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Citrus limettioides

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Citrus limettioides est une espèce d'arbre fruitier de la famille des Rutaceae. Il est aussi appelé limettier doux Ce lien renvoie vers une page d'homonymie avec pour principal cultivar le limettier doux de Palestine[1], qui produit des limettes ou citrons doux. Leur jus contient généralement moins de 0,1 % d'acide citrique : le goût est très léger. Il est cultivé pour son fruit en Afrique du Nord (Tunisie[2], Maroc), au Moyen-Orient, en Iran[3], au Pendjab[4], en Inde (Maharashtra, Uttaranchal), en Amérique centrale et peu connu en Europe[5].

Dénomination

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On rencontre l'orthographe Citrus limettoides[6].

La taxonomie retient Citrus × limettioides Yu.Tanaka Journal Indian Botanical Soc. (1937), français Limettier doux de Palestine, espagnol lima dulce de India[7], الليمون الفلسطيني الحلو (allaymun alfilastiniu alhulw) en arabe, limun helou ou limun succari en Egypte. Le fruit séché au soleil est connu comme noumi basra en Iraq, as limoo amani (Omani limes) en Iran, loomi à Oman[8].

Les synonymies sont parfois fantaisistes citron (Citrus × limon)[9], cédrat (Citrus medica)[10].

Phylogénie

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La généalogie est complexe. La génomique permet de regrouper les limettes douces dans un vaste clade avec une hérédité comparable et composé de C. limetta, du C. meyeri et des citrons C. limon.

Franck Curk et al. donnent (2016) une phylogénie sur base de marqueurs cytoplasmiques et nucléaires. C. limettioides sont classés dans le sous groupe CT6 (chlorotype 6) pamplemoussiers, groupe nucléaire principal G. à côté des 3 cultivars de limettes douces les auteurs placent le citron doux Butnal (Butnal sweet lemon et une variété de citron marocain à fruit sphérique, aréole peu marquée, sans acidité et très juteux[11]). Ces accessions avaient une structure nucléaire relative à trois espèces (C. reticulata, C. maxima et C. medica en hétérozygotie) similaire à celle observée chez les citrons jaunes. Avec près de 50 % de contribution de cédratier C. medica, et probablement d'un double hybride pamplemoussier x mandarinier (C. maxima  ×  C. reticulata) × C. medica[12].

Contribution en pourcentage des taxons ancestraux (base polymorphisme mononucléotidique): les 3 accessions de C. limettoïdes (groupe G) présentent 50 % de contribution de cédrat, probablement (C. maxima en bleu ×  C. reticulata en rouge) × C. medica en jaune

Franck Curk écrit dans sa thèse (2014): « Nous n’avons pas pu identifier le parent femelle car aucun des hybrides (C. maxima × C. reticulata) de notre étude en combinaison avec C. medica ne permet de générer le profil génétique de ces variétés »[13].

Nicolosi et al. (2000) avaient montré (ADN chloroplastique) que C. limettioides (et C. meyeri) ont une phylogénie maternelle C. maxima (en 2016 Franck Curk et al. notent la proximité du citron Meyer, ils écrivent qu'ils « ont probablement une origine similaire (C. maxima  ×  C. reticulata) × C. medica »[14].

Les cultivars cités par les études génomiques appartiennent aux collections INRA-CIRAD de Corse :

  • Lime douce Bisri SRA 772
  • Lime douce Brazsil SRA 697[15]

et à la collection de l'IVIA à Valence:

  • Lime douce de Palestine IVIA 305[13].

En fonction de leur proximité génétique et de leur ascendance double hybride Sajjad Hussain et al. (2022) et malgré l'antériorité de F. Curk s'autorisent à écrire que le nom devrait être C. x limon (L) Burm.f. var. limettiodes ined. (Ollitrault et al. 2020b)[16].

Des limes douces ont été cultivées au Portugal (XIXe siècle) et de là introduites au Brésil[17]. Le spécimen de la collection de Riverside Givaudan à l'UCR provient du Brésil, le fruit n'est pas mamelonné[18].

