavant[60].
Rav ambitionne de fonder un centre spirituel influençant l'ensemble des Juifs babyloniens. Il adjoint rapidement à la sidra qu'il a fondée[1] (elle ne sera appelée metivta qu'une génération plus tard[61]) la guinata deBei Rav[62], un vaste champ dont le produit sert à l'entretien de l'académie et de ses étudiants[63]. Après avoir établi son propre tribunal, la sidra de Soura étant, contrairement aux académies en terre d'Israël, éloignée du Sanhédrin, Rav institue, ou du moins établit fermement, la tradition des yarḥe kalla (judéo-araméen babylonien : ירחי כלה mois de l'assemblée)[60]. Ainsi, outre ses cours dispensés le matin et le soir aux étudiants réguliers, Rav accueille lors des mois de la morte-saison agricole, en adar et en elloul, ceux qui possèdent une occupation professionnelle permanente. L'enseignement est articulé sur un thème, qui a été désigné à la fin de la kalla précédente, permettant à tous de s'y préparer[60].
Selon le Talmud, l'école de Rav aurait accueilli, du vivant de celui-ci, 1200 étudiants réguliers[64]. De nombreux étudiants sont mentionnés par le Talmud, rapportant des enseignements en son nom, parmi lesquels Rav Houna, Rav Yehouda, Rav Hisda, Rav Guidel, Rav Zoutra bar Touvia, Rav Hanan bar Rabba, Rav Hiyya bar Achi, Rav Hananel, Rav Yirmiya bar Abba, Rabba bar Avouya, et de nombreux autres[65].
Ces disciples (dont la plupart étudient également auprès de Chmouel), propagent et amplifient ses enseignements par leurs propres discussions et élaborations[60].
Son plus brillant élève, Rav Houna, lui succède à la tête de l'académie de Soura, tandis que Rav Yehouda fonde l'académie de Poumbedita.
Notes, références et citations
modifierCet article contient des extraits de l'article « ABBA ARIKA » par Wilhelm Bacher de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906 dont le contenu se trouve dans le domaine public.
Index des citations talmudiques et midrashiques
modifierCit. 1. « Rabbi Yohanan lui dit: "qui est le dirigeant de la sidra de Babel ? " Issi bar Hini lui répondit (litt. "lui dit") : "Abba Arika." Il lui dit : "Tu l'appelles Abba Arika ?! Je l'ai connu quand j'étais assis à la dix-septième rangée arrière ; Rav se tenait devant Rabbi, des étincelles de feu sortaient de la bouche de Rav vers la bouche de Rabbi, et de la bouche de Rabbi vers la bouche de Rav, et je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, et toi, tu l'appelles Abba Arika ?!" »
Cit. 2. « Rav était de grande taille (litt. long) dans sa génération. »
Cit. 3. « Rabbi Hiyya[66] vient de Chamma, frère de David[67]. »
Cit. 4. « Rabbi Hiyya Rabba[66] [descend] des fils de Shephatia ben Avital[68]. »
Cit. 5. « Lorsque Rabbah bar Hana s'apprêtait à descendre à Babylone, Rabbi Hiyya dit à Rabbi : "Le fils de mon frère descend à Babylone," [Rabbi lui répondit :] "yoreh yoreh yadin yadin yatir bekhorot yatir (il pourra enseigner, juger, et autoriser d'abattre les premiers-nés des animaux)". Lorsque Rav s'apprêtait à descendre à Babylone, Rabbi Hiyya dit à Rabbi : "Le fils de ma sœur descend à Babylone," [Rabbi lui répondit :] "yoreh yoreh yadin yadin yatir bekhorot lo yatir (il pourra enseigner, juger, mais il ne pourra pas autoriser d'abattre les premiers-nés des animaux)". Pourquoi Rabbi Hiyya a-t-il nommé celui-ci "le fils de mon frère" et celui-là "le fils de ma sœur" ? et si tu dis que c'était le cas, n'est-il pas dit "Aybo, Hana, Chila, Marta et Rabbi Hiyya sont tous les fils de Abba ben Aḥa Karsila de Kafri" ? Rav était le fils de son [demi-]frère et de sa [demi-]sœur, alors que Rabba bar Hana était le fils de son [demi-]frère mais pas de sa [demi-]sœur. »
