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{{voir homonymes|Rouble d'assignation}}
[[Fichier:Lesueur - Paysan vendant ses assignats auprès d'un changeur.jpg|vignette|Paysan vendant ses assignats auprès d'un changeur. <br>Gouache de [[Jean-Baptiste Lesueur (peintre)|Jean-Baptiste Lesueur]], Paris, [[musée Carnavalet]].]]
[[Fichier:Assignat de 15 sols.jpg|vignette|Assignat de {{nobr|15 sols}}.]]

L’'''assignat''' est une [[monnaie fiduciaire]] mise en place sous la [[Révolution française]].

Après le [[système de Law]] ([[1716]] – [[1720]]), l'assignat est la seconde expérience de monnaie fiduciaire en [[France]] au {{s|XVIII}} : toutes deux se soldèrent par un échec retentissant.

À l’origine, il s’agissait d’un titre d’emprunt émis par le [[Trésor public|Trésor]] en [[1789]], et dont la valeur est gagée sur les [[biens nationaux]] par ''assignation''. Les assignats deviennent une monnaie de circulation et d’échange en [[1791]], et les assemblées révolutionnaires multiplient les émissions, qui entraînent une forte [[inflation]]. Le [[cours légal]] des assignats est supprimé par la loi du {{Date républicaine|2 prairial an V|conversion*}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Albert Mathiez|lien auteur1=Albert Mathiez|auteur2=Georges Lefebvre|lien auteur2=Georges Lefebvre (historien)|titre=Annales historiques de la Révolution française|éditeur=Firmin-Didot & Cie|année=1988|passage=256|isbn=}}.</ref>.

== Histoire ==
=== Contexte ===
[[Fichier:Talleyrand 02.jpg|150px|vignette|Talleyrand, initiateur de la confiscation des biens du clergé.]]
Déjà, avant la Révolution, les finances royales sont dans un état très préoccupant avec une dette évaluée entre {{unité|4|et=5|milliards}} de [[Livre (monnaie)|livres]], la moitié du budget royal servant à résorber cette dette qui ne fait qu’augmenter et à servir de rente pour diverses personnes. On voyait déjà circuler depuis 1787 des billets de la [[Caisse d'escompte]] pratiquement à [[cours forcé]] (ce fut le cas à partir d’août 1788, entraînant une panique), c’est-à-dire que le Trésor émettait sur promesse de remboursement des traites qui avaient par là-même, valeur de monnaie puisqu’on pouvait les réescompter, les échanger, les utiliser pour acheter des biens, et enfin les négocier : d’ailleurs, sur le marché, leurs cours ne cessaient de chuter. Leurs rapports s’amenuisant bientôt, l’État ne pouvait plus espérer grand-chose du côté de ces billets. Le {{date-|5|5|1789}}, à l’ouverture des [[États généraux de 1789|états généraux]], [[Jacques Necker]] propose l’émission d’un « papier national », via la Caisse d'escompte, qui se verrait alors affectée au règlement de la [[dette publique]] et il est rejoint par [[Honoré-Gabriel Riquetti de Mirabeau|Mirabeau]] qui déclare {{citation|qu’il faut bannir de la langue cet infâme mot de « papier-monnaie »}}<ref> {{Article|langue=fr|auteur1=E. Levasseur|titre=Les Assignats pendant la révolution|périodique=Revue européenne|volume=5<!--|partie=1-->|date=1859|pages=5|lire en ligne=}}.</ref>. Le risque de [[banqueroute]] est grand et il faut, de toute urgence, trouver de l’argent ; le député [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]] propose l’idée de confisquer les biens du [[clergé]] (et non pas de les [[Nationalisation|nationaliser]] car aucune indemnité n’a été versée)<ref name="folle_hist">{{fr}} {{Lien web|url=http://www.chomage-et-monnaie.org/2003/07/la-folle-histoire-des-assignats/|titre=La folle histoire des assignats|id=La folle histoire des assignats|auteur=Alain Grandjean|année=2003|consulté le={{Date-|27|août|2008}} }}.</ref>.

C’est ainsi que le {{date-|2|11|1789}}, l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]] décide que tous les biens du clergé seront « mis à disposition de la Nation ». Ces biens seront dorénavant des biens nationaux, destinés à être mis aux [[enchère]]s pour remplir les caisses de l’État<ref>Cette idée n’est pas nouvelle : treize ans avant l’expérience de Law, en {{date|février 1702}}, [[Michel Chamillart]], secrétaire d’État, et {{noble|Achille III de Harlay}} (1639-1712), premier président au Parlement, se réunissent à propos de l’argent qui se fait rare. Auditant les principaux négociants de la place de Paris, ceux-ci proposent « d’aliéner à perpétuer les biens de l’Église moyennant huit millions, persuadés que Sa Majesté en peut disposer sans la participation du clergé » (cité par {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Harsin|titre=Crédit public et Banque d’État en France du {{sp-|XVI|au|XVIII}}|éditeur=E. Droz|lieu=Paris|année=1933|isbn=|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1933_num_94_1_460449_t1_0371_0000_002}}.</ref>.