Utilisation et culture

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L'abondant jus du fruit moins sucré qu'une orange douce mais sans d'acidité est généralement qualifié d'insipide[19], il est consommé dilué comme boisson, le fruit est aussi consommé comme fruit de table.

H. Chapot (1953) écrit qu'on trouve souvent au Maroc, la limetteTrabelsi, homonyme de lime douce qui est la même que la lime douce de Palestine ou le Lemoun Helou du Liban et de Syrie, qu'on utilisait autrefois en Palestine comme porte-greffe[20]. En ethnomédecine iranienne, le jus du līmū-šīrīn est un liquide de refroidissement (ḵonakī)indiqué pour les fièvres infectieuses. On en fait des confitures (morabbā) et des pickles (toršī[21])[22].

Huile essentielle

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Le petit-grain de C. limettoides (Meeta ninbu) est mentionné (1954) dans l'Uttar Pradesh avec un rendement de 0.18%, avec 26% de limonène et dipentène, 26% de linalol, 17% d'acétate de linalyle[23].

L'huile essentielle du fruit a pour composants principaux le linalol (32%), le d-limonène (48,3 %), le myrcène, le citronellal et le βべーた-citronellol[24], et de l'acétate de linalyle et tiglate d'isopropyle en quoi elle a une activité insecticide sur le moustique A. aegypti[25]. Une analyse détaillée a été publiée dans. Journal of Pharmaceutical Technology & Drug Research (2012)[26].

« Le Lemoun Helou du Maroc est le même Lemoun Helou rencontré dans le Proche-Orient (Turquie, Syrie, Liban, Palestine, Egypte) sous le même nom et qui est connu en anglais sous le nom de Palestine Sweet Lime »

