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[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-2004-0413-501, Prof. Jakob Wilhelm Hauer.jpg|thumb|Jakob Wilhelm Hauer.]]
'''Jakob Wilhelm Hauer''' (né le 4 avril 1881 à [[Ditzingen]], mort le 18 février 1962 à [[Tübingen]]) est un [[Indologie|indologue]] et un spécialiste des religions allemand. Il est le fondateur en 1920 du mouvement de jeunesse, le Bund der Köngener, puis en 1933 du mouvement allemand pour la foi (Deutsche Glaubensbewegung). À partir 1950, il préside le mouvement des unitariens allemands (Deutsche Unitarier Religionsgemeinschaft).


'''Jakob Wilhelm Hauer''' (né le {{date de naissance|4 avril 1881}} à [[Ditzingen]], mort le {{date de décès|18 février 1962}} à [[Tübingen]]) est un [[Indologie|indologue]] et un spécialiste des religions allemand. Il est le fondateur en 1920 du mouvement de jeunesse ''Bund der Köngener'', puis en 1933 du Mouvement allemand pour la foi (''[[Mouvement de la foi allemande|Deutsche Glaubensbewegung]]'').
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==Biography==
Initially trained in the family trade as a [[plasterer]], he entered the [[Basel Mission|missionary schoo]]l at [[Basel]] in 1900 and served as a missionary in [[British India]] from 1907 to 1911.<ref name=Kirchenlexikon>{{de icon}} [http://www.bbkl.de/h/hauer_w.shtml KIRCHENLEXIKON HAUER, Jakob Wilheml]</ref> His time in India and his study of indigenous religions saw him lose faith in [[Christianity]] and instead he returned to his studies, reading religious studies and [[Sanskrit]] to doctorate level at the [[University of Oxford]] and the [[University of Tübingen]], before going on to teach at the [[University of Marburg]] (1925) and Tübingen itself (1927).<ref name=Kirchenlexikon/> Under his tutelage religious studies at Tübingen became increasingly close to [[Nazism]] and by 1940 he was heading up an '[[Aryan]] Seminar'.<ref>[http://www.uni-leipzig.de/~religion/vereinigungen/dvrg/dvrg2001_junginger.html The Study of Religion under the Impact of National Socialism]</ref>


== Biographie ==
In 1920 he formed the ''[[Bund der Köngener]]'', a youth movement that grew out of groups of [[Protestantism|Protestant]] [[Bible]] circles who had come into contact with the [[Wandervogel]] tendency. Initially little more than a more organised version of the Wandervogel, the Bund, which was for a time led by [[Rudolf Otto]], became attracted to the ideals of the [[Völkisch movement]], especially as Hauer began to move more towards developing his own religion.<ref>Hans-Christian Brandenburg & Rudolf Daur, ''Die Brücke zu Köngen. Fünfzig Jahre Bund der Köngener'', Stuttgart, 1970</ref>


Hauer a grandi dans une famille piétiste. Il se destine tout d'abord à une carrière de pasteur protestant mais, sous l'effet d'une mission en Inde, développe un intérêt croissant pour l'histoire des religions, dont il fait son métier<ref>{{Lien web |langue=allemand |auteur=Junginger, Horst |titre=Jakob Wilhelm Hauer |url=https://publikationen.uni-tuebingen.de/xmlui/bitstream/handle/10900/94049/Junginger_045.pdf?sequence=1&isAllowed=y |format=PDF |site=Eberhard Karls Universität Tübingen |date=2008 |consulté le=2022-04-22}}</ref>. Il présente sa thèse en histoire du [[védisme]] en 1918 et est professeur ordinaire de sciences religieuses et d'études indiennes à [[Université Eberhard Karl de Tübingen|Tübingen]] à partir de 1927. Il est spécialiste du [[yoga]].
Hauer began to look into his own forms of religion in 1927 when he set up the ''[[Religiösen Menschheitsbund]]'', which aimed for a greater unity amongst Germany's faiths towards common goals.<ref name=Kirchenlexikon/> He joined with [[Ernst Graf zu Reventlow]] in this endeavour and in 1934 founded the German Faith Movement (''[[Deutsche Glaubensbewegung]]''), which combined a number of existing communities in a Völkisch faith influenced by [[Hinduism]].<ref name=Kirchenlexikon/> Hauer's admiration for Hinduism centred on the [[Bhagavad Gita]], to which he had been particularly drawn. He described it as "a work of imperishable significance", arguing that it called on people to "master the riddle of life".<ref>[http://www.hinduwisdom.info/quotes81_100.htm Quotes on Hinduism]</ref> By July 1934 the religion had been ratified as Hauer celebrated his first wedding without other clergy.<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,747547,00.html Pagans and Gags] from ''[[Time (magazine)|Time]]''</ref>