Cit. 6. « Rav dit: "j'étais dans l'assemblée de Rabbi, et mon vote était considéré en premier." »
Cit. 7. « "Il ne pourra pas autoriser les aînés", pour quelle raison ? [...] Rav n'a-t-il pas dit : "j'ai passé 18 mois avec un berger de bétail, afin de savoir quelle tache est permanente et quelle tache est transitoire" ? [...] Peut-être est-ce précisément pour cette raison, que Rav était particulièrement expert en taches : il aurait pu déclarer permis [à la consommation un premier-né dont le corps portait] des taches [permanentes] que d'autres n'auraient pas reconnues en tant que telles (litt. que les gens n'auraient pas connues). Ils auraient pu croire que Rav les a autorisées [alors qu'elles leur semblent transitoires] et en seraient venus à autoriser des taches transitoires. »
Cit. 8. « Rabbi Yossi ben Rabbi Avin a dit : "Pendant ces trente jours où Rabbi Hiyya était blâmé par notre Maître, il apprit à Rav le fils de sa sœur les règles de la Torah, et ce sont ces principes de la Torah [qui fondent] la Halakha du Talmud de Babylone." »
Cit. 9. (Rabban Gamliel BeRabbi dit à Rav :) « Je ne te donnerai pas plus que ne t'a donné Père »
Cit. 10. « Rav était en train de lire la sidra (parasha) devant Rabbi. Vint Rabbi Hiyya, [Rav] recommença du début. Vint Bar Kappara, il recommença du début. Vint Rabbi Chimon BeRabbi, il recommença du début. Vint Rabbi Hanina bar [ou Berabbi] Hama, il dit : "Jusqu'à quand devrai-je recommencer, après tant de fois ?" Il ne recommença pas. Rabbi Hanina fut fâché. Rav vint vers lui treize fois, la veille du Jour du Grand Pardon, mais il [Rabbi Hanina] ne fut pas apaisé. »
Cit. 11. « Chmouel et Karna étaient assis sur la rive du Nehar Malka, lorsqu'ils virent les eaux monter et pâlir. Chmouel dit à Karna : "Un grand homme arrive de l'ouest, il souffre de l'estomac et les eaux viennent l'accueillir. Va et sens sa bouteille (sa sagesse)."
Il alla à la rencontre de Rav et lui dit : "D'où sait-on qu'on ne peut écrire les tefillin (phylactères) que sur la peau d'un animal pur ?" Il lui répondit "Parce qu'il est écrit[69]: 'afin que la Torah de YHWH soit dans ta bouche' — [d'où l'on déduit que ce ne peut être que] de ce qui est permis dans ta bouche". "D'où sait-on que le sang est rouge ?" "De ce qu'il est dit[70]: 'Les gens de Moab virent de loin les eaux, rouges comme du sang'" "D'où sait-on que la circoncision se fait en cet endroit ?" "Il est dit ici[71] : 'son excroissance' (orlato) et là-bas [72] 'son excroissance' (orlato). Comme il s'agit là-bas de quelque chose qui fait un fruit, ici, c'est aussi quelque chose qui fait un fruit." "Et si tu dis le cœur, puisqu'il est dit[73]: 'Vous circoncirez l'excroissance (orlat) de vos cœurs' ? Ou si tu dis l'oreille, puisqu'il est dit[74] :'voici que leur oreille est incirconcise (arela)' ?" "On statue une orlato complète sur une orlato complète, et on ne statue pas une orlato complète sur une orlat qui n'est pas complète[75]." Il [Rav] lui dit : "Quel est ton nom ?" "Karna" Il [Rav] lui dit : "Que soit [Sa] volonté qu'une corne[76] pousse entre ses yeux !"
