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[[Fichier:Richard Brauer.jpg|thumb|Richard et Ilse Brauer en 1970]]
[[Fichier:Richard Brauer.jpg|thumb|Richard et Ilse Brauer en 1970.]]
En [[géométrie algébrique]], un '''fibré en conique''' est une [[variété algébrique]] particulière.
En [[géométrie algébrique]], un '''fibré en conique''' est une [[variété algébrique]] particulière.
Ces [[Surface (géométrie)|surfaces]] apparaissent historiquement comme les solutions d'une [[équation cartésienne]] de la forme
Ces [[Surface (géométrie)|surfaces]] apparaissent historiquement comme les solutions d'une [[équation cartésienne]] de la forme
<center><math> X^2+aXY+bY^2=P(T).</math></center>
<center><math> X^2+aXY+bY^2=P(T).</math></center>


Théoriquement, on les considère comme des {{Lien|trad=Severi–Brauer variety|Variété de Severi-Brauer|texte=surfaces de Severi-Brauer}}<ref>nommées d'après [[Francesco Severi]] et [[Richard Brauer]]</ref>. Plus précisément comme des {{Lien|trad=Châtelet surface|Surface de Châtelet|texte=surfaces de Châtelet}}<ref>dues à [[François Châtelet (mathématicien)|François Châtelet]]</ref>. On les obtient comme [[Revêtement (mathématiques)|revêtement]] de degré 2 d'une [[surface réglée standard]].
Théoriquement, on les considère comme des {{Lien|trad=Severi–Brauer variety|Variété de Severi-Brauer|texte=surfaces de Severi-Brauer}}<ref>Nommées d'après [[Francesco Severi (mathématicien)|Francesco Severi]] et [[Richard Brauer]].</ref>. Plus précisément comme des [[Surface de Châtelet|surfaces de Châtelet]]<ref>Dues à [[François Châtelet (mathématicien)|François Châtelet]].</ref>. On les obtient comme [[Revêtement (mathématiques)|revêtement]] de degré 2 d'une [[surface réglée standard]].


On peut également les regarder, à isomorphisme près, comme associées à un [[symbole de legendre|symbole]] <math>(a,P)</math> dans un [[Groupe de Brauer#Généralisation|deuxième groupe]] de [[Cohomologie galoisienne|cohomologie du corps]] <math>k</math>.
On peut également les regarder, à isomorphisme près, comme associées à un symbole <math>(a,P)</math> dans le [[Groupe de Brauer#Généralisation|deuxième groupe]] de [[Cohomologie galoisienne|cohomologie du corps]] <math>k</math>.


Il s'agit de surfaces dont on connaît bien les [[Groupe de Picard|groupes de diviseurs]] et qui, pour les plus simples, se partagent avec les {{Lien|trad=Del Pezzo surface|Surface de Del Pezzo|texte=surfaces de Del Pezzo}}<ref>introduites par {{Lien|Pasquale del Pezzo}}</ref> la propriété d'être [[Variété rationnelle|rationnelles]]. Toutefois de nombreux problèmes de mathématiques contemporaines demeurent ouverts, notamment, pour celles qui ne sont pas rationnelles, celui de leur unirationalité, c'est-à-dire de l'existence, sur ces surfaces, d'au moins une courbe algébrique.
Il s'agit de surfaces dont on connaît bien les [[Groupe de Picard|groupes de diviseurs]] et qui, pour les plus simples, se partagent avec les {{Lien|trad=Del Pezzo surface|Surface de Del Pezzo|texte=surfaces de Del Pezzo}}<ref>Introduites par [[Pasquale Del Pezzo]].</ref> la propriété d'être [[Variété rationnelle|rationnelles]]. Toutefois de nombreux problèmes de mathématiques contemporaines demeurent ouverts, notamment, pour celles qui ne sont pas rationnelles, celui de leur unirationalité, c'est-à-dire de l'existence, sur ces surfaces, d'au moins une courbe algébrique.


