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Wabi-sabi

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Maison de thé japonaise, reflétant l'esthétique wabi-sabi (jardin Kenroku-en).
Bol de thé raku wabi-sabi, époque Azuchi Momoyama (XVIe siècle).

Wabi-sabi (わびさび?) est une expression japonaise désignant un concept esthétique, ou une disposition spirituelle, dérivé de principes bouddhistes zen, ainsi que du taoïsme.

Description

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Le wabi-sabi relie deux principes : wabi (solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie…) et sabi (l'altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets, le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.). Le wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l'on peut éprouver face aux phénomènes naturels, et le sabi, la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes[1]. Le caractère sabi (さび?) est ainsi gravé sur la tombe de l'écrivain Junichirō Tanizaki (1886-1965), dans le temple Hōnen-in (dédié au moine Hōnen), à Kyoto.

Les principes de wabi et de sabi sont anciens. On les rencontre dès le XVe siècle dans la littérature japonaise, joints à un troisième principe, celui de yojō, « écho sentimental »[2].

Une illustration du wabi-sabi : le culte esthétique pour les pierres (jardin sec), ou le travail des bonsaï. Cette éthique apparaît au XIIe siècle ; elle prône le retour à une simplicité, une sobriété paisible pouvant influencer positivement l'existence, où l'on peut reconnaître et ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes.

L'art du kintsugi, qui consiste à souligner d'or les failles d'un objet cassé au lieu de les masquer, s'inscrit dans le courant du wabi-sabi en invitant à admirer l'imperfection des fêlures de l'objet[3]. Les bols (chawan) anciens, abîmés et réparés selon la technique du kintsugi, sont particulièrement prisés avec leurs cicatrices recouvertes d'or où l'imperfection est mise en valeur.

À l'étranger

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Le principe du wabi-sabi peut aussi être appliqué en dehors de la culture japonaise, par exemple à la culture européenne[4] :

Références

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  1. Gianfranco Giorgi, Les Bonsaï, Solar, p. 14.
  2. Michael Lucken, Nakai Masakazu : naissance de la théorie critique au Japon, Dijon, Les presses du réel, , 260 p. (ISBN 978-2-84066-812-1)
  3. Céline Santini, Kintsugi, l'art de la résilience, Paris, Editions First, , 248 p. (ISBN 978-2-412-03620-4, présentation en ligne), partie 1, p. 8

    « Le Kintsugi s’inscrit dans la pensée japonaise du « Wabi Sabi » (Wabi : humilité face aux phénomènes naturels ; Sabi : ce que l’on ressent face au travail du temps ou des hommes) qui invite à reconnaître la beauté qui réside dans les choses simples, imparfaites, et atypiques. En acceptant de s’ouvrir au Wabi Sabi, on va à contre-courant des modèles standardisés et artificiels modernes. Le Wabi Sabi invite au contraire à la contemplation, et au détachement par rapport à la perfection. Il souligne le caractère irréversible du temps qui passe et l’aspect éphémère de toute chose, et appelle à apprécier l’humble beauté des choses simples, patinées par les années et les épreuves… »

  4. (ja) Shōyo Morigami (もりかみ 逍遥しょうよう?), Wabi sabi yūgen no kokoro (しか幽玄ゆうげんのこころ?) : Seiyō tetsugaku o koeru jōi ishiki (西洋せいよう哲学てつがくえる上位じょうい意識いしき?) [« Au cœur du mystère wabi-sabi »], Sakura no hana shuppan (さくらはな出版しゅっぱん?),‎ , 301 p. (ISBN 978-4-434-20142-4).

Bibliographie

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Articles connexes

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