« Guillaume Humbert » : différence entre les versions

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Archevêque
Évêque
Naissance	Date inconnue
Décès	1314
Activité	Prêtre catholique
Ordre religieux	Ordre des Prêcheurs

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Guillaume Humbert (parfois orthographié Guillaume Ymbert), aussi appelé Guillaume de Paris, est un dominicain nommé inquisiteur de la foi en 1303. Il fut inquisiteur général du royaume de France (il n'y avait pas de Grand Inquisiteur de France), et confesseur du roi de 1305 à 1314, et il instruisit, de 1307 à 1314 deux procès retentissants : celui de Marguerite Porete et celui des Templiers^[1].

L'arrestation des Templiers amena le pape Clément V à suspendre les pouvoirs de l'inquisiteur, après une plainte d'Édouard II d'Angleterre, mais la réponse « audacieuse et méprisante » qu'écrivit Philippe IV le Bel contraignit le Pape à faire marche arrière et à rendre ses fonctions à Guillaume.

Il devint archevêque de Sens en 1309^{[réf. nécessaire]}^[2].

Biographie

Le procès de Marguerite Porete

Humbert prit une part active au procès en hérésie de Marguerite Porete, une mystique, poétesse et béguine. Elle fut accusée d'Antinomisme et brûlée vive en 1310 comme hérétique.

Ce procès eut peu de retentissement, car si Porete par sa mystique, ses écrits, menaçait l'ordre religieux (et incidemment l'ordre social) elle ne menaçait nullement l'ordre royal. Elle n'était que « l'une des innombrables femmes sacrifiées, en Europe, chaque année sur les bûchers ». En effet, pour le bon peuple, Porete n'était qu'une de ces innombrables sorcières exaltées qui encombraient les bûchers via les salles capitulaires (salles de tortures).

Ce fut une proie facile, tout à fait déconnectée des réalités, elle pensait, jusque dans ses derniers instants, que l'Église allait reconnaître le bien-fondé de sa doctrine (le poretisme) qui préfigurait le quiétisme^[3].

Le procès des Templiers

Le procès des Templiers est bien plus lourd, plus long et bien plus retentissant car ceux-ci loin d'accepter la Chronique d'un supplice annoncé se défendirent vigoureusement jusque sur le bûcher.

Pour mener à bien ce défi (l'accusation était faible et les enjeux énormes), Philippe le Bel donna pleins pouvoirs à Guillaume Humbert dans une lettre royale du 24 août 1307.

« Par ce manifeste, Nous nous sommes rendus aux prières et aux réquisitions de Guillaume de Paris, inquisiteur de la foi; nous lui avons promis le secours de notre bras ;… nous avons décidé que les Templiers seraient entendus, parce que s'il est parmi eux des innocents, il faut qu'ils soient éprouvés comme l'or dans la fournaise. »

Il était ainsi possible de faire passer des aveux aux Templiers et par tous les moyens de torture, à savoir la Question tant ordinaire qu'extraordinaire. Car Philippe voulait à tout prix « habiller ses spoliations d'un manteau de légalité » tant juridique que morale et religieuse.

Guillaume Humbert instruisit ces procès avec Guillaume de Nogaret et Nicolas de Lyre.

Durant ces procès, il fut nommé coadjuteur de l'évêque de Paris puis de l'archevêque de Sens en 1309. À cette époque, l'archevêché de Sens gouvernait le diocèse de Paris.

Destitué par le pape Clément V à la demande d'Édouard II, il fut réinstallé en grande pompe par Philippe IV le Bel.

On perd curieusement sa trace après 1314… pour certains, Guillaume de Paris, Grand Inquisiteur de France serait mort poignardé quelque temps après l'assassinat du dernier Grand Maître des Templiers : Jacques de Molay « supplicié sur le bûcher ès l'îlot des juifs, le 18 mars 1314 ».

Curieusement également, peu de chroniques rapportent ce fait.