Cet apport de patrimoine, évalué entre {{unité|2|et=3|milliards}} de livres<ref name="folle_hist" />, constitue un gain considérable pour les finances publiques. La mise en vente est confiée à une ''caisse de l'Extraordinaire'', créée par le décret du 19-{{date-|21 décembre 1789}} et définitivement organisée le {{date-|6|12|1790}}<ref>[[Philippe Buchez]], ''Histoire parlementaire de la Révolution française'', J. Hetzel, 1846, « Histoire de l’Assemblée constituante », t. 4, p. 522.</ref>.

La vente de tant de biens prend du temps, au minimum un an. C’est un délai beaucoup trop long, les [[caisses de l'État]] sont vides.

C’est ainsi qu’il est décidé de créer, le jour même de l’ouverture de la ''caisse de l’Extraordinaire,'' des billets dont la valeur est « assignée » (autrement dit gagée) sur les biens du clergé. Rappelons que durant l’été 1789, le Trésor royal devient [[Trésor public]] et reçoit mission de gérer le produit des contributions ordinaires. La caisse de l’Extraordinaire gère les fonds provenant de la vente des biens nationaux et subvient aux dépenses du Trésor public (elle sera dissoute le {{date|1er janvier 1793}} par décret du {{date|4 janvier 1793}}). La Caisse d'escompte, elle, assure les paiements jusqu’en {{date|juillet 1790}} et voit ses propres effets endossés en tant qu’assignats<ref>Sources : [http://www.finances.gouv.fr/directions_services/caef/aef/pages/08/08-01.html Centre des archives économiques, Ministère de l’économie, des Finances et de l’Emploi], en ligne le 27 mai 2012.</ref>. La loi du {{date|15 mars 1791}} ordonne l’échange des effets de la Caisse d’escompte contre des assignats, qui deviennent ainsi le seul papier monétaire.

=== Débuts ===
[[Fichier:FRA-A50-Domaines Nationaux-5 livres (1791).jpg|vignette|Assignat de 5 livres (1791).]]
Le fonctionnement de l’assignat est simple : comme il est impossible de vendre tout de suite les biens du clergé, des billets seront émis, qui représenteront la valeur de ces biens par fraction : la valeur d’un bien est divisée en assignats, comme l’on ferait d’une société par actions. Toute personne qui désire acheter des parts dans les [[biens nationaux]] doit le faire via des assignats. Il faut donc avant tout que les particuliers achètent des assignats auprès de l’État, c’est ainsi que la rentrée d’argent se fait. Une fois la vente d’un bien effective (ou « réalisée »), le produit de la vente est inscrit au registre civil et, de retour dans les mains de l’État contre remboursement, les assignats doivent être détruits. Ainsi, la rentrée d’argent ''frais'' est plus rapide : les biens sont vendus de façon indirecte et par fractions, et non en une seule fois.

Dès le début de 1790, les premiers ratés surviennent. Le 30 mars, [[Anne-Pierre de Montesquiou-Fezensac]] déclare au sujet des assignats que c’est {{Citation|le plus coûteux et désastreux des emprunts{{Note|Cette citation que l'abbé [[Henri Edgeworth de Firmont|Edgeworth de Firmont]] prête à [[Anne-Pierre de Montesquiou-Fezensac|Montesquiou]] le {{date-|30|3|1790}}<ref>{{Google Livres|1QWCDwAAQBAJ|Correspondance, récits, lettres inédites|page autre=PT690|surligne=emprunts}}.</ref> est apocryphe. On trouve en revanche à la date du {{date-|12|3|}} une intervention de Montesquiou évoquant les [[wikt:anticipation|anticipations]] qui sont {{cita|le plus coûteux et désastreux des impôts<ref>{{Google Livres|2qpNZekPbVgC|Réimpression de l'ancien moniteur (volume 3)|page autre=PA594|surligne=cher%20désastreux%20impôt}}.</ref>}}.|group="Note"}}}}.

