Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre
Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Gouverneur général de la Nouvelle-France | ||
– (2 ans, 5 mois et 1 jour) |
||
Monarque | Louis XIV | |
Prédécesseur | Louis de Buade | |
Successeur | Jacques de Meulles | |
Gouverneur de Cayenne | ||
– (2 ans) |
||
Monarque | Louis XIV | |
Prédécesseur | Cyprien Lefebvre de Lézy | |
Successeur | Cyprien Lefebvre de Lézy | |
– (1 an, 5 mois et 15 jours) |
||
Monarque | Louis XIV | |
Prédécesseur | Guerin Spranger | |
Successeur | Antoine de Noël de la Trompe d'Or | |
Gouverneur général des Antilles françaises | ||
– (2 ans, 11 mois et 29 jours) |
||
Monarque | Louis XIV | |
Prédécesseur | Sieur de Chambray | |
Successeur | Jean-Charles de Baas | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Valois (Royaume de France) | |
Date de décès | (à 66 ans) | |
Lieu de décès | Paris (Royaume de France) | |
Nationalité | Française | |
Profession | Administrateur colonial | |
Religion | Catholicisme | |
|
||
Gouverneurs généraux de la Nouvelle-France | ||
modifier |
Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre, né le et mort à Paris le , fut intendant de la généralité de Riom, en Auvergne, et de plusieurs autres généralités, puis gouverneur des Antilles françaises (1666 et 1667, puis par intérim jusqu'en 1669), puis de la Nouvelle-France (1682 à 1685)[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre est le fils d'Antoine Le Febvre de La Barre, conseiller au parlement de Paris et prévôt des marchands de Paris en 1650 et 1654.
Auvergne
[modifier | modifier le code]Il est intendant d'Auvergne en 1660-1662.
Guyanes et Antilles
[modifier | modifier le code]La conquête française de la Guyane en mai 1664 est menée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre et Alexandre Prouville de Tracy, ex-gouverneur français de Saint-Christophe, qui s'était heurté en 1645 au gouverneur en titre. L'arrivée des Français en mai 1664 est prévue dans une société créée en 1663 pour contrer les Hollandais. Elle est racontée par le journal « Hollantsche Mercurius »[2], qui observe qu'elle fut suivie du retour des Hollandais aux Pays Bas via une escale à La Rochelle[2], en parlant de « déportation » et en décrivant une flotte de cinq vaisseaux et 1 200 colons. En réalité, un accord avec les Hollandais est trouvé : plusieurs articles du texte montrent que les Français ont accepté une présence hollandaise et la religion des Juifs[3], permettant à plusieurs colons hollandais de rester quelques années. Malgré l'antisémitisme de l'époque, qui insistait pour interdire la culture du sucre aux non-catholiques, une brève description de la colonie néerlandaise faite alors par Jacques-François Artur souligne que la cinquantaine de « Juifs qui avaient à eux 80 esclaves nègres »[3] étaient les premiers parvenus à faire du sucre sur place[3]. Cependant, les deux tiers des Juifs de Remire-Montjoly, soit environ 300 personnes, sont partis s'établir au Suriname[4],[5].
Nouvelle-France
[modifier | modifier le code]Il devient gouverneur de la Nouvelle-France au moment où le Roi veut regagner le commerce des fourrures, perdu au détriment des Anglais, qui ont créé avec succès la Compagnie de la Baie d'Hudson, mais sans aller jusqu'à un conflit armé avec les Anglais qui sont ses alliés politiques en Europe, ni donner trop de pouvoir aux coureurs des bois français.
L'un des créateurs et promoteurs de la Compagnie de la Baie d'Hudson, Pierre-Esprit Radisson est pressenti en 1681 à Paris par le marchand canadien, Charles Aubert de La Chesnaye, associé au directeur de la Ferme d'occident, Jean Oudiette. La nouvelle compagnie veut utiliser sa connaissance de la région.
