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Royaume de Damot

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Carte du Nord Est de l’Afrique en 1200

Le Royaume de Damot (en amharique : ዳሞት) était un royaume médiéval situé dans ce qui est aujourd'hui l'Éthiopie[1]. Le territoire était positionné sous le Nil Bleu[2]. C'était un État puissant qui obligeait le Sultanat du Choa (également appelé Shewa) pour lui rendre hommage. Il a également anéanti les armées de la dynastie Zagwe envoyées pour soumettre son territoire. Damot a conquis plusieurs territoires musulmans et chrétiens[3]. L'État musulman Showa et le nouvel État chrétien sous Yekouno Amlak a formé une alliance pour contrer l'influence de Damot dans la région[4].

Les rois de Damot, qui portaient le titre motälämi, résidaient dans une ville qui, selon l'hagiographie de Tekle Haymanot, s'appelait Maldarede[5]. Damot a été conquis par l'empereur Amda Seyon Ier en 1316/7. Sa chronique royale raconte que « tout le peuple de Damot [est venu] entre mes mains ; son roi, ses princes, ses dirigeants et son peuple, hommes et femmes sans nombre, que Je me suis exilé dans une autre région[6] ». Amda Seyon a apparemment laissé la famille royale damotienne au pouvoir, car le titre « motälämi » a continué à être utilisé jusqu'au XVe siècle[7] al-Mufaddal ibn Abi al-Fada'il au XIVe siècle écrit que Damot et le Royaume Harla ont été contraints de rendre hommage à l'Abyssinie[8].

Situé à l'origine au sud de la Abay et à l'ouest de la Muger[9], sous la pression des attaques des Oromos, les dirigeants furent contraints de se réinstaller au nord de l'Abay, dans le sud du Godjam entre 1574 et 1606[10].

Leur territoire s'étendait à l'est au-delà de la Muger jusqu'à la Jamma[9].

La province de Damot est restée partie de l'Empire éthiopien bien après le début du Zemene Mesafent, contrairement aux autres régions du sud. Le souverain de Damot était généralement originaire de Godjam et portait le titre Ras.

La population de Damot adhérait à sa propre religion dominée par une divinité appelée Däsk. Cela a continué même bien après la conquête par l'Empire chrétien, ce qui a conduit à plusieurs reprises à des conflits entre les habitants locaux et les troupes de garnison chrétienne[11]. Une partie de la population est apparemment restée païenne jusqu'à la fin du XVIe siècle[12].

On prétend dans l'hagiographie de Tekle Haymanot que ce dernier a réussi à convertir le souverain de Damot au christianisme[13].

Liens externes

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  • Ayda Bouanga, Le Damot dans l'histoire de l'Ethiopie (XIIIe – XXe siècles) : recompositions religieuses, politiques et historiographiques, Université Panthéon-Sorbonn, (lire en ligne)
  • Ayda Bouanga, « Le royaume du Damot : enquête sur une puissance politique et économique de la Corne de l'Afrique (XIIIe siècle) », Annales d'Éthiopie, vol. 29,‎ , p. 27–58 (DOI 10.3406/ethio.2014.1557, lire en ligne)

Références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kingdom of Damot » (voir la liste des auteurs).
  1. David Shinn, Historical Dictionary of Ethiopia, Scarecrow Press, (ISBN 9780810874572, lire en ligne), p. 111
  2. Kevin Shillington, Encyclopedia of African History 3-Volume Set, Routledge, (ISBN 9781135456696, lire en ligne)
  3. Ayda Bouanga, « Le royaume du Damot : enquête sur une puissance politique et économique de la Corne de l’Afrique (XIIIe siècle) », Annales d'Éthiopie, vol. 29, no 1,‎ , p. 27–58 (DOI 10.3406/ethio.2014.1557, lire en ligne).
  4. Mohammed Hassen, Oromo of Ethiopia, University of London (lire en ligne), p. 4
  5. Bouanga 2014.
  6. Deresse Ayenachew, A Companion to Medieval Ethiopia and Eritrea, Brill, , « Territorial Expansion and Administrative Evolution under the “Solomonic” Dynasty », p. 65
  7. Deresse Ayenachew, A Companion to Medieval Ethiopia and Eritrea, Brill, , « Territorial Expansion and Administrative Evolution under the “Solomonic” Dynasty », p. 71
  8. Harla, Encyclopedia Aethiopica (lire en ligne)
  9. a et b >G.W.B. Huntingford, Historical Geography of Ethiopia from the first century AD to 1704 (London: British Academy, 1989), p. 69
  10. Les dates de ce mouvement sont discutées. par Huntingford dans sa « Géographie historique », aux pp. 143f
  11. Deresse Ayenachew, A Companion to Medieval Ethiopia and Eritrea, Brill, , « Territorial Expansion and Administrative Evolution under the “Solomonic” Dynasty », p. 80
  12. François-Xavier Fauvelle, A Companion to Medieval Ethiopia and Eritrea, Brill, , « Of Conversion and Conversation: Followers of Local Religions in Medieval Ethiopia », p. 140
  13. Gianfrancesco Lusini, A Companion to Medieval Ethiopia and Eritrea, Brill, , « The Ancient and Medieval History of Eritrean and Ethiopian Monasticism: An Outline », p. 207