Tienta
Dans le monde de la tauromachie, on appelle tienta ou tentadero (littéralement : « essai »[1]) l'épreuve de sélection des vaches et taureaux reproducteurs, parents des toros de lidia.
La tienta classique
[modifier | modifier le code]Elle concerne uniquement les femelles. L'âge optimum pour les bêtes est de trois ans voire quatre. L'épreuve se pratique dans une petite arène attenant à chaque élevage et comporte deux temps[2]. Dans le premier temps, un cavalier armé d'une pique à pointe réduite se place à l'opposé du toril et loin de toute porte pour que la charge de la femelle réponde uniquement à l'instinct d'attaque[2]. Dans ce premier temps, les interventions à la cape sont limitées. Le deuxième temps est l'épreuve de la muleta dans lequel on évalue la bravoure de l'animal par la longueur de ses charges[3]
La tienta por accoso y derribo
[modifier | modifier le code]Ce mode de tienta concerne essentiellement les erales, jeunes taureaux mâles[4]. Les bêtes ne dépassent pas l'âge de deux ans[5]. Elle se pratique au milieu des pâturages. Deux ou trois cavaliers armés d'une longue perche, la garrocha, séparent le jeune veau du troupeau et le poursuivent en le piquant à la croupe, puis le renversent devant deux autres cavaliers qui sont l'éleveur et le « tentador »[4],[6],[7]. Selon le temps qu'il met à se relever ou à charger, on juge de la bravoure de l'animal. Mais compte tenu des risques que court le jeune veau (patte cassée, corne abîmée), ce mode de tienta est de moins en moins pratiqué[4].
La tienta des mâles
[modifier | modifier le code]On ne doit pas procéder de la même façon avec les mâles qu'avec les femelles pour la raison qu'un taureau ne doit jamais avoir été toréé avant d'aller à une corrida. Seuls les étalons ou « sementales », destinés à la reproduction, sont testés. Toutefois, on ne leur montre aucune cape ni aucune muleta, les quites se font « a cuerpo limpio », c'est-à-dire en appelant l'animal et en se sauvant[8]. Les deux meilleurs seront testés de nouveau, piqués, conduits à la cape, toréés à la muleta et ils entreront dans la catégorie des reproducteurs s'ils font preuve de bravoure[8],[9].
Calendrier des tientas
[modifier | modifier le code]Elles ont toujours lieu hors temporada au moment où les toreros sont libres d'y participer, en particulier en février et mars[10]. « Certains éleveurs pensent, avec quelques bonnes raisons, que le fait de demander le concours d'excellents toreros pour leurs tientas peut éventuellement masquer les défauts d'une vache[11]. » Mais il arrive aussi que les éleveurs invitent à leurs tientas des novilleros, voire des aficionados-toreros, ce qui renseigne les éleveurs plus exactement sur les qualités de leurs vaches[11].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, (ISBN 2221092465)
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, (ISBN 2862760439) préface de Jean Lacouture
- Véronique Flanet et Pierre Veilletet, Le Peuple du toro, Paris, Hermé, (ISBN 2866650344)
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
- Claude Popelin et Yves Harté, La Tauromachie, Paris, Seuil, 1970 et 1994 (ISBN 2020214334) (préface Jean Lacouture et François Zumbiehl)
- Claude Popelin, Le Taureau et son combat, Paris, Seuil, (ISBN 2877061779) (préface Jean Lacouture et François Zumbiehl)
- Jeans Testas, La Tauromachie, Paris, PUF,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bérard 2003, p. 903
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 285
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 286
- Bérard 2003, p. 904
- Lafront 1950, p. 254
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 286-287
- Flanet et Veilletet 1986, p. 147
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 287
- Casanova et Dupuy 1981, p. 163
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 288
- Bérard 2003, p. 906