Crassigyrinus
Crassigyrinus scoticus
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Sarcopterygii |
Clade | Stegocephalia |
Watson, 1926
Crassigyrinus est un genre éteint d'énigmatiques stégocéphales aquatiques carnivores, ayant vécu durant le Carbonifère inférieur (Viséen), entre 345 et 329 millions d'années, dans ce qui est actuellement l'Écosse et peut-être même l'Amérique du Nord. Une seule espèce est connue, Crassigyrinus scoticus, décrit par le zoologiste britannique David Meredith Seares Watson en .
Crassigyrinus possède des caractéristiques fusionnant des éléments de tétrapodes et celui de poissons, rendant sa classification difficile. L'animal a des membres postérieurs beaucoup plus grands que les membres antérieurs ainsi qu'une queue longue et comprimée, suggérant une mode de vie entièrement aquatique. L'animal dispose également d'imposants et puissantes mâchoires capables de s'ouvrir jusqu'à 60° ainsi que de grandes orbites sur le crâne, indiquant qu'il chasserait ses proies dans des eaux troubles ou dans l'obscurité.
Découverte
[modifier | modifier le code]Le spécimen holotype est décrit à l'origine sous le nom de Macromerium scoticum et ne possède pas un crâne complet. Cependant, avec les découvertes ultérieures, Crassigyrinus est maintenant connu à partir de trois crânes, dont l'un est en articulation et disposant d'un squelette assez complet. D'autres fossiles attribués incluent deux mâchoires inférieures incomplètes. Les restes de Crassigyrinus sont connus des archives fossiles datant du Carbonifère inférieur de l'actuel Écosse et peut-être même du village de Greer, situé en Virginie-Occidentale, aux États-Unis[1].
Description
[modifier | modifier le code]Crassigyrinus a un corps profilé atteignant jusqu'à 2 mètres de long. Ses membres sont de taille très réduite et pratiquement inutiles, ce qui implique que l'animal est presque entièrement aquatique. Crassigyrinus possède également des mâchoires exceptionnellement grandes, équipées de deux rangées de dents acérées, la deuxième rangée ayant une paire de crocs palatins. Des études montrent que Crassigyrinus aurait pu ouvrir sa mâchoire jusqu'à 60°, ce qui suggère qu'il devrait être un puissant prédateur ayant une forte morsure[2]. Cela suggère qu'il convient parfaitement à la capture de poissons et que l'animal serait probablement un prédateur rapide.
Plusieurs crêtes osseuses épaissies courent le long de la ligne médiane dorsale du museau et entre les yeux, plusieurs paléontologues suggèrent qu'elles aidaient le crâne à résister au stress lorsque l'animal mordait une proie. Crassigyrinus possède de grands orbites, suggérant qu'il serait soit nocturne, soit vivant dans des eaux très troubles[3]. Il posséderait de grandes encoches otiques (spiraculaires), accueillant probablement un stigmate plutôt qu'une membrane tympanique[4].
L'humérus de l'animal ne mesure que 35 millimètres de long, ce qui est relativement petit comparé au reste du corps de l'animal. Divers foramens sur les surfaces humérales sont très similaires à ceux observés chez Ichthyostega, Acanthostega et des poissons à nageoires lobées tels Eusthenopteron[5],[6].
Les membres postérieurs sont beaucoup plus gros que les membres antérieurs et, dans le bassin, l'ilium manque de connexion osseuse à la colonne vertébrale, une caractéristique classique des tétrapodes aquatiques. La queue, connue seulement à partir de quelques fragments de vertèbres, est supposée d'être longue et comprimée latéralement[2].
Classification
[modifier | modifier le code]Historique
[modifier | modifier le code]Crassigyrinus est un taxon très énigmatique, ce dernier ayant confus les paléontologues pendant des décennies en raison de ses caractéristiques partagées entre celui des poissons et des tétrapodes. Tout comme de nombreux autres tétrapodes énigmatiques, il est anciennement placé dans le groupe, aujourd'hui paraphylétique, des Labyrinthodontia[2]. Certains paléontologues considèrent cet animal comme l'un des tétrapode les plus basaux, tandis que l'immense majorité hésitent à le placer dans ce taxon, ces derniers préférant le classer dans le plus grand clade Stegocephalia[7],[8].
Phylogénie
[modifier | modifier le code]Cladogramme basée selon Swartz en 2012[7] :
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Culture populaire
[modifier | modifier le code]Dans le cinquième épisode de la mini-série Prehistoric Park, mettant en scène la séquence du Carbonifère de l'actuel Écosse, Nigel Marven attrape puis relâche un Crassigyrinus dans un profond marécage[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Stephen J. Godfrey, « Isolated tetrapod remains from the Carboniferous of West Virginia », Kirtlandia, vol. 43, , p. 27-36 (lire en ligne)
- (en) Chapter on Crassigyrinus from Gaining ground: the origin and evolution of tetrapods, by Jenny Clack, Indiana University Press 2002, from Google Books
- (en) The Marshall Illustrated Encyclopedia of Dinosaurs and Prehistoric Animals, London, Marshall Editions, (ISBN 1-84028-152-9), p. 51
- (en) Michael J. Benton, Vertebrate Palaeontology 3rd edition, (ISBN 978-0-632-05637-8)
- (en) A. L. Panchen, « On the Amphibian Crassigyrinus scoticus Watson from the Carboniferous of Scotland », Philosophical Transactions of the Royal Society of London B, vol. 309, , p. 505-568 (DOI 10.1098/rstb.1985.0095, S2CID 85007916)
- (en) A. L. Panchen, « The Early Tetrapods: Classification and the Shapes of Cladograms », Comstock/Cornell University Press, , p. 110-144 (DOI 10.7591/9781501718335-006, S2CID 91329944)
- (en) B. Swartz, « A marine stem-tetrapod from the Devonian of Western North America », PLOS ONE, vol. 7, no 3, , e33683 (PMID 22448265, PMCID 3308997, DOI 10.1371/journal.pone.0033683 , Bibcode 2012PLoSO...733683S)
- (en) Jennifer A. Clack, Carys E. Bennett, David K. Carpenter, Sarah J. Davies, Nicholas C. Fraser, Timothy I. Kearsey, John E. A. Marshall, David Millward, Benjamin K. A. Otoo, Emma J. Reeves, Andrew J. Ross, Marcello Ruta, Keturah Z. Smithson, Timothy R. Smithson et Stig A. Walsh, « Phylogenetic and environmental context of a Tournaisian tetrapod fauna », Nature Ecology & Evolution, vol. 1, no 1, , Article number 0002 (PMID 28812555, DOI 10.1038/s41559-016-0002, S2CID 22421017, lire en ligne)
- « Prehistoric Park », sur dinosoria.com (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Sébastien Steyer, La Terre avant les Dinosaures, Belin éditeur, (ISBN 978-2-701-142067, OCLC 2701142067, lire en ligne)
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (en) Crassigyrinus sur Tolweb
Références taxonomiques
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- Ressources relatives au vivant :