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Patria (paquebot)

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SS Patria [1]
illustration de Patria (paquebot)
Le Patria en train de couler

Type paquebot
Histoire
Chantier naval Société nouvelle des forges et chantiers de la Méditerranée
Lancement [2],[3]
Mise en service 15 ou 16 avril 1914
Statut Coule à Haïfa le 25 novembre 1940 à cause d'un sabotage, le navire est démantelé en 1952
Équipage
Équipage 130 [3]
Caractéristiques techniques
Longueur 148,5 m
Maître-bau 18,0 m
Tirant d'eau 12,2 m
Tonnage 11 885 GRT[1]
tonnage under deck 9,189[1]
6 744 NRT[1]
Propulsion 2 moteurs à vapeur à triple expansion jumelés alimentés par 9 chaudières
Puissance 900 HP
Vitesse 28 km/h

ou 30 km/h

Caractéristiques commerciales
Pont 7
Passagers 675 passagers dont 150 en 1re classe et 300 en seconde classe (comme navire de ligne);

2 240 passagers dont 140 en 1re classe, 250 en seconde classe et 1 850 en 3e classe (comme navire d'émigration); 1 800 transport de troupes (1940)

Carrière
Armateur Compagnie française de navigation à vapeur Cyprien Fabre & Cie (Fabre Line) [1]


Services contractuels des Messageries maritimes (1940)

Affréteur Services contractuels des Messageries maritimes (1932–40);


British-India Steam Navigation Company (1940)

Pavillon Drapeau de la France Marseille[1]

Drapeau du Royaume-Uni

Le Patria est un paquebot français construit en 1913 pour la Compagnie française de navigation à vapeur Cyprien Fabre & Cie et lancé le à La Seyne-sur-Mer. Dans un premier temps c'est un paquebot de ligne, puis, devenu vétuste il est converti en transport de migrants. De 1932 jusqu'en , le navire est armé par les Messageries maritimes en Méditerranée puis il est saisi par les autorités britanniques le à Haïfa en Palestine mandataire où il devait débarquer des émigrants juifs fuyant la domination nazie en Europe. Là il est mis aux ordres de la British-India Steam Navigation Company pour empêcher les émigrants de débarquer en Palestine et les convoyer à l'île Maurice. La Haganah s'oppose à ce projet et tente de saboter le navire pour obliger les Britanniques à débarquer les passagers dans le port de Haïfa. Mais l'explosion du est beaucoup trop forte, le navire chavire et provoque la mort de plus de 200 passagers. Le navire reste une épave dans le port de Haïfa jusqu'en 1952, où il sera démantelé.

Avec la Fabre Line

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La Compagnie française de navigation à vapeur Cyprien Fabre & Cie (Fabre Line) a commandé le Patria et son navire jumeau le SS Providence à la Société nouvelle des forges et chantiers de la Méditerranée[1] de La Seyne-sur-Mer[1], près de Toulon. Le Patria avait sept ponts[1] et trois cheminées, toutefois, comme cela était fréquent à l'époque, l'une d'entre elles était factice et ne servait qu'à augmenter l'impression de puissance[3]. Le navire disposait de neuf chaudières alimentant deux moteurs de trois cylindres Bore (engine) (en) de 30,4" (haute pression), 49,36" (moyenne pression) et 70.55" (basse pression), tous avec une course de 51,2". Ces moteurs donnait au Patria un total de 900 NHP et propulsaient le navire grâce à deux hélices jumelles[1]. Le navire avait des équipements de radionavigation [1] et était le premier paquebot à être pourvu d'un cinéma[3].

Le Patria est lancé le [2],[3] et entre au service de la Fabre Line le 15[2] ou le 16[3] .

Le journal américain The New York Times rapporte qu'un sous-marin allemand attaque le Patria le au large des côtes de Tunis[4]. Il n'y a cependant pas de mention d'une telle attaque dans les journaux de bord : il n'est donc pas certain qu'elle a réellement eu lieu.

Le Patria navigue comme paquebot transatlantique entre Marseille et New York jusqu'en 1920. Le Providence et le Patria ayant vieilli, sont alors réaffectés pour le transport vers New York des émigrants en partance de Marseille, Gênes, Naples ou Palerme[2],[5]. Après le krach de 1929, les Messageries maritimes retirent le Patria du transport de migrants en 1930[3]. Le Providence continuera, lui, jusqu'en 1932[5].

