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Pierre Barouh

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Pierre Barouh
Pierre Barouh au Forum des images à Paris en 2005.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Élie Pierre BarouhVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Pierre BarouhVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Conjoints
Anouk Aimée (de à )
Atsuko Ushioda (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Sport
Labels

Pierre Barouh, né Élie Barouh le à Paris 15e et mort le à Paris 14e[1], est un auteur-compositeur-interprète, acteur et producteur français.

Il est célèbre pour son importante participation au film Un homme et une femme (acteur et auteur-interprète de la chanson du film), ainsi que les éditions Saravah qui feront découvrir, entre autres, les chanteurs Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, Allain Leprest, ainsi que la bossa nova en France.

Biographie

Enfance et découverte du Brésil

Élie Barouh, son frère, et sa sœur vivent heureux avec leurs parents, juifs originaires de Turquie[2],[3], marchands de tissus sur les marchés de Levallois-Perret jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, quand leurs parents doivent les cacher à Montournais, en Vendée, dans trois familles différentes ; Élie, dès lors rebaptisé Pierre, trouve refuge chez Hilaire et Marie Rocher[4]. De ces années d'enfance, il puise l'inspiration de chansons telles que La Bicyclette, Des ronds dans l'eau, Les Filles du dimanche.

Journaliste sportif après la guerre et joueur dans l'équipe nationale de volley-ball, Pierre Barouh passe quelques mois au Portugal où il découvre la chanson brésilienne. En 1959, il s'embarque sur un cargo pour le Brésil sans y rencontrer ses idoles. De retour à Paris, il fait la connaissance des principaux auteurs et compositeurs brésiliens de bossa nova.

Cinéma et théâtre

En tant qu'acteur, il joue le rôle du chef des gardians dans D'où viens-tu Johnny ? et le rôle de Pierre dans Une fille et des fusils. En tant qu'auteur-interprète, il obtient quelques beaux succès avec La Plage, immortalisée par Marie Laforêt, et surtout le guitariste Claude Ciari, Tes dix-huit ans ou Monsieur de Furstemberg. Il tourne un documentaire, devenu mythique, sur les débuts de la bossa nova, avec son ami de toujours, Baden Powell de Aquino[note 1].

De retour en France en 1966, il participe au film Un homme et une femme de Claude Lelouch, qui obtient la Palme d'or du Festival de Cannes 1966. Acteur dans le film, auteur des chansons originales avec le compositeur Francis Lai, il signe notamment la version française (Samba Saravah) de la chanson Samba da Bênção de Baden Powell et Vinícius de Moraes. Son succès est énorme[5]. Pierre Barouh épouse alors Anouk Aimée, actrice dans ce film, en 1966. Ils divorcent 3 ans plus tard[5].

Avec ses premiers gains, il achète une maison au Boupère (Vendée), au lieu-dit La Morvient près du moulin de la Morvient, situé sur la rivière Le Lay où il a passé son enfance vendéenne. Plusieurs années plus tard, lorsque le moulin cesse son activité, il y installe un studio d'enregistrement, puis en 1999 de quoi y accueillir des artistes. Il en profite pour mettre en avant le talent des autres, en créant son propre label, Saravah, peu avant la sortie du film Un homme et une femme. Au sein de ce label, il souhaite mélanger les musiciens et les styles, multiplier les rencontres musicales. Il travaille notamment avec Pierre Akendengué, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Naná Vasconcelos, Gérard Ansaloni, Jacques Higelin, Alfred Panou, Maurane, Allain Leprest, et Richard Galliano, David McNeil, Bïa, Françoise Kucheïda, Véronique Balmont, Claire Elzière Eric Guilleton… et, en jazz, Daniel Mille, René Urtreger, Steve Lacy, Barney Wilen, Maurice Vander.

Son mariage en 1970 avec sa deuxième épouse Dominique Royer marque le début du studio Saravah des Abbesses et des soirées Saravah au Palace, au Théâtre Mouffetard et au Théâtre Le Ranelagh. Il enregistre avec Dominique La Nuit des masques en duo (adaptation de "Noite dos mascarados" de Chico Buarque de Hollanda), avant qu'elle accompagne la plupart des artistes du label (David Mc Neil, Pierre Akendengue, Mahjun, Jean-Roger Caussimon) et chante en solo. De leur union naît Benjamin Barouh, auteur du livre Saravah, c'est où l'horizon ?[note 2]. De la rencontre de Pierre Barouh et de l'équipe du théâtre Aleph à Ivry-sur-Seine naît un opéra, Le Kabaret de la dernière chance, dont la chanson sera la dernière enregistrée par Yves Montand. Celui-ci dira de cette chanson qu'elle fut une des plus belles qu'il ait enregistrées. La chanson Le Kabaret de la dernière chance sera reprise en 1995 par Pascal Brunner sur son album Simplement.

Il se lance en 1979 dans la réalisation d'un film, Le Divorcement, avec Lea Massari et Michel Piccoli.

Le Japon

Image externe
Pierre Barouh et sa fille Maïa en (photo Tferriere sur Flickr)[6].

Dans les années 1980, Pierre Barouh participe à des projets musicaux au Japon avec notamment Yukihiro Takahashi et Ryūichi Sakamoto[7]. Les deux disques (Le Pollen et Sierras) y connaissent un grand succès et le label Saravah, aujourd'hui le plus ancien label français en activité[8], jouira « d'un grand prestige au Japon[9] »« [...] le jazz et la poésie occupent une place importante dans le cœur du Tokyoïte des années 70 et 80, nostalgique du Saint-Germain-des-Près des années 50 qu'il n'a pas connu. Ce public trouve chez Saravah un heureux mélange de chanson rive gauche, de Brésil, de free jazz, de tradition et de contestation, le tout incarné par des icônes comme Brigitte Fontaine, Jacques Higelin, Areski, Naná Vasconcelos, Pierre Barouh, Steve Lacy, Barney Wilen et les autres...[10] ».