Finalement, Chmouel le prit dans sa maison, le nourrit de pain d'orge et de poissons, et lui fit boire de la liqueur, mais il ne lui laissa pas se rendre aux toilettes pour se soulager[77]. Rav [le] maudit et dit :"Celui qui me fait souffrir, qu'il n'ait pas de fils !" Et il en fut ainsi. »
Cit. 12. « Que signifie guever ? Rav a dit "un homme" et Rabbi Chila a dit "un coq." [Il arriva que] Rav arrive au lieu où Rabbi Chila enseignait. Rabbi Chila n'avait pas d'amora, alors Rav prit cette fonction (litt. se leva) . Lorsqu'il en vint à commenter "que signifie guever ?", il interpréta "un homme." Rabbi Chila lui dit : "Que le maître dise 'un coq.'" Il lui répondit (litt., dit) : "Un chant plaisant aux hommes bien formés n'est pas apprécié des tanneurs ! Lorsque je me suis tenu devant Rabbi Hiyya, et que j'ai commenté "que signifie guever ?", j'ai dit "un homme," et il ne m'a rien dit, et vous me dites de dire "un coq" ?! Il (Rabbi Chila) lui dit : "Le maître est-il Rav ? Que le maître s'asseye [à ma place, elle lui revient]" Il (Rav) lui dit : "Les gens disent [que] 'si l'on s'est loué à un homme, même s'il dit de peigner la laine, on le fait.'" Selon d'autres, il lui a dit : "On s'élève en sainteté, et on ne descend pas." »
Cit. 13. « Lorsqu'on dit à Chmouel que l'âme de Rav s'était reposée (qu'il était mort), il déchira douze habits[78], en disant : "L'homme que je révérais s'en est allé." »
Cit. 14. « Rav a trouvé un champ en friche, et a établi une barrière. »
Cit. 15. « Chmouel a dit : "je suis bien pire en matière de surveillance de ma propriété qu'Abba[79], car Abba supervisait sa propriété sa propriété deux fois par jour, et moi une seule fois par jour." »
Cit. 16. « Antoninus étudia auprès de Rabbi, Adarkhan étudia auprès de Rav. Lorsqu'Antoninus mourut (litt. s'étendit), Rabbi dit : "Notre lien a été déchiré" ; lorsqu'Adarkhan mourut, Rav dit :"Notre lien a été déchiré." »
Cit. 17. « Rav a dit à son fils Hiyya : "Ne prends pas de drogues, ne fais pas de longues marches, ne te fais pas arracher de dent, ne provoque pas un serpent et ne provoque pas un Araméen." [...] Rav dit à son fils Aybo : "J'ai taché de t'apprendre, mais je n'y ai pas réussi. Viens que je t'enseigne des choses de ce monde : lorsque le sable est sur tes pieds (lorsque tu reviens d'un voyage), si tu trouves un acheteur, vends sans tarder. Vends tout, même si tu le regretteras, surtout du vin, que tu ne regretteras jamais d'avoir vendu, parce qu'il tourne. Libère ta bourse et ouvre ton sac. Un kab ici plutôt qu'un kor là-bas[80]. Des dattes dans ton panier, cours chez le brasseur." »
Cit. 18. « "A cette vigne étaient trois pampres[81]" — Rav Hiyya bar Abba a dit au nom de Rav : "ce sont trois fiers ministres issus à chaque génération [du peuple] d'Israël. Parfois, deux sont ici et un en terre d'Israël, parfois deux sont en terre d'Israël et un est ici." Les maîtres portèrent leurs yeux sur Ravana Oukva et Ravana Nehemia, fils de la fille de Rav. »
Cit. 19. « Aybo et Hizkiya, fils de la fille de Rav, lui apportèrent une branche de saule. »
Cit. 20. « Lorsque l'âme de Rav se reposa, Rav Itzhak bar Bisna décréta [qu'il serait interdit] d'apporter des myrtes et des branches de palmier dans une maison de fête au son des cloches. »
Cit. 21. « "Lorsqu'un sage meurt, tous sont ses proches." Tous sont-ils ses proches, penses-tu ? Tous sont comme ses proches, tous déchirent [leurs vêtements] pour lui, tous se déchaussent pour lui, et tous partagent [le repas funéraire] en son honneur dans la rue. »
Cit. 22. « Rav est un Tanna et il conteste (les opinions des Tannaïm). »
Cit. 23. « Rav et Chmouel disent tous deux : "né ce [jour], interdit ce [jour][82]." »