== Une version naïve ==
== Une version naïve ==


Pour décrire ''correctement'' un fibré en coniques, il convient d'abord de réduire la [[forme quadratique]] du membre de gauche. On obtient ainsi, après un [[changement de variable]] innocent, une expression simple, du type <math> X^2-aY^2=P(T) </math>.
Pour décrire ''correctement'' un fibré en coniques, il convient d'abord de réduire la [[forme quadratique]] du membre de gauche. On obtient ainsi, après un [[Intégration par changement de variable|changement de variable]] innocent, une expression simple, du type <math> X^2-aY^2=P(T) </math>.


Dans un second temps, il convient de se placer dans un [[espace projectif]] de façon à [[compléter la surface à l'infini]].
Dans un second temps, il convient de se placer dans un [[espace projectif]] de façon à [[compléter la surface à l'infini]].


Pour cela, on écrit l'équation en [[coordonnées homogènes]] et on exprime en premier lieu la partie visible du fibré. Pour <math> t\in A^1_k</math> et <math>(x:y:z)\in P^2_k</math> vérifiant <math> X^2-aY^2=P(T)Z^2</math>.
Pour cela, on écrit l'équation en [[coordonnées homogènes]] et on exprime en premier lieu la partie visible du fibré. Pour <math> t\in A^1_k</math> et <math>(x:y:z)\in P^2_k</math> vérifiant <math> X^2-aY^2=P(T)Z^2</math>.


Cela ne suffit pas pour compléter le fibré (de façon [[Application propre|propre]] et [[Classe de régularité|lisse]]), et on le recolle alors à ''l'infini'' par un changement de cartes classique :
Cela ne suffit pas pour compléter le fibré (de façon [[Application propre|propre]] et [[Classe de régularité|lisse]]), et on le recolle alors à ''l'infini'' par un changement de cartes classique :


Vu de l'infini, (c'est-à-dire au travers du changement <math> t \mapsto t'=\frac 1 t</math>), le même fibré (exceptées les fibres <math>t=0,</math> et <math>t'=0</math>), s'écrit comme l'ensemble des solutions de <math>X'^2-aY'^2=P^*(T')Z'^2 </math> où <math>P^*(T')</math> apparaît naturellement comme le [[polynôme aux inverses|polynôme réciproque]] de <math> P</math>. On détaille ci dessous ce qu'il en est du changement de cartes <math>(x':y':z')</math>.
Vu de l'infini, (c'est-à-dire au travers du changement <math> t \mapsto t'=\frac 1 t</math>), le même fibré (excepté les fibres <math>t=0,</math> et <math>t'=0</math>), s'écrit comme l'ensemble des solutions de <math>X'^2-aY'^2=P^*(T')Z'^2 </math> où <math>P^*(T')</math> apparaît naturellement comme le [[polynôme aux inverses|polynôme réciproque]] de <math> P</math>. On détaille ci-dessous ce qu'il en est du changement de cartes <math>(x':y':z')</math>.


=== Le fibré <math>F_{a,P}</math> ===
=== Le fibré F<sub>a,P</sub> ===


Pour aller un peu plus loin, tout en simplifiant la question, on se limite au cas où le corps <math>k</math> est de [[caractéristique d'un corps|caractéristique]] nulle et on note par <math>m</math> un entier naturel non nul. On note <math>P(T)</math> un polynôme à coefficients dans le corps <math>k</math>, de degré <math>2m</math> ou <math>2m-1</math>, mais sans [[valuation|racine multiple]]. On considère le scalaire <math>a \in k^* \setminus k^{*2}</math>, élément non carré du corps de base.
Pour aller un peu plus loin, tout en simplifiant la question, on se limite au cas où le corps <math>k</math> est de [[caractéristique d'un corps|caractéristique]] nulle et on note par <math>m</math> un [[entier naturel]] non nul. On note <math>P(T)</math> un polynôme à coefficients dans le corps <math>k</math>, de degré <math>2m</math> ou <math>2m-1</math>, mais sans [[valuation|racine multiple]]. On considère le scalaire <math>a \in k^* \setminus k^{*2}</math>, élément non carré du corps de base.


