Attock
Attock | |
Le fort d'Attock (en). | |
Administration | |
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Pays | Pakistan |
Province | Pendjab |
Division | Rawalpindi |
District | Attock |
Démographie | |
Population | 146 396 hab. (rec. 2017) |
Géographie | |
Coordonnées | 33° 54′ 26″ nord, 72° 18′ 40″ est |
Localisation | |
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Attock (en ourdou : اٹک) est une ville pakistanaise du Pendjab, capitale du district d'Attock. La ville se trouve dans le corridor formé par la rivière Kaboul et les rives de l'Indus et donne son nom au district qui l'inclut. La ville se situe à 80 km à l'ouest de Rawalpindi et à 100 km à l'est de Peshawar.
En 1901, on y recensait 2 866 habitants, un chiffre qui augmentera rapidement tout au long du XXe siècle[1]. En 2017, la population de la ville comprend près de 150 000 habitants.
Histoire
[modifier | modifier le code]Origines antiques
[modifier | modifier le code]Par sa position sur la grande route Uttarapatha (en), principal axe de communication entre la Perse et la Chine, l'antique cité d'Attock Khurd recèle une riche histoire. Le grand philologue et grammairien Pāṇini, qui compila l'Aṣṭādhyāyī, la plus ancienne grammaire du sanskrit connue, naquit en -520 près d'Attock, alors territoire de l'empire Gandhâra.
Le règne d'Asoka marque un essor du bouddhisme dans la région, qui connut dès lors de nombreuses influences y compris grecques. Quand le voyageur chinois Xuanzang visite la région, en 630 et en 643, le bouddhisme marquait une période de déclin, au profit d'un renouveau hindouiste.
La région demeura sous le contrôle de royaumes hindous jusqu'à la fin du IXe siècle, avant de tomber dans le giron des seigneurs de Kaboul, après Samanta Deva et jusqu'à la mort de Mahmûd de Ghaznî, puis sous la domination des sultans de Delhi.
Bastion moghol
[modifier | modifier le code]La région, Attochium Regnum[2] – ou royaume d'Attock [3],[Note 1] –, porte d'entrée vers l'Asie centrale, se retrouve incluse dans un nouvel empire avec l'avènement du Grand Moghol Akbar. Ce dernier accroit l'importance de la ville en y bâtissant le Fort d'Attock entre 1581 et 1583[4], qui renforce le système de fortifications au Nord de son empire amorcé avec le Fort de Rohtas. La ville passe alors pour l'une des meilleures forteresses que le Grand Moghol possède et dont on disait « Nul étranger n'y peut entrer, s'il ne fait paroître qu'il en a obtenu la permission »[2].
En outre, Akbar faisant appel à son général hindou Man Singh Ier, râjâ d'Amber[5], pour soumettre son frère rebelle Mirza Muhammad Hakim à Kaboul, conscient de l'inviolabilité du tabou hindou à s'aventurer au-delà des mers comme à traverser l'Indus à Attock, lui lança la phrase célèbre : « Sab bhoomi Gopal ki, tis mey Attock kahan ? Jis kei man mey khattak hain, so hi Attock rahan » (Le monde entier, dans lequel se trouve Attock, appartient à Dieu ? Seul celui qui met des entraves dans son esprit, considérera Attock comme un obstacle)[6].
Au déclin de l'empire moghol, les Marathes occupent Attock entre 1751 et 1760, placée sous le commandement du cousin du Peshwâ Balaji Bajirao, Raghunathrao[7]. Dans les années qui suivirent, la ville devient le théâtre d'innombrables combats entre Sikhs et Afghans, jusqu'à la prise du fort par le Maharaja du Pendjab, Ranjit Singh, en 1813.
De la couronne britannique à l'indépendance
[modifier | modifier le code]La région tomba sous la couronne britannique après la Seconde Guerre anglo-sikh et le fort perdit son importance stratégique. Le district d'Attock fut constitué en 1904 et la ville d'Attock fut alors dénommée Campbellpur (« Campbell-ville »), nom qu'elle abandonna tardivement en 1978, pour retrouver son toponyme originel d'Attock, qui signifie littéralement « piémont »[4].
Dès l'indépendance de la nouvelle république islamique du Pakistan en 1947[8], les communautés hindoues et sikhes d'Attock n'eurent d'autre choix qu'émigrer, quand les réfugiés musulmans en provenance de l'Inde commencèrent à s'y installer[8].
La ville et ses environs sont connus aujourd'hui pour leur forte représentation parmi les soldats des forces armées pakistanaises.
Démographie
[modifier | modifier le code]La population de la ville a été multipliée par près de cinq entre 1972 et 2017, passant de 29 172 à 146 396 habitants. Entre 1998 et 2017, la croissance annuelle moyenne s'affiche à 4,0 %, largement supérieure à la moyenne nationale de 2,4 %[9].
1972 (rec.) | 1981 (rec.) | 1998 (rec.) | 2017 (rec.) | |
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Population | 29 172 | 39 986 | 69 729 | 146 396 |
Note
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Gazetteers Organisation, Haryana District Gazetteers : Imperial gazetteer of India (provincial series), Punjab, 1908 (v. 2), Gazetteers Organisation, Revenue Dept., Haryana, (lire en ligne)
- Louis Moréri, Le Grand Dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane (Tome Premier A-H), Amsterdam, P. Brunel, A. Moetjens, G. Vande Water, (lire en ligne)
- Michel Antoine Baudrand, Dictionnaire géographique et historique, Tome Premier, Paris, Denys du Puis, (lire en ligne)
- (en) John Everett-Heath, The Concise Dictionary of World Place Names, Oxford University Press, (ISBN 9780192556462, lire en ligne)
- Sharada Dwivedi, Les Maharajas et les États princiers de l'Inde, New Delhi, Varanasi, Lustre Press, , 155 p. (ISBN 978-81-7436-081-6)
- Jyoti Jafa, Royale Jaipur, New Delhi, India, Roli Books Pvt Ltd, , 196 p. (ISBN 978-81-7436-166-0)
- (en) "Attock to Cuttack, PM Narendra Modi causes a stir", Chidanand Rajghatta, sur The Economic Times, le 27 juin 2017.
- « 15 août 1947, la douloureuse indépendance de l’Inde et du Pakistan », La Croix, 14 août 2017.
- (en) Pakistan: Provinces and Major Cities sur citypopulation.de