Charles Aubert de La Chesnaye reçoit l'année suivante une charte pour la traite des fourrures, la Compagnie de la Baie du Nord et organise une expédition pour fonder un établissement français à l'embouchure de la rivière Nelson. Radisson et Des Groseilliers, qui l'ont rejoint, arrivent à en prendre possession, grâce à une meilleure connaissance de la région et font de nombreux prisonniers, dont le gouverneur de la colonie anglaise, John Bridgar, et acquièrent une grande quantité de fourrures.
Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre a cependant décidé d'envoyer en France, pour que l'affaire y soit jugée, Pierre-Esprit Radisson souhaitant éviter de payer le quart sur les pelleteries[6].
Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre ne pût empêcher Pierre-Esprit Radisson de passer de nouveau au service de la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1684, année à partir de laquelle il est soupçonné de mener des expéditions contre les quelques français présents dans la baie. Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre quitte la colonie l'année suivante et il est remplacé par Jacques-René de Brisay, qui arrive fin 1685 après un intérim de quelques mois. Le nouveau gouverneur va dès son arrivée lancer une expédition contre Pierre-Esprit Radisson et la Compagnie de la Baie d'Hudson, en 1685, pour reprendre ses trois postes de traite des fourrures.
Famille
[modifier | modifier le code]- Antoine I Lefebvre de La Barre, il achète en 1638 le château de La Barre, à Férolles-Attilly, à Jean de Lyonnes.
- Antoine II Le Febvre de La Barre, prévôt des marchands de Paris entre 1650 et 1654
- Joseph-Antoine III Le Febvre de La Barre,
- François Le Febvre de La Barre, officier de marine et gouverneur de la Guyane,
- Jean-Baptiste Alexandre Lefebve, seigneur de La Barre
- François-Jacques Lefebvre de La Barre, capitaine d'artillerie, il doit vendre la seigneurie de La Barre à Jacques Agobert pour rembourser ses dettes le .
- François-Jean Lefebvre de La Barre, dit le chevalier de la Barre, né au château de La Barre, le , exécuté à Abbeville le .
- Jean-Baptiste Alexandre Lefebve, seigneur de La Barre
- François Le Febvre de La Barre, officier de marine et gouverneur de la Guyane,
- Joseph-Antoine III Le Febvre de La Barre,
- Antoine II Le Febvre de La Barre, prévôt des marchands de Paris entre 1650 et 1654
Notes et références
[modifier | modifier le code]- R. La Roque de Roquebrune, « LE FEBVRE DE LA BARRE, JOSEPH-ANTOINE », du Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 2000, consulté le 15 février, 2010
- "En 1656, la Compagnie Hollandaise des Indes occidentale s’emparait de l’île de Cayenne", par Martijn van den Bel et Lodewijk Hulsman, dans Boukan, le courrier ultramarin [1]
- "Le Bourg de Cayenne : une colonie néerlandaise au pied du fort Nassau (1655-1664)" par Martijn VAN DEN BEL et Lodewijk HULSMAN, dans le Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe en [2]
- The history of Jews in Suriname
- The Foundation for Jodensavanne
- « Liste alphabétique des personnages », sur ulaval.ca via Internet Archive (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Publications
[modifier | modifier le code]- Joseph-Antoine Le Fèbvre de la Barre, Description de la France equinoctiale, cy-devant appellee Guyanne, et par les espagnols, El Dorado, 1666
- Jean Clodoré, Joseph-Antoine Le Fèbvre de La Barre, François d'Elbée, Relation de ce qui s'est passé, dans les isles & terre-ferme de l'Amérique: pendant la dernière guerre avec l'Angleterre, & depuis en exécution du traitté de Breda : avec un journal du dernier voyage du S. de la Barre en la terre-ferme, & isle de Cayenne, accompagné d'une exacte description du pays, mœurs & naturel des habitans, 1671
- Joseph-Antoine Lefebvre de La Barre, Edmund Bailey O'Callaghan, Papers relating to M. de La Barre's expedition to Hungry Bay, Jefferson Co., 1684, 1849
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pauline Dubé, La Nouvelle-France sous Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre, 1682-1685: lettres, mémoires, instructions et ordonnances, Sillery : Septentrion, 1993, 309 p. (aperçu)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Catholic on-line : Antoine-Lefebvre, sieur de la Barre