(Translated by https://www.hiragana.jp/)
Élections législatives croates de 2011 — Wikipédia Aller au contenu

Élections législatives croates de 2011

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Élections législatives croates de 2011
151 sièges du Parlement
(Majorité absolue : 76 sièges)
Type d’élection Élection législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 254 121
Votants 2 394 638
56,29 % en diminution 3,2
Votes exprimés 2 353 465
Blancs et nuls 41 173
Coalition Cocorico – Zoran Milanović
Voix 958 318
40,72 %
en diminution 3
Députés élus 81 en augmentation 14
Coalition HDZ – Jadranka Kosor
Voix 563 215
23,93 %
en diminution 12,7
Députés élus 45 en diminution 21
HS-LR – Dragutin Lesar (hr)
Voix 121 785
5,17 %
Députés élus 7 en augmentation 7
Carte des résultats
Carte
Premier ministre
Sortante Élu
Jadranka Kosor
HDZ
Zoran Milanović
SDP
izbori.hr

Les élections législatives croates de 2011 (en croate : Hrvatski parlamentarni izbori 2011) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 151 députés de la 6e législature du Parlement pour un mandat de quatre ans.

La Coalition Cocorico (KK), formée autour du Parti social-démocrate, obtient la majorité absolue des sièges. Elle devance de plus de 15 points l'Union démocratique croate (HDZ), au pouvoir depuis huit ans et plombée par des scandales financiers. Zoran Milanović accède au poste de Premier ministre et forme son gouvernement moins de trois semaines après le scrutin.

La reconduction d'Ivo Sanader

[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives du 25 novembre 2007, l'Union démocratique croate (HDZ) du Premier ministre Ivo Sanader s'impose avec 66 députés, soit dix de plus que le Parti social-démocrate de Croatie (SDP). Bien qu'aucune majorité claire ne se dégage au Parlement, la HDZ semble davantage en mesure de conserver le pouvoir[1].

Après avoir constitué un gouvernement de coalition avec le Parti paysan croate (HSS), le Parti social-libéral croate (HSLS) et le Parti démocratique indépendant serbe (SDSS), Sanader obtient le , la confiance des parlementaires. Le vice-Premier ministre Slobodan Uzelac devient le premier ministre issu des Serbes de Croatie depuis l'indépendance[2].

Le mois d' est marqué par trois assassinats à caractère mafieux à Zagreb, d'abord celui de la fille d'un avocat défendant un ancien général accusé de corruption, puis ceux de deux journalistes considérés comme proches de la mafia croate. Quelques mois plus tôt, un journaliste d'investigation spécialisé dans le crime organisé avait été frappé à coups de barres de fer par des agresseurs jamais identifiés, et hospitalisé. Ces affaires conduisent au renvoi des ministres de la Justice et de l'Intérieur[3].

L'accession au pouvoir de Jadranka Kosor

[modifier | modifier le code]

Le , Sanader annonce à la surprise générale son retrait de la vie politique, réfutant par ailleurs les rumeurs qui le voient se présenter à la présidence de la République à la fin de l'année[4]. Sa successeure Jadranka Kosor, première femme à diriger l'exécutif croate, obtient cinq jours plus tard l'investiture des parlementaires et met en place une équipe au sein de laquelle le HSLS ne siège plus[5]. Elle signe, le suivant, un compromis avec le président du gouvernement slovène Borut Pahor afin de résoudre le conflit frontalier opposant les deux pays en baie de Piran, conduisant la Slovénie à lever son veto à l'entrée de la Croatie au sein de l'Union européenne[6].

L'élection présidentielle qui se tient à la fin de l'année constitue un camouflet pour la HDZ, son candidat Andrija Hebrang échouant à se qualifier au second tour. Sanader annonce alors son retour en politique, mais se trouve exclu par sa propre formation. Le député social-démocrate Ivo Josipović, compositeur de musique et professeur de droit, l'emporte finalement avec 60,3 % des voix face au maire de Zagreb Milan Bandić[7].