Cit. 24. « Chaque fois que Rav et Chmouel divergent, la Halakha est comme Rav sur les interdits, et comme Chmouel sur les droits. »
Cit. 25. « Rav Yehouda a dit au nom de Rav : "Dix choses ont été créées au premier jour, et ce sont : les cieux et la terre, le tohu et le bohu, la lumière et la ténèbre ; le vent et les eaux ; la mesure du jour et la mesure de la nuit" [...] Rav Zoutra bar Tobia a dit au nom de Rav : "Le monde a été créé par dix choses : par la sagesse, par le discernement, par la connaissance, par la force, par le grondement, par le pouvoir, par la droiture, par le jugement, par la bonté et la miséricorde." »
Cit. 26. « Rav Yehouda a dit au nom de Rav : "Le Nom de quarante-deux lettres, on ne le transmet qu'à celui qui est pudique, modeste, a atteint la moitié de ses jours, ne se fâche pas, ne s'enivre pas, n'éprouve pas de ressentiment, [...] aimé d'en-haut, et aimable en bas." »
Cit. 27. « Rav a dit: "les mitzvot n'ont été données que pour épurer les créatures [les hommes]. Comme s'il importait au Saint, béni soit-Il, que l'abattage rituel soit réalisé à la gorge ou à la nuque ?! En vérité, les mitzvot n'ont été données que pour épurer les créatures." »
Cit. 28. « Rav Nathan bar Abba dit au nom de Rav : "[...] [il arriva qu'un voyageur de passage, du nom de Shabbataï ben Merinos, demanda aux riches de la ville de l'aider dans ses affaires, ce qu'ils refusèrent. Lorsqu'ils refusèrent également de le nourrir,] il dit : "Ceux-là descendent du erev rav[83], ainsi qu'il est écrit[84]: 'qu'il te prenne en pitié et te fasse grâce.'" Tout[e personne] qui prend les créatures en pitié, il est sûr qu'elle est de l'engeance d'Abraham notre père, et tout[e personne] qui ne prend pas les créatures en pitié, il est sûr qu'elle n'est pas de l'engeance d'Abraham notre père." »
Cit. 29. « Rav avait [eu] des mots avec un boucher. Celui-ci ne vint pas à lui la veille de Yom Kippour. Il (Rav) dit : s'il ne vient pas, j'irai chez lui obtenir notre réconciliation (litt. l'apaiser)." »
Cit. 30. « Lorsque Rav, le fils du [demi-]frère de Rabbi Hiyya, qui est aussi le fils de la [demi-]sœur de Rabbi Hiyya revint là-bas (en terre d'Israël), il [Rabbi Hiyya] lui dit : "Aybo est vivant?" Il lui répondit "[et pourquoi ne demandes-tu pas si] Mère est vivante ?" Il [Rabbi Hiyya] lui demanda alors (litt. lui dit) : "[Ta] mère est vivante?" Il lui répondit : "Père est-il vivant ?" [Ayant compris que tous deux étaient morts, Rabbi Hiyya] dit à Shemaya : "retire-moi mes chaussures" etc. »
Cit. 31. « Un poussin né un jour férié, Rav a dit qu'il est interdit (de le manger), et Chmouel ou, selon d'autres, Rabbi Yohanan, a dit qu'il est permis. Rav a dit qu'il est interdit, parce qu'il n'est pas prêt (litt. il est mouktse), et Chmouel ou, selon d'autres, Rabbi Yohanan, a dit qu'il est permis parce qu'il se prépare de lui-même à l'abattage (une fois né, il peut être abattu). Rav Kahana et Rav Assi ont dit à Rav : "Serais-tu en train de dire qu'il y a une différence entre ce cas et un veau qui naît un jour férié ?" Il leur dit : "[Dans ce cas, c'est autorisé] parce que le veau est préparé avec sa mère pour l'abattage[85]." "Et quelle est la différence entre ce cas et le veau né d'une [vache] impropre à la consommation (treifa) ?" Rav se tut. Rabba ou, selon d'autres, Rav Yossef, a dit : pourquoi Rav s'est-il tu ? Il aurait pu leur dire (litt. Qu'il leur dise) : "Parce qu'il est préparé avec sa mère pour les chiens[86]." »
Cit. 32. « Rav Yehouda a dit au nom de Rav : "Si quelqu'un s'aperçoit que son vêtement est fait de laine et de lin[87], qu'il s'en dévête (sans plus tarder), même sur la place publique. Quelle en est la raison ? "Il n'y a ni sagesse, ni prudence, ni résolution qui vaillent contre YHWH[88]." Dès qu'il est question de désécration du Nom divin, on n'honore [même] pas un maître. »
