(Translated by https://www.hiragana.jp/)
Jean Émile Laboureur — Wikipédia Aller au contenu

Jean Émile Laboureur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean Émile Laboureur
Autoportrait d'Émile Laboureur, entre 1925 et 1928
Fonction
Président
Société des peintres-graveurs indépendants (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 65 ans)
PénestinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Émile Laboureur
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
La Contemporaine ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Conflit
Maître
Influencé par
Archives conservées par
Œuvres principales

Jean Émile Laboureur, né à Nantes le et mort à Kerfalher près de Pénestin, dans le Morbihan, le , est un peintre, dessinateur, graveur, aquafortiste, lithographe et illustrateur français.

Auteur de nombreuses gravures au burin, en planches individuelles ou pour des livres, il a illustré près de quatre-vingts livres, souvent d'auteurs contemporains comme André Maurois, Jean Giraudoux, Colette, André Gide, Paul-Jean Toulet, Maurice Maeterlinck ou François Mauriac.

Peintre de tableaux de genre, de paysages animés ou non, de natures mortes, il a réalisé aussi quelques fresques et des sculptures. Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées nationaux et provinciaux.

Il a fondé ou présidé des associations d'artistes indépendants.

Émile Laboureur est issu d'une famille de la bourgeoisie locale de Nantes[2]. Fils d'Émile Laboureur et de Marie-Anne Pauline Grandjouan, il est cousin du peintre Jules Grandjouan[3]. Il part étudier à Paris en 1895. Il s'inscrit en faculté de droit, selon la volonté de son père, mais ne s'y plait pas et s'inscrit en lettres[4].

Formation, voyages, premières expositions

[modifier | modifier le code]

Laboureur fréquente plutôt l'Académie Julian. Il est initié à la gravure par Auguste Lepère[5], et débute au Salon de 1896[6]. Ses premières œuvres sont des gravures sur bois d'un type primitif, à la manière de Paul Gauguin[7]. Il rencontre des artistes comme Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin ou Henri de Toulouse-Lautrec, lequel influence son art[3].

Le Roulis transatlantique, 1907.

Il part voyager en Europe et en Amérique du Nord. Il va d'abord en Allemagne où il visite les musées (1899-1903[5]), puis aux États-Unis en 1904, où il adopte le prénom de « Jean-Émile »[5], puis de nouveau en Amérique du Nord où il séjourne et expose à plusieurs reprises de 1905 à 1909, aux États-Unis et au Canada. Il voyage ensuite en Grande-Bretagne, en Italie, en Grèce et en Turquie en 1911[8].

Rôle dans l'art moderne, enseignement de la gravure

[modifier | modifier le code]

Laboureur expose à Paris à partir de 1911 et s'y fixe en 1912. Il utilise alors moins le bois gravé et préfère l'eau-forte. Son dessin se rapproche du cubisme vers 1912-1913. Son rôle est jugé « considérable dans le grand mouvement de l'art moderne »[7]. Mobilisé en 1914, il continue cependant à créer, il compose trois suites de gravures sur le thème de la guerre, et s'inspire de son vécu pour d'autres œuvres ultérieures[9],[3].

Photo en noir en blanc montrat un homme de profil, chauve, plutôt corpulant, observant plusieurs jeunes femmes artistes, chacune avec son chevalet.
Jean-Émile Laboureur avec ses élèves en 1932.

Il expérimente la technique du burin pour l'illustration de L'Appartement des jeunes filles de Roger Allard en 1919. C'est le premier d'une longue série de soixante-six livres illustrés[3]. Il collabore aussi à des revues comme la Gazette du Bon Ton, La Revue musicale. Dans son atelier parisien, Laboureur enseigne l'art de la gravure à des élèves comme Marie Laurencin[5] et André Dunoyer de Segonzac. Plus anecdotique mais de qualité et marqué de son style, il réalise un important travail d'illustration de commande pour le Catalogue Manufrance au début des années 1930 (illustrations signées du "L" caractéristique) ; puisque à l'époque ce catalogue est illustré par la gravure.

Il initie le peintre Victor Dupont (1873-1941) à la gravure au début des années 1920, et fonde avec lui le Salon de l'Art Français (1929-1932)[10].

Il épouse, le , Suzanne Salières, fille de Jean-Baptiste Salières et de Marie-Antoinette Le Priom, sœur de Jeanne Gavy-Bélédin[5].

Livres illustrés

[modifier | modifier le code]

Jean Émile Laboureur illustre Suzanne et le Pacifique, de Jean Giraudoux[11], et des livres de Valery Larbaud, Colette, André Gide, Maeterlinck, Mauriac[9],[12], Giraudoux ou Maurois[13]. En 1930, il compose de nombreuses gravures pour Les Contrerimes de Paul-Jean Toulet[13].

Selon Anne Lombardini, il atteint alors « le sommet de son art »[14]. Pendant l'entre-deux-guerres, en moins de vingt ans, il aura illustré près de soixante-dix livres, sans compter les frontispices. Il continue par ailleurs de créer des planches individuelles et organise plusieurs expositions[3].

Il travaille essentiellement à Paris, mais passe chaque année plusieurs mois au Croisic où il a acheté une maison en 1915[5]. Il y dessine un paysage breton pour un timbre gravé par Jean Antonin Delzers et émis en 1935 pour une valeur faciale de 2 francs.

