Interview
Une interview ou entrevue est un genre journalistique consistant en un jeu de questions et de réponses à sens unique entre deux personnes, l'« intervieweur », qui pose les questions à l'« interviewé », qui répond. Il s'agit le plus souvent d'un entretien entre un journaliste et une personne en vue, dans le but d'une diffusion publique.
Dans certains cas, surtout à la télévision, plusieurs intervieweurs font face à un seul interviewé.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le mot anglais « interview » est inspiré du mot français « entrevue ». Vers la fin du XIXe siècle, le mot « interview » a été emprunté par le français et signifiait la même chose que « entrevue ». Il s'est par la suite spécialisé pour désigner spécifiquement un échange de questions-réponses entre un journaliste et une personne en vue. En français, il est le plus souvent considéré comme féminin et parfois masculin[1],[2],[3].
Au Québec, le terme que l’on utilise généralement et privilégie est « entrevue », bien qu'« interview » soit aussi accepté[1].
Historique
[modifier | modifier le code]En France
[modifier | modifier le code]C'est dans les vingt dernières années du XIXe siècle que la pratique de l'interview a commencé à se répandre dans la presse française, obligeant les personnalités en vue à se soumettre aux exigences ou aux questions parfois insidieuses de l'« intervieweur ».
Le plus célèbre des intervieweurs de la Belle Époque était Jules Huret, qui a publié deux enquêtes vite devenues célèbres, où il pratiquait avec tact et efficacité l'art d'accoucher les esprits de ses contemporains notables[4] : écrivains, dans son Enquête sur l'évolution littéraire (1891) ; patrons de l'industrie et de la finance, dans son Enquête sur la question sociale (1897).
Octave Mirbeau a dénoncé les dérapages de l'interview (complaisance envers les puissants, intimidation envers les plus faibles) dans une série de saynètes, Chez l'illustre écrivain (1897), et dans l'une de ses Farces et moralités, « Interview » (1904).
Intervieweurs célèbres
[modifier | modifier le code]- Anne Sinclair, très regardée en France dans les années 1980 et 1990 avec son magazine politique hebdomadaire 7 sur 7.
- Thierry Ardisson, intervieweur connu sur l'espace télévisuel français pour son sens de la provocation.
- Jean-Pierre Elkabbach, pilier d'Europe 1 et de grandes émissions de télévision françaises (notamment avec Alain Duhamel). « C'est le meilleur », avait dit de lui Jean-Pierre Soisson[réf. nécessaire], ancien ministre français, député de l'Yonne.
- Nelson Monfort, chroniqueur sportif et journaliste. Certaines de ses remarques et expressions sont devenues cultes dans le public français.
- Larry King et son émission Larry King Live sur CNN, sans doute le plus célèbre des intervieweurs américains contemporains.
- La fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d'Arvor le 16 décembre 1991[5].
Distinctions
[modifier | modifier le code]En France, la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) et un jury décernent chaque année depuis 2007 le prix Philippe-Caloni, destiné à « un(e) journaliste ayant fait preuve de talent et d’éclectisme, en particulier dans l’exercice de l’interview ou de l’entretien. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « interview », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française
- « interview », Éditions Larousse
- Définition de interview - CNRTL.
- Jean Royer, « De l’entretien », Études françaises, volume 22, numéro 3, hiver 1986, p. 117 (lire en ligne).
- « Magazine du fô | INA » (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :