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|nom de naissance=René Lucien Daniel Massigli}}
'''René Massigli''', né à [[Montpellier]] le {{date-|22 mars 1888}} et mort à [[Paris]] le {{date-|3 février 1988}}, est un haut [[diplomate]] [[France|français]]. Il fut notamment commissaire aux Affaires étrangères au sein du [[Comité national français]] de la [[France libre]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]] puis finalement [[ambassadeur]] de France.
'''René Massigli''', né le {{date de naissance|22 mars 1888}} à [[Montpellier]] et mort le {{date de décès|3 février 1988}} à [[7e arrondissement de Paris|Paris {{7e}}]]<ref>[https://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta557badcaf1a5b/daogrp/0/1/idsearch:RECH_34f9c8d46bda1295098662ebe52393ac?id=https%3A%2F%2Farchives-pierresvives.herault.fr%2Fark%3A%2F37279%2Fvta557badcaf1a5b%2Fcanvas%2F0%2F93&vx=1836.68&vy=-1082.03&vr=0&vz=4.16731 Acte de naissance à Montpellier, n° 358, vue 93/431], avec mentions marginales de deux mariages à Paris en 1917 et 1932 et du décès à Paris {{7e}} en 1988.</ref>, est un haut [[diplomate]] [[France|français]]. Il fut notamment, durant la [[Seconde Guerre mondiale]], [[Liste des ministres français des Affaires étrangères|commissaire aux Affaires étrangères]] au sein du [[Comité national français]] de la [[France libre]], du [[Comité français de libération nationale]] et du [[Gouvernement provisoire de la République française]].


== Débuts ==
== Carrière en tant que diplomate ==
[[Fichier:Louis Duchesne, au centre, et des disciples à Rome en 1911-1912.jpg|vignette|gauche|[[Louis Duchesne]], au centre, et des disciplines à Rome en 1911-1912 dont René Massigili au second rang, à gauche.]]
[[Fichier:Louis Duchesne, au centre, et des disciples à Rome en 1911-1912.jpg|vignette|gauche|Louis Duchesne, au centre, et des disciplines à Rome en 1911-1912 dont René Massigili au second rang, à gauche.]]
Ancien élève de l'[[École normale supérieure (rue d'Ulm)|École normale supérieure]], [[agrégation d'histoire|agrégé d'histoire]], étudiant de [[Louis Duchesne]] à l'[[École française de Rome]] (1911-1912), [[maître de conférences (France)|maître de conférences]] à l'[[université de Lille]] (1913-1914), Massigli est mobilisé en 1914 pour contrer la [[propagande]] allemande en [[Suisse]]. Remarqué par [[Philippe Berthelot]], il entre au [[ministère des Affaires étrangères (France)|ministère des Affaires étrangères]]. Il fera sa carrière dans la diplomatie française à partir de la [[Première Guerre mondiale]] jusqu'en {{date|1956}}.


== Opposant à l'apaisement ==
=== Débuts et mobilisation contre l'Allemagne nazie ===
Pendant l'[[entre-deux-guerres]], il assiste à de nombreuses conférences internationales et se spécialise sur les questions relatives à la [[Société des Nations]]. Il collabore alors avec Philippe Berthelot et [[Saint-John Perse|Alexis Léger]]. Dans les années {{date-|1930}}, il devient directeur des affaires politiques (1937-1938) au Quai d'Orsay et s'y distingue par son opposition à la politique d'apaisement envers l'Allemagne hitlérienne. Au moment de l'occupation de la [[Rhénanie]] en {{date-|mars 1936}}, il est l'auteur de la phrase : {{citation|Nous ne tolérerons pas les canons allemands sur [[Strasbourg]] !}}, reprise par le [[président du Conseil (France)|président du Conseil]], [[Albert Sarraut]].
Ancien élève de l'[[École normale supérieure (rue d'Ulm)|École normale supérieure]], [[Agrégation d'histoire|agrégé d'histoire]] de [[Louis Duchesne]] à l'[[École française de Rome]] (1911-1912), [[maître de conférences (France)|maître de conférences]] à l'[[université de Lille]] (1913/14), René Massigli est mobilisé pour contrer la [[propagande nazie]] en [[Suisse]]. Remarqué par [[Philippe Berthelot]], il intègre le [[ministère des Affaires étrangères (France)|ministère des Affaires étrangères]]. René Massigli fonde sa carrière dans la diplomatie française à partir de la [[Première Guerre mondiale]] jusqu'en {{date|1956}}.


