Rani Assaf
Président Nîmes Olympique | |
---|---|
depuis | |
Christian Perdrier (d) |
Naissance | |
---|---|
Nationalités | |
Activités |
Membre de |
---|
Rani Assaf, né le à Remaneh (Liban), est un ingénieur, technicien, informaticien et homme d'affaires franco-libanais. Il est le directeur technique et responsable du réseau du fournisseur d'accès Internet Free jusqu'en 2021. Il est notamment connu pour être l'un des créateurs de la Freebox. Depuis 2016, il est président et actionnaire majoritaire du Nîmes Olympique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Rani Assaf est né en 1974 à Ain El Remmaneh, une banlieue de Beyrouth, et aurait appris, dès l'enfance, dans un pays en proie à la guerre civile, à se cacher[1]. Il vit en France avec un titre de séjour jusqu'à l'âge de 35 ans[1]. Dans sa jeunesse, il est membre d'un groupe de supporters du Paris Saint-Germain, les Supras Auteuil 91[2].
En 1997, il est diplômé de l'École française d'électronique et d'informatique (EFREI)[3]. Il travaille initialement chez Easynet avant d'être recruté dans les années 1990 par David Ramahefason et Xavier Niel au sein de Free[1]. Il s'installe à Montpellier en 2008 pour monter un centre de recherche et réside depuis à Mauguio[1].
Refusant la médiatisation, il intervient plus ou moins régulièrement sur les groupes de discussion de Free, ou la liste de diffusion spécialisée FrNOG (French Networks Operators Group)[4]. Selon Vanity Fair, Rani Assaf est « le deuxième actionnaire individuel » du groupe Iliad[4], possédant 1,3 % des actions[5]. En 2018, le magazine Challenges estime sa fortune personnelle à 112 millions d'euros, ce qui le classe dans les 500 plus grandes fortunes de France[5].
Nîmes Olympique
[modifier | modifier le code]En , il devient actionnaire minoritaire du Nîmes Olympique (NO). Dans l'offre de rachat du club, il s'associe à Jean-Marc Conrad, ancien président de l'AC Arles-Avignon, et à Serge Kasparian, gérant d'un cercle de jeux parisien[6]. Dans un premier temps, ces deux derniers sont propriétaires de la majorité des parts du club via une société par actions simplifiée (SAS) alors qu'Assaf, également par le biais d'une SAS, ne détient que 48,7 % des actions du NO[6]. Au cours de la saison 2014-2015, l'insolvabilité et les problèmes judiciaires des deux autres investisseurs obligent Assaf à sauver le club de la faillite[6].
En , et après avoir menacé de se retirer des négociations, il procède seul à une augmentation de capital de 2,5 M€ l'entraînant de facto actionnaire majoritaire du club[7]. Un an plus tard, il démet de ses fonctions de président Christian Perdrier, qu'il avait choisi pour ce poste[8], afin de récupérer seul la gestion du NO à la suite d'un déficit constaté en [9]. En 2021, il est détenteur de 78 % des parts de la société anonyme sportive professionnelle (SASP) du club[10].
En juin 2019, la municipalité lui cède la propriété du stade des Costières[11]. Cette cession s'opère en vue de la construction d'ici la fin des années 2020 d'un nouvel édifice de 15 100 places sur le même emplacement et d'un vaste projet immobilier (hôtels, bureaux, restaurants, centre d'affaires) estimé à 250 millions d’euros[12]. En attendant son ouverture, il érige le stade des Antonins, une enceinte provisoire de 8 033 places inaugurée en décembre 2022[13],[14],[15]. Cette structure est financée en intégralité par la SAS Nemau dont il est propriétaire[13]. En lien avec ces chantiers, il démissionne en de ses fonctions chez Iliad souhaitant « consacrer son temps à de nouveaux projets »[16],[17].
En étant directeur technique chez Free, il est ainsi peu présent physiquement au club mais reste le président qui voit le Nîmes Olympique redécouvrir la Ligue 1 en 2018[6]. Malgré la courte embellie sportive connue par le club dans les années 2010, son mandat reste marqué par de nombreux conflits autour de sa présidence. En , il change le blason historique du club : très majoritairement contesté par les supporters, il est rapidement abandonné[18],[19]. En juin 2021, il acte la fermeture du centre de formation et entre en conflit direct avec l'association du club[20]. Pour faire pression devant l'opposition de cette dernière, il use d'ultimatums répétés en menaçant de se désengager du club sans jamais donner de suite concrète[21].
À partir de la saison 2021-2022, les tensions entretenues avec les supporters nîmois se font clairement remarquer[22]. Ne souhaitant ouvertement pas le retour des supporters ultras[23], Assaf demande leur dissolution et acte la fermeture de deux tribunes au Stade des Costières[24],[25]. En , la réunion publique qu'il tient auprès des supporters se termine par le départ précipité d'une majorité des participants à la suite des réponses apportées[26]. En , il prononce une trentaine d'interdictions commerciales de stade après l'utilisation de fumigènes face au Grenoble Foot 38 et utilise ce procédé lors des saisons suivantes pour réprimer les mouvements de contestation[27],[28]. Il porte ainsi plainte contre X et proscrit dès lors les bâches des associations de supporters nîmoises au Stade des Antonins[29],[30].
