Roddy Doyle
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Belinda Mary Alden Moller (d) |
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Royal Society of Literature Passion Machine (d) |
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Distinctions | Liste détaillée Prix Booker () Fellow de la Royal Society of Literature Prix irlandais PEN (en) Prix James-Joyce AWB Vincent Literary Award (en) |
Roddy Doyle, né le à Dublin, est un écrivain irlandais. Il écrit des romans, des pièces de théâtre et des scénarios de films, principalement en anglais d'Irlande (Hiberno-English). Plusieurs de ses livres ont été transposés au cinéma.
Biographie
[modifier | modifier le code]Il grandit à Kilbarrack, un quartier populaire situé au nord de Dublin. Il fait ses études à l'University College Dublin. Il enseigne l’anglais et la géographie avant de se consacrer entièrement à l'écriture à partir de 1993.
En 2022, il est sélectionné pour le prestigieux prix suédois, le Prix commémoratif Astrid-Lindgren[1].
Thèmes
[modifier | modifier le code]Roddy Doyle utilise l'image de la « négritude » irlandaise, et plus exactement de la "négritude blanche" lorsque l'un de ses personnages, dans la trilogie de Barrytown, déclare I'm black and I'm proud. Il exploite ainsi un effet comique (celui du "masque" noir porté par un homme blanc) tout en introduisant un discours plus politique sur le passé social irlandais (l'ère coloniale) et l'actualité ouvrière de l'île. Il semble ainsi partager les préoccupations anti-coloniales du nationalisme irlandais tout en en faisant une chose comique. Autrement dit, il affiche sa sympathie avec la condition ouvrière irlandaise tout en se jouant d'un discours convenu sur celle-ci. Certains critiques ont voulu voir dans cette double approche un héritage du style joco-serious de James Joyce[2].
Le romancier fait aussi un usage du comique oral. Tout en s'appuyant sur la culture orale des quartiers ouvriers de Dublin, il semble renouer avec la matière même de la tradition irlandaise : l'oralité populaire. Le contenu et la lexicalité (on y parle de crises personnelles dans un langage cru) ne sont pas sans rappeler les chants traditionnels gaéliques que les femmes chantaient pendant qu’elles gardaient les vaches ou qu’elles foulaient la laine (òran-luaidh). En effet, ce n’est qu’avec le XIXe siècle que le puritanisme religieux s’est insinué dans la culture populaire irlandaise et écossaise[3]. Or Roddy Doyle souhaite démonter ce cliché de l'Irlande catholique, sexiste et puritaine[4]. L’usage des jurons de ses personnages, par exemple, n’est pas sexualisé (contrairement à ce qu’on observe dans les traductions françaises)[5]. Il est probable toutefois que son usage de l'anglais irlandais ne reflète simplement que l'usage profane de l'anglais irlandais oral[6], mais dans un style qui magnifie la gouaille de ses personnages.
Œuvres
[modifier | modifier le code]Romans
[modifier | modifier le code]- La Trilogie de Barrytown
- Les Commitments (The Commitments, 1987, adapté au cinéma en 1991). Un groupe de jeunes Dubliners, mené par Jimmy Rabitte Jr, décide de former un groupe de musique soul dans la tradition de James Brown. (Traduction française d'Isabelle D. Philippe, Robert Laffont, 1996)
- The Snapper (1990, adapté au cinéma en 1993). Lors d'une soirée bien trop arrosée, la sœur de Jimmy, Sharon, a des relations sexuelles avec un voisin de l'âge de son père et tombe enceinte. Elle est déterminée à garder l’enfant mais refuse de donner l’identité du père à sa famille.
- The Van (1991, adapté au cinéma en 1997). Le livre a été finaliste pour le Booker Prize. Le père de Jimmy est licencié en même temps que son ami Bimbo. Ils décident ensemble de devenir marchands de frites dans une camionnette dans les rues de Dublin.
- Paddy Clarke Ha Ha Ha (1993) Vainqueur du Booker Prize 1993. C’est l’histoire d’un enfant d’une dizaine d’années dans les rues de Dublin.
- L'histoire de Paula Spencer
- La femme qui se cognait dans les portes (The Woman Who Walked Into Doors) (1996) raconte la vie d’une femme battue qui malgré la violence de son mari le défend, utilisant l’excuse donnant son nom au titre de l’ouvrage pour expliquer ses fréquents bleus.(Traduction française d'Isabelle D. Philippe, Robert Laffont, 1997)
- Paula Spencer (2006) (Traduction française d'Isabelle D. Philippe, Robert Laffont, 2012)
- La trilogie The Last Round-Up
- La légende d'Henri Smart (A Star Called Henry) (1999) – la biographie d’un jeune homme embarqué dans l’insurrection de Pâques en 1916 à Dublin.
- Oh, Play That Thing! (2004)
- The Dead Republic (2010)
- (en) Click, 2007Coécrit avec Linda Sue Park, David Almond, Eoin Colfer, Deborah Ellis, Nick Hornby, Margo Lanagan, Gregory Maguire, Ruth Ozeki et Tim Wynne-Jones (en).
- Two Pints (2012)
- The Guts (2013)
- Smile (2017)
- Love (2020)
Nouvelles
[modifier | modifier le code]- The Slave
- Not Just For Christmas (1999)
Autres
[modifier | modifier le code]- Rory and Ita (2002)
L'auteur publie régulièrement ses nouvelles dans le journal multiculturel irlandais Metro Éireann dont la dernière en date se nomme Community Manager et est actuellement en cours de publication.