== Ambassadeur de France en Turquie ==
Pendant l'[[Entre-deux-guerres]], il assiste à de nombreuses conférences internationales et se spécialise dans les questions de la [[Société des Nations]]. Il collabore alors avec Philippe Berthelot et [[Saint-John Perse|Alexis Léger]]. Dans les années {{date-|1930}}, il devient directeur des affaires politiques (1937/38) au sein du Quai d'Orsay ; il s'y distingue pour son opposition à l'apaisement face aux dictatures. Au moment de l'occupation de la [[Rhénanie]] en {{date-|mars 1936}}, il est l'auteur de la phrase : {{citation|Nous ne tolérerons pas les canons allemands sur Strasbourg !}}, reprise par le [[président du Conseil (France)|président du Conseil]], [[Albert Sarraut]].
Éloigné à la suite des [[accords de Munich]], René Massigli est nommé [[Ambassade de France en Turquie|ambassadeur de France en Turquie]] de 1938 jusqu'en 1940, quand il est remplacé par [[Jean Helleu]]. Il en gardera de la rancune contre [[Saint-John Perse|Alexis Léger]]. En occupant ce poste, il est le principal artisan du traité franco-turc du {{date-|19 octobre 1939}} : la France cède le [[sandjak (division)|sandjak]] d'[[Alexandrette]] dans l'espoir d'une alliance. Il s'attire la fureur du lobby libano-chrétien favorable au protectorat français sur la [[Syrie]] hostile à l'abandon d'un territoire à la Turquie.


== Seconde Guerre mondiale ==
=== Ambassadeur de France en Turquie ===
Mis en disponibilité par le [[régime de Vichy|gouvernement de Vichy]], il se trouve dans une situation inconfortable et ambiguë : il a ses entrées à Vichy, où il fait figure d’opposant, laissant libre cours à sa [[germanophobie]], tout en gardant ses distances avec la [[Résistance française|Résistance]].
Éloigné à la suite des [[accords de Munich]], René Massigli est nommé [[Ambassade de France en Turquie|ambassadeur de France en Turquie]] de 1938 jusqu'en 1940 ; il est remplacé par [[Jean Helleu]]. Il en gardera de la rancune contre Alexis Léger. En occupant ce poste, il est le principal artisan du traité franco-turc du 19 octobre 1939 qui porte cession du [[sandjak (division)|sandjak]] d'[[Alexandrette]] contre une alliance.


Convaincu de la défaite inéluctable de l'[[Allemagne nazie]], il laisse toutefois voir beaucoup de contradictions et d’hésitations, et [[Pierre Brossolette]] lui transmet une invitation du [[général de Gaulle]], sur la recommandation de [[Jean Moulin]], à rallier la [[France libre]] ; ce n'est qu'après de nouvelles et longues hésitations qu'il acceptera et ralliera Londres au début de 1943. Il devient commissaire aux Affaires étrangères successivement dans le [[Comité national français]] ({{date-|5 février 1943}}- {{date-|7 juin 1943}}), dans le [[Comité français de libération nationale]] à Alger ({{date-|7 juin 1943}} - {{date-|3 juin 1944}}) et dans le [[Gouvernement provisoire de la République française]] à Alger puis Paris ({{date-|3 juin 1944}} - {{date-|10 septembre 1944}}).
=== Régime de Vichy et Résistance ===
Mis en disponibilité par le [[régime de Vichy|gouvernement de Vichy]], il se trouve dans une situation inconfortable et ambiguë : il a ses entrées à Vichy, où il y fait figure d’opposant, laissant libre cours à sa [[Antigermanisme|germanophobie]], tout en gardant ses distances avec la [[Résistance française|Résistance]].