Le 16 et {{date-|17 avril 1790}}, la valeur totale de la première émission est de {{nombre|400|millions}} de livres divisés en assignats de {{unité|1000|livres}} avec intérêt de {{unité|20|deniers}} par jour (soit 3 % l’an). Une valeur nominale si importante ne les destine pas à servir de [[Billet de banque|billets]] pour la population, mais à être [[thésaurisation|thésaurisés]] par des investisseurs : certains assignats comportaient même des coupons avec intérêt et leur cotation commence à être discutée.

L’idée est loin de faire l’unanimité au sein de l’Assemblée nationale constituante, qui se rappelle la banqueroute du [[système de Law]] : des députés comme Talleyrand, [[Pierre Samuel du Pont de Nemours|Dupont de Nemours]] sont vivement hostiles. Pour eux, le problème majeur de l’émission d’assignats est qu’il ne faut pas qu’il y ait plus d’assignats en circulation que la valeur réelle des biens nationaux. De plus, à cette époque, les billets sont facilement falsifiables. Au bilan, il y a donc un fort risque de retrouver en circulation une quantité trop importante d’assignats, et donc de dépréciation de cette monnaie.

[[Fichier:Bon pour 5 sous, district de Saint-Gaudens, 26 juin 1792, GB1451.jpg|vignette|Billet de confiance de 5 sous, émis par le [[district de Saint-Gaudens]].]]
Les premiers assignats affichant de gros montants, l’or et l’argent métal étant [[thésaurisation|thésaurisés]], les espèces viennent à manquer dans la population pour les échanges courants. L’État autorise donc l’émission de « [[monnaie de nécessité|monnaies et billets de confiance]] » affichant de petits montants. Les [[Banque Monneron|frères Monneron]] à Paris, puis d’autres établissements et des municipalités se lancent dans ce type d’émission.

La demande en assignats augmente rapidement. Le {{date-|13|9|1792}}, [[Pierre Didot]], qui est chargé par l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée nationale législative]] du service de l’impression, confie le contrat à [[Éleuthère Irénée du Pont de Nemours]] qui vient d’ouvrir une imprimerie.

=== Dépréciation ===
[[Fichier:Louis XVI assignat métallique.jpg|vignette|''Assignat métallique de 5 livres'' (1791), carton cerclé de cuivre. Poids : {{unité|17|g}}. Peu d’exemplaires ont été émis avant l’abandon de cette forme d’assignat.]]
Le {{date-|17|4|1790}}, l’assignat est transformé en un papier-monnaie : il a donc [[cours forcé]]. Et l’État, toujours à court de liquidités, l’utilise pour toutes ses dépenses courantes. La machine s’emballe… L’État ne détruit pas les assignats qu’il récupère ; pire, il imprime plus d’assignats que la valeur réelle des biens nationaux. [[Jacques Necker]], alors [[ministère de l'Économie et des Finances (France)|ministre des Finances]], résolument contre la transformation de l’assignat en papier-monnaie, donne sa démission en septembre.

Entre 1790 et 1793, l’assignat perd 60 % de sa valeur. Entretemps, la valeur faciale des assignats se réduit : entre le {{date-|4|1|1792}} et le {{date-|23|5|1793}}, voient le jour des valeurs situées entre {{unité|10|et=50|sols}} (inférieures à 5 livres), suppléant ainsi à l’absence d’espèces métalliques et répandant l’usage de ce moyen de paiement dans toutes les couches de population.

Bien que la valeur de l’assignat se réduise, les enchères des biens nationaux restent tout de même très élevées et seules les personnes aisées peuvent les acheter. C’est ainsi que certains s’enrichissent énormément et achètent d’immenses terrains et bâtiments pour presque rien, en comparaison de leur valeur réelle. La surévaluation légale de l’assignat permet d’acheter des biens par conséquent sous-évalués<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761560359/assignats.html|titre=Assignats - Encarta|id=Assignats - Encarta|éditeur=[[Encarta]]|citation=Si la dépréciation constante des assignats a engendré une perte de pouvoir d’achat pour les porteurs, elle a, en parallèle, permis aux couches aisées de la population (notamment la bourgeoisie) d’accéder à la propriété à un prix largement sous-estimé. En effet, le prix des biens immobiliers reste identique durant toute la période d’émission des billets. Ainsi, un assignat acheté {{Unité|1000|livres}} en 1789 correspond invariablement à {{Unité|1000|livres}} en bien immobilier même s’il ne vaut, en numéraire, qu’une somme constamment dépréciée.|consulté le=15 avril 2009}}.</ref>.