Notes et références

↑ (en) Albert Pike, Magnum Opus Or the Great Work, Kíla, Kessinger Publishing, 1992 (ISBN 978-1-56459-245-3), p. 10
↑ Porete, Op. cit., p. 24
↑ Lire à ce sujet: La Sorcellerie comme exutoire aux tensions et conflits locaux, 4 procès à Dommartin 1524-1528, de Pierre-Han Choffat, publié en 1989 par la Section d'histoire de la Faculté des lettres de l'université de Lausanne, 224 pages.

Annexes

Articles connexes

Ordre du Temple

Bibliographie

Régine PERNOUD. - Pour en finir avec le Moyen-Age. Seuil, 1979

Bartholomé BENNASSAR. - L'Inquisition espagnole (XV^e – XIX^e siècle). Hachette, 1979 et 2001. La présentation de l'Inquisition part de son origine, au XIII^e siècle.

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Romans

L'Apothicaire de Henri Lœvenbruck - Guillaume Humbert est un personnage de la partie centrale de l'intrigue historique - Edition de Poche : J'ai Lu n° 9958

[1] (en) Albert Pike, Magnum Opus Or the Great Work, Kíla, Kessinger Publishing, 1992 (ISBN 978-1-56459-245-3), p. 10

[2] Porete, Op. cit., p. 24

[3] Lire à ce sujet: La Sorcellerie comme exutoire aux tensions et conflits locaux, 4 procès à Dommartin 1524-1528, de Pierre-Han Choffat, publié en 1989 par la Section d'histoire de la Faculté des lettres de l'université de Lausanne, 224 pages.

[1]