On définit <math>P^*(T)=T^{2m}P({1\over T});</math> le polynôme réciproque de P, et on note <math>F_{a,P}</math> le fibré défini de la manière suivante :
On définit <math>P^*(T)=T^{2m}P({1\over T});</math> le polynôme réciproque de P, et on note <math>F_{a,P}</math> le fibré défini de la manière suivante :


'''Définition :'''
'''Définition :'''


<math>F_{a,P}</math> est la surface obtenue en recollant les deux surfaces : <math>U</math> et <math>U'</math> de <math> {P}_{1,k} \times { A}^1_k </math> d'équations <math> X^2-aY^2=P(T)Z^2 </math> et <math>X'^2-aY'^2=P^*(T')Z'^2 </math>
<math>F_{a,P}</math> est la surface obtenue en recollant les deux surfaces : <math>U</math> et <math>U'</math> de <math> {P}_{1,k} \times { A}^1_k </math> d'équations <math> X^2-aY^2=P(T)Z^2 </math> et <math>X'^2-aY'^2=P^*(T')Z'^2 </math>
le long des ouverts <math>\lbrace T \neq 0\rbrace</math> et <math>\lbrace T' \neq 0\rbrace</math> par les isomorphismes <math>x'=x,</math> , <math>y'=y,</math> et <math>z'=zt^m</math>.
le long des ouverts <math>\lbrace T \neq 0\rbrace</math> et <math>\lbrace T' \neq 0\rbrace</math> par les isomorphismes <math>x'=x,</math> , <math>y'=y,</math> et <math>z'=zt^m</math>.


On montre le résultat suivant :
On montre le résultat suivant :
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'''Propriété fondamentale :'''
'''Propriété fondamentale :'''


La surface <math>F_{a,P}</math> est une <math>k-</math>surface propre et lisse ; l'application <math>p</math> définie par <math>p:((x:y:z),t) \rightarrow t</math> sur <math>U</math> et <math>p:((x':y':z'),t') \rightarrow t'</math> sur <math>U'</math> munit <math>F_{a,P}</math> d'une structure de fibré en coniques sur <math>{ P}_{1,k}</math>.
La surface <math>F_{a,P}</math> est une <math>k-</math>surface propre et lisse ; l'application <math>p</math> définie par <math>p:((x:y:z),t) \rightarrow t</math> sur <math>U</math> et <math>p:((x':y':z'),t') \rightarrow t'</math> sur <math>U'</math> munit <math>F_{a,P}</math> d'une structure de fibré en coniques sur <math>{ P}_{1,k}</math>.


=== L'Intérêt de cette approche ===
=== L'Intérêt de cette approche ===


Elle permet de donner d'un fibré en conique un modèle simple. Elle permet surtout d'exhiber le revêtement de ce fibré en conique comme celui d'une [[surface réglée standard]]. Le langage classique, en terme cohomologique, s'y retrouve aisément. On examinera pour s'en convaincre le problème de l'unirationalité <ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=185551] Exemple d'étude de l'unirationalité d'un fibré.</ref>.
Elle permet de donner d'un fibré en conique un modèle simple. Elle permet surtout d'exhiber le revêtement de ce fibré en conique comme celui d'une [[surface réglée standard]]. Le langage classique, en terme cohomologique, s'y retrouve aisément. On examinera pour s'en convaincre le problème de l'unirationalité <ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=185551 Exemple d'étude de l'unirationalité d'un fibré].</ref>.


== Unirationalité ==
== Unirationalité ==


La question de l'unirationalité de ces surfaces algébriques est ouvert<ref>[http://www.math.u-psud.fr/~colliot/86ICMBerkeley.pdf Un exemple de problématique] par {{Lien|lang=de|Jean-Louis Colliot-Thélène}}</ref>. il s'agit de tracer sur la surface une courbe algébrique (c'est-à-dire qu'on ne s'autorise que des annulations de polynômes) dont les coefficients sont dans le corps de base.
La question de l'unirationalité de ces surfaces algébriques est ouvert<ref>[http://www.math.u-psud.fr/~colliot/86ICMBerkeley.pdf Un exemple de problématique] par [[Jean-Louis Colliot-Thélène]].</ref>. il s'agit de tracer sur la surface une courbe algébrique (c'est-à-dire qu'on ne s'autorise que des annulations de polynômes) dont les coefficients sont dans le corps de base.


L'existence d'une telle courbe répond à un certain type de conjectures sur les surfaces de Severi-Brauer : voir [[Conjectures de Mazur]]. Il s'interprète en termes cohomologiques de la façon suivante :
L'existence d'une telle courbe répond à un certain type de conjectures sur les surfaces de Severi-Brauer : voir [[Conjectures de Mazur]]. Il s'interprète en termes cohomologiques de la façon suivante :


Soit <math>K</math> un corps et <math>{\overline K}</math> sa clôture séparable ; le groupe de [[cohomologie galoisienne]] <math>Br(K)=H^2(K, {\overline K}^*)</math> est le [[groupe de Brauer]] du corps <math>K</math>.
Soit <math>K</math> un corps et <math>{\overline K}</math> sa [[clôture séparable]] ; le groupe de [[cohomologie galoisienne]] <math>Br(K)=H^2(K, {\overline K}^*)</math> est le [[groupe de Brauer]] du corps <math>K</math>.


On note <math>_2Br(K)</math> le sous-groupe de <math>Br(K)</math> formé des éléments tués par 2.
On note <math>_2Br(K)</math> le sous-groupe de <math>Br(K)</math> formé des éléments tués par 2.


Si <math>A</math> et <math>B</math> sont deux éléments de <math>K^*</math>, le [[Symbole de Legendre|cup produit]] <math>(A,B)_K\in H^2(K, \mu_2)=\ _2Br(K)\subset Br(K)</math> des classes de <math>A</math> et <math>B</math> dans <math>K^*/K^{*2}=H^1(K, \mu_2)</math> caractérise la conique d'équation : <math>{X^2-AY^2-BZ^2=0}</math> à <math>K-</math>isomorphisme près.
Si <math>A</math> et <math>B</math> sont deux éléments de <math>K^*</math>, le [[Symbole de Legendre|cup produit]] <math>(A,B)_K\in H^2(K, \mu_2)=\ _2Br(K)\subset Br(K)</math> des classes de <math>A</math> et <math>B</math> dans <math>K^*/K^{*2}=H^1(K, \mu_2)</math> caractérise la conique d'équation : <math>{X^2-AY^2-BZ^2=0}</math> à <math>K-</math>isomorphisme près.


On en déduit que la conique <math>{X^2-AY^2-BZ^2=0}</math> a des points rationnels dans un sur-corps <math>L</math> de <math>K</math> si et seulement si l'image <math>(A,B)_L\in _2Br(L)</math> de <math>(A,B)_K\in _2Br(K)</math> par le morphisme de restricition est triviale.
On en déduit que la conique <math>{X^2-AY^2-BZ^2=0}</math> a des points rationnels dans un sur-corps <math>L</math> de <math>K</math> si et seulement si l'image <math>(A,B)_L\in _2Br(L)</math> de <math>(A,B)_K\in _2Br(K)</math> par le morphisme de restriction est triviale.


L'unirationalité du fibré se traduit dans ce langage en prenant <math>K=k(T)</math> où <math>k</math> est un corps de nombres. Généralement, on se limite dans le cas où le symbole s'écrit <math>(a,P(T))_{k(T)}</math> avec <math>a</math> un élément de <math>k</math>.
L'unirationalité du fibré se traduit dans ce langage en prenant <math>K=k(T)</math> où <math>k</math> est un corps de nombres. Généralement, on se limite dans le cas où le symbole s'écrit <math>(a,P(T))_{k(T)}</math> avec <math>a</math> un élément de <math>k</math>.


Si <math>\beta(U)\in k(U)</math> est une fraction rationnelle non constante, on note <math>\beta^*:Br(k(T)) \to Br(k(U))</math> le morphisme de restriction associé à l'injection du corps <math>k(T)</math> dans le corps <math>k(U)</math> qui envoie <math>T</math> sur <math>\beta(U)</math>.
Si <math>\beta(U)\in k(U)</math> est une fraction rationnelle non constante, on note <math>\beta^*:Br(k(T)) \to Br(k(U))</math> le morphisme de restriction associé à l'injection du corps <math>k(T)</math> dans le corps <math>k(U)</math> qui envoie <math>T</math> sur <math>\beta(U)</math>.
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On a <math>\beta^*(a,P(T))_{k(T)}=(a,P(\beta(U))_{k(U)}</math>.
On a <math>\beta^*(a,P(T))_{k(T)}=(a,P(\beta(U))_{k(U)}</math>.


Dans ce langage, l'unirationalité du fibré en coniques <math>X^2-aY^2=P(T)Z^2</math> est bien équivalente à l'existence d'une fraction rationnelle non constante <math>{\beta(U) \in k(U)}</math> telle que <math>(a,P(\beta(U))_{k(U)}</math> est l'élément neutre de <math>Br(k(U))</math>.
Dans ce langage, l'unirationalité du fibré en coniques <math>X^2-aY^2=P(T)Z^2</math> est bien équivalente à l'existence d'une fraction rationnelle non constante <math>{\beta(U) \in k(U)}</math> telle que <math>(a,P(\beta(U))_{k(U)}</math> est l'élément neutre de <math>Br(k(U))</math>.


En effet, cela traduit simplement l'idée qu'il existe trois fractions rationnelles
En effet, cela traduit simplement l'idée qu'il existe trois fractions rationnelles
<math>X(u)</math> ; <math>Y(u)</math> ; <math>\beta(u)</math> définies sur <math>K</math> telles que l'égalité <math>X(u)^2-aY(u)^2=P(\beta(u))</math> soit vraie dans <math>K(u)</math>
<math>X(u)</math> ; <math>Y(u)</math> ; <math>\beta(u)</math> définies sur <math>K</math> telles que l'égalité <math>X(u)^2-aY(u)^2=P(\beta(u))</math> soit vraie dans <math>K(u)</math>


Enfin, le corps <math>k</math> étant de caractéristique 0, la suite exacte de Fadeev (cf ci-dessous) permet d'exprimer la nullité d'un élément de <math>Br(k(U))</math> en termes de résidus.
Enfin, le corps <math>k</math> étant de caractéristique 0, la [[suite exacte]] de Fadeev (cf ci-dessous) permet d'exprimer la nullité d'un élément de <math>Br(k(U))</math> en termes de résidus.


== Notes ==
== Notes et références ==
{{Références}}
<references/>


== Références ==
== Lien externe ==
Quelques articles récents sont disponibles sur :
[https://arxiv.org/find/all/1/all:+Colliot/0/1/0/all/0/1 Quelques articles récents] sur [[Arxiv]]
* [http://arxiv.org/find/all/1/all:+Colliot/0/1/0/all/0/1|Le Groupe de Chow des surfaces de Châtelet]


{{portail mathématiques}}
{{Portail|mathématiques}}


[[Catégorie:Géométrie algébrique]]
[[Catégorie:Géométrie algébrique]]

Dernière version du 22 août 2023 à 17:24

Richard et Ilse Brauer en 1970.

En géométrie algébrique, un fibré en conique est une variété algébrique particulière. Ces surfaces apparaissent historiquement comme les solutions d'une équation cartésienne de la forme

Théoriquement, on les considère comme des surfaces de Severi-Brauer (en)[1]. Plus précisément comme des surfaces de Châtelet[2]. On les obtient comme revêtement de degré 2 d'une surface réglée standard.

On peut également les regarder, à isomorphisme près, comme associées à un symbole dans le deuxième groupe de cohomologie du corps .