Pour soutenir l’assignat, plusieurs lois successives, toujours plus dures, sont votées, comme la fermeture provisoire de la [[Bourse de Paris]] (décret du {{date-|27|juin|1793}})<ref> {{Ouvrage|langue=fr|auteur1={{Lien par élément|Q106518028}}|titre=Histoire de la dette publique en France|éditeur=Berger-Levrault & Cie|lieu=Paris|année=1886|passage=413|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}}}.</ref> et la fin de la publication des taux de change en 1793, de manière à limiter la [[Spéculation (économie)|spéculation]], mais aussi de lourdes amendes et de graves peines d’emprisonnement pour toute personne surprise à vendre de l’or ou des pièces d’argent ou traitant différemment la monnaie de papier et les [[métaux précieux]], ce qui comprend le refus d’un paiement en assignats. Le {{date-|8|avril|1793}}, la Convention décide que les prix de tous les achats et marchés conclus avec l’État seront stipulés uniquement en assignats. Trois jours plus tard, cette mesure est étendue au secteur privé<ref> {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Sautel|lien auteur1=Gérard Sautel|titre=Histoire des institutions publiques|éditeur=Dalloz|lieu=Paris|année=1985|pages totales=613|passage=206|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}}}.</ref>.

Dès les premiers jours de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], le {{date-|8|septembre|1793}}, la non-acceptation de l’assignat est déclarée passible de la [[peine de mort]] : les biens sont confisqués et le délateur récompensé. Le {{date-|8|11|1793 }}, le directeur de la fabrication des assignats, [[Simon-François Lamarche]], est guillotiné. Le {{date-|13|11|1793}}, le commerce au moyen des [[métaux précieux]] est interdit. En mai 1794, toute personne qui aurait demandé en quelle monnaie le contrat serait conclu doit être condamnée à mort<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Andrew Dickson White|lien auteur1=Andrew Dickson White|titre=Fiat Money|sous-titre=Inflation in France|éditeur=Foundation of Economic Education|lieu=New York|année=1959|passage=75-89|isbn=}} ; passage publié dans ''Choice in Currency, A Way to Stop Inflation'', par [[Friedrich Hayek]], The Institute of economics affair, 1976. Traduction française sous le titre ''la Crise financière française de 1789-1799'', éd. Le jardin des Livres, octobre 2013, 200{{nb p.}}. Version anglaise intégralement [http://mises.org/books/inflationinfrance.pdf consultable en ligne].</ref>.
[[Fichier:Assignat-100-fr.jpg|vignette|Assignat émis en francs (1795).]]

Malgré tout cela, les pouvoirs politiques ne savent pas faire face à la [[crise économique]], et l’État continue d’émettre de plus en plus d’assignats pour financer la guerre. Le nombre d’assignats fabriqués correspond à une valeur de {{nombre|2.7|milliards}} de livres en septembre 1792 ; elle passe à {{unité|5|milliards}} en août 1793. Au début de 1794, le volume d’assignats émis atteint {{unité|8|milliards}}. Toutefois, les autorités ont fini par comprendre que la dépréciation continue des assignats était due à l’excès des émissions. Aussi une partie est-elle retirée de la circulation à partir de 1793 au moyen de l’emprunt forcé. En retranchant les sommes rentrées et brûlées, il n’en reste en circulation que {{unité|5,5|milliards}}. En juin 1794, la création d’un nouveau milliard d’assignats, d’une valeur allant de {{Unité|1000|livres}} à {{unité|15|sous}}, est décrétée, dans le même temps qu’un emprunt forcé sur les riches de {{nombre|100|millions}} est lancé par le [[comité des finances]]<ref>[[Adolphe Thiers]], ''Histoire de la Révolution française'', Elibron Classics, t. 6 : livres XXI-XXIV, p. 87-88 {{ISBN|0543884287}}.</ref>{{,}}<ref> {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gustave Molinari|titre=Cours d’économie politique|tome=II|éditeur=Guillaumin et Cie|lieu=Paris|année=1863|passage=260|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}}}.</ref>. Après de nouvelles émissions en janvier 1795, cette fois avec des valeurs en francs (la plus élevée étant {{nombre|10000}})<ref>Création du [[7 janvier|8 nivôse]] de l’[[1795|an III]] avec mention « hypothéqué sur les Domaines nationaux ».</ref>, les assignats mis en circulation passent la barre des {{unité|10|milliards}} en août 1795 à près de {{unité|45|milliards}} de livres en janvier 1796<ref>''Études sur l’histoire religieuse de la Révolution française'', 1887, {{p.|325}}.</ref>{{,}}<ref> {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ernest Houssay|titre=Étude sur le papier-monnaie et les assignats émis en France de 1701 à 1796|éditeur=Lebodo Frères|lieu=Paris|année=1907|pages totales=58|passage=43|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}}}, l’évalue précisément à 45 581 411 018 livres d’assignats.</ref>, alors que la somme totale des assignats n’aurait jamais dû dépasser les {{unité|3|milliards}}, valeur des biens du clergé. La cause de l’inflation réside dans la surproduction des assignats, le contrôle des prix ne permettant pas de baisser ceux-ci mais ayant pour effet de créer la pénurie<ref name="mises.org">{{Lien web|langue=fr|auteur=Thomas J. DiLorenzo|titre=Quatre mille ans de contrôle des prix|url=http://www.mises.org/story/1962|date=|consulté le=15 juillet 2017}}.</ref>.