Ouvrages collectifs
[modifier | modifier le code]- Finbar’s Hotel, London, Picador, Dublin, New Island Books, 1997. En collaboration avec Jennifer Johnston, Anne Enright, Dermot Bolger, Joseph O'Connor, Colm Toibin et Hugo Hamilton.
Théâtre
[modifier | modifier le code]- Brown Bread (1987)
- War (1989)
Scenarios
[modifier | modifier le code]- Family (1994)
- When Brendan Met Trudy (2000)
Littérature enfantine
[modifier | modifier le code]- The Giggler Treatment (2000)
- Rover Saves Christmas (2001)
- The Meanwhile Adventures (2004)
- Wilderness (2007)
- Her Mother's Face (2008)
- A Greyhound of a Girl (2011)
Œuvres traduites en français
[modifier | modifier le code]- Paddy Clarke, ha, ha, ha, [« Paddy Clarke, ha, ha, ha »], trad. de Léon Mercadet, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1994, 307 p. (ISBN 2-221-07823-3)
- La Légende d'Henry Smart, [« A star called Henry »], trad. de, Paris, Éditions Denoël, coll. « Et d'ailleurs », 2000, 493 p. (ISBN 2-207-25015-6)
- La Trilogie de Barrytown
- The commitments, [« The commitments »], trad. d'Isabelle Delord-Philippe, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1996, 177 p. (ISBN 2-221-08173-0)
- The snapper, [« The snapper »], trad. de Bernard Cohen, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1996, 247 p. (ISBN 2-221-08174-9)
- The van, [« The van »],trad. de Isabelle Py Balibar, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1996, 343 p. (ISBN 2-221-08175-7)
- Paula Spencer
- La femme qui se cognait dans les portes, [« The woman who walked into doors »], trad. d'Isabelle Delord-Philippe, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Pavillons », 1997, 275 p. (ISBN 2-221-08548-5)
- Paula Spencer, [« Paula Spencer »], trad. d'Isabelle Delord-Philippe, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Pavillons », 2012, 306 p. (ISBN 978-2-221-11570-1)[7].
- N'importe où sauf ici, ["Threshold"],trad. d'Alice Zeniter, Éditions Au diable vauvert, 2022, 420 p. (ISBN 979-10-307-0454-9).
- Pour la jeunesse
- Rendez-vous au pub, [« Not just for Christmas »], trad. de, Paris, Éditions J'ai lu, coll. « Librio », 2000, 83 p. (ISBN 2-290-30865-X)
- Opération farceuses, [« The giggler treatment »], ill. de Brian Ajhar, trad. de Marie Aubelle, Paris, Éditions Gallimard Jeunesse, 2001, 91 p. (ISBN 2-07-054579-2)
- Qui peut sauver le Père Noël ?, [« Rover saves Christmas »], ill. de Brian Ajhar, trad. de Vanessa Rubio, Paris, Éditions Gallimard Jeunesse, 2002, 139 p. (ISBN 2-07-053681-5)
Prix et distinctions
[modifier | modifier le code]- Prix Booker 1993 pour Paddy Clarke Ha Ha Ha
- Irish Book Awards 2008, catégorie Irish Children's Book – senior, pour Wilderness
- Prix littéraire des jeunes Européens 2011[8] pour The Snapper
- Finaliste Médaille Carnegie 2013[9] pour A Greyhound of a Girl
- Sélection 2022 pour le Prix commémoratif Astrid-Lindgren[1]
Études sur l'auteur
[modifier | modifier le code]- Alain Mouchel-Vallon, : La réécriture de l'histoire dans les romans de Roddy Doyle, Dermot Bolger et Patrick McCabe, Thèse de doctorat. Université de Reims (2005)[10].
- Michael Cronin, 2006: The Barrytown Trilogy. (Ireland into Film 11) Cork: Cork University Press.
- Caramine White, 2001. Reading Roddy Doyle. New York: Syracuse University Press
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sélections 2022 sur le site officiel.
- « La classe ouvrière irlandaise monte au paradis », sur universcine.com (consulté le ).
- Peter MacKay det Iain MacPherson, An leabhar liath, 500 years of Gaelic Love and transgressive verse, Édimbourg, Luath Press,
- Caramine White, Reading Roddy Doyle., New York, Syracuse University Press,
- Pierre Fuentes,, « Les clichés en traduction: les jurons irlandais », Traduire, revue française de la traduction, , pp. 67-80 (lire en ligne)
- Fiona Farr., « Taboo or Not Taboo?: Swearing and Profane Language Use in Spoken Irish English. », Sociolinguistics Symposium, University of Amsterdam,
- Geneviève Simon, in La Libre Belgique, Lire, 29/05/2012, p. 1., « Les tribulations de Paula Spencer », sur lalibre.be, (consulté le ).
- Prix Littéraire des Jeunes Européens
- (en) « 2010 to 2015 Shortlist Resources », sur carnegiegreenaway.org.uk, (consulté le ).
- Notice du sudoc
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Site officiel
- Naissance en mai 1958
- Naissance à Dublin au XXe siècle
- Écrivain irlandais du XXe siècle
- Écrivain irlandais du XXIe siècle
- Nouvelliste irlandais du XXe siècle
- Nouvelliste irlandais du XXIe siècle
- Auteur de littérature d'enfance et de jeunesse
- Dramaturge irlandais
- Lauréat du prix Booker
- Lauréat de prix littéraire en Irlande
- British Academy Film Award du meilleur scénario adapté
- Étudiant de l'University College Dublin
- Membre de la Royal Society of Literature
- Romancier irlandais
- Écrivain professeur