Reutlingen
Reutlingen | |||
Armoiries |
Drapeau |
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Administration | |||
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Pays | Allemagne | ||
Land | Bade-Wurtemberg | ||
District (Regierungsbezirk) |
Tübingen | ||
Arrondissement (Landkreis) |
Reutlingen | ||
Nombre de quartiers (Ortsteile) |
13 | ||
Bourgmestre (Oberbürgermeister) |
Thomas Keck (depuis le 24 février 2019) | ||
Partis au pouvoir | SPD | ||
Code postal | 72760 à 72770 | ||
Code communal (Gemeindeschlüssel) |
08 4 15 061 | ||
Indicatif téléphonique | +49-07072, +49-07121 et +49-07127 |
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Immatriculation | RT | ||
Démographie | |||
Population | 117 547 hab. () | ||
Densité | 1 350 hab./km2 | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 48° 29′ 28″ nord, 9° 12′ 48″ est | ||
Altitude | 380 m |
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Superficie | 8 706 ha = 87,06 km2 | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Géolocalisation sur la carte : Bade-Wurtemberg
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Liens | |||
Site web | www.reutlingen.de | ||
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Reutlingen est une ville dans l'État (Land) allemand de Bade-Wurtemberg. La ville se situe environ à 40 km de Stuttgart, environ 60 km à l'ouest d'Ulm et 180 km de Strasbourg.
Géographie
[modifier | modifier le code]Reutlingen est entourée du Jura souabe (directement derrière les villes d'Eningen unter Achalm et Pfullingen), elle est traversée par un cours d'eau, l'Echaz, et possède deux monts de 706 m et 602 m, respectivement le mont Achalm et le Georgenberg.
La ville est subdivisée en douze quartiers et bourgs, énumérés ci-dessous avec leur blason.
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Histoire
[modifier | modifier le code]Appartenances historiques
Comté de Wurtemberg 1143–1240 |
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]En 1030 un premier château fort fut érigé par le Graf (comte) Egino au sommet du Hausberg (la montagne mère) de Reutlingen, appelé mont Achalm. Ce château fort tomba en ruines au XVe siècle et fut rasé durant la guerre de Trente Ans. Il n'en reste aujourd'hui que les fondations en ruines, mais le donjon fut rebâti en 1838 (le travail de rénovation historique et le besoin de mémoire ont commencé en Allemagne bien plus tôt qu'en France) et sert aujourd'hui de belvédère, offrant un point de vue exceptionnel sur le bord du Jura souabe et le Albvorland (plaine).
Réforme
[modifier | modifier le code]Au début du protestantisme luthérien, Reutlingen se rallia massivement aux idées réformatrices.
Dès 1519, Mathäus Albert prêcha les thèses de Luther et fut surnommé le Luther Souabe. Reutlingen resta depuis lors un important fief du protestantisme du Bade-Wurtemberg (catholique). La ville devint membre en 1529 de l'alliance de la minorité protestante, et fut avec Nuremberg en 1530 l'une des deux villes libres du sud de l'Allemagne à signer le confessio Augustana à Augsbourg. Les juifs et catholiques furent alors bannis.
Au XIXe siècle, la première communauté catholique se réinstalla à Reutlingen (1823), et l'on comptait 1 700 catholiques en 1900.
Du statut de ville libre à l’annexion au Wurtemberg
[modifier | modifier le code]Dans la première moitié du XVIe siècle, sous le règne de l'empereur Maximilien Ier, Reutlingen devint terre d'asile pour les meurtriers - à condition qu'ils aient agi sans préméditation - et la classification de ville libre fut par la suite décrétée, son autonomie lui étant garantie par l'empereur du Saint-Empire romain germanique ; cette autonomie perdurera jusqu'en 1802.
En 1726 survint la plus grosse catastrophe de la ville, puisque celle-ci fut détruite a plus de 80 % lors d'un incendie, faisant perdre leur toit à 1 200 familles.
Dans le cadre des guerres napoléoniennes, la ville perdit son statut et son autonomie au profit de la famille Württemberg à cause de sa résistance à l'envahisseur… À l'époque étaient intégrés les villages de Betzingen, Bronweiler, Ohmenhausen, Wannweil, Stockach et Ziegelhausen à la « ville libre de Reutlingen », et profitaient de la même autonomie (Gomaringenet Hinterweiler en firent aussi partie jusqu'en 1648, mais à la suite de la guerre de Trente Ans, la ville endettée dut les vendre à la famille Württemberg). En 1802, à la suite de l'annexion, les villages nommés précédemment prirent le statut de commune.
La guerre civile de 1848, le printemps des peuples, eut peu de répercussions à Reutlingen, qui (à cause de son passé de ville libre dépendant de l'Empereur) est par ailleurs toujours restée très fidèle (politiquement parlant) au pouvoir central.
L'industrialisation de la ville débuta tard, mais à toute vapeur, avec la mise en service de la ligne de chemin de fer Stuttgart-Plochingen, le (Neckar-Alb-Bahn), en 1859. À la fin du XIXe siècle, la ville devint un fief socialiste à l'avant-garde des mouvements de défense des travailleurs.
Reutlingen sous le national-socialisme
[modifier | modifier le code]Après la prise de pouvoir du NSDAP en 1933, la ville sombra dans le national-socialisme : prise de pouvoir dans les institutions communales, interdiction des syndicats. Richard Dederer, fonctionnaire du NSDAP, devint maire (Oberbürgermeister) et resta à ce poste jusqu'à la libération.