La justice croate lance le un mandat d'arrêt international contre Ivo Sanader, qui a quitté la Croatie après que le Parlement a levé son immunité parlementaire. Il est interpellé en Autriche le lendemain dans le cadre d'une enquête anti-corruption qui le met en cause dans le financement illégal de la HDZ[8]. Kosor procède deux semaines plus tard à un remaniement ministériel, qui voit le débarquement du ministre des Finances Ivan Šuker, afin d'affronter la dégradation de la situation économique du pays et la dernière ligne droite des négociations d'adhésion à l'Union européenne[9].

Mode de scrutin

[modifier | modifier le code]
Salle des séances du Parlement.

Le Parlement (Sabor) est le parlement monocaméral de la république de Croatie. Il se compose de 151 députés, élus pour une législature de quatre ans :

  • 140 députés élus au scrutin proportionnel d'Hondt dans dix circonscriptions de 14 sièges, avec un seuil électoral de 5 % ;
  • 8 députés élus pour représenter les minorités ethniques au scrutin majoritaire à un tour plurinominal ou uninominal :
    • 3 représentants des Serbes ;
    • 1 représentant des Italiens ;
    • 1 représentant des Hongrois ;
    • 1 représentant des Tchèques et Slovaques ;
    • 1 représentant des Albanais, Bosniaques, Macédoniens, Monténégrins et Slovènes ;
    • 1 représentant des Autrichiens, Bulgares, Allemands, Juifs, Polonais, Roms, Roumains, Ruthènes, Russes, Turcs, Ukrainiens et Valaques
  • 3 députés élus au scrutin proportionnel d'Hondt représentant la diaspora croate.

Avant un amendement à la loi électorale de 2010, le nombre de députés de la diaspora variait en fonction du nombre de votants des expatriés par rapport au nombre de votants dans les dix premières circonscription, pour un maximum de 12 sièges. Au cours des dernières élections organisées sous ce système en 2007, cinq sièges avaient ainsi été pourvus par la diaspora.

Les députés votent le la dissolution du Parlement par 135 voix favorables, ouvrant la voie à la tenue des élections législatives le suivant[10].

Mise en cause dans de nombreux scandales financiers, l'Union démocratique croate tente de faire oublier ses déboires en retrouvant ses accents nationalistes sans remettre en cause son engagement pro-européen. La Première ministre Jadranka Kosor rend ainsi hommage à la mémoire de Franjo Tuđman, premier dirigeant de la Croatie indépendant aux penchants nationalistes et autoritaires. La Coalition Cocorico (KK), formée de quatre partis de centre gauche, mène campagne sur le respect de l'État de droit, l'arrimage à l'Europe et le redressement de l'économie. La Croatie est alors en récession depuis deux ans et le chômage touche 17 % de la population active[11].

