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Sadae

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Sadae
Hangeul 사대
Hanja 事大じだい

Sadae (litt. servir le Grand) est un terme coréen neutre et non péjoratif qui est utilisé dans des contextes pré-modernes[1], afin de décrire les relations étrangères bilatérales entre la Chine impériale et la Corée de la dynastie Joseon. Il est également considéré comme pertinent pour comprendre la diplomatie pré-Joseon (en).

Étymologie

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Le terme neutre se distingue du péjoratif Sadaejuui (en), inventé par les nationalistes coréens du début du XXe siècle[2].

Le terme historique est dérivé du chinois shi da (事大じだい) tel qu'utilisé par le philosophe Mencius et signifie littéralement «s'occuper des grands» ou «servir les grands»[3].

Sa genèse se pose dans l'œuvre du philosophe chinois Mencius :

  • りょうめぐみおう

« ひとしせんおうとい曰:交鄰こく有道ありみち
孟子もうしたい曰:ゆうおもんみ仁者じんしゃためのう大事だいじしょうごとかずらぶん王事おうじこんえびすおもんみ智者ちしゃためのう以小事大じだいだい王事おうじ獯鬻,踐事くれ。以大事だいじ小者こもの樂天らくてんしゃ也。以小事大じだいものかしこてんしゃ也。樂天らくてんしゃ天下でんかかしこてんしゃ其國。《うん:『かしこてん,于時保之やすゆき。』
 »

  • Mencius - Liang Hui Wang II

« Le roi Qi Xuan demanda, disant, "N'y a t-il aucune solution pour réguler les relations avec les royaumes voisins?" Mencius réplique, "Oui, il y en a. Mais cela requiert une vertu parfaite du prince à pouvoir, avec un grand royaume, servir le petit, comme par exemple, Tang servit Ge, et le Roi Wen servit les barbares Kun. Et cela demande un prince sage capable, avec un petit pays, de servir celui le plus grand, comme le Roi Tai servit le Xunyu, et Goujian servit Wu. Celui qui avec un grand état sert le petit, se plaît dans le Ciel. Celui qui avec un petit état sert le grand, se tient dans le respect du Ciel. Celui qui se plaît au Ciel, touchera avec son amour et sa protection, son propre royaume. Il est dit dans le Livre des Poètes, "Je craint le fils du Ciel, et ainsi préserver son décret favori"[4]. »

Sadae décrit une politique étrangère caractérisée par les diverses manières dont un petit pays reconnaît la force d'une puissance plus grande comme celle de la Chine. Elle se manifeste dans les actions de l'État le plus faible, car il transmet la bonne volonté et le respect à travers ses envoyés.

L'utilité du concept sadae en Corée a été reconnue durant la période des Trois Royaumes de Corée à 1895[3]; et cela se manifeste dans les relations de la Corée des Joseon avec la dynastie Ming de Chine[5]. La dynastie Joseon a fait tout son possible pour maintenir une relation amicale avec Pékin pour des raisons liées à la realpolitik et à une vision du monde confucéenne idéalisée. Sadae considère la Chine comme le centre d'un univers moral confucéen.

En tant que fondement de la diplomatie, le royaume Joseon présumait que l'État coréen était positionné dans un milieu sino-centriste. La politique étrangère des Joseon était organisée autour du maintien de relation stable entre Joseon et la Chine pendant la période de 1392 à 1895. Le concept de sadae contraste avec les relations commerciales limitées ou la diplomatie kyorine (교린 정책; litt. "Relation de voisinage") qui ont marqué les relations entre Joseon et le Japon durant cette période[6].

Réinterprétation du XXe siècle

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Le concept de sadae a été rejeté dans les écrits du polémiste Shin Chaeho et d'autres nationalistes coréens au XXe siècle[7]. Shin est connu pour avoir soutenu que la sadae s'exprimait de deux manières :

  • la dévaluation des origines ethniques du peuple et de l'État coréens[8] ;
  • l'inscription de l'histoire coréenne dans un cadre interprétatif confucéen.

Ses écrits révisionnistes ont cherché à nier la pertinence de sadae en tant qu'élément important de l'histoire coréenne[9].

Références

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  1. (en) Charles K. Armstrong, The Koreas, Taylor & Francis, , 210 p. (ISBN 978-0-415-94853-1, lire en ligne), p. 57-58
  2. (en) Anthony Michell, « Happier Economy Better Than Larger Economy », sur koreatimes, (consulté le )
  3. a et b Pratt, Keith L. et al. (1999). Korea: a historical and cultural dictionary, p. 394.
  4. Liang Hui Wang II, Mencius
  5. 구도영 (Koo Do-young). 중종대(ちゅうむねだい) 사대인식(事大じだい認識にんしき)의 변화 - 대례의(大禮たいれい)에 대한 별행(べつぎょう) 파견 논의를 중심으로 ("Changes regarding ‘Perception of Sadae’(事大じだい認識にんしき) that became apparent during the reign of King Jungjong - Examination of Discussions over the issue of dispatching a special envoy(べつぎょう) about the Grand ceremony (大禮たいれい) in Ming (あきら) dynasty’s court"), 역사와 현실 제62호, 2006.12 (History and Reality, No. 62, December 2006). pp. 3-405.
  6. (en) Etsuko Hae-Jin Kang, Diplomacy and Ideology in Japanese-Korean Relations : From the Fifteenth to the Eighteenth Century, Palgrave Macmillan, , 312 p. (ISBN 978-0-230-37693-9, lire en ligne), p. 49
  7. (en) Michael Robinson, « National Identity and the Thought of Sin Ch'aeho: Sadaejuŭi and Chuch'e in History and Politics », Journal of Korean Studies, vol. 5, no 1,‎ , p. 121–142 (ISSN 2158-1665, DOI 10.1353/jks.1984.0003, lire en ligne, consulté le )
  8. Robinson, p. 129.
  9. Robinson, pp. 131-132.

Bibliographie

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Articles connexes

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