Un grand nombre de faux assignats, fabriqués en [[Belgique]], en [[Pays-Bas|Hollande]], en [[Allemagne]], en [[Suisse]] et en [[Grande-Bretagne]], avec la complicité du gouvernement britannique, alors l’un des principaux ennemis de la France et intéressé à accélérer la crise économique française, ont été diffusés dans le pays<ref> {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Élias Regnault|titre=Histoire criminelle du gouvernement anglais depuis les premiers massacres de l’Irlande jusqu’à l’empoisonnement des Chinois|éditeur=Massart & Janssens|lieu=Paris|année=1843|pages totales=316|passage=200-204|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Louis Blanc|lien auteur1=Louis Blanc|titre=Histoire de la Révolution française|tome=12|éditeur=Furne & Cie|lieu=Paris|année=1862|passage=96 et alii|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}|numéro chapitre=3}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Paul Cottin|titre=L’Angleterre devant ses alliés 1793-1814|périodique=Revue rétrospective|date=1893|pages=38-39|pages totales=100|lire en ligne=|consulté le=15 juillet 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Émile Levasseur|lien auteur1=Émile Levasseur|titre=Histoire des classes ouvrières et de l’industrie en France de 1789 à 1870|éditeur=A. Rousseau|lieu=Paris|année=1903|passage=219|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}}}.</ref>.

=== Remplacement progressif ===
Avant la disparition de l’assignat, les [[rescription de l'emprunt forcé|rescriptions de l’emprunt forcé]] furent émises : elles correspondent à des mandats à ordre au porteur. Elles furent créées par décret le {{Date républicaine|1er nivôse an IV|conversion*}} et délivrées par la Trésorerie nationale pour le paiement de ses affaires courantes dans l’attente des retombées de l’emprunt forcé créé par la loi du {{Date républicaine|19 frimaire an IV|conversion*}}. L’arrêté du {{Date républicaine|29 ventôse an IV|conversion*}} impose aux rescriptions le cours forcé de monnaies : des coupures de 25 à {{unité|1000|francs}} sont émises.

Un mois auparavant, sur décision du [[Directoire (Révolution)|Directoire]], l’assignat est finalement abandonné avec faste lorsque les planches à billets, les [[poinçon]]s, les matrices et les plaques sont brûlés en public [[place Vendôme]], le {{Date républicaine|30 pluviôse an IV|conversion*}}.

[[Fichier:FRA-A84b-Mandats Territoriaux-100 Francs (1796).jpg|vignette|Mandat territorial de 100 francs.]]
Le {{Date républicaine|28 ventôse an IV|conversion*}}, l’assignat est définitivement remplacé par un nouveau système, la [[promesse de mandat territorial]] venant compléter celui de la « Rescription de l’emprunt forcé » et imprimée en plusieurs couleurs (et parfois en bichromie) afin d’éviter la contrefaçon. L’échange se fait sur la base de 30 francs assignat contre 1 franc en promesse de mandat, au lieu de 300 contre 1, sa valeur réelle, ce qui condamne le nouveau titre dès son émission. Appelé par la suite « Mandat territorial », il connut plus ou moins la même histoire que l’assignat, se dépréciant encore plus rapidement. Le {{Date républicaine|16 pluviôse an V|conversion*}}, le mandat territorial est retiré de la circulation.

Il faut attendre 1800 pour que réapparaissent des billets émis cette fois par la [[Caisse des comptes courants]] puis les comptoirs d’escompte de la toute nouvelle [[Banque de France]].

=== Bilan ===
L’assignat est généralement considéré comme un échec financier et économique.

Ainsi, l’impuissance du gouvernement à combattre l’inflation par des sanctions toujours plus lourdes illustre, pour l'[[économiste]] [[Thomas DiLorenzo]], le caractère néfaste d’une politique de contrôle des [[prix]]<ref name="mises.org"/>. [[Jacques Bainville]], écrivain et historien royaliste, explique lui dans son ''Histoire de France'' que la Révolution française avait aggravé la crise financière par laquelle elle était née.