Fondateur d'associations, responsabilités, ouvrages

[modifier | modifier le code]

Jean-Émile Laboureur fonde en 1923 le groupe des Peintres-graveurs indépendants[5], et préside en 1929 le Comité de l'art français indépendant, créé par le peintre Victor Dupont[15]. Membre de plusieurs sections de l'Exposition universelle de 1937, il contribue en 1938 à créer le Comité national de la gravure française[3].

En plus des livres illustrés et des gravures, il élabore plusieurs fresques, notamment à la Maison du travail en 1937 et travaille pour l'École nationale de la marine marchande de Paimpol avec Jean Frélaut et Pierre Dubreuil[3].

De 1928 à 1937, Laboureur écrit plusieurs ouvrages et articles sur la gravure et l'approche qu'il en a. Il établit aussi le catalogue de l'œuvre gravé de Marie Laurencin[9].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se retire, malade, dans sa maison de Pénestin où il meurt le [13] ; dès , une attaque d’hémiplégie avait mis fin à toute activité[13]. La rue Jean-Émile-Laboureur commémore son nom à Nantes[16].

  • 1 728 gravures, dont 74 séries de gravures ou dessins pour livres illustrés[17].

Ouvrages illustrés

[modifier | modifier le code]

Par ordre chronologique :

  • Jean Émile Laboureur, Considérations sur la gravure originale, burins de décorations d'Émile-Henry Tilmans, cent quinze exemplaires numérotés, Bruxelles, La gravure originale belge, 1928[18].

Collections publiques

[modifier | modifier le code]
Le Café du commerce, 1913, musée d'Arts de Nantes.

Principales expositions

[modifier | modifier le code]

Documentation

[modifier | modifier le code]

Une partie des archives de Jean-Emile Laboureur est conservée à l'Institut national d'histoire de l'art[21].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « https://agorha.inha.fr/inhaprod/ark:/54721/00544744 » (consulté le )
  2. Lombardini 1987, p. 3.
  3. a b c d e f g et h Nantes, page sur Laboureur.
  4. Lombardini 1987, p. 5.
  5. a b c d e f et g Delpire 2018, p. 7.
  6. Karel 1992, p. 437.
  7. a et b Bénézit 1999, p. 119.
  8. Karel 1992, p. 437-438.
  9. a b c et d Karel 1992.
  10. « Victor Dupont », sur victor-dupont.com (consulté le ).
  11. Site de L'Express, page sur l'exposition à Nantes en 1996.
  12. Jean-Loup Avril, 1000 Bretons, dictionnaire biographique, 2002, p. 228.
  13. a b c et d Delpire 2018, p. 8.
  14. Lombardini 1987, p. 49.
  15. Yann Gobert-Sergent, « Le peintre Victor Dupont (1873-1941) - Un Boulonnais parmi les Fauves », in Bulletin de la Commission départementale d'histoire et d'archéologie du Pas-de-Calais, Arras, tome 19, octobre 2012, p. 55 à 77.
  16. « Rue Jean Émile Laboureur », sur streetdir.org (consulté le ).
  17. Sylvain Laboureur, Catalogue complet de l'œuvre de Jean-Émile Laboureur, Neuchâtel, 1989-1991.
  18. Considérations sur la gravure originale / J.-E. Laboureur ; [burins de Emile-H. Tielemans, gravure de J.-E. Laboureur], (lire en ligne)
  19. Florence Pagneux, « Jean-Emile Laboureur, un graveur dans la Grande Guerre », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
  20. « Jean-Émile Laboureur, Images de la Grande Guerre », sur chateaunantes.fr (consulté le ).
  21. « Calames », sur www.calames.abes.fr (consulté le )

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean-Émile Laboureur, illustrateur, coédition Ville de Nantes et Éditions MeMo, 1996.
  • Sylvain Laboureur, Catalogue complet de l'œuvre de Jean-Émile Laboureur, Neuchâtel, Ides et calendes, 1989-1991. (Tome 1, Gravures et lithographies individuelles ; Tome 2, Livres illustrés ; Tome 3, Peintures, aquarelles et gouaches ; Tome 4, Documentation).
  • « Laboureur, Jean Émile », dans Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, t. 9, Paris, Gründ, , p. 119.
  • Anne Lombardini, J.É. Laboureur, vie et œuvre gravé, L'Équerre, .
  • « Laboureur, Jean-Émile  », dans David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Presses Université Laval, (ISBN 9782763772356 et 2763772358, lire en ligne), p. 437-438.
  • « Jean Émile Laboureur », dans Jean-Loup Avril, 1000 Bretons, dictionnaire biographique, Les Portes du large, 2002, p. 228.
  • Louis Godefroy, L'œuvre gravé de Jean-Émile Laboureur, 1929.
  • Dr Lucien-Graux, Éloge de J.-É. Laboureur, Paris, Daragnès, (lire en ligne) – Orné de gravures originales.
  • (en) A Salute to Marcel Boulestin and Jean-Emile Laboureur, Londres, Michael Parkin, 1981 (ISBN 0330269496 et 9780330269490).
  • Laurent Delpire, Jean-Émile Laboureur : entre terre et mer, harmonies gravées en presqu’île, Ville du Croisic - Exposition du 29 juin au 9 septembre 2018, .
  • Philippe Le Stum, La Gravure sur Bois en Bretagne, 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, , 319 p. (ISBN 9782843468216)

Liens externes

[modifier | modifier le code]