Au départ figure du protestantisme libéral, en 1930, il affirme une foi simultanément [[Libre examen|adogmatique]] et [[Panthéisme|panthéiste]], souhaitant renouer avec ce qu'il interprète comme l'essence profonde des croyances religieuses du [[Peuple indogermanique nordique|peuple germanique originel]]{{sfn|Conte|Essner|1995|p=48}}.
It had initially been hoped that it might be adopted as the state religion of the [[Third Reich]] but this did not happen and as it began to decline Hauer left in 1936. Hauer remained close to the Nazis however, finally joining the party in 1937<ref>C.P. Blamires, ''World Fascism - A Historical Encyclopedia'', ABC-CLIO, 2006, p. 299</ref>, and wrote to [[Heinrich Himmler]] immediately after [[Rudolf Hess]]' flight to Scotland to denounce the Nazi Party number two as a victim of the [[anthroposophy]] which he had opposed.<ref>Uwe Werner, [http://www.defendingsteiner.com/pers/Hess.php Was Rudolf Hess an Anthroposophist?]</ref>


Hauer définit ainsi le caractère "germanique" ou "indo-européen" de son panthéisme comme un marqueur identitaire fort, proposant une divinité impersonnelle, opposée à un Dieu personnifié, à ses yeux le dieu des Juifs et des Romains{{sfn|Verlinde|2003|p=366}}.
In later years Hauer would seek to not only distance himself from the Nazis but also to portray himself as an anthroposophist. In 1935, however, he wrote that:


Ses idées de refondation religieuse lui attirent des sympathies dans les milieux [[Ásatrú|néo-païens]] ''[[Mouvement völkisch|völkisch]]'', mais sans faire l'unanimité. Il est ainsi en butte à l'hostilité du journal nazi ''[[Der Stürmer]]'' de [[Julius Streicher]]; pour ce dernier, très hostile au [[christianisme]], la religion de Jakob Hauer n'est qu'une nouvelle formulation de la doctrine chrétienne, assimilée au [[Judéo-bolchevisme|Juif]]{{sfn|Conte|Essner|1995|p=48}}. En {{date-|juillet 1933}}, il participe à la fondation à [[Eisenach]] au mouvement de la foi allemande, proche du [[NSDAP]]{{sfn|Conte|Essner|1995|p=47}}, dont il attire certains éléments les plus radicaux, comme [[Johann von Leers]]. Ce mouvement hétéroclite rassemble d'anciens protestants adogmatiques comme Hauer et des figures historiques du néo-paganisme germanique comme [[Ludwig Fahrenkrog]]. Il comprend également une fraction occultiste, avec [[Herman Wirth]] ou [[Ernst zu Reventlow]]. La présence de [[Lothar Stengel-von Rutkowski|Stengel-Rutkowski]], Reventlow ou [[Hans Günther]] illustre le poids de l'idéologie raciste et eugéniste dans le Mouvement.
<blockquote>"every undertaking and activity of anthroposophy necessarily arises out of the Anthroposophical world view. The anthroposophical world view is in the most important points directly opposed to National Socialism. Therefore, schools which are built out of the anthroposophical world view and led by anthroposophists mean danger to true German education."<ref>Uwe Werner, [http://www.waldorfanswers.com/AnthroposophyDuringNaziTimes.htm#3 Anthroposophy in the Time of Nazi Germany]</ref></blockquote>


Sous la direction de Hauer, secondée par [[Lothar Stengel-von Rutkowski]], le Mouvement allemand pour la foi tente de devenir un mouvement de masse et adopte vite une structure voisine de celle du parti nazi, Hauer revendiquant le titre de ''Führer'' du mouvement{{sfn|Conte|Essner|1995|p=49}}. Il le quitte en 1935 après en avoir perdu le contrôle, après quoi le mouvement, qui n'est pas véritablement soutenu par le régime, périclite progressivement.
Hauer was removed from his university position after World War II and was [[internment|interned]] from 1945 to 1949.<ref>C.P. Blamires, ''World Fascism - A Historical Encyclopedia'', ABC-CLIO, 2006, p. 299</ref> He continued to agitate for his own religion, forming the ''[[Arbeitsgemeinschaft für freie Religionsforschung und Philosophie]]'' in 1947 and the ''[[Freie Akademie]]'' in 1955.<ref name=Kirchenlexikon/>