La ville comptait en 1933 des familles juives (env. 100 personnes) et tziganes. En effet, le judaïsme a été banni de la ville durant 350 ans, interdiction qui prit fin dans les années 1860, ce qui explique le faible nombre de familles de cette confession dans la ville. Au milieu des années 1930, l'« aryanisation » des commerces juifs fut ordonnée à Reutlingen (les familles ont ainsi été dépossédées de leur outil de travail au profit d'Allemands « aryens »). En 1942, on ne dénombrait officiellement plus de Juifs à Reutlingen, une bonne trentaine d'entre eux ayant fui à l'étranger, les autres ayant été déportés en camps de concentration et d'extermination. Seuls 8 d'entre eux ont survécu. Les Tziganes sont quant à eux pour la plupart morts à Auschwitz-Birkenau.
Les opposants politiques furent aussi envoyés en camps, en particulier le communiste Fritz Wandel qui séjourna à Dachau, et se rallia par la suite à Kalbfell pour reconstruire et démocratiser la ville, détruite à plus de 25 % par l'aviation alliée.
Kabfell était à la tête d'un mouvement de résistants allemands, qui se rebella contre le pouvoir central et put livrer la ville en aux troupes françaises, évitant à celle-ci de plus amples destructions. Le l'armée française sur ordre du capitaine Max Rouché exécute quatre personnes civiles comme représailles pour la mort non élucidée d'un soldat français.
Après-guerre
[modifier | modifier le code]En 1945, la ville passe sous occupation française et demeure une importante garnison des Forces françaises en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre froide. Y ont notamment stationné le 2ème régiment de Cuirassiers (quartier Daumale), et le 73e puis 24e régiment d’artillerie (quartier Schlesser).
La reconstruction de Reutlingen et sa démocratisation sont étroitement liées à l'action de M. Kalbfell, son maire durant près de trois décennies (jusqu'en 1973).
Éducation
[modifier | modifier le code]L'université de Reutlingen a été fondée en 1855. Ce n'est pas une université comme on peut l'entendre en France, mais une université pour les sciences appliquées, où les études sont ponctuées de semestres de stages, selon le principe de la Fachhochschule, en Allemagne.
Population
[modifier | modifier le code]En 1907, la ville comptait 25 000 habitants, ce nombre grimpa jusqu'à 50 000 en 1952. En 1988 la barre des 100 000 habitants fut atteinte. En , en poursuivant la courbe statistique élaborée par le Bade-Wurtemberg, ce nombre devrait être passé à 112 229 personnes.
En , le nombre d'étrangers résident à Reutlingen s'élevait à 15,2 % (soit 16 541 personnes), d'après les données de la mairie. La plupart venant de Turquie (3 046), Grèce (2 969), Italie (2 050), Croatie (1 642) et Bosnie-Herzégovine (1 132).
Le tableau ci-dessous décrit l'évolution du nombre d'habitants au fil des décennies. Jusqu'en 1733, les chiffres sont le fruit d'estimations et après cette date, ils sont le résultat de recensements et de leur prolongement statistique.
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Politique
[modifier | modifier le code]Conseil municipal
[modifier | modifier le code]Les élections du conseil municipal du ont abouti à la répartition des sièges entre partis politiques suivants :
- CDU - 12 sièges
- SPD - 9 sièges
- Grüne et indépendants - 6 sièges
- Électeurs libres - 5 sièges
- WiR (Wir in Reutlingen) - 4 sièges
- FDP - 2 sièges
- BMR (Bürgerliche Mitte Reutlingen) - 2 sièges
Les FDP et BMR se sont unis.
Maires
[modifier | modifier le code]Voici la liste des différents maires de Reutlingen, suivis de leur parti politique, et de leur titre officiel (car la fonction de maire a été désignée de plusieurs manières différentes au cours des siècles, ainsi que l'étendue de leurs pouvoirs et responsabilités).
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Les maires sont élus pour une durée de huit ans ; le mandat 2003-2011 de Barbara Bosch a été renouvelé en [1].
Jumelage
[modifier | modifier le code]La ville de Reutlingen est jumelée avec[2] :
- Roanne (France) depuis 1958
- Ellesmere Port and Neston (Royaume-Uni) depuis 1966
- Bouaké (Côte d'Ivoire) depuis 1970
- Aarau (Suisse) depuis 1986
- Douchanbé (Tadjikistan) depuis le
- Szolnok (Hongrie) depuis 1990
- Reading (États-Unis) depuis 1998
- Pirna (Allemagne)
- Export Akademie et l'ISEG - jumelage universitaire
Personnalités nées à Reutlingen
[modifier | modifier le code]- Alice Haarburger (1891-1942), peintre allemande
- Christophe Malavoy (1952-), acteur français
- Friedrich List (1789-1846), économiste
- Emil Span (1869–1944), peintre allemand établi au Costa Rica
- Friedrich Wilhelm Schnitzler (1928-2011), homme politique
- Rudolf Yelin (1864-1940), peintre
- Donatien Gouraud (1952-) Médecin spécialiste de rééducation pédiatrique
Curiosité
[modifier | modifier le code]La Spreuerhofstraße est selon le Livre Guinness des records la rue la plus étroite au monde avec une largeur moyenne d'environ 40 cm. À son point le plus étroit, la rue ne mesure que 31 cm de large.