Cependant, sur le plan financier, sa création a empêché la mise en faillite de l’État français, contribué à la réduction de la dette et permis de trouver l’argent nécessaire au financement de la guerre dans les heures difficiles de l’[[an II]]<ref>''Correspondance générale d’Helvétius'' (édition critique préparée par Peter Allan, Alan Dainard, Marie-Thérèse Inguenaud, Jean Orsoni et David Smith), University of Toronto Press, 1981, vol. IV : 1774-1800, lettre 835 : « Alexander John Alexander à Henry Jonathan Williams », note 9, p. 188 {{ISBN|0802042856}}.</ref>.

Et politiquement et socialement, les assignats réalisèrent surtout un important transfert de propriétés en un temps très réduit. Ainsi, les assignats attachèrent au nouveau régime tous les acquéreurs de biens nationaux, et cette nouvelle bourgeoisie foncière redoutera désormais le retour de la [[monarchie]].

== Production ==
L’émission dans un temps très court d’un grand nombre d’assignats en principe difficiles à imiter pose de nombreux problèmes techniques et les propositions d’innovations affluent<ref>Détails techniques rapportés par Jeanne Veyrin-Forrer, ''Rapport sur les conférences des années 1987-1988'', Livret 5, Paris, École pratique des hautes-études, 1994, {{p.|99-100}}.</ref>.

Dans un premier temps, l’Assemblée nationale lance un concours en 1790 pour les trois premiers types d’assignats dits « à face royale » (avec coupons d’intérêts) et nomme le directeur de l’Imprimerie royale, [[Étienne-Alexandre-Jacques Anisson-Dupéron|Anisson-Dupéron]], responsable du [[typographie|tirage typographique]] et de la [[taille-douce]]. On réemploya des caractères forgés à la fin du règne de [[Louis XIV]] en y ajoutant ceux créés par [[Pierre-Joseph Lorthior]] pour les obligations de la [[Caisse d'escompte]] en 1789, le tout comprenant des « points secrets » destinés à décourager les falsificateurs. Appelé « polytypage », ce procédé de fabrication des plaques d’impression permettait de générer d’abord sur bois ou sur plomb durci, des matrices identiques. Le portrait du roi retenu fut celui conçu par [[Augustin de Saint-Aubin]].

Après le décret du 29 septembre 1790 relatif à la deuxième émission, Anisson perdit au profit de [[Pierre Didot]] le bénéfice de l’impression, tandis que [[Nicolas-Marie Gatteaux]] fut chargé de la gravure des motifs et [[Firmin Didot]] de la typographie. Le résultat rendit mécontentes les autorités monétaires du fait que les contrefacteurs pouvaient aisément imiter le lettrage. En mars 1792, Jean-Baptiste Gérard devient le nouveau graveur des textes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Lafaurie|titre=Les Assignats et les papiers-monnaies émis par l’État au {{s-|XVIII}}|éditeur=Le Léopard d’or|lieu=Paris|année=1981|pages totales=11|isbn=|oclc=311491451|lire en ligne={{Google Livres|hdYiAQAAMAAJ}}}}.</ref>. Deux mois plus tôt, [[Jean-Pierre Droz]] était requis pour une petite coupure qu’il grava sur acier.

De nouveaux procédés de [[stéréotypie]] vont alors se développer, la demande en assignat à faibles montants augmentant, mais sans jamais empêcher la contrefaçon. Le technicien Martial Grassal met au point une machine, qui sera opérationnelle le {{Date-|6|6|1793}}, permettant de graver dix formats d’un coup. C’est de ce procédé dont découleront les dizaines de millions d’assignats imprimés par la suite.

D’autres graveurs et médailleurs contribuèrent également à la confection des assignats : [[Jacques-Nicolas Tardieu]], [[Bernard-Antoine Nicolet]] et, bien sûr, [[Augustin Dupré]].

Une grande partie du [[papier]] destiné aux assignats fut produite, entre 1792 et 1794, à la manufacture d'[[Essonnes]], connue aujourd'hui sous le nom de [[papeterie Darblay]]<ref>[http://generationcitoyenne.unblog.fr/2007/02/22/papeterie-darblay-a-corbeil-essonnes/ Papeterie Darblay]</ref>, qui a fermé dans les années 1990 et a finalement été démolie.

== Les différentes émissions ==

Entre les décrets du 16-17 avril 1790 et le 8 février 1794, furent fabriqués des assignats en livres puis en sous, pour des montants allant de 10 sols à {{nombre|2000|livres}}.