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Hauer rejoint le parti nazi en 1937{{sfn|Conte|Essner|1995|p=47}}. Il coopère toutefois avec le ''[[Sicherheitsdienst]]'' dès 1934, et intègre de ce fait la SS, dont relève le ''Sicherheitsdienst''<ref name=":0">{{Lien web |titre=Hessische Biografie : Erweiterte Suche : LAGIS Hessen |url=https://www.lagis-hessen.de/pnd/118773429 |site=www.lagis-hessen.de |consulté le=2022-04-17}}</ref>. Dans ce cadre, il espionne notamment [[Martin Buber]], qu'il connaît depuis longtemps et qui témoignerai pour lui en 1945 sans savoir que Hauer l'espionnait. Sa coopération avec la SS s'intensifie à partir de 1938, quand il intègre l'''[[Ahnenerbe]]''<ref name=":0" />, la structure de recherche pluridisciplinaire créée sous l'autorité d'[[Heinrich Himmler|Himmler]]. En 1945, il est révoqué de l'[[Université Eberhard Karl de Tübingen|université de Tübingen]] et interné par l'armée française jusqu'en 1947.

La fin de sa vie est consacrée à l'histoire des religions dans des cadres associatifs, notamment le Mouvement des [[unitariens]] allemands (''Deutsche Unitarier Religionsgemeinschaft)''. Entre 1950 et sa mort, il a présidé la ''Freie Akademie'', une structure de dialogue entre unitariens, monistes, humanistes et protestants adogmatiques incluant de nombreux anciens cadres du Mouvement allemand pour la foi, dont Stengel-von Rutkowski.


== Ouvrages ==
== Ouvrages ==
* 1922: ''Werden und Wesen der Anthroposophie''
* 1922: ''Werden und Wesen der Anthroposophie''
* 1922: ''Die Anfänge der Yogapraxis im alten Indien''
* 1922: ''Die Anfänge der Yogapraxis im alten Indien''
* 1932: '' Der Yoga als Heilweg''
* 1932: ''Der Yoga als Heilweg''
* 1934: ''Dt. Gottschau''
* 1934: ''Dt. Gottschau''
* 1934: ''Was will die D.G.''
* 1934: ''Was will die D.G.''
* 1937: ''Glaubensgeschichte der Indogermanen''
* 1937: ''Glaubensgeschichte der Indogermanen''
* 1941: ''Glaube und Blut''
* 1941: ''Glaube und Blut''
* 1941: ''Religion und Rasse''
* 1941: ''Religion und Rasse''
* 1950: ''Die Krise der Religion und ihre Überwindung''
* 1950: ''Die Krise der Religion und ihre Überwindung''
* 1952: ''Glauben und Wissen''
* 1952: ''Glauben und Wissen''