Notes et références

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  1. Mansfeld's Encyclopedia of Agricultural and Horticultural Crops, page 1023 lire en ligne
  2. (en) Olfa Saddoud Debbabi, Selma Ben Abdelaali, Rym Bouhlal et Sabrine Zneidi, « Genetic Characterization of Tunisian Lime Genotypes Using Pomological Traits », Journal of Horticultural Research, vol. 28, no 1,‎ , p. 65–76 (DOI 10.2478/johr-2020-0004, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Ramtin Vamenani, Heshmatollah Rahimian, Seyyed Mohammad Alavi et Ali Pakdin Parizi, « Genetic diversity of hop stunt viroid from symptomatic and asymptomatic citrus trees in Iran », Journal of Phytopathology, vol. 167, no 9,‎ , p. 484–489 (ISSN 0931-1785 et 1439-0434, DOI 10.1111/jph.12821, lire en ligne, consulté le )
  4. Amjad Ali, Ummad ud Din Umar, Syed Atif Hasan Naqvi et Muhammad Taimoor Shakeel, « Molecular characterization of divergent isolates of Citrus bent leaf viroid (CBLVd) from citrus cultivars of Punjab, Pakistan », Frontiers in Genetics, vol. 13,‎ (ISSN 1664-8021, DOI 10.3389/fgene.2022.1104635/full, lire en ligne, consulté le )
  5. Limes
  6. Aldo Internet Archive, Cultivar los cítricos : ornamentales y de fruto, Barcelona De Vecchi, (ISBN 978-84-315-3113-3, lire en ligne)
  7. « Citrus limettioides Tanaka (CITRU_LMT) », sur www.upov.int (consulté le )
  8. Ghillie Internet Archive, The Middle Eastern kitchen : a book of essential ingredients with over 150 authentic recipes, London : Kyle Cathie, (ISBN 978-1-85626-969-8, lire en ligne)
  9. (en) « Citrus × limettioides Yu.Tanaka | Plants of the World Online | Kew Science », sur Plants of the World Online (consulté le )
  10. (en) O. P. Mishra, Ethno-Taxonomical Studies of some Ayurvedic Drugs, (lire en ligne)
  11. Chetto Ouiam, Abbouch Basma, Talha Abdelhak, El-Khlifi Farid et Benyahia Hamid, « Caractérisation morpho-pomologique de 23 accessions de citronnier de la collection El Menzeh de l’INRA Maroc », AFRIMED Journal – Al Awamia (135).,‎ , p. 84-105 (lire en ligne)
  12. (en) Franck Curk, Frédérique Ollitrault, Andrés Garcia-Lor, François Luro, Luis Navarre, Patrick Ollitrault, « Origine phylogénétique des limes et des citrons révélée par des marqueurs cytoplasmiques et nucléaires » Accès libre, sur academic.oup.com, (consulté le )
  13. a et b Franck CURK, Organisation du complexe d’espèce et décryptage des structures des génomes en mosaïque interspécifiques chez les agrumes cultivés, Montpellier, UNIVERSITE MONTPELLIER 2, , 378 p. (lire en ligne), p. 2.3.1.7. Les limettiers à fruits doux, C. limettioïdes selon Tanaka
  14. Franck Curk, Frédérique Ollitrault, Andrés Garcia-Lor, François Luro, Luis Navarre, Patrick Ollitrault, « Origine phylogénétique des limes et des citrons révélée par des marqueurs cytoplasmiques et nucléaires », sur academic.oup.com (consulté le )
  15. « lime douce bisri - Les Fruitiers.net », sur www.lesfruitiers.net (consulté le )
  16. (en) Sajjad Hussain, Muhammad Fasih Khalid, Muhammad Arif Ali et Niaz Ahmed, Citrus Production: Technological Advancements and Adaptation to Changing Climate, CRC Press, (ISBN 978-1-000-80335-8, lire en ligne), p 15
  17. « Hesperides », sur Hesperides (consulté le )
  18. (en) « Citrus limettioides (CRC 919) », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  19. (en) Chandan Kumar, Dheeraj Singh, M.L. Meena et N. Thirupathi, « Sweet Lime », Citrus limettioides,‎ (lire en ligne)
  20. H. Chapot, « PORTE-GREFFES D’AFRIQUE DU NORD ET “QUICK DECLINE” », Fruits - Vol. 8, no 4,,‎ , p. 176 à 178 (lire en ligne)
  21. (en) « ترشی », dans Wiktionary,‎ (lire en ligne)
  22. (en-US) Encyclopaedia Iranica Foundation, « Welcome to Encyclopaedia Iranica », sur iranicaonline.org (consulté le )
  23. Servants of Knowledge, Development of essential oil industry in Uttar Pradesh, H.B. Tecbnological Institute, (lire en ligne)
  24. (en) G. K. Jayaprakasha, K. N. Chidambara Murthy, Ram M. Uckoo et Bhimanagouda S. Patil, « Chemical composition of volatile oil from Citrus limettioides and their inhibition of colon cancer cell proliferation », Industrial Crops and Products, vol. 45,‎ , p. 200–207 (ISSN 0926-6690, DOI 10.1016/j.indcrop.2012.12.020, lire en ligne, consulté le )
  25. (en) Elisa Flávia Luiz Cardoso Bailão, Douglas Godoi Pereira, Camila Aline Romano et Andressa Tuane de Santana Paz, « Larvicidal effect of the Citrus limettioides peel essential oil on Aedes aegypti », South African Journal of Botany, vol. 144,‎ , p. 257–260 (ISSN 0254-6299, DOI 10.1016/j.sajb.2021.09.013, lire en ligne, consulté le )
  26. (en) Neeru Vasudev, Tanu Sharma, « Chemical Composition and Antimicrobial Activity of Essential Oil of Citrus limettioides Tanak », Journal of Pharmaceutical Technology & Drug Research,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

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  • Chandan Kumar, Dheeraj Singh, M.L. Meena et N. Thirupathi. Sweet lime (Citrus limettioides), chap 42, juin 2020.
  • Morton, J. 1987. Sweet Lime. p. 175–176. (dans Fruits of warm climates. Julia F. Morton, Miami, FL).

Articles connexes

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Références taxinomiques

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