Après le [[7 janvier|18 nivôse]] de l’[[1795|an III]], des assignats en francs apparaissent, pour des montants allant de 100 à {{nombre|10000|francs}}.

Après le [[11 janvier|21 nivôse]] de l’[[1796|an IV]], les rescriptions de l’emprunt forcé émises par la Trésorerie nationale affichent des montants de 25 à {{nombre|1000|francs}}.

Enfin, les promesses de mandats territoriaux créés le [[18 mars|28 ventôse]] de l’[[1796|an IV]] proposent des montants allant de 2 à {{nombre|500|francs}}.

== Faux assignats ==
{| border="0"
| valign="top" width="100%" |
La Convention déploya tous les moyens possibles pour éviter la contrefaçon des assignats, n’hésitant pas à engager des sommes énormes (payées en assignats) auprès d’inventeurs de procédés divers. Les assignats furent imprimés par [[Stéréotypie#En France|stéréotypie]] et un procédé de [[taille-douce]]. On met des « points secrets » permettant de déceler les faux, des points noirs placés à divers endroits, ou des lettres modifiées, par exemple un A remplacé par un V à l’envers, un É dont l’accent est déporté sur la droite ; mais comme ces signes ne sont pas mentionnés, personne n’y prête attention. Le peu de difficultés à imiter cette monnaie (la papeterie était à [[Jouy-sur-Morin]], avec la présence de surveillants du timbre) fut en quelque sorte un encouragement aux faussaires, aussi en fabriquait-on un peu partout. D’après des témoignages de l’époque, on trouvait des imprimeries rudimentaires jusque dans les prisons<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Antoine François Bertrand de Molleville|lien auteur1=Antoine François Bertrand de Molleville|titre=Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la dernière année du règne de Louis XVI, roi de France|tome=II|éditeur=Strahan et Cadell|lieu=Paris|année=1797|passage=240|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|}}|titre chapitre={{pc|xxvi}}}}.</ref>.

La plupart des faux étaient assez grossiers et facilement reconnaissables, mais d’autres étaient pratiquement indécelables ; c’était notamment le cas des faux imprimés à [[Londres]] pour le compte des royalistes et par suite du gouvernement britannique. Pour eux les assignats à l'effigie de [[Louis XVII]] devaient primer ceux qu'imprimait la Convention. Le petit roi étant reconnu par les autres souverains on peut discuter du qualificatif de fausse monnaie pour ces billets.

L’atelier londonien avait été fondé par des notables vendéens sous la direction du [[Joseph de Puisaye|comte de Puisaye]] et le patronage du [[François-Henri d'Harcourt|duc d’Harcourt]] et était soutenu par le gouvernement britannique. L'atelier imprimait également de très bonnes contrefaçons des émissions républicaines, donc des "faux" incontestables. Il produisait à plein rendement, et lors de la déroute vendéenne après la défaite de [[Débarquement des émigrés à Quiberon|Quiberon]], le [[Lazare Hoche|général Hoche]] annonça, dans son rapport, qu’il avait saisi dix milliards en faux assignats dans les bagages de l’armée vaincue.

Au {{s-|XX|e}}, des faux ont été fabriqués pour le marché des collectionneurs. C’est ainsi que l’on parle parfois de « vrais faux » assignats (les faux d’époque) par opposition aux faux actuels.

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Fichier:Assignat-vrai.jpg|</center>Le véritable assignat de 300 livres « à face royale » ayant servi de modèle.</center>
Fichier:Assignat-faux.jpg|</center>Faux assignat de 300 livres portant au dos le cachet « Assignat certifié faux - Deperey - Vérificateur en chef ».</center>
Fichier:Assignat-faux-dos.jpg|</center>Dos du faux assignat de 300 livres avec le cachet du vérificateur<ref>Les bandes foncées sont des renforts de restauration actuels.</ref>.</center>
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|}

== Amérique britannique et États-Unis ==
Les ''[[Effet_colonial|colonial scrips]]'' qui se généralisent à partir de 1709 dans les [[Treize Colonies|Treize colonies]] britanniques aux Amériques, non indexés sur l’or mais gagés sur les terres, et indépendants de la banque d’Angleterre, ainsi que le [[Continental (dollar)|dollar continental]] qui fut lancé en 1775 par les premiers États américains indépendants, eurent sans doute une certaine influence sur le projet d’assignat français<ref>Selon [[Ferdinand Brunot]], ''La Révolution et l’Empire'', t. IX, p. 1 078.</ref>.