Cit. 33. « Rav vit un homme qui plantait du lin à Pourim et le maudit ; le lin ne poussa pas »
Cit. 34. Rav condamne celui qui consacre (sa femme) par l'union charnelle, qui consacre sur la place publique, ou qui consacre sans négociation préalable, celui qui annule une lettre de divorce ou qui fait une déclaration contre une lettre de divorce, celui qui est insolent envers l'émissaire des rabbins ou qui a permis qu'un ban rabbinique prononcé sur lui demeure trente jours sans qu'il ne se présente au tribunal pour demander l'annulation de ce ban, et un beau-fils qui habite dans la maison de son beau-père [...] le Néhardéen dit : dans tous ces cas, « Rav ne condamne que celui qui consacre par l'union charnelle sans négociation préalable, » et certains disent : « même avec une négociation préalable, à cause de la licence (d'un tel comportement) »
Cit. 35. « Rav a dit: "on doit toujours veiller à ne pas causer de tort à sa femme, car comme ses larmes sont fréquentes, elle est facilement blessée." »
Cit. 36. « Rav Yehouda a dit au nom de Rav: "Il est interdit à un homme de consacrer une femme avant de l'avoir vue, car il pourrait lui découvrir (litt. de peur qu'il ne lui voie) une chose déplaisante, et la prendrait en dégoût. Or, le Miséricordieux a dit : 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même[89]'" »
Cit. 37. « Rav Yehouda a dit au nom de Rav, et certains disent Rabbi Eléazar : "Il est interdit à un homme de consacrer sa fille quand elle est [encore une] enfant jusqu'à ce qu'elle grandisse, [car] elle pourrait dire : 'je désire [me marier avec] untel.'" »
Cit. 38. « Rav Yehouda a dit au nom de Rav : "Celui qui marie sa fille à un vieil homme, celui qui marie une femme à son jeune fils, [...] l'Écriture dit à son sujet : 'et alors la passion assouvie entraînerait celle qui a soif. YHWH ne consentira pas à lui pardonner[90]'" »
Cit. 39. « Il n'est pas comme ce monde-ci, le monde à venir ; le monde à venir n'a pas de nourriture, ni de boisson, ni de reproduction, ni de commerce, ni de jalousie, ni de haine, ni de compétition, mais les justes sont assis avec des couronnes sur leurs têtes, et ils se réjouissent de la brillance de la Présence divine »
Cit. 40. « Rav a dit à Rav Hamnouna : "Mon fils, si tu as quelque bien, profites-en, car il n'y a pas de plaisir dans le Sheol, et il n'y a pas de terme fixé pour la mort[91]" ; et si tu dis : "je laisserai à mon fils un statut [en prévision du moment où je serai] dans le Sheol", qui peut te dire [que ça l'aidera] ? Car les hommes ressemblent aux herbes des champs, ceux-ci grandissent et ceux-là se flétrissent. »
Cit. 41. « Rabbi Hizqiya Rabbi Cohen, au nom de Rav : "une personne devra rendre compte de tout ce que ses yeux ont vu et qu'elle n'a pas mangé". »
Cit. 42. « Rav Hisda a dit : "cette chose, notre grand maître l'a dite." »
Cit. 43. « Il est dit dans la Teqiata deRav : "Ce [jour] est le jour du début de Ton œuvre, souvenir du jour premier, car c'est un statut pour Israël, un jugement pour le Dieu de Jacob." »
Cit. 44. « Rav disait ainsi après sa prière : Puisse Ta volonté être, YHWH notre Dieu, de nous donner une longue vie, une vie de paix, une vie de paix, une vie de bien, une vie de bénédiction, une vie de subsistance (où l'on puisse gagner sa subsistance), une vie de vigueur des os, une vie où il y a crainte de la faute, une vie sans honte ni confusion, une vie de joie et d'honneur, une vie où il y a en nous l'amour de la Torah et la crainte des Cieux, une vie où Tu exauces tous les désirs de notre cœur en bien.»