== Notes et références ==
{{Références|taille=20}}


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Johann | nom1=Chapoutot | lien auteur1=Johann Chapoutot | titre=Le Nazisme et l'Antiquité | lieu=Paris | éditeur=[[Presses universitaires de France]] | année=2008 | pages totales=643 | isbn=978-2-13-060899-8 | plume=oui}}
* {{en}} Karla Poewe et Irving Hexham, ''Jakob Wilhelm Hauer’s New Religion and National Socialism'', in ''Journal of Contemporary Religion'' 20 (2005), S. 195–215 [http://www.ucalgary.ca/~kpoewe/PDFs/Hauer%20Paper.pdf en ligne].
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Johann | nom1=Chapoutot | titre=La loi du sang | sous-titre=Penser et agir en nazi | lieu=Paris | éditeur=[[Editions Gallimard|Gallimard]] | année=2014 | pages totales=567 | isbn=978-2-07-014193-7 | plume=oui}}
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Édouard | nom1=Conte | prénom2=Cornelia | nom2=Essner | titre=La Quête de la race | sous-titre=Une anthropologie du nazisme | lieu=Paris | éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]] | année=1995 | pages totales=451 | isbn=978-2-01-017992-1 | plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Nicholas|nom1=Goodrick-Clarke|lien auteur1=Nicholas Goodrick-Clarke|traducteur=Patrick Jauffrineau et Bernard Dubant|préface=Rohan Butler|titre=Les racines occultistes du nazisme|sous-titre=les aryosophistes en Autriche et en Allemagne, 1830-1935|titre original=The Occult Roots of Nazism : The Ariosophists of Austria and Germany, 1890-1935|lieu=Puiseaux|éditeur=[[Éditions Pardès|Pardès]]|collection=Rix|année=1989|pages totales={{XI}}-343|isbn=2-86714-069-2|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1989_num_68_2_1412_t1_0248_0000_2}}. {{commentaire biblio|Réédition : {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Nicholas|nom1=Goodrick-Clarke|lien auteur1=Nicholas Goodrick-Clarke|traducteur=Armand Seguin|titre=Les racines occultes du nazisme|sous-titre=les sectes secrètes aryennes et leur influence sur l'idéologie nazie|titre original=The Occult Roots of Nazism : Secret Aryan Cults and their Influence on Nazi Ideology|lieu=Rosières-en-Haye|éditeur=Camion blanc|collection=Camion noir|numéro dans collection=CN41|année=2010|pages totales=507|isbn=978-2-35779-054-4}}.}}
* {{article | langue = en | nom1 = Poewe | prénom1 = Karla | nom2 = Hexham | prénom2 = Irving | titre = Jakob Wilhelm Hauer’s New Religion and National Socialism | périodique = Journal of Contemporary Religion | numéro = 20 | année = 2005 | page = 195-215 | url = https://www.ucalgary.ca/~kpoewe/PDFs/Hauer%20Paper.pdf | plume = oui}}
* {{article | langue = fr | nom1 = Verlinde | prénom1 = Joseph-Marie | titre = Les racines cachées du Nouvel Âge | périodique = Nouvelle revue théologique | numéro = 3 | année = 2003 | tome = 125 | page = 353-373 | doi = 10.3917/nrt.253.0353 | url = http://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-theologique-2003-3-page-353.htm | plume = oui}}

== Liens externes ==
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{{DEFAULTSORT:Hauer, Jakob Wilhelm}}
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[[Catégorie:Naissance en 1981]]
[[Catégorie:Décès en 1962]]
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[[Catégorie:Naissance en avril 1881]]
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[[pt:Jakob Wilhelm Hauer]]
[[Catégorie:Décès à Tübingen]]
[[Catégorie:Personnalité du Troisième Reich]]
[[Catégorie:Néopaganisme germanique]]
[[Catégorie:Indianiste]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Tübingen]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université d'Oxford]]
[[Catégorie:Décès à 80 ans]]

Dernière version du 4 mars 2024 à 19:35

Jakob Wilhelm Hauer (né le à Ditzingen, mort le à Tübingen) est un indologue et un spécialiste des religions allemand. Il est le fondateur en 1920 du mouvement de jeunesse Bund der Köngener, puis en 1933 du Mouvement allemand pour la foi (Deutsche Glaubensbewegung).

Biographie[modifier | modifier le code]

Hauer a grandi dans une famille piétiste. Il se destine tout d'abord à une carrière de pasteur protestant mais, sous l'effet d'une mission en Inde, développe un intérêt croissant pour l'histoire des religions, dont il fait son métier[1]. Il présente sa thèse en histoire du védisme en 1918 et est professeur ordinaire de sciences religieuses et d'études indiennes à Tübingen à partir de 1927. Il est spécialiste du yoga.

Au départ figure du protestantisme libéral, en 1930, il affirme une foi simultanément adogmatique et panthéiste, souhaitant renouer avec ce qu'il interprète comme l'essence profonde des croyances religieuses du peuple germanique originel[2].

Hauer définit ainsi le caractère "germanique" ou "indo-européen" de son panthéisme comme un marqueur identitaire fort, proposant une divinité impersonnelle, opposée à un Dieu personnifié, à ses yeux le dieu des Juifs et des Romains[3].

Ses idées de refondation religieuse lui attirent des sympathies dans les milieux néo-païens völkisch, mais sans faire l'unanimité. Il est ainsi en butte à l'hostilité du journal nazi Der Stürmer de Julius Streicher; pour ce dernier, très hostile au christianisme, la religion de Jakob Hauer n'est qu'une nouvelle formulation de la doctrine chrétienne, assimilée au Juif[2]. En , il participe à la fondation à Eisenach au mouvement de la foi allemande, proche du NSDAP[4], dont il attire certains éléments les plus radicaux, comme Johann von Leers. Ce mouvement hétéroclite rassemble d'anciens protestants adogmatiques comme Hauer et des figures historiques du néo-paganisme germanique comme Ludwig Fahrenkrog. Il comprend également une fraction occultiste, avec Herman Wirth ou Ernst zu Reventlow. La présence de Stengel-Rutkowski, Reventlow ou Hans Günther illustre le poids de l'idéologie raciste et eugéniste dans le Mouvement.