Pierre découvre un pays dont il tombe amoureux[11]. Il se lie avec sa traductrice, Atsuko Ushioda, qui deviendra sa troisième femme[7]. En 1983 leur naît une fille, Maïa, également auteure-compositrice-interprète[12]. Ils auront également deux autres enfants, Amie-Sarah et Akira[8].

Mort

Sépulture au cimetière de Montmartre.

Pierre Barouh meurt le [note 3] à 82 ans, des suites d'une crise cardiaque. Il est enterré une semaine plus tard au cimetière de Montmartre (9e division)[13].

Hommages

En Vendée, le théâtre Pierre-Barouh (Espace Herbauges) aux Herbiers ainsi que la rue Pierre-Barouh aux Sables-d'Olonne (anciennement rue César-Franck de Château-d'Olonne) lui rendent hommage.

Discographie sélective

(voir discographie complète sur Discogs[14])

Albums

Principales compilations

  • 2003 : Saudade - Un manque habité (double CD Saravah, avec 7 titres inédits)
  • 2008 : Les années Az - L'intégrale de ses chansons (double CD Az)
  • 2011 : 60 ans de chansons à des titres Divers (parfois Dit Vert) sur l'humain et ce qui l'entoure (double CD Saravah)

Titres isolés ou inédits

  • 1968 : Treize jours en France (B.O.F., chante 2 titres et chœurs sur le morceau-titre)
  • 1971 : P. B. chante un inédit, La Forêt sur l'album Où est passé Tom ? composée par François de Roubaix (B.O.F.)
  • 1975 : sur le coffret 10 ans de Saravah, chante un inédit de 1972, Le petit ciné.
  • 1978 : P. B. chante Chanson pour Jackie sur l'album collectif Prisons
  • 1995 : P. B. chante Les Amants de la place Dauphine avec Françoise Kucheida sur son album De la Scarpe à la Seine
  • 1997 : P. B. chante La Nuit des masques avec Bïa sur son album La mémoire du vent
  • 1998 : Duo avec Ignatus sur le titre Pour que la mémoire du vent retienne nos chansons sur la compilation Comme un seul homme
  • 2000 : Dites 33 - Volume 1 (album collectif enregistré en 1972, lit le titre Saravah blues en 72)
  • 2005 : P. B. chante Le Flic sur l'album Moi, j'aime le papotin ! de Jacques Yvart
  • 2006 : sur la compilation La Cave de Saravah - vol. 1, chante un inédit, La Nuit de mon amour et dit Intro et Outro

Filmographie

Réalisation

  • Saravah : 16 mm (1969)
  • Ça va, ça vient : 16 mm (1970)
  • L'Album de famille : 16 mm (1976)
  • Les Grands Sentiments : 16 mm (1977)
  • Le Divorcement : 35 mm (1978)
  • On s'aimait tant à Santiago : vidéo (1988)
  • Les Nuits de nacre : Hi-8 (1989)
  • L'Horaire et le Temps : Hi-8 (1992)
  • La Rencontre joyeuse : Hi-8 (1997)
  • Knom Tiso : Hi-8 (2000)
  • Rencontre à Canta-Callo : Hi-8 (2001)
  • Accordéon : (2002)
  • Ça va, ça vient (bis) : Hi-8 (bis) (2003)

Acteur

Compositeur

Auteur

Publication

Notes et références

Notes

  1. DVD réédité par Frémeaux & Associés.
  2. Éditions Le Mot et le Reste.
  3. La date de décès à l'état civil est bien 2016, et non pas 2017 comme indiqué par erreur sur sa pierre tombale.
  4. La réédition cd de 1998 contient 2 inédits, Le Naufrage (1981) et La Complainte de Ben (1976).

Références

  1. « Mort de Pierre Barouh, auteur de la chanson du film Un homme et une femme », sur lemonde.fr.
  2. Biographie de Pierre Barouh., sur jechantemagazine.com.
  3. « Pierre Barouh, enfant juif et compositeur », Arantelle, sur biblio.paysdelachataigneraie.org, 23 juin 2015.
  4. « Évocations d'un promeneur épris de l'autre rive » par Pierre Barouh, in Revue 303 no 79.
  5. a et b « Pierre Barouh sur IMDB » (consulté le ).
  6. Pierre et Maïa Barouh, photo Tferriere sur Flickr.
  7. a et b Barouh d’honneur, 2 janvier 2017 sur Gonzaï.
  8. a et b Auteur-compositeur, Pierre Barouh est mort d'un infarctus du myocarde à 82 ans, sur Médecine des arts.
  9. Bimbo Tower, le palais de Tokyo, 31 novembre 2003 sur Libération
  10. Interview / Benjamin Barouh, 12 février 2020, sur Starwaxmag
  11. Le Japon de Pierre Barouh, 18 mai 2012, sur Le Monde.
  12. Annie Yanbekian, « Maïa Barouh, le souffle électro sur la tradition japonaise », sur France Info, (consulté le ).
  13. Bertrand Guyard, « Pierre Barouh : ses obsèques auront lieu à Paris le 4 janvier » sur lefigaro.fr, 30 décembre 2016 (consulté le 9 janvier 2017).
  14. Pierre Barouh, discographie complète sur Discogs.

Liens externes