== Ambassadeur de France au Royaume-Uni ==
Convaincu de la défaite inéluctable de l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]], il laisse toutefois voir beaucoup de contradictions et d’hésitations, jusqu'à ce que [[Pierre Brossolette]] lui transmette une invitation du [[général de Gaulle]], suite à la recommandation de [[Jean Moulin]], à rallier la [[France libre]] ; c'est après de nouvelles et longues hésitations qu'il acceptera et ralliera Londres au début de 1943 pour devenir commissaire aux Affaires étrangères, dans le [[Comité national français]] présidé par le général de Gaulle.

=== Ambassadeur de France au Royaume-Uni ===
[[Fichier:French Embassy Residence London 01917.JPG|vignette|[[Ambassade de France au Royaume-Uni]].]]
[[Fichier:French Embassy Residence London 01917.JPG|vignette|[[Ambassade de France au Royaume-Uni]].]]


De {{date-|1944}} à {{date-|1955}}, [[Ambassade de France au Royaume-Uni|ambassadeur de France à Londres]], il prend position dans les débats sur la [[Guerre froide]] et la [[Intégration européenne|construction européenne]], prônant notamment le maintien d'une forte [[Relations entre la France et le Royaume-Uni|relation franco-britannique]] et hostile aux solutions d'Europe fédérale préconisées par [[Jean Monnet]].
De {{date-|1944}} à {{date-|1955}}, [[Ambassade de France au Royaume-Uni|ambassadeur de France à Londres]], il prend position dans les débats sur la [[guerre froide]] et la [[intégration européenne|construction européenne]]. Il veut notamment de bonnes [[relations entre la France et le Royaume-Uni|relations franco-britanniques]] et est hostile à l'Europe fédérale, préconisée par [[Jean Monnet]].


=== Fin de carrière en tant que secrétaire général du ministère des Affaires étrangères ===
== Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères ==
Il termine sa carrière en tant que [[secrétaire général du ministère des Affaires étrangères]]. Il est fait [[grand-croix de la Légion d'honneur]].
Il termine sa carrière de 1955 à {{date-|juillet 1956}} comme [[secrétaire général du ministère des Affaires étrangères]], poste où il est en difficulté avec le ministre [[Christian Pineau]]. Il reçoit la [[grand-croix de la Légion d'honneur]].


== Controverses ==
== Controverses ==
En 1972, après la publication des ''œuvres complètes'' d'Alexis Léger, il accusera ce dernier, avec l'ambassadeur [[Léon Noël (résistant)|Léon Noël]], d'être un faussaire. En effet, Alexis Léger y publie des lettres à sa mère, datant de sa mission à Pékin (1916/21), dans lesquelles il énonce des prédictions géopolitiques concernant la [[Chine]] et l'[[Union soviétique]], que l'on ne retrouve pas dans les notes qu'il adressait au Quai d'Orsay à la même époque<ref>{{Ouvrage|langue = |auteur1 = Raymond de Sainte Suzanne|titre = Une politique étrangère. Le Quai d'Orsay et Saint John Perse à l'épreuve d'un regard|lieu = Paris|éditeur = Viviane Hamy|année = 2000|pages totales = 350|isbn = |lire en ligne = |passage = }}</ref>
En 1972, après la publication dans la [[Bibliothèque de la Pléiade]] des ''Œuvres complètes'' de [[Saint-John Perse]] (nom de plume d'Alexis Leger), il accusera ce dernier, avec l'ambassadeur [[Léon Noël (homme politique)|Léon Noël]], d'être un faussaire. En effet, Alexis Léger y publie des lettres à sa mère, datant de sa mission à Pékin (1916/21), dans lesquelles il énonce des prédictions géopolitiques concernant la [[Chine]] et l'[[Union soviétique]], qui ne se retrouvent pas dans les notes qu'il adressait au Quai d'Orsay à la même époque<ref>{{Ouvrage|auteur1=Raymond de Sainte Suzanne|titre=Une politique étrangère. Le Quai d'Orsay et Saint John Perse à l'épreuve d'un regard|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Viviane Hamy|Viviane Hamy]]|année=2000|pages totales=350|isbn=}}</ref>.