Avec les Messageries maritimes

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Le la Fabre Line cède le Patria pour huit ans aux Messageries maritimes[3], qui le mettent en service entre le Sud de la France (Nice, Marseille) et le Levant (Le Pirée, Salonique, Alexandrie, Haïfa, Beyrouth, Alexandrette, Smyrne, Constantinople, Constanza)[2]. Plus tard la même année, au large des îles Ioniennes, près de Zante en Grèce, le Patria porte secours à trois rescapés du naufrage d'un navire grec, le Tinios Stavros[3]. Un navire marchand grec, le SS Heron, porte secours à 25 autres survivants du même accident[3]. En 1934, le Patria s'échoue sur un banc de sable lors de son entrée dans le port d'Alexandrie en Égypte. En , le Patria sert de navire-hôpital lors de la guerre civile espagnole[2].

Le la Fabre Line vend le Patria aux Messageries maritimes[3]. Le , il entre dans port de Haïfa (en)) après avoir navigué depuis Beyrouth[3]. Le , l'Italie déclare la guerre à la France et à l'Angleterre. Tous les navires alliés passant par l'Italie pour rejoindre la France sont maintenant en danger. Le Patria reste donc au port de Haïfa[3].

Avec la British-India Steam Navigation

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Le , la France signe l'armistice avec l'Allemagne nazie et se transforme ainsi en un État-satellite du Reich : le Patria peut à présent rentrer. Trois jours plus tard, le bateau est prêt à appareiller, mais les autorités britanniques de Palestine mandataire l'empêchent de quitter Haïfa[3] et le saisissent le pour le placer sous le contrôle de la British-India Steam Navigation Co[3]. Le navire est alors assigné au transport de troupes : il peut emporter 1 800 hommes en dehors de l'équipage[6]. Le Patria n'a encore que son nombre initial de canots de sauvetage, prévus pour 805 passagers et membres d'équipage : le complément est alors réalisé au moyen de radeaux de sauvetage[6].

Malgré sa nouvelle fonction, le Patria reste à quai à Haïfa jusqu'au début du mois de [3]. C'est ce mois que la Royal Navy intercepte trois navires, le SS Pacific, le SS Milos et le SS Atlantic, affrétés pour le transport de réfugiés juifs depuis l'Europe sous domination nazie vers la Palestine. Ces réfugiés n'ayant pas l'autorisation d'entrer en Palestine, les autorités britanniques ordonnent leur déportation vers l'île Maurice, colonie britannique de l'océan Indien. Les réfugiés du Pacific et du Milos sont transférés à bord du Patria mais pendant l'embarquement des réfugiés de l’Atlantic le , une bombe placée par un agent de la Haganah pour empêcher le navire de quitter le port, explose trop fort et trop tôt, créant une brèche dans la coque et faisant chavirer le navire[7]. Le Patria sombre en 16 minutes[8], et s'échoue couché à tribord sur le fond du port, avec sa moitié bâbord hors de l'eau.

Au moment de l'attaque, 1 800 réfugiés étaient à bord du navire, aux côtés de 130 membres d'équipage et de gardes britanniques. La majorité seront secourus, mais 172 seront blessés, et entre 260 et 300 trouveront la mort. La plupart des victimes sont des réfugiés juifs, mais on dénombre également près de 50 membres d'équipage et gardes britanniques. 209 corps seront retrouvés et incinérés à Haïfa[9].

Le Patria reste une épave dans le port de Haïfa jusqu'en 1952, date à laquelle il est démoli[2],[3].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j et k (en) Lloyd's Register of British Shipping, Londres, Lloyd's Register, (lire en ligne)
  2. a b c d e f et g Philippe Ramona, « Le Patria »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), L'Encyclopédie des Messageries Maritimes, Philippe Ramona
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p et q « Paquebot PATRIA », French Lines, 1998–2013
  4. « Olney Arnold's Body Arrives », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Philippe Ramona, « Le Providence »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), L'Encyclopédie des Messageries maritimes, Philippe Ramona
  6. a et b (en) Geneviève Pitot, The Mauritian Shekel : The Story of Jewish Detainees in Mauritius, 1940–1945, Lanham, MD, Rowman & Littlefield, , 259 p. (ISBN 0-7425-0855-2, lire en ligne), p. 83
  7. (en) Monty Noam Penkower, Decision on Palestine Deferred : America, Britain and Wartime Diplomacy, Londres, Routledge, , 55–59 p. (ISBN 0-7146-5268-7, lire en ligne)
  8. (en) Leslie Stein, The Hope Fulfilled : The Rise of Modern Israel, Westport, CN, Greenwood Publishing Group, , 227–228 p. (ISBN 0-275-97141-4)
  9. (en) William R. Perl, The Four-front War : From the Holocaust to the Promised Land, New York, Crown Publishing Group, (ISBN 0-517-53837-7), p. 250

Piste de lecture

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  • (en) Commission of Enquiry into explosion and sinking of SS Patria, Colonial Office, coll. « Palestine. Illegal Immigration »,

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Articles connexes

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