Cit. 45. « Rav et Chmouel ont composé pour nous une perle à Babylone : Et fais nous connaître (Vetodiènou) YHWH, notre Dieu, les paroles de Ta justice, et enseigne-nous [comment] faire les statuts de Ta volonté, et fais-nous hériter de temps d'abondance et des fêtes d'offrande volontaire, et transmets-nous la sainteté du chabbat et l'honneur du temps fixé (moëd), et la célébration du pèlerinage. Tu as distingué la sainteté du chabbat de la sainteté du jour férié, et séparé le septième jour des six jours ouvrés, et sanctifié Ton peuple d'Israël dans Ta sainteté. Et Tu nous as donné etc. »
Cit. 46. « Rav a acquis le jardin près de son école (la guinata deBei Rav) »
Cit. 47. « La guinata de l'école de Rav [est appelée ainsi] parce qu'elle était destinée à nourrir les élèves, avec la verdure qui s'y trouvait. »
Notes et références
modifier- T.B. Houllin 137b[Cit. 1]
- Weiss (Dor, iii. 147) et Jastrow (Dictionary of the Targumim, the Talmud Babli and Yerushalmi, and the Midrashic Literature, p. 120) lisent Areika, et considèrent qu'il s'agit d'un titre honorifique, « le Conférencier »
- T.B. Niddah 24b[Cit. 2]
- Car il était unanimement considéré comme le maître de la diaspora de Babylone — Rachbam sur T.B. Pessa'him 119b, commentaire sur « Abba »
- A. Steinsaltz, Personnages du Talmud, p.117
- Selon T.B. Ketoubot 62b[Cit. 3], il descend d'un frère de David ; d'après T.J. Taanit 4:2 (20b)[Cit. 4], de David lui-même
- T.B. Sanhédrin 5a[Cit. 5]
- T.B. Guittin 58b-59a[Cit. 6]
- T.B. Sanhédrin 5b[Cit. 7]
- Bereshit Rabba 33:3[Cit. 8]
- T.J. Haguiga 1:8 (7a)[Cit. 9]
- T.B. Yoma 87a-b[Cit. 10]
- T.B. Chabbat 108a[Cit. 11]
- T.B. Yoma 20b[Cit. 12]
- A. Steinsaltz, p. 121
- T.B. Moëd Katan 24a[Cit. 13]
- Voir A. Steinsaltz, p. 123 et 136
- Rav, biographie sur le site chabad.org
- T.B. Erouvin 100b[Cit. 14]
- A. Steinsaltz, p.122
- T.B. Houllin 105a[Cit. 15]
- T.B. Avoda Zara 10b[Cit. 16]
- Bacher, in Jewish Encyclopedia
- T.B. Pessahim 113a[Cit. 17]
- T.B. Houllin 92a[Cit. 18]
- T.B. Soucca 44b[Cit. 19]
- T.B. Chabbat 110a[Cit. 20]
- T.B. Moëd Katan 25a[Cit. 21]
- T.B. Erouvin 50b[Cit. 22]
- Selon Wilhelm Bacher (Jewish Encyclopedia), c'est une certitude. Selon A. Steinsaltz (op. cit., p.119), il s'agit de l'opinion de certains commentateurs seulement.
- A. Steinstaltz, p. 123
- T.B. Beitza 6a[Cit. 23]
- T.B. Bekhorot 49b[Cit. 24] ; voir aussi A. Steinsaltz, p. 135
- A. Steinsaltz, p. 122
- Cf. T.B. Haguiga 12a[Cit. 25]
- T.B. Kiddoushin 71a[Cit. 26]
- Bereshit Rabba 44:1[Cit. 27]
- T.B. Beitza 32b[Cit. 28]
- T.B. Yoma 87a[Cit. 29]
- T.B. Moëd Katan 20a-b[Cit. 30]
- T.B. Beitza 6a[Cit. 31]
- A. Steinsaltz, pp. 123
- T.B. Berakhot 19b[Cit. 32]
- T.B. Meguila 5b[Cit. 33]
- T.B. Yevamot 52a[Cit. 34]
- T.B. Baba Metzia T.B. 59a[Cit. 35]
- T.B. Kiddoushin 41a[Cit. 36]
- ibid.[Cit. 37]
- T.B. Sanhédrin 76b[Cit. 38]
- Techouvot Hagaonim, Chaarei Techouva, 178 (voir A. Steinsaltz, p. 125)
- T.B. Berakhot 17a[Cit. 39]
- T.B. Erouvin 54a[Cit. 40]
- T.J. Kiddoushin 4:12 (48b)[Cit. 41]
- T.B. Soucca 33a[Cit. 42] ; voir aussi A. Steinsaltz, pp. 123-125
- T.J. Roch Hachana 1:3 (7a)[Cit. 43]
- DEJ, article Monde séfarade d'Orient et d'Afrique du nord
- T.B. Berakhot 16b[Cit. 44]
- T.B. Berakhot 16b, note 20, édition Soncino
- T.B. Berakhot 33b[Cit. 45]
- A. Steinsaltz, pp. 124-126
- Voir Zacuto, Youḥassin, p. 118b, Königsberg, 185
