Ayatollah
Un ayatollah (en arabe : آية الله ou en persan : آیتالله, signifiant « signe de Dieu ») est l'un des titres les plus élevés décerné à un membre du clergé chiite (mollah). Contrairement au clergé sunnite, le clergé chiite est très hiérarchisé.
Les ayatollahs sont les chefs et les docteurs considérés comme des experts de l'islam dans les domaines de la jurisprudence, de l'éthique, de la philosophie ou du mysticisme. Ils enseignent la plupart du temps dans les écoles (hawza) islamiques.
Le plus haut grade régissant la hiérarchie des Ayatollahs sont les marja portant le tire de Grands Ayatollahs.
Certains ayatollahs portent des turbans noirs (surtout dans le monde arabe et persan) ou verts, ce qui indique leur position de sayyid, autrement dit de descendant de Mahomet via sa fille Fatima, épouse d'Ali, le premier imam dans le chiisme duodécimain[1]. Les autres ayatollahs portent traditionnellement un turban blanc.
Dans la langue française courante, le terme est également employé pour désigner une personne particulièrement intransigeante sur un sujet précis. « Ayatollah » est également le surnom d'Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
Origine
[modifier | modifier le code]La plus ancienne mention connue de ce titre est celle d' Ibn Allamah Al-Hilli , mais il n'était pas vraiment en usage avant le siècle dernier[2]. Il semble que ce soit lorsque les adeptes de l’école Usili ont assis leur domination par rapport à la branche duodécimain et voyaient la quasi-disparition de l'école akhbariste, que le titre a été popularisé par les Usulis, sans doute dans le but de promouvoir le statut de leur clergé[3].
Mirza Ali Aqa Tabrizi a été le premier à utiliser le terme Ayatollah pour les sources d'émulation à Nadjaf, notamment Akhund Khurasani, afin de les distinguer des clercs de rang inférieur à Téhéran. Pendant la révolution constitutionnelle de l'Iran[4], Hamid Algar considère que ce titre est probablement entré dans l'usage général parce qu'il était un « résultat indirect de la réforme et du renforcement de l'institution religieuse à Qom ». Pour cet auteur, il se peut que le premier à avoir porté ce titre ait été Abdul-Karim Haeri Yasdi, le fondateur du séminaire de Qom.
Ayatollahs célèbres
[modifier | modifier le code]Ce tableau présente une liste non-exhaustive des Ayatollahs, ne sont pas répertoriés ici les marja-e taqlid qui ont le titre de "Grands Ayatollahs".
Vivants
[modifier | modifier le code]Image | Nom | Date de naissance |
---|---|---|
Ahmad Jannati | ||
Mohammad Ali Movahedi-Kermani | 1931 ou 1932 | |
Hashem Hashemzadeh Herisi | 1938 | |
Mohammad Mousavi Khoeiniha | 1942 | |
Mujtaba Hussaini Shirazi | ||
Mostafa Mohaghegh Damad | 1945 | |
Ibraheem Yaqoub Zakzaky | ||
Mahmoud Alavi | ||
Sadeq Larijani | ||
Abbas Tabrizian | 1962 | |
Reza Ramezani | 1963 | |
Mojtaba Khamenei |
Décédés
[modifier | modifier le code]par date de décès
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Luizard Pierre-Jean, Histoire politique du clergé chiite. XVIIIe : XXIe siècle, Paris, Fayard, , 326 p. (ISBN 978-2-213-68070-5), p. 311.
- Algar, Hamid (18 August 2011) [15 December 1987]. "ĀYATALLĀH". In Yarshater, Ehsan (ed.). Encyclopædia Iranica. Fasc. 2. Vol. III (Online ed.). New York, NY: Bibliotheca Persica Press. p. 133.
- Cyril Glassé, The new encyclopedia of Islam, AltaMira Press, (ISBN 0-7591-0189-2, 978-0-7591-0189-0 et 0-7591-0190-6, OCLC 48553252, lire en ligne)
- (en) Denis Hermann, « Akhund Khurasani and the Iranian Constitutional Movement », Middle Eastern Studies, vol. 49, no 3, , p. 430–453 (ISSN 0026-3206 et 1743-7881, DOI 10.1080/00263206.2013.783828, lire en ligne, consulté le )