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-'''Guillaume Humbert''', (parfois '''Guillaume Ymbert'''), aussi appelé '''Guillaume de Paris''', est un [[dominicain]] nommé [[inquisition|inquisiteur]] de la foi en [[1303]]. Il [[Grand inquisiteur|Grand inquisiteur de France]], et [[confesseur]] du roi de  [[1305]] à [[1314]], et il instruisit, de [[1307]] à [[1314]] deux procès retentissants : celui de Porete et celui des Templiers.
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+'''Guillaume Humbert''' (parfois orthographié '''Guillaume Ymbert'''), aussi appelé '''Guillaume de Paris''', est un [[dominicain]] nommé [[inquisition|inquisiteur]] de la foi en [[1303]]. Il fut ''inquisiteur général du royaume de France (il n'y avait pas de Grand Inquisiteur de France)'', et [[Confession|confesseur]] du roi de [[1305]] à [[1314]], et il instruisit, de [[1307]] à [[1314]] deux procès retentissants : celui de [[Marguerite Porete]] et celui des [[Ordre du Temple|Templiers]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Albert|nom1=Pike |lien auteur1=Albert Pike|titre=Magnum Opus Or the Great Work|sous-titre=|lien titre=|numéro d'édition=|lien éditeur=|éditeur= Kessinger Publishing |lieu= Kíla |année= 1992 |tome=|volume=|pages totales=|isbn=978-1-56459-245-3|passage=10|lire en ligne=|consulté le=}}</ref>.
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+L'arrestation des Templiers amena le pape [[Clément V]] à suspendre les pouvoirs de l'inquisiteur, après une plainte d'[[Édouard II|Édouard II d'Angleterre]], mais la réponse « audacieuse et méprisante » qu'écrivit [[Philippe IV de France|Philippe IV le Bel]] contraignit le Pape à faire marche arrière et à rendre ses fonctions à Guillaume.
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-Ce procès eut peu de retentissement, car si Porete par sa [[Mystique]], ses écrits, menaçait l'ordre religieux (et incidemment l'ordre social) elle ne menaçait nullement l'Odre royal. Elle n'était que ''l'une des innombrables femmes sacrifiées, en Europe, chaque année sur les bûchers"''. En effet pour le bon peuple, Porete n'était qu'une de ces innombrables [[sorcière]]s exaltées qui encombraient les [[bûcher]]s via les salles capitulaires (salles de [[torture]]s).
+== Biographie ==
-Ce fut une proie facile, tout à fait déconnectée des réalités, elle pensait, jusque dans ses derniers instants, que l'Église allait reconnaître le bien fondé de sa [[doctrine]] (le poretisme) qui préfigurait le [[quiétisme]].<ref>Lire à ce sujet: ''La [[Sorcellerie]] comme exutoire aux tensions et conflits locaux'', 4 procès à Dommartin 1524-1528, de [[Pierre-Han Choffat]], publié en 1989 par la Section d'histoire de la Faculté des lettres de l'[[université de Lausanne]], 224 pages.</ref>
+== Le procès de Marguerite Porete ==
+Humbert prit une part active au procès en [[hérésie]] de [[Marguerite Porete]], une [[mystique]], poétesse et [[béguine]]. Elle fut accusée d'[[Antinomisme]] et brûlée vive en [[1310]] comme hérétique.
+Ce procès eut peu de retentissement, car si Porete par sa mystique, ses écrits, menaçait l'ordre religieux (et incidemment l'ordre social) elle ne menaçait nullement l'ordre royal. Elle n'était que {{citation|l'une des innombrables femmes sacrifiées, en Europe, chaque année sur les bûchers}}. En effet, pour le bon peuple, Porete n'était qu'une de ces innombrables [[sorcière]]s exaltées qui encombraient les [[bûcher]]s via les salles capitulaires (salles de [[torture]]s).
-== Le procès des [[Templiers]] ==
-Celui-ci fut bien plus lourd, plus long et bien plus retentissant car ceux-ci loin d'accepter la "Chronique d'un supplice annoncé" se défendirent, bec et ongles jusque sur le bûcher.
+Ce fut une proie facile, tout à fait déconnectée des réalités, elle pensait, jusque dans ses derniers instants, que l'Église allait reconnaître le bien-fondé de sa [[doctrine]] (le poretisme) qui préfigurait le [[quiétisme]]<ref>Lire à ce sujet: ''La [[Sorcellerie]] comme exutoire aux tensions et conflits locaux'', 4 procès à Dommartin 1524-1528, de [[Pierre-Han Choffat]], publié en 1989 par la Section d'histoire de la Faculté des lettres de l'[[université de Lausanne]], 224 pages.</ref>.
-Pour mener à bien ce challenge (l'accusation était faible et les enjeux énormes), [[Philippe le Bel]] donna pleins pouvoirs à Guillaume-Humbert dans une lettre royale du 24 août [[1307]].
