Camille Joset (1879-1958)
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Mathieu François Camille Joset |
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Camille Joset né le 14 décembre 1879 à Soumagne et décédé le 30 décembre 1958 à Etterbeek est un journaliste, haut fonctionnaire et héros de la Résistance de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
[modifier | modifier le code]Mathieu François Camille Joset ou Camille Joset, né le 14 décembre 1879, est le fils de Jean Alfred Joset, négociant, et de Marie Fafchamps[1]. Le 14 juin 1904, il épouse Marie Lucie Ligier, d'origine française, qui lui donne quatre fils dont Camille-Jean Joset, futur professeur d'université[2].
Il fait ses études au collège impérial Marie-Thérèse de Herve, au Petit Séminaire de Saint-Trond où il étudie la philosophie thomiste et à l'Université de Liège où il fait une candidature en Sciences naturelles[3].
Il commence une carrière de journaliste et est engagé en comme secrétaire de rédaction à la « La Dépêche » à Liège. En 1902, il quitte Liège pour Arlon et pour y prendre la direction de « L'Avenir du Luxembourg », journal traditionnellement lié au monde chrétien.
Il s'engage alors dans la démocratie chrétienne et est élu conseiller communal en 1911 pour le parti catholique à Arlon. L'année suivante, il est élu conseiller provincial dans le canton d'Arlon[3].
Dès le début de la Première Guerre mondiale, il s'engage comme volontaire dans l'armée belge et est attaché au gouvernement militaire de la province de Luxembourg. À la suite de l'occupation allemande de la Belgique, il s'occupe de l'organisation les services de renseignements anglo-belges dans le Luxembourg. Il est arrêté par les Allemands et condamné à mort le . Sa peine est ensuite commuée en travaux forcés puis en réclusion à perpétuité par les autorités allemandes[4].
Il est libéré après l'Armistice de 1918 et déménage à Bruxelles. Il est nommé successivement directeur du service de presse au ministère des Chemins de fer, Postes et Télégraphes en 1919, président de l'Association des villes belges et Haut Commissaire Royal à la reconstruction de la province du Luxembourg de 1920 à 1922[2].
Atteint de sclérose en plaques, il est admis à la retraite anticipée en juillet 1934 et, en 1935, il est complètement paralysé des membres inférieurs[2].
Dès 1939, il organise avec son fils Camille-Jean Joset, un réseau d'informateurs dans la Province de Luxembourg munis d'émetteurs radios pour le compte du Secret Intelligence Service anglais[5]. Le 4 janvier 1941, son service d'espionnage fusionne avec le directoire national du Mouvement national belge dont il reprend le commandement national après l'arrestation d'Aimé Dandoy survenue le . Il est également rédacteur en chef de « La Voix des Belges » . À son tour arrêté par la Gestapo, le , il reste trois années prisonnier, mis au secret sous le régime Nacht und Nebel[6]. À sa suite, Raymond Defonseca reprend la tête du Mouvement national belge. Camille Joset sera libéré à la suite de l'avance alliée, printemps 1945.
En 1947, il est nommé lieutenant-colonel de la Résistance et est élu président du Conseil national de la Résistance. De même, il fonde en 1948 un home destiné aux victimes de la Résistance[4].
Camille Joset était l'auteur de nombreux ouvrages pour lesquels l'Académie française lui avait décerné la médaille d'or du Prix de la langue française[4].
Publications
[modifier | modifier le code]- Ce fut la guerre..., Paris, Bruxelles : Vermaut, 1930. - 191 p. : ill.; 19 cm x 12 cm (BA 32.152)
- Face à l'occupant : Belgique, terre de liberté et de résistance, Bruxelles : L'Armée-La Nation, 1948. - 28 p. : ill., facs.; 4° (BB B 8/59)
- Figures de Belges et têtes de Boches, Courtrai : Vermaut, 1928. - 253 p. : ill.; 12° (BA B0271)
- La Douleur qui rit : pages détachées du Carnet d'un forçat de guerre, Courtrai : Vermaut, 1927. - 174 p. : ill.; 12° (BA B0058) ; et Bruxelles : chez l'auteur, 1927. - 174 p. : ill.; 12° (BA B0280)
- La Geste du Mouvement national belge, Bruxelles : La Voix des Belges, 1948. - 39 p. : ill. (BB B 8/12)
- La Marche au poteau, Courtrai : Vermaut, 1930. - 187 p. : ann., ill.; 12° (BA B066)
- Le Mort survivant, Bruxelles : Joseph Vermant, 1925. - 26 p. : ill. ; 8°. (BB B 25/35)
- Match David-Goliath, Bruxelles : La Lecture au Foyer / Dewit, 1927. - 72 p. : ill.; 8° (BA B0362)
- « Panorama de la Résistance » in Le Flambeau, revue belge des questions politiques et littéraires, 1940-1947. Bruxelles, s.d., p. 371-383. (BA B0353)
- Panorama de la Résistance belge, Bruxelles : La Voix des Belges, 1948. - 20 p. ; 16° (BB B 8/47)
Hommages
[modifier | modifier le code]- Une avenue porte son nom à Etterbeek. Une plaque commémorative, œuvre de Dolf Ledel, a été appliquée à l'entrée de cette avenue avec l'inscription « COLONEL CAMILLE JOSET MCMLIV » ;
- Il y a aussi une rue Camille Joset à Rossignol et à Soumagne (Chaussée Colonel Joset).
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Grand-croix de l'ordre de Léopold II ;
- Grand officier de l'ordre de Léopold avec liserés d'or ;
- Grand officier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (Vatican) ;
- Commandeur de la Légion d'honneur (France) ;
- Ordre de l'Empire britannique à titre civil : commandeur (Angleterre) ;
- Citation à l'ordre du jour de la Nation ;
- Médaille d'or du Prix de la langue française.
Références
[modifier | modifier le code]- Commune de Soumagne, « Registre d'état-civil - acte de naissance 108 » , sur Familysearch, (consulté le )
- Paul Wynants, Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (lire en ligne), p. 209-211
- Marie Dewez, « Camille Joset », sur Connaître la Wallonie, (consulté le )
- « Mort du colonel Joset, président du Conseil national de la Résistance », Le Soir, , p. 3 (lire en ligne )
- E. Verhoeyen, « les Honorables » correspondants in Jours de guerre, Bruxelles, no 1, 1990, p. 121-125.
- Emmanuel Debruyne, La guerre secrète des espions belges : 1940-1944, Bruxelles, Racine, , 389 p. (ISBN 978-2-87386-524-5, OCLC 470919980, lire en ligne)