En mai 2023, sous sa direction, le club est relégué pour la seconde fois en trois saisons et descend en National. Il est désigné comme le responsable principal de cet échec en raison d'une communication déficiente, de la forte réduction d'employés au club, d'une mauvaise gestion de l'effectif, d'une fracture profonde avec les supporters provoquant une baisse notable des affluences, de l'abandon du centre de formation mais aussi de nombreux choix sportifs discutables comme le départ de Bernard Blaquart et de Nicolas Usaï en cours de saison ou encore de la suppression temporaire du poste de directeur sportif[31]. En novembre 2023, il déclare ne plus vouloir « mettre d'argent au Nîmes Olympique » et se distingue dès lors par une absence de plus en plus marquée dans la gestion au quotidien du club[32],[33].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Philippe Mathon, « Rani Assaf, l'associé fantôme de Xavier Niel », Vanity Fair, (lire en ligne).
- « Rani Assaf, l'insaisissable président de Nîmes », L'Équipe, (lire en ligne).
- « INNOV'Game 2011 : « À la gloire de … » », sur le site de l'EFREI.
- Andréa Fradin, « Rani Assaf, le mystérieux bras droit de Xavier Niel, sort peu à peu de l'ombre », Slate, (lire en ligne).
- « Rani Assaf - Les 500 plus grandes fortunes de France », Challenges, (lire en ligne).
- Hugo Guillemet et Alban Traquet, « Rani Assaf, l'insaisissable président de Nîmes » , sur lequipe.fr, (consulté le ).
- Thierry Albenque, « Nîmes Olympique : Rani Assaf se retrouve désormais maître à bord », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Damien Petricola, « Christian Perdrier nommé président du Nîmes Olympique : "Séparons les histoires d'hommes et le club" », La Provence, .
- Eric Delanzy, « Rani Assaf, nouveau président du Nîmes Olympique : "Une grande responsabilité" », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Eric Delanzy, « Football : Rani Assaf s'adresse aux salariés de Nîmes Olympique, l'heure n'est pas au dépôt de bilan », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- « La Ville officialise la vente du stade des Costières à Rani Assaf pour 8 millions d'euros », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Fabrice Dubault, « Nîmes : le projet pharaonique stade, hôtels, restaurants, bureaux et logements pour remplacer les Costières en 2026 », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- Laurent Grandcolas, « Nîmes dit au revoir (provisoirement) aux Costières et débute contre Guingamp au stade des Antonins », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- Colin Delprat, « Nîmes Olympique : une consultation pour le nom du stade provisoire », sur lagazettedenimes.fr, (consulté le ).
- Antoine Guillet, « Football : Un nouveau stade et un nouveau quartier à l'horizon 2026 », sur viaoccitanie.tv, (consulté le ).
- Hervé Sallafranque, « Rani Assaf quitte Free pour se consacrer à ses nouveaux projets », sur francebleu.fr, (consulté le ).
- « Rani Assaf démissionne d'iliad », NextInpact, (lire en ligne).
- Guillaume Richard, « Nîmes Olympique : le nouveau logo appelé à disparaître », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- « Le NO présente son nouveau logo », sur nimes-olympique.fr, (consulté le ).
- Cyril Olivès-Berthet, « Nîmes Olympique : Rani Assaf veut déposer le bilan », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- « L'Association Nîmes Olympique et le club enterrent la hache de guerre », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- Raphaël Brosse, « Les larmes des Crocos », sur sofoot.com, (consulté le ).
- « Un groupe de supporters de Nîmes refoulé à l'entrée du stade des Costières », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- Nicolas Bonzom, « Le Nîmes Olympique demande la dissolution des Gladiators, une association de supporters ultras », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- Corentin Corger, « L’actualité sportive de ce mardi 6 septembre », sur objectifgard.com, (consulté le ).
- Colin Delprat, « Assaf-supporters : un rendez-vous manqué », sur lagazettedenimes.fr, (consulté le ).
- Geoffrey Gavalda, « Nîmes olympique : une trentaine de Gladiators à nouveau interdits de stade aux Antonins », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Colin Delprat, « Nîmes Olympique : nouvelles interdictions de stade pour des Gladiators », sur lagazettedenimes.fr, (consulté le ).
- Boris de la Cruz, « Le président Rani Assaf porte plainte contre des supporters », sur objectifgard.com, (consulté le ).
- Eric Delanzy, « Nîmes, le point de non-retour », Midi libre, .
- Eric Delanzy, « Rani Assaf, le jeu des 7 erreurs stratégiques qui ont mené Nîmes Olympique de la Ligue 1 au National » , sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Abdel Samari, « Rani Assaf : "Je ne mettrai plus d’argent dans le Nîmes Olympique" », sur objectifgard.com, (consulté le ).
- Eric Delanzy, « Nîmes Olympique, anatomie d’une chute » , sur midilibre.fr, (consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]