+== Le procès des Templiers ==
-« Par ce manifeste, Nous nous sommes rendus aux prières et aux réquisitions de ''Guillaume de Paris'', inquisiteur de la foi; nous lui avons promis le secours de notre bras;... nous avons décidé que les Templiers seraient entendus, parce que s'il est parmi eux des innocents, il faut qu'ils soient éprouvés comme l'or dans la fournaise ».
+[[File:Procès-verbal d’interrogatoire de treize templiers du bailliage de Caen 1 - Archives Nationales - J-413, n° 20.jpg|thumb|Procès-verbal d’interrogatoire de treize templiers du bailliage de Caen [[Archives nationales (France)|Archives Nationales]] J-413, n° 20]]
-Il était ainsi possible de faire passer des aveux aux Templiers et par tous les moyens de torture, à savoir la [[Question]] tant ordinaire qu'extra-ordinaire. Car Philippe voulait à tout prix ''habiller ses spoliations d'un manteau de légalité'' tant juridique que morale et religieuse.
+Le procès des [[Ordre du Temple|Templiers]] est bien plus lourd, plus long et bien plus retentissant car ceux-ci loin d'accepter la ''Chronique d'un supplice annoncé'' se défendirent vigoureusement jusque sur le bûcher.
+Pour mener à bien ce défi (l'accusation était faible et les enjeux énormes), [[Philippe le Bel]] donna pleins pouvoirs à Guillaume Humbert dans une lettre royale du {{date|24 août 1307}}.
-Humbert instruisit ces procès avec [[Guillaume de Nogaret]] et [[Nicolas de Lyre]].
+{{citation bloc|Par ce manifeste, Nous nous sommes rendus aux prières et aux réquisitions de ''Guillaume de Paris'', inquisiteur de la foi; nous lui avons promis le secours de notre bras ;… nous avons décidé que les Templiers seraient entendus, parce que s'il est parmi eux des innocents, il faut qu'ils soient éprouvés comme l'or dans la fournaise.}}
+Il était ainsi possible de faire passer des aveux aux Templiers et par tous les moyens de torture, à savoir la [[Question]] tant ordinaire qu'extraordinaire. Car Philippe voulait à tout prix « habiller ses spoliations d'un manteau de légalité » tant juridique que morale et religieuse.
-Durant ces procès, il fut nommé [[coadjuteur]] de l'évêque de Paris puis de l'archevêque de [[Sens]] en 1309. À cette époque, l'archevêché de Sens gouvernait le diocèse de Paris.
+Guillaume Humbert instruisit ces procès avec [[Guillaume de Nogaret]] et [[Nicolas de Lyre]].
-Destitué par le pape [[Clément V]] à la demande d'[[Édouard II]], il fut réinstallé en grande pompe par [[Philippe IV de France|Philippe IV le Bel]].
+Durant ces procès, il fut nommé [[coadjuteur]] de l'évêque de Paris puis de l'[[archevêque de Sens]] en 1309. À cette époque, l'archevêché de Sens gouvernait le diocèse de Paris.
-On perd curieusement sa trace après 1314... pour certains, Guillaume de Paris, Grand Inquisiteur de France serait mort poignardé quelque temps après l'[[assassinat]] du dernier Grand Maître des Templiers : [[Jacques de Molay]] ''supplicié sur le bûcher ès l'[[île aux juifs|îlot des juifs]], le 18 mars 1314''.
+Destitué par le pape [[Clément V]] à la demande d'[[Édouard II d'Angleterre|Édouard II]], il fut réinstallé en grande pompe par [[Philippe IV de France|Philippe IV le Bel]].
-Curieusement également, peu de [[chroniques]] rapportent ce fait.
+On perd curieusement sa trace après 1314… pour certains, Guillaume de Paris, Grand Inquisiteur de France serait mort poignardé quelque temps après l'[[assassinat]] du dernier Grand Maître des Templiers : [[Jacques de Molay]] « supplicié sur le bûcher ès l'[[île aux juifs|îlot des juifs]], le {{date-|18 mars 1314}} ».
+Curieusement également, peu de [[chronique médiévale|chroniques]] rapportent ce fait.
 == Notes et références ==
 {{Références}}
-== Voir aussi ==
+== Annexes ==
 === Articles connexes ===
 * [[Ordre du Temple]]
 === Bibliographie ===
+Régine PERNOUD. - Pour en finir avec le Moyen-Age. Seuil, 1979
+Bartholomé BENNASSAR. - L'Inquisition espagnole ({{sp-|XV|-|XIX}}). Hachette, 1979 et 2001. La présentation de l'Inquisition part de son origine, au {{s-|XIII}}.{{...}}
+=== Romans ===
+L'Apothicaire de [[Henri Lœvenbruck]] - Guillaume Humbert est un personnage de la partie centrale de l'intrigue historique - Edition de Poche : J'ai Lu n° 9958
+{{Palette Procès de l'ordre du Temple}}
+{{Portail|Royaume de France|catholicisme|Moyen Âge tardif}}
+[[Catégorie:Inquisiteur]]
-{{Portail|christianisme|Catholicisme|Moyen Âge}}
-[[Catégorie:inquisiteur]]