Sous la direction de Hauer, secondée par Lothar Stengel-von Rutkowski, le Mouvement allemand pour la foi tente de devenir un mouvement de masse et adopte vite une structure voisine de celle du parti nazi, Hauer revendiquant le titre de Führer du mouvement[5]. Il le quitte en 1935 après en avoir perdu le contrôle, après quoi le mouvement, qui n'est pas véritablement soutenu par le régime, périclite progressivement.

Hauer rejoint le parti nazi en 1937[4]. Il coopère toutefois avec le Sicherheitsdienst dès 1934, et intègre de ce fait la SS, dont relève le Sicherheitsdienst[6]. Dans ce cadre, il espionne notamment Martin Buber, qu'il connaît depuis longtemps et qui témoignerai pour lui en 1945 sans savoir que Hauer l'espionnait. Sa coopération avec la SS s'intensifie à partir de 1938, quand il intègre l'Ahnenerbe[6], la structure de recherche pluridisciplinaire créée sous l'autorité d'Himmler. En 1945, il est révoqué de l'université de Tübingen et interné par l'armée française jusqu'en 1947.

La fin de sa vie est consacrée à l'histoire des religions dans des cadres associatifs, notamment le Mouvement des unitariens allemands (Deutsche Unitarier Religionsgemeinschaft). Entre 1950 et sa mort, il a présidé la Freie Akademie, une structure de dialogue entre unitariens, monistes, humanistes et protestants adogmatiques incluant de nombreux anciens cadres du Mouvement allemand pour la foi, dont Stengel-von Rutkowski.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • 1922: Werden und Wesen der Anthroposophie
  • 1922: Die Anfänge der Yogapraxis im alten Indien
  • 1932: Der Yoga als Heilweg
  • 1934: Dt. Gottschau
  • 1934: Was will die D.G.
  • 1937: Glaubensgeschichte der Indogermanen
  • 1941: Glaube und Blut
  • 1941: Religion und Rasse
  • 1950: Die Krise der Religion und ihre Überwindung
  • 1952: Glauben und Wissen

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Junginger, Horst, « Jakob Wilhelm Hauer » [PDF], sur Eberhard Karls Universität Tübingen, (consulté le )
  2. a et b Conte et Essner 1995, p. 48.
  3. Verlinde 2003, p. 366.
  4. a et b Conte et Essner 1995, p. 47.
  5. Conte et Essner 1995, p. 49.
  6. a et b « Hessische Biografie : Erweiterte Suche : LAGIS Hessen », sur www.lagis-hessen.de (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Johann Chapoutot, Le Nazisme et l'Antiquité, Paris, Presses universitaires de France, , 643 p. (ISBN 978-2-13-060899-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Johann Chapoutot, La loi du sang : Penser et agir en nazi, Paris, Gallimard, , 567 p. (ISBN 978-2-07-014193-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Édouard Conte et Cornelia Essner, La Quête de la race : Une anthropologie du nazisme, Paris, Hachette, , 451 p. (ISBN 978-2-01-017992-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Nicholas Goodrick-Clarke (trad. de l'anglais par Patrick Jauffrineau et Bernard Dubant, préf. Rohan Butler), Les racines occultistes du nazisme : les aryosophistes en Autriche et en Allemagne, 1830-1935 [« The Occult Roots of Nazism : The Ariosophists of Austria and Germany, 1890-1935 »], Puiseaux, Pardès, coll. « Rix », , XI-343 p. (ISBN 2-86714-069-2, présentation en ligne).
    Réédition : Nicholas Goodrick-Clarke (trad. de l'anglais par Armand Seguin), Les racines occultes du nazisme : les sectes secrètes aryennes et leur influence sur l'idéologie nazie [« The Occult Roots of Nazism : Secret Aryan Cults and their Influence on Nazi Ideology »], Rosières-en-Haye, Camion blanc, coll. « Camion noir » (no CN41), , 507 p. (ISBN 978-2-35779-054-4).
  • (en) Karla Poewe et Irving Hexham, « Jakob Wilhelm Hauer’s New Religion and National Socialism », Journal of Contemporary Religion, no 20,‎ , p. 195-215 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Joseph-Marie Verlinde, « Les racines cachées du Nouvel Âge », Nouvelle revue théologique, t. 125, no 3,‎ , p. 353-373 (DOI 10.3917/nrt.253.0353, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]