Il s'agit de surfaces dont on connaît bien les groupes de diviseurs et qui, pour les plus simples, se partagent avec les surfaces de Del Pezzo (en)[3] la propriété d'être rationnelles. Toutefois de nombreux problèmes de mathématiques contemporaines demeurent ouverts, notamment, pour celles qui ne sont pas rationnelles, celui de leur unirationalité, c'est-à-dire de l'existence, sur ces surfaces, d'au moins une courbe algébrique.

Une version naïve[modifier | modifier le code]

Pour décrire correctement un fibré en coniques, il convient d'abord de réduire la forme quadratique du membre de gauche. On obtient ainsi, après un changement de variable innocent, une expression simple, du type .

Dans un second temps, il convient de se placer dans un espace projectif de façon à compléter la surface à l'infini.

Pour cela, on écrit l'équation en coordonnées homogènes et on exprime en premier lieu la partie visible du fibré. Pour et vérifiant .

Cela ne suffit pas pour compléter le fibré (de façon propre et lisse), et on le recolle alors à l'infini par un changement de cartes classique :

Vu de l'infini, (c'est-à-dire au travers du changement ), le même fibré (excepté les fibres et ), s'écrit comme l'ensemble des solutions de apparaît naturellement comme le polynôme réciproque de . On détaille ci-dessous ce qu'il en est du changement de cartes .

Le fibré Fa,P[modifier | modifier le code]

Pour aller un peu plus loin, tout en simplifiant la question, on se limite au cas où le corps est de caractéristique nulle et on note par un entier naturel non nul. On note un polynôme à coefficients dans le corps , de degré ou , mais sans racine multiple. On considère le scalaire , élément non carré du corps de base.

On définit le polynôme réciproque de P, et on note le fibré défini de la manière suivante :

Définition :

est la surface obtenue en recollant les deux surfaces : et de d'équations et le long des ouverts et par les isomorphismes , et .

On montre le résultat suivant :

Propriété fondamentale :

La surface est une surface propre et lisse ; l'application définie par sur et sur munit d'une structure de fibré en coniques sur .

L'Intérêt de cette approche[modifier | modifier le code]

Elle permet de donner d'un fibré en conique un modèle simple. Elle permet surtout d'exhiber le revêtement de ce fibré en conique comme celui d'une surface réglée standard. Le langage classique, en terme cohomologique, s'y retrouve aisément. On examinera pour s'en convaincre le problème de l'unirationalité [4].

Unirationalité[modifier | modifier le code]

La question de l'unirationalité de ces surfaces algébriques est ouvert[5]. il s'agit de tracer sur la surface une courbe algébrique (c'est-à-dire qu'on ne s'autorise que des annulations de polynômes) dont les coefficients sont dans le corps de base.

L'existence d'une telle courbe répond à un certain type de conjectures sur les surfaces de Severi-Brauer : voir Conjectures de Mazur. Il s'interprète en termes cohomologiques de la façon suivante :

Soit un corps et sa clôture séparable ; le groupe de cohomologie galoisienne est le groupe de Brauer du corps .

On note le sous-groupe de formé des éléments tués par 2.

Si et sont deux éléments de , le cup produit des classes de et dans caractérise la conique d'équation : à isomorphisme près.

On en déduit que la conique a des points rationnels dans un sur-corps de si et seulement si l'image de par le morphisme de restriction est triviale.

L'unirationalité du fibré se traduit dans ce langage en prenant est un corps de nombres. Généralement, on se limite dans le cas où le symbole s'écrit avec un élément de .

Si est une fraction rationnelle non constante, on note le morphisme de restriction associé à l'injection du corps dans le corps qui envoie sur .

On a .

Dans ce langage, l'unirationalité du fibré en coniques est bien équivalente à l'existence d'une fraction rationnelle non constante telle que est l'élément neutre de .

En effet, cela traduit simplement l'idée qu'il existe trois fractions rationnelles  ;  ; définies sur telles que l'égalité soit vraie dans

Enfin, le corps étant de caractéristique 0, la suite exacte de Fadeev (cf ci-dessous) permet d'exprimer la nullité d'un élément de en termes de résidus.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Quelques articles récents sur Arxiv