Principales forces politiques

[modifier | modifier le code]
Parti/coalition Chef de file Idéologie Résultat en 2007
Union démocratique croate (HDZ, HGS, DC)
Hrvatska demokratska zajednica (HDZ)
Jadranka Kosor
(Première ministre)
Centre droit
Démocratie chrétienne, conservatisme, europhilie
36,2 % des voix
66 députés
Coalition Corico (SDP, HNS, HSU, IDS)
Kukuriku koalicija (KK)
Zoran Milanović Centre gauche
Social-démocratie, social-libéralisme, régionalisme
43,7 % des voix
67 députés[a]
Parti paysan croate
Hrvatska seljačka stranka (HSS)
Josip Friščić Centre
Agrarisme, social-libéralisme, démocratie chrétienne
En coalition
6 députés
Résultats des élections législatives croates de 2011[12]
Parti/coalition Voix % +/- Sièges +/-
Parti social-démocrate de Croatie (SDP) 958 318 40,72 en diminution 3,02 61 en augmentation 5
Parti populaire croate - Démocrates libéraux (HNS) 13 en augmentation 6
Diète démocrate istrienne (IDS) 3 en stagnation
Parti croate des retraités (HSU) 3 en augmentation 2
Coalition Cocorico (KK) 80 en augmentation 13
Union démocratique croate (HDZ) 563 215 23,93 en diminution 12,69 44 en diminution 22
Parti civique croate (HGS) 2 en augmentation 2
Centre démocratique (DC) 1 en augmentation 1
Total Union démocratique croate (HDZ) 47 en diminution 19
Travaillistes croates - Parti du travail (HL-SR) 121 785 5,17 Nv 6 en augmentation 6
Parti social-libéral croate (HSLS) 72 988 3,10 Abs 0 en diminution 2
Parti croate du droit (HSP) 72 360 3,07 en diminution 0,43 0 en diminution 1
Parti paysan croate (HSS) 71 450 3,04 Abs 1 en diminution 5
Alliance démocratique croate de Slavonie et Baranya (HDSSB) 68 995 2,93 en augmentation 1,13 6 en augmentation 3
Liste indépendante d'Ivan Grubišić 66 266 2,82 Nv 2 en augmentation 2
Parti croate du droit – Ante Starčević (HSP-AS) 66 150 2,81 Nv 1 en augmentation 1
Pur parti croate du droit (HČSP) 0 en stagnation
Parti croate du droit – Ante Starčević (HSP-AS) 1 en augmentation 1
Parti démocratique indépendant serbe (SDSS) 3 en stagnation
Alliance des associations hongroises (SMU) 1 en stagnation
Parti croate des retraités (HSU)[b] 1 en augmentation 1
Centre pour l'intégration européenne (CPI EU) 1 en augmentation 1
Parti démocrate des Bosniaques de Croatie (BDSH) 1 en augmentation 1
Indépendants[c] 1 en diminution 1
Autres partis 0 en diminution 2
Minorités nationales 8 en stagnation
Autres[d] 291 938 12,40 0 en stagnation
Suffrages exprimés 2 353 465 98,28
Votes blancs et invalides 41 173 1,72
Total 2 394 638 100 151 en diminution 2
Abstention 1 859 483 43,71
Inscrits / participation 4 254 121 56,29

La victoire du centre gauche met un terme à 20 années de pouvoir quasi-ininterrompu de l'Union démocratique croate. Bien qu'il ne soit pas très populaire, qu'il soit peu charismatique et connu pour son tempérant colérique, Zoran Milanović s'impose grâce à la forte volonté d'alternance au sein de la société croate[13].

Conséquences

[modifier | modifier le code]

Le , le président de la République Ivo Josipović charge Zoran Milanović de constituer le douzième gouvernement de Croatie. Il s'engage alors à relancer la croissance économique et à faire voter rapidement un budget d'austérité[14]. Son équipe obtient la confiance du Parlement neuf jours plus tard, par 89 voix pour, 28 contre et 12 abstentions[15].

  1. Addition des résultats du SDP, du HNS, du HSU et de l'IDS, qui concouraient séparément.
  2. Le représentant des Tchèques et Slovaques.
  3. Le représentant des Italiens.
  4. Partis n'ayant obtenu aucun siège de député.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Croatie : à la recherche d'une majorité parlementaire », Ouest-France,‎
  2. « Ivo Sanader veut que la Croatie intègre l'UE vers 2010 et nomme un vice-premier ministre serbe », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Croatie: 2 journalistes tués dans un attentat, le président dénonce la mafia », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Démission surprise du premier ministre croate », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Jadranka Kosor, première femme Premier ministre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Philippe Ricard, « Slovénie et Croatie ouvrent la voie de l'UE aux Balkans », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Piotr Smolar, « Ivo Josipovic, nouveau président croate chargé de conduire le pays vers l'UE », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « L'ancien premier ministre Ivo Sanader interpellé en Autriche », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Un remaniement gouvernemental pour tenter de redresser l'économie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Croatie : le parlement a été dissous », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Benoît Vitkine, « Secouée par des scandales de corruption, la Croatie se dirige vers l'alternance », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) European Election Database, « Croatia: Parliamentary Election 2011 », sur eed.nsd.uib.no (consulté le ).
  13. Benoît Vitkine, « Croatie : Zoran Milanovic, un diplomate pour affronter l'UE », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Croatie: le redressement économique, priorité du nouveau gouvernement », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Croatie:le nouveau gouvernement investi », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Lien externe

[modifier | modifier le code]