== Russie ==
Le terme ''assignat'' est équivalent au mot russe ''assignatsia'' qui signifie « billet de banque ». L'''Assignatsionny rouble'' ([[rouble d'assignation]]), créée par [[Catherine II]] et premier billet de banque de ce pays, fut utilisé en Russie de 1769 au {{1er}} janvier 1849 et ne présente aucun lien direct avec l’assignat français.

== Bibliographie ==
* ''Tableau des faux assignats, ou premier recueil des procès-verbaux de leur falsification'', imprimé et publié par la Société d’émulation de Rouen. De l’Imprimerie du [[Journal de Rouen]] et du département de la Seine Inférieure. Rouen, 1793, 93 pages, imprimerie dirigée par Noël de la Morinière.
* {{Ouvrage|auteur1=Maurice Muszynski|titre=Les assignats de la Révolution française|éditeur=Éditions Le Landit|année=1981|isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Jean Morini-Combi|titre=Les assignats|sous-titre=révolution et inflation|éditeur=Nouvelle librairie nationale|année=1925|isbn=}}.
* Alain Plessis, « La Révolution sauvée par les assignats », ''L’Express'', 4 mars 1993.
* {{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Les Assignats français|sous-titre=l’ancêtre des subprimes|périodique=Trends Tendances|lieu=Bruxelles|éditeur=Roularta|date=19 mars 2009|pages=20|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Trophime-Gérard Lally-Tolendal|lien auteur1=Gérard de Lally-Tollendal|titre=Adresse de M. de Lally-Tollendal aux Français, ou, La dinde à la broche, la poule au pot & la grande pinte, servis ensemble sur les tables du peuple|sous-titre=1°. Par la grande émission des assignats ; 2°. Par l’emploi vraiment patriotique des biens nationaux|éditeur=S.d.|lieu=S.l.|année=1790|isbn=}}.

== Galerie ==
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Fichier:Assignat de 10 sous.jpg|Assignat de 10 sous par [[Jean-Pierre Droz|Droz]].
Fichier:Assignat de 15 sols (bis).jpg|Assignat de 15 sols par [[Jean-Pierre Droz|Droz]].
Fichier:Assignat de 25 sols.jpg|Assignat de 25 sols par [[Jean-Pierre Droz|Droz]].
Fichier:Assignat de 50 sols (bis).jpg|Assignat de 50 sols par [[Nicolas-Marie Gatteaux|Gatteaux]].
Fichier:Assignat de 5 livres.jpg|Assignat de 5 livres.
Fichier:Assignat de 5 livres (DM).jpg|Assignat de 5 livres.
Fichier:Assignat de 10 livres (bis).jpg|Assignat de 10 livres.
Fichier:Assignat de 25 livres.jpg|Assignat de 25 livres.
Fichier:Assignat de 50 livres.jpg|Assignat de 50 livres par [[Nicolas-Marie Gatteaux|Gatteaux]].
Fichier:Assignat de 125 livres.jpg|Assignat de 125 livres.
Fichier:FRA-A73-République Française-400 livres (1792).jpg|Assignat de 400 livres dessiné par [[Nicolas-Marie Gatteaux|Gatteaux]] et gravé par [[Jacques-Nicolas Tardieu|Tardieu]] en 1792.
Fichier:Assignat de 500 livres.jpg|Assignat de 500 livres.
Fichier:Assignat de 100 francs.jpg|Assignat de 100 francs.
</gallery>

== Notes ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}
=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}

== Corrélats ==
* [[Inflation]]
* ''[[La Crise financière française de 1789-1799]]''

== Liens externes ==
{{Autres projets|commons=Category:Assignat|commons titre=Assignat|wiktionary=assignat}}
* [http://www.assignat.fr/ Catalogue général des assignats français] par Jean-Luc Buathier.
* [http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/assignats.htm Les assignats].
* Les assignats et les prix pendant la Révolution française : ''[http://correspondancefamiliale.ehess.fr/document.php?id=2905 Correspondance familiale, vie économique]'', en ligne.
* [http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_041037 Les archives des services chargés du papier-monnaie (Trésorerie nationale, Archives de la République, Timbre et Loterie nationale) (1789-an V]) sont conservées aux [[Archives nationales (France)]].

{{Palette|Révolution française|Monnaie française|Billets en francs français}}
{{Portail|économie|histoire|Révolution française|numismatique|politique française|finance}}

[[Catégorie:Histoire économique de la Révolution française, du Consulat et du Premier Empire]]
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[[Catégorie:Billet de banque français]]
[[Catégorie:Monnaie]]
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[[Catégorie:Histoire économique de la Russie]]