- T.B. Baba Batra 54a[Cit. 46]
- Rachi sur T.B. Kiddoushin 39a[Cit. 47]
- T.B. Ketoubot 106a[Cit. 48]
- Rav sur le site daat
- Rabbi Hiyya est l'oncle de Rav[Cit. 5],[Cit. 8],[Cit. 30]
- cf. 1 Samuel 16:9
- cf. II Samuel 3:4
- Exode 13:9
- 2 Rois 3:22
- Genèse 17:14, à propos de la circoncision
- Lévitique 19:23, à propos des fruits d'un arbre endéans les trois ans où il a été planté
- Deutéronome 10:16
- Jérémie 6:10
- Il est possible de déduire la loi sur Gen. 17:14 à partir de Lév. 19:23 par gzera shava (inférence analogique), puisque les deux mots sont identiques. Dans les autres versets, en revanche, les mots orlat et arela ne permettent pas de réaliser une inférence analogique avec orlato
- Karna en judéo-araméen babylonien
- Tout cela faisait partie d'un traitement, Chmouel étant médecin, cf. notes 22 & 23 de l'édition Soncino
- En signe de deuil
- Bacher (Jewish Encyclopedia) semble avoir lu Abba comme se rapportant à Rav (Abba bar Ayvo). D'autres passages du Talmud se réfèrent effectivement à Rav en l'appelant Abba (par exemple T.B. Yoma 87a : « Abba, va-t-en, je n'ai rien à te dire. »)
Cependant, d'autres traduisent Abba par « Père, » et Chmouel dirait ne pas valoir son père (qui, d'ailleurs, s'appelle lui aussi Abba — cf. T.B. Berakhot 18b) en matière de propriété, de même que dans la phrase précédente, Mar Oukva dit ne pas valoir son père en matière de discipline alimentaire — Cf. Point by point summary - Chulin 105 - Un kab vaut à peu près 2 litres. Un kor vaut 180 kabbim
- Genèse 40:10
- À propos d'un œuf pondu à Roch Hachana, le Nouvel an juif, qui est célébré pendant deux jours, Rav et Chmouel enseignent tous deux que, lorsqu'un œuf est pondu le premier jour de Roch Hachana, il est interdit de le manger le second jour de Roch Hachana
- « tourbe nombreuse », cf. Exode 12:38
- Deutéronome 13:18
- Un veau qui se trouve ou se trouvait jusqu'il y a peu dans les entrailles d'une vache abattue est considéré comme faisant partie de la vache, donc également autorisé à la consommation, tandis que le poussin sort de l'œuf qui, ayant été pondu un jour férié, était en lui-même interdit
- Une vache qui ne peut être consommée par l'homme peut cependant être abattue et donnée aux chiens. Le veau dans les entrailles d'une telle vache est également autorisé pour cet usage
- litt. trouve des kilayim (hybrides) dans son vêtement
- Proverbes 21:30
- Lévitique 19:18
- Deutéronome 29:18-19
- Siracide 14:11-12, version hébraïque
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Adin Steinsaltz, Rav, in Personnages du Talmud, p. 117-126, éditions Pocket, (ISBN 2-266-11129-9)
- Dictionnaire encyclopédique du judaïsme (DEJ), sous la direction de Geoffrey Wigoder, éditions du Cerf, (ISBN 2-204045411)
- (he) Rav, un article du site daat
- Les citations talmudiques et midrashiques sont tirées de :
- (he + tmr) Maagar sifrout haqodesh sur le site snunit
- (he + tmr) Midrash Rabba lèhoumash Bereshit sur le site daat
- Les traductions sont inspirées de :
- (en) The Talmud, Orders Moed & Nezikin (traduction Rodkinson)
- (en) Contents of the Babylonian Talmud (traduction Soncino)
- Midrach Rabba, Genèse – Tome I, traduit de l’hébreu par Bernard Maruani et Albert Cohen Arazi, éd. Verdier 1987, coll. « Les Dix Paroles, » (ISBN 2-86432-058-4)
- La Sagesse de Ben Sira, éd. Verdier 2003, coll. « Les Dix Paroles, » p. 152-153, (ISBN 2-86432-394-X)