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Louis Adolphe Terracher

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Louis Adolphe Terracher
Adolphe-Louis Terracher
Fonctions
Recteur de l'académie de Strasbourg
à partir du
René Hubert (en)
Recteur de l'académie de Strasbourg
-
Joseph Dresch (d)
Recteur de l'académie de Bordeaux
-
Recteur de l'académie de Dijon
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
VichyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Adolphe-Louis TerracherVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour

Adolphe-Louis Terracher ou Adolphe Terracher[1] mais à l'État civil Louis Adolphe Terracher[2],[3],[Note 1] né à Vindelle le et mort à Vichy le [4], est un professeur de linguistique et homme politique français.

Biographie

  • Lecteur à l'université d'Uppsala en Suède d'octobre 1907 à 1910.
  • Lecteur à l'université John Hopkins à Baltimore aux États-Unis de 1911 à 1913.
  • Lecteur à l'université de Liverpool en Angleterre du à avant d'être mobilisé le pendant la guerre de 1914-1918. Son classement dans le service auxiliaire des armées avec des sursis d'appel l'y font revenir d' à . Il y devient professeur de français le .
  • Il est nommé professeur d'histoire de la langue française à la faculté de lettre de Strasbourg[5] le jusqu'au .
  • Fondateur à Paris, en 1924, avec Oscar Bloch (1877-1937) de la Société de linguistique romane et de la Revue de linguistique romane.
  • Recteur d'académie de Dijon[6] de à , puis recteur d'académie de Bordeaux[7] jusqu'au et enfin recteur d'académie de Strasbourg[8] le .
  • Il reçoit délégation du Maréchal Philippe Pétain, chef de l'État français, pour occuper la fonction de directeur de l'Enseignement secondaire le [9] jusqu'au .
  • Secrétaire général à l'Instruction publique du au [10],[11],[2], dans les gouvernements Flandin, Darlan et Laval.
  • Recteur de l'académie et de l'université de Strasbourg, il le reste sous l'occupation allemande lorsqu'elle est déplacée à Clermont-Ferrand et à Salagnac en Dordogne, pour la faculté de médecine, où il conserve ce poste jusqu'en [10].
  • Son limogeage de 1944, tant de ses fonctions ministérielles que de ses fonctions de recteur, est l'aboutissement de son opposition constante au rapatriement des enseignants, étudiants et de la bibliothèque de l'université à Strasbourg expressément demandé par les autorités allemandes[10].
  • Nommé Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur le puis Officier le [12]. Exclut de l'ordre après la fin de la guerre pour avoir, au moins, été membre de gouvernements ayant collaboré avec l'occupant [Note 2]. Membre de l'Ordre de La Francisque Gallique, décoration marquant l'estime du Maréchal Pétain et attribuée par le régime de Vichy.

Ses apports à la linguistique

Dans sa thèse, Les aires morphologiques dans les parlers populaires de l'Angoumois (1800-1900) publiée en 1914, il trace la limite entre oc et oïl en Charente dans la région entre Angoulême et Mansle. Par rapport à ses prédécesseurs qui avaient déjà étudié cette limite[13], il ajoute plusieurs communes au domaine occitan, montrant que le marchois (variété du limousin), s’avançait au début du XXe siècle en un cap allant jusqu’à Saint-Amant-de-Boixe[14]. Constatant la régression de ce cap marchois, il explicite également les mécanismes de changement linguistique : « Sous l'influence des voies de communication : le saintongeais et le poitevin [...] plus proches du français, [...] font reculer le limousin dans les vallées; au nord de Saint-Amant-de-Boixe, c'est le poitevin qui se met à dominer, au sud le saintongeais. »[15].