== Publications ==
== Décorations officielles ==
* René Massigli, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69235k/f486.table Recension de E Ch. Babut, Saint Martin de Tours], Revue des études anciennes Bordeaux, 1913 (série 4, année 35, t. 15), {{p.|486}}.
* {{Déco Grand-croix de la Légion d'honneur}}
* René Massigli, ''Une comédie des erreurs. 1943-1956 : souvenirs et réflexions sur une étape de la construction européenne'', Plon, Paris, 1978 {{ISBN|2-259-00357-5}}.
* René Massigli, ''La Turquie devant la guerre. Mission à Ankara, 1939-1940'', Plon, Paris, 1964.


== Notes et références ==
== Distinctions ==
* {{Déco GCLH}}

== Notes et références ==
{{références}}
{{références}}


== Bibliographie ==
== Annexes ==
=== Article connexe ===
* René Massigli, [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69235k/f486.table Recension de E Ch. Babut, Saint Martin de Tours], Revue des études anciennes Bordeaux, 1913 (série 4, année 35, t. 15), {{p.|486}}
* René Massigli, ''Une comédie des erreurs. 1943-1956 : souvenirs et réflexions sur une étape de la construction européenne'', Plon, Paris, 1978 {{ISBN|2-259-00357-5}}
* René Massigli, ''La Turquie devant la guerre. Mission à Ankara, 1939-1940'', Plon, Paris, 1964.
* Raphaële Ulrich-Pier, [http://www.histoforum.org/histobiblio/article.php3?id_article=230 ''René Massigli (1888-1988) une vie de diplomate'', 2 t., Peter Lang, 2006, 1540 p.]

== Voir aussi ==
* {{Autorité}}
* [[Liste des Ambassadeurs de France en Grande-Bretagne]]
* [[Liste des Ambassadeurs de France en Grande-Bretagne]]


=== Bibliographie ===
{{Palette Ministres français des Affaires étrangères}}
* Raphaële Ulrich-Pier, [http://www.histoforum.org/histobiblio/article.php3?id_article=230 ''René Massigli (1888-1988) une vie de diplomate'', 2 t., Peter Lang, 2006, 1540 p.].


=== Liens externes ===
{{Liens}}

{{Palette Ministres français des Affaires étrangères}}
{{Portail|histoire|Résistance française|politique française}}
{{Portail|histoire|Résistance française|politique française}}

{{DEFAULTSORT:Massigli, Rene}}
{{DEFAULTSORT:Massigli, Rene}}

[[Catégorie:Personnalité de la France libre]]
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[[Catégorie:Élève de l'École normale supérieure]]
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[[Catégorie:Grand-croix de la Légion d'honneur]]
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[[Catégorie:Naissance en mars 1888]]
[[Catégorie:Naissance en mars 1888]]
[[Catégorie:Décès en février 1988]]
[[Catégorie:Naissance à Montpellier]]
[[Catégorie:Naissance à Montpellier]]
[[Catégorie:Décès en février 1988]]
[[Catégorie:Décès dans le 7e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 99 ans]]
[[Catégorie:Décès à 99 ans]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]

Dernière version du 27 décembre 2023 à 02:10

René Massigli
Fonctions
Président
Union coloniale française
-
Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
-
Ambassadeur de France au Royaume-Uni
-
Ambassadeur de France en Turquie
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
René Lucien Daniel Massigli
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Distinction
Archives conservées par

René Massigli, né le à Montpellier et mort le à Paris 7e[2], est un haut diplomate français. Il fut notamment, durant la Seconde Guerre mondiale, commissaire aux Affaires étrangères au sein du Comité national français de la France libre, du Comité français de libération nationale et du Gouvernement provisoire de la République française.

Louis Duchesne, au centre, et des disciplines à Rome en 1911-1912 dont René Massigili au second rang, à gauche.

Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé d'histoire, étudiant de Louis Duchesne à l'École française de Rome (1911-1912), maître de conférences à l'université de Lille (1913-1914), Massigli est mobilisé en 1914 pour contrer la propagande allemande en Suisse. Remarqué par Philippe Berthelot, il entre au ministère des Affaires étrangères. Il fera sa carrière dans la diplomatie française à partir de la Première Guerre mondiale jusqu'en .

