Albert-Eugène-Édouard Decarpentry
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Albert Eugène Edouard Decarpentry |
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Service historique de la Défense (GR 13 YD 1179)[1] |
Albert-Eugène-Édouard Decarpentry, dit le « général Decarpentry » est un écuyer français né le à Lambres-lez-Douai (Nord) et mort le dans le 17e arrondissement de Paris[2].
Vie équestre
[modifier | modifier le code]Son père était polytechnicien, cavalier et éleveur de chevaux, et sa mère était la fille de l'écuyer Eugène Caron qui fut un élève de Baucher[3].
En 1898, il entre à Saint-Cyr. Sous-lieutenant au 4e régiment de cuirassiers, il reste deux années à l'École d'application de cavalerie, puis rejoint son régiment en 1902[3]. Il entre à l'École de cavalerie de Saumur en 1904 comme lieutenant d'instruction sous le commandement du commandant de Montjou[4]. Écuyer du Cadre noir en même temps que Pierre Danloux, Jean-Charles-Emond Wattel et de Saint Phalle, il sera l'instructeur de Xavier Lesage, futur champion olympique et écuyer en chef du Cadre Noir de 1935 à 1939[3], qui dira de lui : « Il travaillait tranquillement, sans esbroufe, sans vouloir étonner la galerie. »[réf. nécessaire].
En 1913 il est promu capitaine du régiment des 16e dragons et est muté au 4e régiment des spahis tunisiens avant de rejoindre le 2e régiment des spahis algériens à Oran. Il rentre en métropole en 1915, volontaire pour servir dans l'Infanterie. Il prend alors le commandement d'une compagnie de chasseurs à pied[3]. Blessé à Verdun en 1916, il est soigné en Allemagne où le chirurgien qui devait l'opérer l'avertit que son coude, dont l'articulation a été brisée par un éclat d'obus[3], risquait d'être ankylosé. Decarpentry lui demande alors de pouvoir « garder la position de la main de bride »[5]. En 1917, il est interné en Suisse où il se marie. Il est ensuite affecté au 1er régiment de spahis algériens et détaché auprès de l'ambassade de France à Berne comme acheteur pour le dépôt de remonte de Constantine. L'année suivante, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et est promu chef d'escadron[3].
En 1919, il est chef d'état-major du commandement de la cavalerie d'Algérie avant d'être muté deux ans plus tard au 5e régiment des chasseurs d'Afrique. En 1922, il est directeur des exercices militaires à l'école de Saint-Cyr. Il s'inscrit alors à la Faculté de droit où il obtient sa licence en un an[3].
Il accède au commandement en second de l'École de cavalerie de Saumur (1925-1931). À la fois écuyer de talent et excellent pédagogue, il est également un théoricien de premier ordre, qualifié par le général Wattel, qui fut écuyer en chef du Cadre noir de 1919 à 1928, comme « le plus savant » de sa génération. Il est promu lieutenant-colonel en 1925, puis colonel en 1930. Il est fait officier de la Légion d'honneur. En 1931, il commande par intérim la 9e brigade de cavalerie à Melun et à Provins. Il est rappelé au service en 1939 et commande le groupe de dépôts de la cavalerie[3].
Son équitation, basée sur « garder la position de la main de bride », la « conquête de l'impulsion » et l'« abaissement des hanches » est encore de nos jours considérée comme un modèle de classicisme. Son ouvrage le plus célèbre, Équitation Académique[6], est une compilation des auteurs classiques à laquelle il ajoute ses propres réflexions sur les difficultés rencontrées en pratique. Il qualifie d'ailleurs modestement lui-même son livre de « recettes de cuisine équestre ». Ce livre reste aujourd'hui une des références équestres des plus incontournables. C'est un livre rare, format 18 × 24 cm, illustré par le colonel Margot, écuyer en chef du Cadre noir.
Il est également reconnu pour sa connaissance du monde bauchériste. Dans son ouvrage Baucher et son école, il s'intéresse à la vie et à l'enseignement de François Baucher, mais également à ses élèves comme le général l'Hotte et le général Faverot de Kerbrech[7],[8].
Juge international de dressage de 1930 à 1939, il juge notamment aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936 et à ceux de Londres en 1948[3]. Président de la Fédération française des sports équestres en 1942 et membre de la commission de dressage de la FEI, le général Decarpentry préside jusqu'à sa mort en 1956, à l'âge de 78 ans, le jury de la Fédération équestre internationale (FEI) pour les épreuves de dressage[9]. À ce titre, il participe à la rédaction des directives de dressage qui sont codifiées dans le règlement de la FEI[3].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Ses principaux ouvrages sont[10]:
- 1932 : Piaffer et passage, préparation aux épreuves de dressage. Cet ouvrage est préfacé par le colonel Danloux qui était à cette époque écuyer en chef du Cadre noir[3].
- 1947 : L'École espagnole de Vienne
- 1948 : Baucher et son école
- 1949 : Équitation académique[11]
- 1954 : Les Maîtres écuyers du manège de Saumur
- 1957 : L'essentiel de la méthode de haute École de Raabe
Quelques citations
[modifier | modifier le code]- L'impulsion doit avoir pour le cheval dressé l'intensité lancinante d'un besoin physique impérieux et permanent.
- Plus un procédé est puissant, plus les dangers de son application sont grands.
- Ce n'est pas le relèvement de l'encolure, c'est l'abaissement des hanches qui est le but à atteindre.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Archives départementales du Pas-de-Calais, état-civil numérisé de la commune de Lambres, NMD 1871-1890, naissances de l'année 1878, acte no 4 et sa mention marginale de décès, vue 148 de la numérisation.
- Colonel Xavier Lesage, Les conseils du général Decarpentry à un jeune cavalier, Lausanne (Suisse), Favre, 4ème trimestre 2004, 221 p. (ISBN 2-8289-0760-0), Biographie page 219
- Monteilhet 2009, p. 104
- Monteilhet 2009, p. 105
- Général Decarpentry, Equitation académique, Paris, Henri Neveu,
- Monteilhet 2009, p. 108
- Henriquet 2010, p. 317-319
- Monteilhet 2009, p. 106
- Monteilhet 2009, p. 111
- Général Decarpentry, Equitation académique, Op. Cit.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Monteilhet, Les Maîtres de l’œuvre équestre : suivi de Les Mémorables du cheval, Actes Sud, coll. « Arts équestres », , 498 p. (ISBN 978-2-7427-8633-6, BNF 42067464)
- Michel Henriquet, L’Œuvre des écuyers français du XVIe ou XIXe siècle, Belin, coll. « Les Grands Maîtres expliqués », (ISBN 978-2-7011-5581-4)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Écuyer
- Équitation de tradition française
- Cavalier français de dressage
- Général français du XXe siècle
- Naissance en janvier 1878
- Naissance dans le département du Nord
- Décès en mai 1956
- Décès dans le 17e arrondissement de Paris
- Élève de l'École de cavalerie de Saumur
- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Décès à 78 ans