Le géographe Pierre Bonnaud de l'université de Clermont-Ferrand, sous le nom d'« effet Terracher », théorise ainsi son apport à la linguistique : « Le philologue A.-L. Terracher a montré dans sa thèse [que] le français n'avançait pas directement aux dépens du limousin, mais sous le couvert d'un éclaireur, le saintongeais, qui lui ouvrait la voie car il bénéficiait du prestige de la langue nationale dont il était proche, tandis qu'il figurait, dans une population rurale sans instruction, la seule approximation accessible de l'idiome "supérieur". Ce phénomène, que nous appelons effet Terracher, exista partout où le français avançait. [...] Comme une onde de choc qui se propage encore longtemps après le heurt qui lui a donné naissance [...]. Il a deux aspects : la réaction d'adaptation du langage atteint et la fossilisation de certains traits du langage éclaireur [...] disparus dans leur propre domaine par l'approfondissement de la francisation. Dans cette seconde fonction il est un conservatoire précieux de traits originaux disparus, quelque peu transformés certes, mais tout de même d'un grand intérêt à divers titres. »[16].

Œuvres

  • Origine des noms en -acus, Bulletins de la Société archéologique et historique de la Charente, 1908.
  • La chevalerie Vivien, chanson de geste, Bulletins de la Société archéologique et historique de la Charente, 1909.
  • Les Aires morphologiques dans les parlers du nord-ouest de l’Angoumois, Librairie ancienne Honoré Champion, 1913. (Thèse pour le doctorat ès lettres de l’université de Paris.)
  • Les Aires morphologiques dans les parlers du nord-ouest de l’Angoumois, Librairie ancienne Honoré Champion, 1914. (Atlas.)
  • La rencontre des langues entre Loire et Dordogne, dans : Le Centre-Ouest de la France, encyclopédie régionale illustrée, 1926.

Notes et références

  1. Adolphe est son prénom usuel comme le montre sa signature (A. Terracher) sur son acte de mariage aux Archives départementales du Calvados, Caen 1914 vue 178 et 179/265 acte no 241.
  2. Son nom n'apparaît pas dans la Base Léonore répertoriant tous les membres de l'ordre}}.

Références

  1. a et b Fiche sur IDREF
  2. Archives départementales de la Charente, Vindelle, registre 1873-1882 vue 229/266 acte n° 6 et registre matricule, Angoulême, 1901 de 1001 à 1500 vue 6 et 7.
  3. Ian W. Alexander, Periodical publications, French Studies 1955 IX: 382-385., fs.oxfordjournals.org
  4. décret du 2 décembre 1919 JORF no 327 page 13806
  5. décret du 3 novembre 1925 JORF no 263 du 8 novembre 1925 page 10726
  6. décret du 8 juin 1932 JORF no 143 du 19 juin 1932 page 6644
  7. décret du 29 juillet 1938 JORF no 177 du 30 juillet 1938 page 9050
  8. décret du 18 septembre 1940 JORF no 238 du 20 septembre 1940 page 5118
  9. a b et c André Gueslin, Les facs sous Vichy : étudiants, universitaires et universités de France pendant la Seconde Guerre mondiale : actes du colloque des Universités de Clermont-Ferrand et de Strasbourg - Novembre 1993, publié en 1994.
  10. Décrets no 1 et no 2 du 2 janvier 1944, JO de l'État français du 3 et 4 janvier 1944 page 71
  11. JORF du 28 août 1937 no 200 page 9981
  12. Charles de Tourtoulon et Olivier Bringuier, Limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oil, Paris, Imprimerie nationale (réimprimé en 2007 par Massert-Meuzac, IEO), , 63 p. (Carte de la limite oc-oil en France, partie ouest, visualisation en ligne)
  13. Éric Nowak, Histoire et Géographie des parlers poitevins et saintongeais, Éditions des régionalismes, 2010 (ISBN 978-2-84618-677-3).
  14. Notice sur A.-L. Terracher in François Julien-Labruyère, Dictionnaire biographique des Charentais, Le Croît vif, , 1472 p. (ISBN 9782907967952)
  15. Pierre Bonnaud, « Lexique identitaire de l'Auvergne », (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes