Bataclan
Type | Salle de concert |
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Lieu | Paris |
Coordonnées | 48° 51′ 48″ nord, 2° 22′ 13″ est |
Architecte | Charles Duval |
Inauguration | 1865 |
Capacité | 1 500 |
Protection | Inscrit MH (1991) |
Site web | le-bataclan.com |
Le Bataclan, qui s'appelait à l'origine Ba-Ta-Clan[1], est une salle de spectacle parisienne édifiée par l'architecte Charles Duval en 1864 et située 50 boulevard Voltaire dans le XIe arrondissement. Son nom fait référence à Ba-ta-clan, opérette d'Offenbach[2].
L'établissement fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3].
Histoire
Le Bataclan était à l'origine un grand café-concert d'architecture chinoise, avec le café et le théâtre au rez-de-chaussée, et un grand dancing au premier étage. On y représentait des vaudevilles de Scribe, Bayard, Mélesville, ou Dumersan, et on y donnait également des concerts.
L'établissement, qui ouvre ses portes le , est racheté presque aussitôt par André-Martin Pâris. Pendant la guerre de 1870, les salles billards sont utilisées comme « ambulance ». En 1881, le Français Bigot invente le bigophone pour le comique Bienfait, qui chante « Méli-Mélo » à Ba-Ta-Clan[4]. Cet instrument de musique connaîtra durant plus de cinquante ans une immense célébrité en France et Belgique et des centaines de sociétés bigophoniques naîtront et prospéreront. À Ba-Ta-Clan, la première revue est présentée en 1883, et l'opérette deux ans plus tard. Le chanteur Paulus rachète en 1892 l'établissement. Harry Fragson, Aristide Bruant ou même Buffalo Bill s'y produisent. En 1897, repris par Max Dorfeuil, il accueille Dranem et Félix Mayol.
Au cours des années qui suivent, la salle connaît diverses fortunes, au gré des changements de propriétaire, avec une nouvelle vogue après 1910, grâce à une restauration de la salle et une programmation consacrée aux revues montées en particulier par José de Bérys (Maurice Chevalier y connaît ses premiers succès). Grisée par ce succès, la troupe du Bataclan s'exporte pour de grandes tournées en Amérique du Sud qui s'avèrent catastrophiques financièrement.
En 1926, la salle est revendue et transformée en cinéma. Elle devient théâtre l'année suivante avec Henri Varna, puis de nouveau cinéma, parlant cette fois-ci, en 1932[5]. Elle est victime d'un incendie en 1933 qui détruit notamment une partie des balcons. Le bâtiment original est partiellement détruit en 1950 pour se conformer aux nouvelles normes de sécurité en vigueur. En 1969, le cinéma ferme ses portes.
Aujourd'hui
Le Bataclan retrouve sa vocation de salle de spectacle en 1983 grâce au metteur en scène André Engel[6]. Plutôt Rock 'n' Roll, il sera un haut-lieu post-punk, comme décrit par Alain Pacadis.[réf. nécessaire] Sa façade a retrouvé en 2006 les couleurs originales qu'elle avait perdues depuis bien longtemps, même si son toit en pagode n'existe plus.
Le Bataclan est dirigé depuis 2004 par Jules Frutos et Olivier Poubelle. Il se distingue aujourd'hui par une activité éclectique laissant place aux spectacles, café-théâtre, discothèque mais surtout aux concerts. Le Bataclan a vu passer de grands noms de la chanson et de la comédie.
Le , lors d'attaques terroristes multiples à Paris, une fusillade éclate aux abords et dans le théâtre qui fait aussi l'objet d'une prise d'otages[7].
Notes et références
- Cela se vérifie, par exemple, dans l'article de Géo I. Snell, Le Concert du Géant, paru dans L'Art lyrique et le music-hall. Journal indépendant des cafés-concerts, concerts et théâtres, 23 octobre 1898, page 6.
- François Caradec, Alain Weill, Le café-concert (1848-1914), Fayard, coll. « LITT.GENE. », , 415 p. (ISBN 978-2213631240)
- Notice no PA00086554, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Information donnée par le Bulletin Orphéonique, rubrique du journal Le Petit Parisien, 24 février 1931, page 8, 7e colonne.
- André Sallée, Philippe Chauveau, Music-Hall et café-concert, Paris, Bordas,
- Les lieux de spectacle à Paris, abris et édifices, exposition au Pavillon de l'Arsenal, juin-octobre 1998.
- « Prise d'otage en cours au Bataclan », Paris Match, (lire en ligne)