Opposant à l'apaisement

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Pendant l'entre-deux-guerres, il assiste à de nombreuses conférences internationales et se spécialise sur les questions relatives à la Société des Nations. Il collabore alors avec Philippe Berthelot et Alexis Léger. Dans les années , il devient directeur des affaires politiques (1937-1938) au Quai d'Orsay et s'y distingue par son opposition à la politique d'apaisement envers l'Allemagne hitlérienne. Au moment de l'occupation de la Rhénanie en , il est l'auteur de la phrase : « Nous ne tolérerons pas les canons allemands sur Strasbourg ! », reprise par le président du Conseil, Albert Sarraut.

Ambassadeur de France en Turquie

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Éloigné à la suite des accords de Munich, René Massigli est nommé ambassadeur de France en Turquie de 1938 jusqu'en 1940, quand il est remplacé par Jean Helleu. Il en gardera de la rancune contre Alexis Léger. En occupant ce poste, il est le principal artisan du traité franco-turc du  : la France cède le sandjak d'Alexandrette dans l'espoir d'une alliance. Il s'attire la fureur du lobby libano-chrétien favorable au protectorat français sur la Syrie hostile à l'abandon d'un territoire à la Turquie.

Seconde Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Mis en disponibilité par le gouvernement de Vichy, il se trouve dans une situation inconfortable et ambiguë : il a ses entrées à Vichy, où il fait figure d’opposant, laissant libre cours à sa germanophobie, tout en gardant ses distances avec la Résistance.

Convaincu de la défaite inéluctable de l'Allemagne nazie, il laisse toutefois voir beaucoup de contradictions et d’hésitations, et Pierre Brossolette lui transmet une invitation du général de Gaulle, sur la recommandation de Jean Moulin, à rallier la France libre ; ce n'est qu'après de nouvelles et longues hésitations qu'il acceptera et ralliera Londres au début de 1943. Il devient commissaire aux Affaires étrangères successivement dans le Comité national français (- ), dans le Comité français de libération nationale à Alger ( - ) et dans le Gouvernement provisoire de la République française à Alger puis Paris ( - ).

Ambassadeur de France au Royaume-Uni

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Ambassade de France au Royaume-Uni.

De à , ambassadeur de France à Londres, il prend position dans les débats sur la guerre froide et la construction européenne. Il veut notamment de bonnes relations franco-britanniques et est hostile à l'Europe fédérale, préconisée par Jean Monnet.

Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères

[modifier | modifier le code]

Il termine sa carrière de 1955 à comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, poste où il est en difficulté avec le ministre Christian Pineau. Il reçoit la grand-croix de la Légion d'honneur.

Controverses

[modifier | modifier le code]

En 1972, après la publication dans la Bibliothèque de la Pléiade des Œuvres complètes de Saint-John Perse (nom de plume d'Alexis Leger), il accusera ce dernier, avec l'ambassadeur Léon Noël, d'être un faussaire. En effet, Alexis Léger y publie des lettres à sa mère, datant de sa mission à Pékin (1916/21), dans lesquelles il énonce des prédictions géopolitiques concernant la Chine et l'Union soviétique, qui ne se retrouvent pas dans les notes qu'il adressait au Quai d'Orsay à la même époque[3].

Publications

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  • René Massigli, Recension de E Ch. Babut, Saint Martin de Tours, Revue des études anciennes Bordeaux, 1913 (série 4, année 35, t. 15), p. 486.
  • René Massigli, Une comédie des erreurs. 1943-1956 : souvenirs et réflexions sur une étape de la construction européenne, Plon, Paris, 1978 (ISBN 2-259-00357-5).
  • René Massigli, La Turquie devant la guerre. Mission à Ankara, 1939-1940, Plon, Paris, 1964.

Distinctions

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Notes et références

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  1. « https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/217paap_cle0a3a29__papiers_rene_massigli.pdf » (consulté le )
  2. Acte de naissance à Montpellier, n° 358, vue 93/431, avec mentions marginales de deux mariages à Paris en 1917 et 1932 et du décès à Paris 7e en 1988.
  3. Raymond de Sainte Suzanne, Une politique étrangère. Le Quai d'Orsay et Saint John Perse à l'épreuve d'un regard, Paris, Viviane Hamy, , 350 p.

Article connexe

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Bibliographie

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Liens externes

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